Il faut certes tenir compte des faits : une relation de guerre ou de paix avec les barbares, et rapports de forces, et les confronter aux représentations. Mais les faits peuvent eux-même dépendre des représentations du barbare : sa définition comme être plus ou moins inférieur, plus ou moins intégrable, pèse ainsi sur les modalités de réception des ambassades, ou sur le traitement des prisonniers.
Certes, la mémoire collective et la pratique des œuvres littéraires ont pu conserver des réactions très anciennes face aux barbares ; mais, de façon beaucoup plus proche, la "crise" du III siècle n'a pu, en raison d'une directe et récente confrontation, qu'aviver une perception hostile des barbares. La paix retrouvée ne va pas sans tension, et les documents administratifs (Liste de Vérone) comme les comportements officiels, ainsi dans les formes diplomatiques, traduisent aussi une ou des conceptions d'adversaires potentiels ou réels.