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3,21

sur 221 notes
C'est un recueil de nouvelles ayant pour point commun le livre le roi en jaune, du moins certaines…

Le Restaurateur de réputations : Suite à une chute de cheval, Hildred Castaigne est soigné dans un hôpital psychiatrique. Quelques années plus tard, guéri et rendu à la vie civile, il ne cesse de se croire être le roi en jaune.
Nouvelle autour de la perception de la réalité qui, sans être mauvaise, aurait gagné à avoir une fin plus ouverte.
Le parallèle avec Lovecraft est ici le livre maudit le roi en jaune, rendant fou celui qui le lit.

Le Masque : Boris Yvrain, sculpteur, expérimente un mystérieux liquide capable de transformer les êtres vivants en statues de marbre.
Nouvelle autour de deux amis amoureux de la même femme et inversement sans grande originalité. J'avais l'impression que la référence au livre le roi en jaune y a été ajoutée afin de pouvoir l'intégrer au corpus sans apporter de réel intérêt.

Le Signe jaune : Jack Scott, artiste peintre, est obnubilé par un veilleur de nuit trainant devant chez lui. Son modèle lui raconte qu'elle a fait plusieurs rêves le voyant dans un cercueil dans un corbillard conduit par ce même veilleur.
Nouvelle qui sort un peu du lot par l'étrangeté de ce veilleur de nuit.
La cour du dragon : le narrateur, après avoir lu le roi en jaune, se réfugie dans une église. A partir de ce moment, un sinistre personnage le hante et le poursuit. Bonne nouvelle fantastique.

La demoiselle d'Ys : Un étranger se perd dans les marécages bretons. Aurait-il franchit la ligne l'amenant en d'autres lieu et temps. Nouvelle qui mélange le genre fantastique et sentimental.
Recueil écrit en 1895, il est difficile d'en juger l'originalité un siècle et demi plus tard. Il se lit sans déplaisir mais reste somme toute assez anecdotique. La traduction est moderne et se lit facilement.

Nous voilà arriver au premier tiers du livre. Et désormais, nous avons l'impression d'être floué : quasiment le reste de l'ouvrage sont des nouvelles sentimentales, à part une vingtaine de page comprenant une notice biographique, une nouvelle d'Ambrose Pierce et un court texte expliquant l'influence de ce livre sur la série True detective.
C'est assez surprenant, d'autant plus que la biographie du livre indique que Robert William Chambers a écrit d'autres nouvelles fantastiques dont certaines « rappellent les meilleurs moments du Roi en jaune ». Pourquoi dès lors ne pas avoir insérer ces dernières dans ce recueil, plutôt que des bluettes sans intérêts ?
Quant à l'influence que ce livre a exercée sur Lovecraft, cela me laisse perplexe. Mais des auteurs sont parfois influencés par d'autres oeuvres sans que ces dernières soient dans le même genre et style. La publicité autour de l'ouvrage mettant cette dernière en avant, il y a tromperie dans la marchandise.
Sur le côté de l'influence sur la série True detective, je ne peux me prononcer, ne connaissant pas celle-ci.
Pour moi, il s'agit de tromperie sur la marchandise et aurait préféré largement un recueil ne contenant que les nouvelles se rapportant au Roi en jaune.

Quand à ma notation, celle des nouvelles fantastiques aurait récolté trois étoiles.
Je n'en mettrai qu'une pour montrait mon désaccord avec le travail d'édition et de marketing trompeur.
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Je pense que ce livre souffre principalement de la présentation qu'on lui fait. On le présente comme ce qu'il aurait pu devenir si l'auteur avait travaillé et élaboré son mythe du Roi en jaune. On capitalise sur le fait que c'est la première édition française complète conforme à l'original, ce qui est vrai, mais voilà : l'original est une collection des premières nouvelles hétéroclites de l'auteur. En terme de cohésion entre les nouvelles, cela ressemble plus à une exploration qu'à quelque chose de vraiment abouti, des variations sur quelques thèmes + une ou deux créations isolées. On peut trouver des liens ténus entre 2 nouvelles les plus dissemblables, mais que ceci soit voulu ou non de la part de l'auteur importe peu, cela s'explique aisément par le fait que tout ce contenu sort de la même tête à la même époque. Quand on accepte ce livre pour ce qu'il est, ce qui serait facilité par une présentation adéquate, on est en position d'apprécier ses mérites qui sont grands et prendre sereinement connaissance du reste.

