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Après le légendaire Robin des Bois du Moyen Age et un peu avant le gentleman cambrioleur Arsène Lupin (né sous la plume de Maurice Leblanc en 1905), il y eut l'authentique Alexandre Marius Jacob.
Né en 1879 à Marseille, fils de boulangers modestes, il n'avait rien contre le travail. La preuve : il fut d'abord mousse (et pirate malgré lui) puis apprenti chez un typographe. Dans cet atelier, il fit la connaissance d'un groupe d'anarchistes, rejoignit le mouvement et commença à avoir des idées ingénieuses pour appliquer certaines théories lues chez Élisée Reclus, Pierre Kropotkine et Malatesta.
Plus qu'un moyen de s'enrichir, le vol était pour lui "comme une entreprise de démolition".
.
L'album s'ouvre sur le procès de cet homme, le 8 mars 1905. Grâce au panache et au répondant de Jacob, ces pages sont un régal.
Ses cibles en font en outre un personnage fort sympathique : "Nous nous attaquons aux exploiteurs et aux parasites : les églises, les juges, les militaires, les rentiers..." (p. 74) et la fin justifie ses moyens : "Je ne vole pas pour vivre comme un bourgeois ou un parasite" (p. 82) - il redistribue.
On jubile de le voir 'gagner'.
On s'émeut lorsqu'il se fait attraper car à cette époque, c'est le bagne, et les espoirs d'en sortir vivant sont minces ("[je] ne fais pas confiance ni aux juges ni à la justice").
.
Je me suis demandé comment il agirait aujourd'hui (un mélange de Ph. Poutou survitaminé - ah non, pas assez anar', lui - et de hacker ?), car, même si les conditions des salariés et des plus défavorisés se sont améliorées, beaucoup de choses n'ont guère changé :
"Tant que la conscience individuelle des hommes n'aura pas évolué, la volonté de puissance de quelques-uns triomphera." (p. 113)
A titre (plus ou moins) anecdotique, on peut également comparer la gabegie de l'exposition universelle de 1900 à Paris à celle des JO qui se préparent dans cette même ville :
"Une honte nationale (...). Des millions dilapidés pour des pavillons éphémères à la gloire du progrès, mais où l'entrée était si chère que seuls les bourgeois du monde entier pouvaient y aller. Alors qu'à quelques centaines de mètres de là, aux portes de Paris, les gens mouraient de faim et de maladie. (...) de quoi avoir envie de tout casser, de voler encore plus, DE PILLER, DE BRÛLER !"
(p. 83)
.
Merci aux auteurs de m'avoir fait connaître ce personnage haut en couleur. ♥
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Cette bande dessinée est inspirée de la vie d'Alexandre Marius Jacob (1879-1954), célèbre bandit anarchiste qui reversait un partie des ses butins à "la Cause", alias Attila (nom inscrit sur les cartes de visite laissées sur les lieux de ses cambriolages.

Je ne connaissais pas ce personnage, et j'ai apprécié cette découverte, d'autant plus que le graphisme est très agréable.
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En voilà une BD instructive et plaisante à la fois ! Je ne connaissais absolument pas ce fameux monsieur qui sévit au début du siècle dernier, mais j'ai lu avec une grande attention sa biographie (partielle et orientée, comme toutes les biographies bien sûr).

J'avais lu les nombreux avis favorables et j'étais intéressé par le scénario de Matz, qui me semble prendre un malin plaisir à parler de gens marginaux, aux idéaux radicaux et qui aiment à vivre à l'écart de la société telle qu'on la conçoit. Ce qui est d'autant plus intéressant aujourd'hui où les alternatives à la société moderne se multiplient. Bref, j'avais une envie de lire cette BD !

