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Citations sur Le Quatrième Mur (432)

Je lui ai montré une affiche, un projet, dessiné par moi puis sérigraphié par un copain imprimeur. C'était une publicité pour "Antigone". Avec nos noms, celui de Charbel, et celui d'Imane, et celui de Nakad, et ceux de Nabil, de Nimer, d'Hussein, de Khadijah, de Madeleine et de Yevkinée. Il y avait le nom de Sam, le mien, les logos des consulats et des associations culturelles. Elle était blanche, rouge, verte et belle, avec un cèdre, comme un arbre généalogique, regroupant ces ennemis branche à branche vers un tronc planté dans une même terre.
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Et puis il a tiré. Deux coups. Un troisième, juste après. Cette fois sans trembler, sans que je sente rien venir. Son corps était raide de guerre. Mes larmes n'y ont rien fait. Ni la beauté d'Aurore, ni la fragilité de Louise, ni mon effroi. Il a tiré sur la ville, sur le souffle du vent. Il a tiré sur les lueurs d'espoir, sur la tristesse des hommes. Il a tiré sur moi, sur nous tous. Il a tiré sur l'or du soir qui tombe, le bouquet de houx vert et les bruyères en fleur.
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Jamais, de ma vie, je ne me suis senti aussi mortel. Tête haute, bouche ouverte, j’ai marché comme on se rend. Je trébuchais sur la guerre.
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Il disait que notre colère était un slogan, notre blessure un hématome et notre sang versé tenait dans un mouchoir de poche. Il redoutait les certitudes, pas les convictions.
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Ma mère est morte lorsque j’étais enfant. Puis mon père, tout encombré de moi, traînant sa vie jusqu’au tombeau.
Sam a laissé mon silence lui murmurer le reste. Personne ne pourrait rapiécer l’écolier qui cueille une fleur pour dire adieu à sa mère.
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Des avions se jetaient sur la ville. Ils bombardaient la capitale du Liban. C'était incroyable, dégueulasse et immense. J'étais en guerre. Cette fois, vraiment. J'avais fermé les yeux. Je tremblais. Ni la peur, ni la surprise, ni la rage, ni la haine de rien. Juste le choc terrible, répété, le fracas immense, la violence brute, pure, l'acier en tous sens, le feu, la fumée, les sirènes réveillées les unes après les autres, les klaxons de voitures folles, les hurlements de la rue, les explosions, encore,encore, encore.
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J'ai traversé le boulevard. Arrivé sur le trottoir, j'ai mis la kippa de Sam sur ma tête. En pleine rue, pour en connaître le poids.
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J'étais venu au monde parce qu'une femme avait aimé un homme. Elle était repartie sans avoir eu le temps de m'aimer. J'étais une bouche en trop, je suis devenu un cœur en plus.

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L'antinationalisme? C'est le luxe de l'homme qui a une nation.[...] Mes parents n'avaient pas de nation, ils avaient une étoile
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Je venais de tuer, c'est-à-dire de mourir.
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