AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 183 notes
5
28 avis
4
19 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Destin peu commun que celui d'Alexandre Marcus Jacob. Il fit sa première traversée en mer à 11 ans en tant que mousse et à 12 ans, il embarque en tant que timonier sur un navire des messageries maritimes. Il débarque clandestinement de son poste pour fuir un pédéraste, ce qui lui vaudra sa première peine pour désertion à l'âge de 13 ans. La même année, il repart pour une nouvelle traversée et découvre que ce n'est pas sur un baleinier qu'il a embarqué mais sur un bateau de pirate. Sa quatrième traversée sera également la dernière ; une maladie contractée en Afrique le prive de tout espoir de remettre un jour le pied sur un bateau et, comme un malheur ne vient jamais seul, de tout rêve de carrière d'officier de marine.
Par le biais du filleul de son père, il se rapproche d'un groupuscule anarchiste où des hommes comme Charles Malato font entendre leurs voix. Il tente une première reconversion professionnelle en devenant typographe dans une imprimerie marseillaise qui imprime clandestinement « L'Agitateur », journal anarchiste marseillais dans lequel il publie quelques articles. Il est dénoncé par un de ses contacts et après une première incarcération, il tente une seconde reconversion en tant que pharmacien. Mais les forces de l'ordre lui mettent des bâtons dans les roues eu égard au fait qu'il est toujours actif dans le mouvement anarchiste. Il plaque tout, devient cambrioleur et monte son équipe, « Les travailleurs de la nuit ». Arrêté à la suite d'un cambriolage, il est envoyé au bagne de Cayenne en 1906 et devient le matricule 34777. Il ne remettra les pieds en métropole qu'en 1925, vivant mais affaiblit. Il finira de purger sa peine en prison et sera libéré en 1927. Il choisit alors la légalité et monte un commerce de textiles qui deviendra rapidement florissant. Et si ses convictions politiques sont inchangées, il ne milite plus activement.
Matz livre un portrait passionnant d'un homme charismatique et qui a toujours défendu ses convictions. le scénariste s'efface totalement derrière son personnage, il lui laisse la main et choisit une narration à la première personne. L'effet est immédiat : on colle toujours au plus près de l'événement, on voit avec les yeux du personnage, on ressent les choses. C'est relativement facile avec un homme aussi entier et aussi engagé. J'ai également trouvé judicieux le fait que l'album s'ouvre sur le procès de 1905. A l'époque, Jacob a 26 ans et déjà un beau parcours derrière lui. Il fait face au juge avec dignité. L'homme est cultivé, sait manier la langue et l'ironie, n'hésite pas à corriger les « erreurs » d'interprétation faites par le magistrat… Très vite, on voit les qualités de cet homme franc, généreux, intègre, passionné. On pense très vite à d'autres héros de cette trempe : Robin des bois ou, après lui, le gentleman cambrioleur Arsène Lupin.
...
https://chezmo.wordpress.com/2017/04/18/le-travailleur-de-la-nuit-matz-chemineau/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
Commenter  J’apprécie          30
Passionnant portrait d'Alexandre Jacob qu'on suit de ses débuts de marins à la découverte de l'idéologie anarchiste.
Piraterie, vol, évasion, une vraie bd d'aventure autant qu'une histoire politique

Le dessin est magnifique, colorée.

Je me suis vraiment sentie embarquée par cette lecture
Commenter  J’apprécie          20
Histoire véridique d' Alexandre Jacob, jeune cambrioleur au grand coeur avec de très beaux dessins et une histoire passionnante.
Commenter  J’apprécie          20
je viens de lire cette BD dans le cadre du "Prix du vent dans les BD" organisé par plusieurs bibliothèques du Nord Finistère.
Comment le héros, Alexandre Jacob, aurait inspiré le personnage d'Arsène Lupin, volant aux riches et donnant aux pauvres en laissant des mots humoristiques. Un aperçu du bagne à Cayenne et la lutte des classes au début 1900. L'histoire pas très lointaine d'un homme honnête fidèle à ses valeurs.
Commenter  J’apprécie          20
Le personnage d'Alexandre Jacob m'était inconnu : il ne l'est plus.
La seule frustration que je ressent, est de ne pas avoir découvert ce personnage plus tôt. J'espère ne pas en avoir loupé d'autres de ce calibre !

Au travers de ce récit biographique, on découvre l'anarchiste de manière rythmée. On enchaine et on ne se lasse pas. Chaque chapitre débute par son procès et détaille une partie de son existence plus que riche. La jeunesse et ses péripéties en tant que mousse, sa période braquage, le bagne et son retour à une vie plus standardisée, mais toujours avec autant de passion.

Malgré les meurtres qu'il commettra, on reste sous le charme de ce personnage haut en couleurs.

