« Avec 'Le Guêpier' en 1977,
Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. S'il parcourt le vaste monde et plus particulièrement l'Inde, le héros, Stéphane, n'est plus un infatigable redresseur de torts mais l'ambassadeur de l'auteur, arpentant des confins asiatiques minutieusement recréés et fidèlement restitués. L'aventure devient aussi un reportage, et la réalité contemporaine s'avère plus passionnante que les artifices de l'imaginaire.
Aujourd'hui, Stéphane poursuit sa trajectoire oblique dans un monde de plus en plus complexe, qui le trimbale des tracasseries de l'administration de Pondicherry aux cruautés de certains trafics internationaux (t.7 Pondicherry, Filiation fatale), en passant par les services secrets de Sa Grâcieuse Majesté et le destin brisé d'un peintre irlandais peut-être génial (t.8 Belfast, l'Adieu aux Larmes). »
Nous voici donc arrivé au Tome 10 des aventures de Stéphane. Sa compagne Cynthia est détenue par les autorités syriennes pour trafic d'ivoire. Stéphane est contacté par les services secrets de Sa Majesté pour les aider.
Stéphane va à Alep pour de bonnes raisons (libérer sa compagne) et joue les espions. Il est enlevé par des Kurdes qui tentent de (re)créer le Grand Kurdistan en ralliant les Turcs, les Syriens, les Iraqiens et les Iraniens.
Le tout sur fond de guerre de l'eau. Les Turcs ont créé des barrages sur le Tigre et l'Euphrate. Soi-disant pour l'irrigation (mais l'efficacité est catastrophique) plus probablement comme arme vis-à-vis des pays en aval qui doivent approuver leur politique à propos des Kurdes.
Comme d'habitude Stéphane est emporté puis dépassé par les événements.
Ceppi utilise son non-héros pour dénoncer une situation. Nous sommes en 2001, et la guerre en Syrie ne se développera que quinze ans plus tard.
Waouwww quelle vision géopolitique !