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3,85

sur 353 notes
De la steppe russe à la forêt brésilienne, un hyper-roman d'aventures.
Un style halluciné.
Captivant;
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Cendrars écrit avec ses tripes. En lisant Moravagine on sent un auteur qui vit, court, sue, vibre!
Moravagine est un livre fascinant, impossible de le raconter, on reste fasciné par les personnages, l'anecdote reste secondaire.
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Moravagine c'est le côté obscur de Cendrars, le double littéraire dont il convient de se libérer au plus vite. Raymond la science, médecin, fait dans un asile de fous une rencontre décisive, celle de Moravagine, noble aux pulsions prédatrices. Il le fait évader et ainsi débute de folles péripéties à travers le monde, ponctuées d'homicides et de rencontres improbables. le style du livre est tantôt nerveux, tantôt soutenu, parfois onirique, toujours emprunt d'une grande poésie. Un roman à part, un vrai coup de cœur.
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Le narrateur, médecin, rencontre Moravagine dans une cellule pour fou et dangereux. Fasciné par la personnalité de cet assassin, l'homme de science le fait évader. Alors, commence l'aventure à travers l'univers pour ces deux hommes, qui dura dix années.
Curieux, étrange, écriture pas simple. J'avais tenté déjà de le lire il y a 15 ans, sans le finir. J'ai bien fait d'attendre le moment. Histoire délirante, peu crédible, sans foi ni loi. La fin est étonnante et fascinante. Incontournable ! Paru en 1926.
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"Et maintenant, appelez-moi assassin, démiurge ou sauvage, à votre choix, je m'en fous, car la vie est une chose vraiment idiote."

Chimère poétique, Moravagine métisse lyrisme halluciné, prose documentaire, confessions de divan et biographie dévoyée. Narrateur incertain de cette farce tératologique, Raymond la science rencontre Moravagine -tueur fou- dans un pavillon isolé de la clinique psychiatrique de Waldensee. La première vision du monstre est prémonitoire qui le présente nourrissant un poisson rouge de sa semence : onaniste frénétique, Moravagine éventre les femmes plutôt que les féconder. Sidéré, l'étudiant en médecine libère l'assassin et cette entité bicéphale parcourt le monde, semant meurtres bestiaux et attentats nihilistes : Moravagine (au nom programmatique pour un gynocide acharné : Mort, Ravage, Vagin...) gribouille en lettres de sang sa noire légende.

Cendrars a retracé l'histoire chaotique de son roman dans le Pro domo qui parachève ce dernier. Décousu, recousu, titubant, le récit égrène ses 26 chapitres alphabétiques de la Russie en ébullition de 1904 aux rives vénéneuses de l'Orénoque où croupissent les Indiens bleus en passant par les sierras basaltiques du Nouveau-Mexique. Alternant visions hypnotiques, suspense haletant et tunnels d'ennui, Cendrars dévide son cauchemar éveillé con fuoco.

Singulièrement fantasmatiques, les errances scélérates des deux ombres évoquent le burlesque d'un Chaplin, l'impétuosité des premiers Hergé (Tintin Moravagine chez les Soviets, en Amérique, et l'oreille cassée) ou les forfaitures du Raspoutine d'Hugo Pratt mais aussi les encres cinématographiques d'un Caligari, les hurlements muets d'Eisenstein ou les horreurs raffinées d'un Lautréamont : collisions dyschroniques !

Certains morceaux de bravoure sont d'une somptuosité rare (ainsi l'évocation de Moscou, le compte à rebours d'un attentat, les divagations hectiques sur l'Orénoque...). Cendrars pressure alors sa poétique pour nous en offrir l'essence. "Il neige de la plume et les toits sont de fumée" : une fulgurance parmi bien d'autres. Il joue aussi de ses craques habituelles de bonimenteur : enflures, gommages et amnésies, mixant le vrai et le mensonge dans ce grand chambardement. Il se met en scène, plagie, invente et se confesse dans un tohu-bohu magnétique.