Et je ne suis franchement pas déçu : c'est une BD qui est intéressante d'un bout à l'autre, avec toute la vie de ce bonhomme pas franchement commun. le parti pris est de le suivre tout au long de sa vie via les grandes lignes, sans trop s'attarder sur un événement en particulier. Parce que la vie d'Alexandre Jacob est prenante d'un bout à l'autre, jusqu'à sa mort. Un marginal, un homme hors du commun, c'est un peu ce qu'on peut en dire. C'est une personnalité forte, qui n'a jamais eu peur de vivre de ses idées. Pas forcément légales ou morales d'ailleurs.

Le scénario de Matz est bien ficelé, permettant de suivre avec attention sa vie tout en ayant un bel aperçu de la façon dont Alexandre Jacob s'oppose à son époque. Mais c'est aussi un homme sans concession qui provoquera plusieurs désagréments pour son entourage par son comportement hors norme. Bref, encore un personnages fascinant dont on ne pourrait dire avec certitude ce qu'il fut.

Le dessin n'est largement pas en reste, avec une très belle mise en page et un charme dans les planches qui m'ont fait plonger dans l'histoire sans aucun souci. C'est bien dessiné en plus, et la colorisation est au poil.

En définitive, c'est une BD qui m'a plu, parce qu'elle est exactement ce qu'elle prétend : une biographie très bien mise en forme d'un personnage fascinant et atypique. C'est le genre d'histoire que j'aime lire parce qu'elle est à la fois prenante et instructive. de découvrir des personnes de ce genre donne envie de se poser des questions sur notre société ou notre façon de vivre aujourd'hui. Et ça, moi j'aime bien !
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♫Il vient chez vous la nuit
Sans déranger votre sommeil
Il décroche sans bruit
Le tableau acheté la veille
Puis avant de partir
Après ses coupables travaux
Il laisse un mot sur le piano
C'est le plus grand des voleurs♫
Jacques Dutronc- 1975 -
---♪---♫---🧐---🐱‍👤---🧐---♫---♪---
Vie et moeurs d'un charmant agitateur, anarchiste et voleur
Alexandre Marius Jacob (1879-1954)
"J'aime l'argent.
J'ai vu la joie orgueilleuse de ceux qui en ont
et l'envie torturante de ceux qui n'en ont pas;
j'ai entendu ce qu'on dit aux riches
et le langage qu'on tient aux malheureux"
C'était un homme d'action qui n'avait pas froid aux yeux.
Un homme qui aurait pu, s'il avait été mieux né,
s'il avait eu sa chance, connaître un tout autre destin.
On a dit que Maurice Leblanc s'en est inspiré
pour créer son personnage d'Arsène Lupin !?
Linge lessivé, rincé, séché, mais pas repassé
j'ai la cosse, excusez...
Je me suicide un samedi.
Tout homme a droit au banquet de la vie ...
J'ai vu le monde et il n'était pas beau !
Le travailleur de la nuit
Par Matz et Léonard Chemineau
Reconstitution d'un parcours réussie 🧐



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Passionnant portrait d'Alexandre Jacob qu'on suit de ses débuts de marins à la découverte de l'idéologie anarchiste.
Piraterie, vol, évasion, une vraie bd d'aventure autant qu'une histoire politique

Le dessin est magnifique, colorée.

Je me suis vraiment sentie embarquée par cette lecture
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La véritable bio de ce qui inspira les romans d'Arsène Lupin. le protagoniste est un anarchiste pur et dur. Marin dans sa prime jeunesse en commençant par être mousse, il est confronté aux dures réalités des colonies, loin des idéalismes lus dans les romans de Jules Verne. Déserteur de la marine, il se prend de la prison. Au sortir il finit devient voleur professionnel, Bien que super organisé, il se fait attraper. Il est condamné au bagne à Cayenne où sont décrites les conditions de vie. Il va tâter de la guerre d'Espagne au côté des républicains, mais trop puriste pour adhérer. Très bon graphisme.
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Alexandre Jacob naît à la fin du XIXe siècle. Après une prime adolescence passée sur les mers, il est introduit dans les milieux anarchistes. Perdant son emploi à cause de ses opinions politiques, il se tournera vers le vol pour survivre et pour appliquer ses principes de redistribution des richesses.
 
