Sur la couverture magenta s'étale une image tenant autant de l'affiche de cirque que du cabinet de curiosités ; sous ce portrait aux allures de fantasmagories (fantômes, éléphants roses, carnavals de citrouilles, canevas à déverrouiller, lettres & chiffres à oublier), un micro-texte, qui se déplie comme un masque, une nouvelle clef – à moins qu'il ne s'agisse d'un autre labyrinthe ?- à l'univers de Cendors.
Goodnight Houdini conte la naissance d'une illusion, d'une « lettre magique dans l'alphabet cosmique ». On y suit un enfant, résistant à la pression d'un nom – qu'est-ce qu'un nom, après tout, si ce n'est le fantasme projeté, par des parents, d'une existence à venir ? Pourquoi porter nom de page blanche, Ehrich Weiss, plutôt que la métamorphose du nom d'un autre ?-, refusant d'encercler d'une vérité absolue une identité fluctuante, qui fuit et se retrouve au Kansas, en pays d'Oz, terre de mages « compensant l'amère réalité ».
Peu importe que cet enfant soit amené à devenir magicien, spécialiste ès disparition : ce qui compte, c'est cette histoire fondatrice (« du grec histos « tissu trame » et du latin historia « suite d'évènements mémorables », c'est-à-dire que votre nom, chaque nom, serait une cellule vivante dans la texture de la mémoire collective »), cette fugue originelle, loin de l'obligation d'habiter une identité, nécessité que contournera l'enfant taciturne, se drapant dans l'identité fictionnelle d'un grand disparu, devenu, comme lui, magicien par le hasard d'un livre.
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