Les 4 premières nouvelles sont celles qui ont vraiment rapport au titre. C'est pour celles-ci que le nom de Robert W. Chambers est reconnu encore aujourd'hui pour sa contribution significative à la littérature fantastique et d'épouvante. Ce sont elles qui ont inspiré Lovecraft. La majeure partie du reste de sa prolifique bibliographie (une centaine de romans), auquel on pourrait adjoindre certaines des autres nouvelles du présent recueil, est d'une autre nature, jamais traduite (avant 2009 pour la partie inédite du ''Roi en jaune'') et plutôt oubliée dans sa langue d'origine.

Ces 4 nouvelles, prises séparément, sont d'excellentes histoires de fantastique/épouvante. Prises ensemble, l'espèce de mythologie vague du roi en jaune qui les relie et y est développée par de sombres allusions en fait quelque chose de plus. L'accent est mis sur l'atmosphère oppressante, l'étrangeté, l'ambiguïté ; l'horreur qui pèse sur le monde est suggérée plutôt qu'énoncée. Il y a aussi cet artefact fascinant, ce livre qui fait basculer dans la folie. le résultat est excellent, mais il est difficile de ne pas voir ceci comme une ébauche seulement, avec tout le potentiel que cette démarche promettait. Mais l'innovation a été remarquée, il a montré la voie que d'autres ont suivie après lui.

La première nouvelle, ''Le réparateur de réputations'', est à mon sens la plus puissante. J'ai été d'abord étonné par le côté anticipation. L'action se passe en 1920 alors que le livre a été écrit en 1895. On décrit certains évènements qui se sont produits dans le monde. On a tout l'air d'assister à l'avènement d'un âge d'or pour l'Amérique, mais l'allégresse n'y est pas. Quelque chose semble clocher. Il y a ce livre maudit qui circule. Puis, ce décor placé, les éléments du récit s'enchaînent les uns après les autres dans une gradation époustouflante. Véritablement un petit chef d'oeuvre.

Pour les autres nouvelles que contient le recueil, il y a d'abord une histoire fantastique dans l'esprit des légendes bretonnes. Ensuite une curieuse collection de textes courts étranges qui contiennent des jeux de symétrie et des boucles. Finalement 4 nouvelles où on partage la vie d'étudiants américains étudiant la peinture à Paris, où l'auteur s'inspire de son propre vécu. L'une d'elle est doublée d'un côté historique, car on assiste au siège de Paris par les Prussiens. J'ai particulièrement aimé la dernière partie de ''Rue Barrée'', où un étudiant en état d'ébriété avancé retourne chez lui, ainsi que la fin de cette nouvelle. Bizarrement, j'ai trouvé que les fins inattendues des 3 dernières nouvelles véhiculaient un certain message d'espoir et de tolérance.
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« le roi en jaune » commençait fort bien avec un univers fantastique mettant en valeur le pouvoir infini de la littérature. Malheureusement les dernières nouvelles ont gâté mon plaisir et je n'ai pas perçu le rapport avec le reste du recueil.
Lien : https://plaisirsacultiver.wo..
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On disait de ce roman qu'il avait exercé une profonde influence sur Lovercraft, le bandeau-titre disait "le livre culte qui a insipré la série True Detective", un autre affichait "le livre qui rend fou" puisque tout ceux qui ont lu le fameux livre sont devenus fous…

Ce devait être vrai puisque Hildred Castaigne, le personnage de la première nouvelle est fou à lier – bien qu'il dise qu'il ne le soit pas et que son comportement ait l'air normal en société.

Oui, j'ai aimé la première nouvelle, "Restaurateur de Réputations". La tension était palpable, les personnages bien barrés, là, j'étais enchantée.

Ensuite, pour la suivante, je fus comme la chanson de Mylène – Micotton – Farmer : désenchantée ! J'ai soupiré, je n'avançais plus, tout me semblait fade, insipide et je cherchais à comprendre ce qui avait bien pu ficher la trouille à Lovercraft !

Ou c'est une fausse accroche ou je suis passée à côté parce que dès la 3ème nouvelle, je me suis endormie comme un bébé après le rot.

Je peux donc dire que pour s'endormir, ce livre est parfait ! Vos paupières se feront lourdes, vos yeux se fermeront et en quelques minutes, vous ronflerez de tout votre soûl !