Un dessin soigné. L'histoire d'une vie qui aurait inspiré le personnage d'Arsène Lupin. Et puis les pensées d'un homme qui voulait la justice pour tous, la liberté, l'égalité et la fraternité. L'anarchie mise à l'oeuvre.
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Je ne connaissais absolument pas cet homme et je suis bien contente de l'avoir découvert de façon totalement inattendue. Apposée d'un petit coeur par la biblio communale, je me laisse tenter pour cet emprunt et finis rapidement par comprendre que c'est une bien belle biographie d'un révolté dont les valeurs sont principalement dédiées aux autres et à la lutte des classes sociales. C'est fort, c'est fou, il a vécu mille vies, ce m'sieur ! Mille vies de petit mousse à multirécidiviste au bagne pour lesquelles il aura vécu et survécu. Très bonne découverte.
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« J'ai vu le monde et il n'était pas beau »

Marius Jacob, 1879-1954, grandit pauvrement à une époque violente marquée par de multiples conflits sociaux. Entre anticléricalisme viscéral, haine des communistes, des fascistes, des bourgeois et de l'autorité constituée, Jacob y développe sa misanthropie anarchiste.

La fièvre anarchiste éclate en France à la fin du XIXe siècle suivant la répression de la commune de Paris qui se traduit par un assassinat retentissant : le président Sadi Carnot (1894) par Caserio ; en écho à celui du président McKinley aux USA. Ravachol, Henry et Liabeuf font, quant à eux, trembler la société française à coup de " marmites infernales" dans les cages d'escalier et les restaurants.

Pour « les Travailleurs de la nuit », groupuscule constitué autour d'Alexandre Jacob, le principe est simple : voler les représentants d'un ordre social honni en évitant de verser le sang. Un pourcentage de l'argent volé est reversé à la cause anarchiste et aux camarades dans le besoin.

Une opération malheureuse à Abbeville (1903) condamne Jacob au bagne de Cayenne à perpétuité. Il n'effectuera que dix-huit années qu'il passe en grande partie en cellule d'isolement. À la suite d'une campagne contre le bagne lancée par Albert Londres, il est finalement libéré et revient en métropole en 1927.

Plein de rage et d'humanité, nos auteurs dépeignent un Jacob intelligent, cultivé et attendrissant dans une suite d'évènements et d'injustices sociales qui alimentent sa rébellion.

Les couleurs lumineuses et chatoyantes au service de dessins semi-réalistes contribuent à dédramatiser une période sociale pourtant chaotique. L'époque est mouvementée. Ce mouvement y est scénarisé.
Est-ce la société qui fait l'homme ou l'homme qui façonne la société ? Il est à parier que Jacob aurait un avis sur la question.

« le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend ». Alexandre Jacob

J'adore.
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C'est en fredonnant "c'est le plus grand des voleurs, oui mais c'est un gentleman..." que j'écris ce billet.
Dès la première réplique j'ai aimé Alexandre et j'ai Jubilé face à son courage, ses répliques, sa réparti. Sa rhétorique est d'une justesse imparable . Dès la première planche le ton est donné et c'est avec une grande délectation que je me suis calée un peu plus dans mon fauteuil et que j'ai plongé dans cette BD pour faire plus ample connaissance avec ce grand Monsieur qu'est Alexandre Marius Jacob.
Dès sa plus jeune enfance il est confronté à des désillusions sur le monde qui l'entoure, monde de mensonges, de perversités, de trahisons. Tout cela va le conduire à devenir ce héros, ce Robin des bois.
Un petit détour vers sa biographie, s'impose maintenant pour moi afin de mieux connaître cet Alexandre Marius Jacob si attirant. J'espère que je ne serai pas déçue car le portrait qu'en brosse Matz est tout à fait fascinant.
Je te rejoins Visages et je comprends ton enthousiasme pour ce beau personnage. Tu as toujours eu un faible pour Robin des bois ;-)
BD coup de coeur.
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