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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je suis un fervent admirateur de Javier Cercas et j'avais été particulièrement dérouté par Terra Alta ne retrouvant pas dans ce roman le style très particulier de l'auteur. Pour Indépendance j'avoue que l'histoire m'a fortement intéressé et j'ai lu très rapidement ce livre . On retrouve l'inspecteur Melchor chargé d'une enquête sur un chantage dont est victime la Maire de Barcelone.
J'ai retrouvé les tournures de phrases si particulières de Cercas et ses longues réflexions sur la situation politique de l'Espagne mises en scène à travers les conversations des divers personnages du roman. Il prend le parti pris, marqué, d'un policier justicier, pourquoi pas puisqu'il s'agit d'un roman. Au terme du livre on suit une conversation qui est en fait un condensé de plusieurs conversations simultanées, une recette de Mario Vargas Llosa que Cercas admire. Cependant que restera-t-il dans ma mémoire de ce roman qui reste un petit scénario policier à côté des Soldats de Salamine par exemple ? Pas grand chose à mon avis. D'autre part je ne comprend toujours pas pourquoi cet auteur éprouve le besoin de citer à plusieurs reprises la marque Coca Cola dans les deux romans et la messagerie WhatsApp plus de dix huit fois dans Indépendance et d'autres marques dans un soucis maniaque de précision . Il va même jusqu'à se citer lui même, plusieurs fois, en mettant en scène la publication de Terra Alta pendant l'enquête menée dans Independance .
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Ce roman se place dans la continuité des aventures de Melchor Marin débutées dans "Terra Alta", mais il m'a semblé que le charme agit moins. le contexte politique de la Catalogne y est central, on peut mal le connaître, mais la narration fournit les éléments nécessaires à la compréhension.
Des éléments très contemporains poussent à vivre l'histoire (application WhatsApp, cryptomonnaies et autres crises économiques contemporaines).
Je n'ai par contre pas compris (peut-être un teasing pour un tome suivant de la série?) l'apparition récurrente et nommée du roman "Terra Alta" et de l'auteur lui-même Javier Cercas ... une mise en abyme plus perturbante qu'autre chose puisqu'elle ne conduit nulle part, à part des "clins d'oeil" répétés.
J'ai bien aimé l'univers de ce policier, mais la construction du roman m'a semblée peu naturelle, avec des procédés d'écriture sans doute étonnants et originaux mais trop plaqués à mon avis : l'interview avec un interlocuteur-mystère (bien mieux réalisée dans "les lois de la frontière" du même auteur), un chapitre où différentes scènes sont manifestement entrelacées (pour accélérer la conclusion ?), et ce miroir tendu vers le tome précédent "Terra Alta" ...
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Avertissement : cet avis de lecture repose sur un parti pris évident à la cause catalane.

En tournant la dernière page, je me suis demandé pourquoi un titre comme « Indépendance » puisqu'à peine quelques lignes dans des dialogues entre personnages font référence au « procés català », l'ensemble les faits sociopolitiques s'étant déroulés à partir de 2012 dans le but de faire émerger un nouveau pays d'Europe : la république catalane. Puisqu'il est surtout question de luttes de pouvoir de chantage politique, de tentative de contrôle des institutions politiques par de grandes familles fortunées, de guerre de pouvoir entre la Generalitat et la mairie de Barcelona (ce qu'une amie catalane m'avait d'ailleurs mentionné lors d'un de mes premiers séjours dans la capitale catalane : le Palau de la Generalitat faisant face à l'édifice de l'Ajuntament).
L'éditeur décrit ainsi le deuxième volet de la trilogie Melchor de Javier Cercas : « Indépendance est un roman furieux qui brosse un portrait sans fard des élites politiques et économiques barcelonaises et vient épingler un mouvement souverainiste qui, en guise d'indépendance, entendrait surtout préserver celle de sa caste. »

Dans ce deuxième « tome » de la série Melchor, Javier Cercas m'a semblé vouloir régler des comptes. Avec les grandes familles bourgeoises dont il n'est pas issu : lui-même fils d'un vétérinaire de campagne, d'une humble famille d'émigrés espagnols sympathisants de la dictature franquiste originaires d'Estrémadure qui s'installe à Girona en 1966 où il a pu progresser jusqu'à devenir professeur en philologie à l'Universitat de Girona. Et avec les Catalans, plus particulièrement les indépendantistes, qu'il a certainement déçu, notamment ceux qui l'ont aidé à progresser et à devenir ce qu'il est devenu et qui avaient cru ce qu'il disait avant, quand l'indépendantisme catalan était encore minoritaire. Son oeuvre littéraire semble s'inscrire au service de la lutte contre l'indépendantisme, lui qui a déjà publiquement demandé l'intervention de l'armée espagnole pour mettre fin à la démarche catalane. Pendant la période de violence du nationalisme basque, il était de ceux qui disaient que, sans violence, tout pouvait être réglé, déniant par la suite tout droit au mouvement indépendantiste pacifique catalan, comme me le rappelait un ami catalan. Cercas a bien sûr droit à son opinion et le polar, comme genre littéraire, favorise l'intégration de la critique sociale. Mais un lecteur non averti doit en être sensibilisé pour mieux comprendre le contexte de cette fiction proche de la réalité.

Le problème est que dans ce récent opus dont l'histoire se déroule en 2025, Cercas avance des « hypothèses » sans vraiment les appuyer sur un ensemble de données probantes, laissant de côté des événements majeurs tels la violence disproportionnée de la Guardia Civil le jour du référendum, l'emprisonnement et le procès factice des dirigeants catalans et leur libération sans amnistie quelques mois plus tard. C'est un roman, vous me direz. Quand il déclare par personne interposée que « le Catalan qui ne veut pas l'indépendance n'a pas de coeur ; celui qui la veut n'a pas de tête » et que les « idées, c'est pour les intellectuels, et les idéaux, pour les gens humbles », il faudrait d'expliquer davantage que ce sont ceux qui ont l'argent et le pouvoir qui ont mis « les gens dans la rue », qui ont « transformé la revendication d'une minorité en une revendication de près de la moitié du pays » !

Sinon, ce polar politique s'inscrit dans la foulée du précédent, Terra Alta, auquel l'auteur réfère d'ailleurs de manière sarcastique, avec une conclusion qui y était déjà indirectement annoncée. Une histoire sans grand suspense - j'ai identifié à mi-parcours qui était l'auteur du chantage au centre de l'énigme avec une conclusion en catastrophe en épilogue, bien que l'horrible chute demeure imprévisible.

À vous de vous faire une tête en attaquant ce roman après avoir lu Terra Alta faisant référence aux terroristes de Cambrils quelques semaines avant le référendum du 1er octobre 2017 pour mieux comprendre le contexte dans son ensemble.


Originalité/Choix du sujet :
****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
***
Psychologie des personnages :
****
Intérêt/Émotion ressentie :
***
Appréciation générale :
***

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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