L'ouverture et la fermeture -au noir- sur une cellule d'aliéné, celle où s'anéantit un idiot, marquent les parenthèses de ce délire horrifique qui flotte comme un mauvais rêve.

Perturbant... comme "une estampe de Goya".
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Très beau, aussi vivant que nature, terrible et entraînant, absolu: l'imagination faite langage.
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Sans doute trop fou pour moi, je me suis perdue dans cette histoire.
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Roman sombre sur la folie qui peut dérouter mais qui nous hypnotise de par sa puissance lyrique et sa densité littéraire !
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Moravagine est un roman (publié en 1926) très original, dans sa forme et dans le fond. Moravagine est ici le dernier des rejetons de la couronne de Hongrie, orphelin du fait de la mort de sa mère lors de ses couches. Pris de folie, auteur de meurtres odieux dans sa jeunesse, il est interné dans un établissement psychiatrique en Suisse, quand un tout jeune médecin s'y attache, et va l'aider à s'échapper. Les deux hommes (traqués?) vivront une incroyable épopée, successions d'aventures - où le crime froid et ne laissant pas de remords aura encore sa place -. On les verra participer aux prémices de la révolution Russe, jusqu'à préparer un attentat contre le Tsar. On les retrouvera en Angleterre, chercheurs d'or en Amérique du Nord, prisonniers des "indiens bleus" au Vénézuela, revenus à Paris, pilotes d'avions, écrivains, sans jamais, malgré leurs forfaits, être jamais reconnus ni arrêtés. Succession d'aventures rocambolesques donc, mais aussi curieux livre sur la folie ( le titre a failli être: "Vie de Moravagine, idiot"), et montage complexe qui amènera même les deux protagonistes, vers la fin du livre, à rencontrer l'auteur lui-même, chose qui ne manquera pas d'ajouter un peu de confusion. Il est vrai que Cendras avait vécu certaines des aventures attribuées à nos "héros", un voyage en Amérique du sud, les champs de bataille de la grande guerre: il y avait perdu un bras; le narrateur de Moravagine y laissera une jambe (on se perdra à nouveau quand on lira dans les suppléments et la préface, que ce narrateur serait "Raymond la science", plusieurs personnages sulfureux ayant été, à cette époque, ainsi qualifiés.....). Nous sommes 90 années plus tard et la question est maintenant: ce livre est-il encore lisible, et mérite-t'il que l'on y revienne? La réponse est clairement positive. Il faut même inscrire ce roman dans ses "classiques", tant l'originalité, la complexité mais aussi la maîtrise de l'écriture sont grandes. Touche à tout (voir par exemple "l'Or", autre roman qui nous a fait voyager), Blaise Cendrars, poète, écrivain, finisseur, gros travailleur, chercheur exigeant du mot et de la formule justes, nous a laissé une oeuvre diverse, originale et puissante: un auteur à ne pas oublier !
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Moravagine est un road movie sec et nerveux se déroulant avant et pendant la Première Guerre Mondiale. On y suit le parcours à travers l'Europe puis le continent américain de l'anarchiste psychopathe Moravagine, véritable fauve sanguinaire en liberté. Ses tribulations insensées nous sont racontées par Raymond, psychiatre défroqué fasciné par ce cas clinique. le faisant évader et l'emmenant avec lui, il libère de la sorte la violence qui est en lui et assiste effaré à une succession d'événements tous plus hallucinants les uns que les autres. Lu au premier degré, on se sent comme dans un film de Tarantino mais bien vite on se rend compte que Cendrars, Raymond et Moravagine ne font qu'un et que ce livre est un exorcisme ! Et cet exorcisme durera plus de dix ans, une décennie nécessaire à Cendrars pour publier Moravagine mais pas pour le finir, puisqu'il y reviendra jusqu'à sa mort, d'annotations en corrections.
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