Pourtant, d'après Chambers, dès que quelqu'un lit, intégralement ou non, cette fameuse pièce de théâtre "The King In Yellow ", il/elle devient à jamais obsédé par son héros et son univers.

Tu parles, Charles ! Pour moi, c'est loupé… Il n'y a que les personnages des nouvelles qui deviennent zinzins. le lecteur, lui, il soupirera d'ennui sur les nouvelles.

Peut-être que l'ancienne version, celle avec la couverture superbement macabre de chez Marabout, j'aurais frissonné ou passé un bon moment. Qui sait ??

Dommage… Ce roman avait tout pour plaire dès le départ : une accroche intrigante, une couverture rigide, du papier tellement doux qu'il n'irriterait pas vos petites fesses roses de bébé si d'emblée, vous l'utilisiez à autre chose que la lecture et le calage d'un meuble…

Bref, ça ressemble furieusement à une accroche publicitaire pour ceux et celles qui ont vu True Detective… Et je me suis laissée avoir ! La peine n'est pas grande, il venait d'une bouquinerie et ne m'a pas ruiné.

Pour terminer, le Chambers que je préfère, c'est Sidney, celui de la série Grantchester.

Quant au roman, il donnera une touche colorée dans la biblio à défaut de m'avoir fait passer un bon moment lecture.

Mais pour la sieste, je vous le recommande !! Un truc de fou de tomber endormie aussi vite alors que je n'avais pas sommeil !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Fan de Lovecraft dans ma jeunesse, je me suis plongée dans le Roi en Jaune avec l'espoir de redécouvrir un univers fantastique au porte de notre réalité. En ce qui concerne l'univers fantastique aux portes de notre réalité, je n'ai pas été déçu. J'ai retrouvé dans ce recueil de nouvelles ce qui me plaisait tant chez Lovecraft, une mythologie brossé à coup de références discrète, comme s'il s'agissait de faits avérés.
Le livre est bien écrit, mais le style un peu vieillot et désuet.
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Une bien étrange lecture, mais c'est justement cette atmosphère inquiétante qui plane sur la plupart des nouvelles qui fait tout l'intérêt de ce recueil. Deux parties, la première avec ce "Roi en jaune" comme fil... rouge, un livre qui semble rendre fou ceux qui le lisent. Une seconde partie sur le Paris bohême vu par un jeune américain, assez différente. le travail de Christophe Thill est très intéressant.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Ce très bon recueil de nouvelles fantastiques-horrifiques se classe dans la même catégorie que les recueils de nouvelles d'Edgar Allan Poe ou de Gogol. Mêlant l'onirisme et la poésie au suspens, ces nouvelles sont à la fois surprenante tout en laissant parfois le lecteur circonspect.
On veut en savoir plus. Car cet ensemble de nouvelles se complètent autour d'un mythe : celui de la pièce de théâtre (cf : le Roi en Jaune) qui rendrait fou toute personne qui commencerait à la lire, ne pouvant plus s'arrêter, et dont la simple évocation donne des frissons. Malgré cela, on n'apprend jamais réellement d'où vient cette oeuvre ni pourquoi elle rendrait fou tous ses lecteurs et c'est ce qui fait tout le charme de ce recueil. On a envie de connaître ce livre, de le lire et d'en apprendre plus, mais c'est à notre imagination de faire tout ce travail, ce qui est bien plus intéressant.
Le petit moins, ce sont les nouvelles qui n'évoquent ni de près ni de loin le Roi en Jaune, car on est tellement avide d'en apprendre plus sur cette oeuvre que l'on est déçu lorsqu'une nouvelle ne s'y intéresse pas.