La BD se conclue sur son suicide, avec son dernier compagnon, le chien , Negro. Une belle fin : ça ressemble presque un plaidoyer pour l'euthanasie !
Commenter  J’apprécie          20
(IK971) Un très bel album sur le destin méconnu de cet anarchiste / voleur qui aurait servi de modèle à Arsène Lupin. Un "Robin des bois" des villes anti-système, dont l'une des particularités a été de fréquenter le bagne de Guyane. le graphisme est très bien travaillé, le scénario bien ficelé. Un bon candidat pour le Prix Lycée.
Commenter  J’apprécie          20
Paris, 1905. Alexandre Jacob fait face à ses juges et ses réparties ne manquent pas de sel. D'un milieu populaire, Jacob, 26 ans, a déjà vécu mille vies lorsqu'il se fait arrêter en flagrant délit de cambriolage. de mousse à typographe, apprenti pharmacien et anarchiste, Jacob est un homme instruit, aimant les livres, qui mène malgré les millions acquis par ses vols, une vie des plus simples, refusant la vie de bourgeois, pour rester fidèle à ses engagements.

Il ne vole que les riches oisifs et le clergé, en bon anticlérical qu'il est et fait figure de modèle d'inspiration pour le personnage de Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur, même si Maurice Leblanc s'en défendra toujours, il y a quelques similarités qui ne trompent pas.

Matz et Léonard Chemineau retracent dans le travailleur de la nuit la vie singulière d'Alexandre Jacob, un personnage haut en couleur et terriblement attachant, un homme droit dans ses bottes qui voulait imposer l'anarchisme en tapant où ça fait mal, au portefeuille, et non en usnat de violence, en refusant de poser des bombes comme bon nombre d'anarchistes de la fin du 19è et début du 20è.

Un voleur anarchiste aux antipodes de Jules Bonnot et sa bande, plein d'humour, qui signe ses forfaits d'une carte au nom d'Attila, sur laquelle il inscrit parfois des mots, comme « Dieu des voleurs, recherche les voleurs de ceux qui en ont volé d'autres. » (Rouen, église Saint-Sever, nuit du 13 au 14 février 1901).

Homme intelligent et ingénieux, il achète tous les modèles disponibles de coffres-forts pour mieux les fracturer, coince des morceaux de papier dans les portes de ses futures victimes et passe le lendemain vérifier s'ils sont toujours en place, il monte soigneusement chaque coup, ne laissant rien au hasard et va ainsi avec sa bande, piller aux quatre coins de la France, en se déplaçant rapidement grâce aux chemins de fer et en trouvant ses proies grâce au bottin dans lequel les plus riches sont fiers d'apparaître !

Avec sa bande, dont sa propre mère et sa compagne, il a réussi plus de 500 cambriolages dans tout l'hexagone et même à l'étranger avant son arrestation et sa déportation pour le bagne de Cayenne.

Une personnalité hors du commun dont je ne soupçonnais pas l'existence et que j'ai découvert grâce à cette biographie très fidèle signée Matz pour le scénario et mise en dessins et couleurs avec talent par Léonard Chemineau.

Un récit scindé en plusieurs parties : une jeunesse en mer qui raconte l'engagement du jeune Alexandre en tant que mousse parcourant le monde et subissant les assauts pédophiles de son chef, l'illégaliste qui revient sur sa découverte du mouvement anarchiste, les travailleurs de la nuit qui nous narre les cambriolages de Jacob et sa bande, la guillotine sèche qui nous dévoile ses années de bagne et enfin je me suicide un samedi qui nous dresse brièvement ses dernières années.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          20
Un style qui n'est pas sans rappeler un personnage de roman. Maurice Leblanc, journaliste dans un quotidien qui a fait ses choux gras des exploits d'Alexandre Marius Jacob, lancera quelques années après ces faits son personnage d'Arsène Lupin. Même s'il se défendra d'avoir puisé son inspiration dans les faits divers de son journal, il ne fait guère de doute que son gentleman cambrioleur affiche de solides ressemblances avec ce personnage bien réel qui finira par se faire pincer et sera envoyé au bagne où il marquera encore les esprits en se distinguant de ses condisciples et en s'initiant au droit. Une bédé passionnante de bout en bout et qu'on suit comme un feuilleton sépia.
Commenter  J’apprécie          10
A la sortie de prison, Alexandre Jacob décide de devenir une sorte de Robin des Bois moderne, en volant les riches pour redistribuer une partie du butin aux nécessiteux ou aux organisations défendant les thèses auxquelles il adhère. Il va même en faire un business ! Intelligent en diable, il va révolutionner le métier de la cambriole pour le transformer en une véritable industrie. de Paris, il quadrille la France et les pays voisins, pour aller toujours plus loin et plus fort. Il frappe là où se trouvent les richesses et retourne immédiatement chez lui. Pour se faire un nom, il laisse régulièrement un bon mot signé « Attila ». Et quand il pénètre par erreur dans un domicile, il lui arrive même de ne rien emporter et de laisser quelques sous pour réparer les dégâts occasionnés par son passage. Un procédé qu'il pratique en équipe. Un savoureux portrait d'un homme mis en dessins par Chemineau et rédigé par Matz.
Commenter  J’apprécie          10
Des beaux dessins et un personnage historique intéressant qui a sûrement inspiré Arsène lupin. Un anarchiste militant qui survit au bagne. Une lecture fluide qui traverse la France du début 20e .
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (304) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5232 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}