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EAN : 978B08TMVTWM3
228 pages
Éditions David (16/02/2021)
4/5   3 notes
Résumé :
« Allongée sur le dos, à même le sol, drapée d’un voile souillé par la Providence, les pieds sur deux sacs de foins qui tenaient lieu d’étriers, les cheveux en sueur et les lèvres sèches, Oumaya (La petite servante) avait juste la force de murmurer :
— Sauve mon bébé et laisse-moi mourir, que Dieu préserve tes enfants.
La supplication était étouffée, mais elle résonna nettement sur les parois de ce lieu damné : un poulailler sans gallinacés pour pondre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le roman de Soufiane Chakkouche s'intitule Zahra mais son héroïne éponyme n'est pas le seul personnage important du livre. Tout commence avec sa mère, Omaya, fillette d'un petit village marocain vendue pour devenir "bonne à tout faire" à Casablanca. Sa vie sera un enfer comme celle de sa fille, des années plus tard, laquelle ignorera longtemps l'existence de celle qui lui a donné la vie. Zahra est un double mélodrame, parfois sordide, mais la plume de Soufiane Chakkouche, par son style imagé et souvent picaresque, témoigne d'une vigueur qui éloigne toute tendance au misérabilisme. de nombreux protagonistes, admirablement dessinés, influent sur la vie de Zahra et d'Omaya et l'auteur réussit quelques scènes épiques dont les deux femmes ne sont pas partie prenante, comme celle d'une traversée en barque de la Méditerranée. Tout le livre et ses palpitantes péripéties est placé sous le signe du Mektoub, avec des destins dramatiques comme écrits et implacables. Mais en dépit de ses allures de tragédie, Zahra est un livre plein de vie, d'espoir et de combats contre la fatalité, avec de puissantes figures féminines, victimes mais jamais résignées. Au demeurant, cet indigne trafic de fillettes serait semble t-il en nette diminution au Maroc, encore heureux. le roman de Soufiane Chakkouche est en tous cas l'un des romans parmi les plus vibrants et les plus passionnants de ce printemps. Puisse t-il rencontrer un succès plus que confidentiel ! Inch'Allah !
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Le commentaire de Martine :
Le roman met en scène la vie de Zahra, fille d'Oumaya, qui devient la femme de ménage d'une famille riche de Casablanca. Sa mère Oumaya, n'a que huit ans que son quotidien se résume à être la bonne à tout faire de gens riches. Lorsqu'elle accouche de Zahra, on l'expulse hors de son village, mais Oumaya se rappelle trop bien le viol qu'elle a subi, l'étape où les jeunes filles deviennent des adultes, pour elle, c'est dans un acte d'adultère que tout s'est déroulé. Vous comprendrez bien que sa foi, en Allah, fût très ébranlée et même mise en péril.
Pour sa part Zahra, a été éduqué par une famille bourgeoise, elle va se laisser séduire par Wassim avec qui elle deviendra une femme, dans cet amour assez cahoteux, la jeune fille vivra une descente aux enfers. C'est une histoire touchante et très percutante pour elle qui perdra une vingtaine de ses belles années, en prison.
J'ai aimé le style de l'auteur Sofiane Chakkouche, une plume poétique, qui a la couleur et la chaleur du Maroc. Ce récit dénote une saveur arabe que ce soit par son vocabulaire, ses décors, ses us et coutumes, sa religion musulmane, tous les éléments que nous retrouvons au sein de la population marocaine. Zahra est une histoire de combat, de réalités, d'espoir, de foi, avec des personnages intéressants et marquants, surtout des femmes qui ont un parcours de victime, tout en étant de vraies battantes. C'est un roman qui mérite d'être lu, il apporte une ouverture et une finesse qui se démarque avec lumière et beauté.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Siham avait trente-trois ans, en paraissait quarante et n’en acceptait que vingt-huit. Toutefois, les traits d’une beauté anténuptiale faisaient encore de la résistance sur son visage. Elle était petite et rondelette, mais juste ce qu’il fallait là où il fallait pour dresser la barre du plaisir chez tout Marocain aimant le surplus façonné dans le moule de l’harmonie ! Dans une sorte de continuum du corps, son visage était généreux et ses joues bien en chair. Aussi, le foulard serré qui couvrait toujours ses cheveux en présence du sexe opposé, et qu’elle portait par crainte des on-dit plus que par foi en Dieu, mettait en exergue la géométrie sans angle de sa tête. Par ailleurs, à tête dévêtue, le noir prononcé de ses yeux détonnait fortement avec sa peau laiteuse, ce qui accentuait l’intensité lumineuse de son regard.
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Elle était ce qu’elle était, sage-femme aux poches mal cousues, de mère en fille. Toutefois, une génération avait sauté par fatalité, sa mère n’avait pas eu droit à ce triste privilège, cette dernière ayant trouvé la mort à l’âge de quinze ans en accouchant d’elle. La fille d’une sage-femme morte en laissant une vie, les Occidentaux appellent cela : l’ironie du sort, les musulmans : le mektoub1. Cette nuit-là, ce qui était écrit était vêtu d’un simple drap blanc, cassé par la crasse.
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Le sexagénaire avait l’anatomie grasse et le visage musclé, de ces pâles figures dont on ne peut imaginer les traits à l’adolescence malgré une concentration maximale. Tel un bonhomme de neige, il avait la tête dégarnie et, manifestement, cela le complexait au point qu’il avait développé une aversion pour le vent. En effet, pour tenter de couvrir sa calvitie, de tous les subterfuges disponibles, il avait choisi de laisser courir une longue mèche ridicule d’un côté à l’autre de son crâne que le vent venait parfois soulever. Quant à sa façade avant, elle était marquée par une moustache bien taillée, tel un fantassin prussien sorti tout droit des archives de la Première Guerre Mondiale. Aussi, sur un nez crochu dont seule sa cadette avait hérité, des verres correcteurs aussi épais que le cul d’un verre de thé faisaient grossir exagérément la petitesse de ses yeux.
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À vingt-huit ans passés, elle n’était toujours pas mariée dans un pays et une période où le mariage des adolescentes représentait le quart des noces. Pourtant, sur le plan financier, elle était désirable ! Elle était pharmacienne et possédait une officine dans un quartier populaire en mauvaise santé.
Elle s’approcha du berceau à son tour. Le bébé la toisa et, pour des raisons propres aux anges, il esquissa un sourire qu’on jurait ironique. Lakbira examina le nourrisson brièvement, puis proféra une espèce de ronflement incompréhensible avant d’aller s’enfermer dans sa chambre.
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Aucun géomètre n’est capable de dire avec exactitude où commence la capitale économique du pays et où elle se termine. « Casablanca est tellement grande qu’elle cache l’océan », pensa Oumaya. Celle-ci avait beau tourner la tête dans toutes les directions, elle ne l’apercevait pas ; que des bruits et des odeurs, que des trottoirs et des murs longés par des cohortes d’hommes pressés, avançant d’un pas décidé et donnant l’impression de savoir précisément où ils se rendaient.
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