Quant à la série True Detective, je trouve que le dossier est très bien fait, il met en évidence certains liens entre le livre et la série que l'on ne voit pas de premier abord et il creuse un peu plus le mythe de Carcosa et de ce roi en jaune. Evidemment, la série a été inspirée du livre et a utilisé les éléments de Carcosa et du roi en jaune pour aller dans une direction bien différente.
En résumé, ce livre est un très bon recueil de nouvelles "à l'ancienne" qui ne plaira pas forcément à tout le monde mais qui saura ravir certains amateurs d'étrange, de glauque et de fantastique.
Lien : http://oukouloumougnou.blogs..
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The King In Yellow
Traduction : Christophe Thill

ISBN : 978-2253184003

Impression très mitigée que celle laissée par cette toute nouvelle édition de "The King In Yellow" et, après mûre réflexion, je conseillerai aux aficionados de l'épouvante l'édition (à la couverture d'ailleurs d'un macabre superbe ) des Editions Marabout dans les années soixante. le titre choisi y est d'ailleurs beaucoup plus poétique (et plus honnête) : "Le Roi de Jaune Vêtu : Cinq Récits de Terreur." Ce que l'on a reproché à cette édition-là, c'est, comme vous pouvez le deviner, de n'avoir inclus que les cinq premières nouvelles reprises dans celle du Livre de Poche. Eh ! bien, Gérard Verviers, croyez-moi, avait bigrement raison en adoptant cette manière de faire ! Car, dans l'édition que nous offrent Christophe Thill et le Livre de Poche, le choc est rude pour celui qui s'attend à lire des récits de pure terreur et qui s'aperçoit que, effectivement, seules les cinq premiers peuvent prétendre à susciter l'effroi. L'autre moitié est tout ce qu'on veut mais tient plus d'histoires sentimentales pures et simples que de contes d'épouvante. Peut-être, dans "Le Paradis du Prophète", quelques petits textes très brefs, comme "La Chambre Verte", peuvent-ils retenir l'attention mais à part cela ... on s'ennuie.

C'est donc dans les cinq premières nouvelles que Chambers évoque une silhouette - celle du Roi en Jaune - et une pièce de théâtre maudites - qui porte le même nom. Les noms de "Carcosa", qui serait le lieu élu par le Roi, Hastur, qui serait le nom d'un pâtre et celui de Hali, qui désigne ici un lac, Chambers les a pêchés, sans doute pour leur sonorité, dans l'oeuvre d'un autre grand du fantastique, Ambrose Bierce. Pour le reste, il a brodé autour et imaginé ce personnage qu'on ne voit jamais, le Roi en Jaune, mais dont on suit la trace putréfiée et maléfique du "Restaurateur de Réputations" à "La Demoiselle d'Ys" (quoique très imperceptiblement, dans ce dernier). Selon Chambers, la Tradition veut que quiconque lise, intégralement ou non, la fameuse pièce de théâtre "The King In Yellow", devient à jamais obsédé par son héros et son univers. Obsession fatale qui mène, dans quatre-vingt-quinze pour cent des cas, à la Folie . Par exemple, le narrateur du premier récit, Hildred Castaigne, est déjà fou. En tous cas, il a été soigné comme malade mental et voue une haine profonde à tous ceux qui le considèrent comme dément. Son rêve - et son destin, il en est persuadé en raison d'un certain Wilde, son voisin dont on ne sait s'il existe réellement ou s'il n'est qu'une hallucination - sont de coiffer la couronne du Roi en Jaune et de devenir ainsi Empereur des Etats-Unis.

"Le Masque", après un très beau et trop bref extrait de la fameuse pièce, extrait dont le texte rappellera à beaucoup celui du "Masque de la Mort Rouge" de Poe, est assez prometteur mais se termine relativement bien et d'une manière si bêtement sentimentale qu'on peut s'interroger sur les conceptions amoureuses de l'auteur. Dieu ! Que c'est mièvre !

"Le Signe Jaune" reprend le vieux rêve du corbillard et y ajoute un cocher qui, dans la réalité, est le gardien d'une église et qui, selon l'opinion générale, présente une étonnante et bien ennuyeuse ressemblance avec un ver nécrophage.

"La Cour du Dragon" est l'unique texte où le narrateur entend la propre voix du Roi en Jaune - un narrateur qui, bien sûr, sombre dans la folie.

Quant à "La Demoiselle d'Ys", c'est un très joli conte sur fond de retour dans le temps (et l'un de ceux où l'on constate l'intérêt que Chambers portait à la Bretagne) mais, en ce qui me concerne, je n'y ai vu aucun signe, jaune ou non, de l'univers du Roi vêtu de haillons de la même couleur - car le Roi en Jaune se promène toujours en haillons qui peuvent ressembler à des ailes ou, en tous cas, y faire songer celui qui l'aperçoit - ou le lecteur qui l'imagine.

