AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,38

sur 21 notes
5
0 avis
4
2 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
Trois enquêtes du Père Brown, petit homme qui ne se départ pas de son chapeau à large bord et de son parapluie .
trois très petites enquêtes où nous retrouvons les thèmes de :
1) magie
2) escroquerie
3) légendes
et où le père Brown va faire preuve de perspicacité et d'efficacité mais aussi d'impartialité et d'empathie , pour ceux qui en sont dignes.
Commenter  J’apprécie          150
Mieux connu outre-manche qu'en France, le père Brown est un personnage atypique dans le genre policier. Ce n'est ni un homme de métier, ni un détective privé, ni un détective consultant mais un prêtre catholique qui, avec la force de son esprit déductif, de ses talents d'observation et de sa perspicacité, résout une série d'enquêtes au fil des ses voyages de courte, moyenne ou longue distance. Ainsi, au cours de ces "trois enquêtes" (sur les cinquante-huit nouvelles écrites par G.K Chesterton), on le retrouve dans sa propre paroisse pour aider une de ses ouailles ("L'absence de Mr Glass"), puis non loin des Cornouailles pour résoudre une étrange affaire de naufrages à répétition ("Les naufragés des Pendragon") et enfin en Italie, des voleurs de grand chemin sur son passage où le danger n'est pas loin ! ("Le paradis des voleurs")

L'énigme première de cette série de nouvelles policières, c'est bien sûr l'identité de son personnage éponyme. Que vient faire un prêtre catholique sous la peau d'un détective amateur, jurant ainsi avec les sacro-saints codes du polar ? Bien sûr, on pourrait l'interpréter dans une visée parodique qui ridiculiserait le genre, ses mécanismes mais. Au contraire, je dirais que la place prépondérante des énigmes à résoudre en absence de meurtres à proprement parlé met en valeur le genre puisque Chesterton en a gardé l'essence même. Que serait un roman policier sans ces énigmes qui travaillent le lecteur autant que les protagonistes ? Ces "Trois enquêtes du père Brown" conservent donc cet aspect cérébral même si, bien sûr, vu le format de la nouvelle, les énigmes ne peuvent pas être déployées comme dans un roman. Bien sûr, la parodie pourrait attaquer cet aspect même en laissant entendre que les romans policiers sont peut-être que des énigmes où les histoires plus ou moins macabres, les cadavres et la recherche du meurtrier ne serait qu'un bon prétexte pour faire chauffer ses neurones.

Par contre, si parodie il y a, le père Brown n'est jamais ridiculisé. Certes, il jure un peu avec le paysage habituel (rien que par le fait qu'il soit catholique parmi des anglicans ou des personnages non-croyants), il suscite toujours l'étonnement mais, il reste le héros de cinquante-huit nouvelles dont j'ai pu en lire un aperçu avec ces trois-là. Pour mieux comprendre le choix bien réfléchi de ce personnage en soutane, toujours affublé de son chapeau et de son parapluie (même en Italie!), il faut connaître un minimum d'informations à propos de G.K Chesterton. Comme C.S Lewis, Chesterton a plusieurs flèches à son arc : « homme d'un génie colossal » selon George Bernard Shaw (son ami-ennemi), journaliste, poète, biographe (de Robert Browning, Dickens, William Blake, Stevenson entre autres). Mais, c'est aussi et surtout un converti au catholicisme et, comme Lewis, il « s'engage » dans une apologétique du christianisme. Quoi de plus normal, dès lors, de voir ce prêtre sous sa plume surtout inspiré par sa rencontre avec un prêtre catholique, le père John O'Connor, un curé du Yorkshire qui a participé à sa conversion.

Pour ceux qui auraient peur de voir dans ses enquêtes « un message chrétien » trop marqué, je dirais que ces trois enquêtes n'en font pas du tout cas. C'est une façon ludique de faire connaissance avec ce personnage atypique avec un plaisir de lecture certain pour un trajet aller-retour en train comme moi par exemple. le père Brown est particulièrement attachant et ces nouvelles pleines d'humour y sont bien sûr pour quelque chose. Je pense que des questions plus sérieuses, comme par exemple la « cohabitation » entre catholiques et anglicans en Angleterre dans les années 20, doivent être développées dans les nombreuses autres enquêtes.