Très souvent, Chambers ayant vécu à Paris pour y étudier la peinture, l'action se situe dans l'univers des artistes-peintres et des modèles - le cas est flagrant pour "Le Signe Jaune" et certaines des nouvelles qui, pour moi, ne procèdent en rien du fantastique.

Lovecraft, quand il découvrit les textes de Chambers, tomba sous leur charme. En particulier, celui du "Signe Jaune" qu'il évoque d'ailleurs dans son essai "Epouvante & Surnaturel en Littérature". le Solitaire de Providence devait aussi emprunter à Chambers le vocable "Hastur" qu'il utilise dans "Celui Qui Chuchotait Dans Les Ténèbres" sans qu'on sache très bien s'il désigne un Grand Ancien ou ... autre chose.

Personnellement, en dépit du profond respect que j'ai conservé, à travers toutes ses années, envers le créateur de Cthulhu, j'avoue ne pas comprendre son enthousiasme . A mes yeux, les textes de Chambers ne sont pas mal mais montrent trop de choses criardes et suggèrent trop peu d'êtres vraiment terrifiants. A la différence de ce que fera Lovecraft avec ses propres écrits, il ne parvient pas à offrir à son Roi de Jaune Vêtu l'univers qui lui conviendrait. Il suggère, il paraît hésiter sur quelques notes de terreur réelle et puis, il nous laisse en plan. On s'attendait à un orchestre somptueusement tonnant et funèbre, on saisit à peine les essais essoufflés de mélodies balbutiées par un piccolo qui sonne faux.

Cela dit, si vous voulez vous faire une idée par vous-même, préférez tout de même "Le Roi de Jaune Vêtu" dont la jaquette Marabout comblera au moins vos rêves les plus macabres. Ce "Roi En Jaune", que voulez-vous, je le soupçonne d'avoir été édité surtout pour donner aux lecteurs amateurs de séries télévisées quelques pistes sur l'excellent "True Detective", dont le scénario est de Nick Pizzolatto, lequel s'est inspiré çà et là des textes de Chambers. Et en dépit de la qualité de la série, j'estime que cette réédition bien sage ne s'imposait pas. ;o)
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Robert Williams Chambers (1865-1933) est un écrivain américain, célèbre à son époque comme auteur de romans-feuilletons et de best-sellers, et reconnu aujourd'hui comme un des grands noms de la nouvelle fantastique, notamment pour son recueil le Roi en jaune. Né dans une riche famille de l'Etat de New York (père médecin, frère avocat), après des études artistiques à New York puis, de 1886 à 1892, à l'Académie Julian à Paris, il travaille comme illustrateur pour quelques grands hebdomadaires (Life, Vogue…) et commence à écrire. En 1933, alors qu'il a publié plus de 90 livres, il décède quelques jours après une opération chirurgicale. le Roi en jaune, recueil de nouvelles publié en 1895, vient d'être réédité.
Le recueil contient dix nouvelles et quand j'ai refermé le bouquin, j'en suis ressorti dérouté et même un peu déçu d'une certaine manière. Non par les textes eux-mêmes, mais par la construction de l'ouvrage fait de deux parties tellement distinctes que je ne comprends pas leur réunification dans un seul livre.
Les quatre premières nouvelles ont un lien commun, le Roi en jaune, et sont du domaine du fantastique effrayant, ce genre qui devra ses lettres de noblesse à H.P. Lovecraft, admirateur de Chambers. le Roi en jaune, au centre de ces textes, est un livre maudit qui rend fous tous ceux qui le lisent, les entrainant dans un monde obscure et parallèle, se référant à la très antique cité de Carcosa (empruntée par Chambers à Ambrose Bierce). Ces nouvelles, le Restaurateur de réputations, le Masque, le Signe jaune, La Cour du Dragon, sont extrêmement réussies et fortes. Elles forment un tout de grande qualité, on en voudrait plus encore.
La cinquième nouvelle, La Demoiselle d'Ys, reste dans le domaine fantastique, celui comme son nom l'indique des légendes bretonnes avec ses marais et ses brumes. le reste du recueil n'a plus rien d'étrange ou de fantastique, relevant plutôt de la romance et des histoires d'amour se déroulant à Paris dans Le Quartier latin, avec les artistes peintres et leurs modèles. C'est cette distorsion entre les deux thèmes ou les deux parties de ce recueil que je regrette.
Pour autant, cela n'enlève rien au talent de l'écrivain et si la seconde partie m'a décontenancé et moins intéressé, j'ai apprécié son écriture très précise et concise, il nous balade dans le centre de Paris comme si nous y étions, pas avare sur le nom des rues et la nouvelle, La Rue du premier obus, nous plonge dans la capitale assiégée par les prussiens durant la Guerre de 1870.
La présente édition offre en plus des nouvelles de Robert W. Chambers, la courte nouvelle d'Ambrose Bierce où est citée la maléfique ville de Cardosa et un texte permettant de faire le lien entre le Roi en Jaune et la série télévisée True Detective qui s'en inspire.
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Un ouvrage rare mais qui aurait mérité un vrai travail de présentation, de la main d'un auteur ayant influencé Lovecraft mais qui n'a guère connu de succès dans le domaine du fantastique.

La vague True Detective a décidément entraînée avec elle quelques opportunités mercantilistes... Parce que, oui, le Roi en Jaune a marqué True Detective puisque Carcosa y tient une place centrale. Malheureusement, non, ce livre et la série n'ont pas grand chose en commun.

Le Roi en Jaune souffre, tout d'abord, d'un gros défaut: il n'y a aucune notice bibliographique sur les nouvelles que ce recueil contient. Aucune date de première parution, aucun titre original, rien. Ces données auraient pourtant été très simples à retrouver pour l'éditeur d'un livre "culte". D'ailleurs, pour un livre "culte", voir une "première édition intégrale" en français au bout de 120 ans... Une première pas vraiment première puisque cet ouvrage est une reprise d'un autre livre, avec le même titre, paru aux éditions Malpertuis en 2007, avec déjà une traduction de Christophe Till, une notice biographique sur Robert Chambers, et avec en plus une préface, des notes, une bibliographie et des articles. Une édition BEAUCOUP plus complète, donc.

Le Livre de Poche se livre donc avec cette édition à un mercantilisme grossier qui m'agace fortement, en ne faisant que la moitié de son travail d'éditeur. Au lieu de privilégier l'objet, qui reste une forte jolie brique jaune cartonnée du plus bel effet, j'aurais largement préféré que soit privilégié le texte et ce qui l'entoure, ne serait-ce que pour expliquer pourquoi ce livre est soi-disant "culte. C'est ce qui motive, en premier lieu, la note que j'attribue à ce livre, mais pas seulement.

Parce qu'au delà de cette édition pour faire du fric facile, les nouvelles elles-mêmes n'ont que peu d'intérêt. le texte saute du coq à l'âne, et les événements s'enchaînent à un rythme tel que ça en devient bâclé. La traduction n'est pas en cause, c'est bien le texte original qui souffre de problèmes qu'un jeune auteur commet.
On est très, très loin du fantastique d'un Théophile Gauthier ou d'un Edgar Poe, quant à Lovecraft, s'il s'est inspiré de Chambers et a même carrément repris certains éléments du Roi en Jaune (Hastur, Carcosa, les Hyades... déjà présents dans la nouvelle d'Ambrose Bierce, "Un habitant de Carcosa"), il n'a pas grand chose à voir avec ce qu'a écrit Chambers.

Les cinq premières nouvelles de l'ouvrage sont plates et vraiment sans saveur. Leur construction est passable, voire agaçante. Honnêtement, je déteste le style de Robert Chambers, ce qui n'aide pas à apprécier ses écrits pseudo-fantastiques.
Les textes du Paradis du Prophète sont sympathiques, mais ne sont guère intéressants.
Quant au tryptique des rues de Paris, j'ai tout simplement haï. L'auteur met en scène un Paris fantasmé, mais je ne vois pas où il veut en venir avec ces nouvelles. Je ne les ai tout simplement pas terminées à cause de l'agacement qu'elles ont généré chez moi (et je suis pourtant un lecteur patient...).

Cette édition est donc un gros raté qui surfe sur la vague True Detective, mais sombre dans le creux de la vague. L'article final de Christophe Till est intéressant, et rattrape un petit peu le sentiment de tromperie que l'on peut ressentir à la lecture de cet ouvrage, mais il n'y a là rien de bien inédit, puisque l'on peut retrouver le même type d'analyse sur la série sur internet...

Un carton jaune (!) au Livre de Poche, donc, qui a vraiment raté une belle occasion de rendre hommage à un auteur et à son oeuvre.
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