C'est d'ailleurs le seul reproche que je pourrais faire à ces "Trois enquêtes du père Brown" : je suis un peu restée sur ma faim. Forcément, avec cette petite sélection de trois nouvelles sur cinquante-huit, on manque l'unité de la série créée par Chesterton et, malgré le brio des intrigues, on aurait envie d'en savoir plus sur ce père Brown, sur ses habitudes, sa personnalité.
Lien : http://la-bouteille-a-la-mer..
Commenter  J’apprécie          70
Je découvre le père Brown et son auteur avec ce petit recueil de nouvelles.
G.K. Chesterton a créé ce personnage pour 51 histoires. La muse qui l'a inspiré est le père de sa paroisse à Beaconsfield, John O'Connor.
Chesterton est un contemporain d'Henri James. Journaliste, essayiste, poète, romancier, il a une belle prestance et une forte personnalité, n'hésitant jamais à clamer sa pensée. de l'avis contraire de Kipling sur l'impérialisme, il aime débattre et promulguer ses idées sur le libéralisme et sur le christianisme, quitte à se fâcher avec ses amis. Il se convertit au catholicisme en 1922.
Le père Brown… est un curieux personnage, armé d'un chapeau et d'un parapluie bien encombrants. Je ne sais pas comment il est décrit dans les autres nouvelles, mais il m'est apparu comme un homme doux, très rêveur et maladroit. Il est en apparence, le contraire d'Hercule Poirot qui est souvent satisfait de sa personne, mais en intelligence, il est aussi fin et brillant que lui. Leurs petites cellules grises fonctionnent aux mêmes degrés.

"Trois enquêtes du Père Brown" sont issues du recueil "La sagesse du père Brown" qui en compte douze au total.

L'absence de Mr Glass

Le Dr Orion Hood, criminologue et psychiatre à Scarborough, reçoit la visite du père Brown qui voudrait avoir son avis sur deux de ses paroissiens. Maggie, une jeune fille de bonne famille, souhaite se marier à James Todhunter, un locataire de la pension de sa mère.
Alors que le père Brown explique à Hood que malgré sa gentillesse, James est un personnage mystérieux, Maggie arrive affolée et annonce l'assassinat du jeune homme par Mr Glass, un homme qui s'était enfermé avec James dans sa chambre. Qui est ce Mr Glass que personne n'a vu ? Et pourquoi James est-il attaché par des cordes ? D'autres questions se télescopent à grande vitesse, surtout lorsqu'on s'aperçoit d'une chose surprenante et primordiale pour la suite de l'enquête…

Le paradis des voleurs

Le grand Muscari, un poète Toscan chaud comme la braise, tombe amoureux de la jeune Ethel Harrogate, la fille d'un banquier fortuné qui passe quelques jours de vacances en Italie avec son père et son frère. Dans la salle de son restaurant où il compte lui chanter une sérénade, il rencontre une vieille connaissance à lui. Ezza a été embauché pour servir de guide aux Harrogate le temps de leur voyage dans la région. Témoin de tout cela, le père Brown écoute d'une bonne oreille tout ce qui se dit, des retrouvailles entre Muscari et Ezza, de la séduction entreprise auprès de Miss Ethel et des histoires sur un célèbre bandit qui hante les montagnes, le Roi des Voleurs.
Tout semble normal… alors pourquoi le père Brown conseille-t-il à Muscari de faire attention à Miss Ethel et de rester sur ses gardes ?

Les naufragés des Pendragon

Le père Brown a été invité par son ami Flambeau à accompagner Sir Cecil Fanshaw pour une croisière le long de la côte des Cornouailles. Depuis quelques temps, le père Brown est malade. A trop se surmener, son organisme s'est affaiblit et l'air marin ne pourrait lui être que bénéfique. En fait… ça serait bien s'il n'avait pas le mal de mer ! A bord du petit yacht, son attention vagabonde de Flambeau à Fanshaw, et tout en essayant de se contenir, il les écoutent raconter les histoires du pays, du roi Arthur et de Merlin, de Drake et d'Elizabeth, des corsaires, des naufrageurs, des Pendragon… A l'embouchure du fleuve, le bateau remonte la rivière et le paysage se transforme petit à petit. Une tour se dresse, imposante, elle est la propriété des Pendragon, une vielle famille d'illustres capitaines. Cette tour a une histoire bien sombre que l'Amiral, héritier de la famille, va raconter aux trois amis. Une terrible malédiction semble habiter les pierres.
Contes et légendes ou histoires criminelles ? le père Brown, qui se porte mieux sur la terre ferme, cherche déjà à élucider l'intrigue, surtout qu'une jeune fille mystérieuse fait son apparition. Shakespeare aurait pu s'inspirer de ces tragédies…

.
De ces trois nouvelles, c'est la dernière que j'apprécie le plus. Plus longue, plus travaillée, étrange et meurtrière, elle a maintenu mon intérêt jusqu'au dénouement. J'ai aimé également les petites pointes d'humour, la distraction du père Brown, les descriptions des paysages et en particulier le découpage de la côte des Cornouailles et les pérégrinations sur les chemins de la Toscane. Ce que j'ai moins aimé, ce sont les phrases très longues et le manque de rythme. Peut-être que d'autres y trouveront du charme… Je préfère quant à moi, le style d'Agatha Christie et son héros Hercule Poirot, ou la vivacité des écrits de Conan Doyle.
Je ne pense pas continuer les enquêtes de ce bon père Brown, mais j'ai été ravie de le rencontrer car le personnage est charmant, simple et profondément bienveillant.

Les enquêtes ont été adaptées par la BBC et je trouve l'incarnation du père Brown parfaite.
Commenter  J’apprécie          50
Le père Brown est un ovni dans la littérature policière. D'abord, ce n'est pas un policier, et puis sa façon de résoudre les enquêtes est très particulière. L'auteur n'hésite pas à railler les approches "scientifiques" des enquêteurs type Sherlock Holmes, c'est d'ailleurs le sujet de la première nouvelle, où un excellent criminologue voit tellement d'indices qu'il passe complètement à côté de l'affaire. le père Brown, lui, se base sur la psychologie des personnages, essaie de rentrer dans la tête du criminel pour résoudre les énigmes qui lui sont proposées. Ce sont là les idées de l'auteur lui-même qui sont mises en avant, lui qui se méfiait tant du positivisme censé tout expliquer.

Autre chose intéressante, l'atmosphère de ces nouvelles est très particulière, presque éthérée, loin en tout cas du réalisme très poussé qui est généralement la norme dans la littérature policière. L'humour aussi est omniprésent, ce qui est relativement rare dans ce genre littéraire.

Le seul défaut de cet ouvrage, c'est qu'il est trop court ! On a à peine le temps de faire connaissance avec l'enquêteur que le livre est déjà terminé. C'est un excellent livre pour le découvrir, quitte à ensuite acquérir l'intégrale en un seul tome des nouvelles qui le font intervenir.
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre fait partie de ma bibliothèque depuis des lustres, je découvre donc ce personnage du Père Brown dans ces trois nouvelles. 
Dans la première le père Brown rend visite à un psychiatre réputé de Scarborough, le Dr Hood, pour lui parler de deux de ses ouailles. Maggie la fille de la propriétaire d'une pension compte se marier avec un certain James Todhunter, un locataire. Il explique que ce James est entouré d'un certain mystère, impossible de savoir ce qu'il fait, d'où il tire son argent, et qui est la personne avec qui il parle. Les légendes et superstitions irlandaises font la part belle à ce curieux personnage dont le Père Brown et le Dr Hood auront tôt fait de révéler l'identité.
Cette nouvelle est passionnante et le dénouement amusant, c'est probablement la meilleure des trois. L'intrigue reste entière jusqu'au bout.
La seconde nouvelle raconte l'histoire de Muscari, un poète italien, qui tombe amoureux de la fille d'un banquier où elle passe des vacances en compagnie de son père et de son frère. Une ancienne connaissance fait son apparition, il est le guide de la famille et compte les emmener en balade dans la montagne. Rien d'exceptionnel sauf que le père Brown présent aussi dans le restaurant où tout ce beau monde s'est retrouvé, avertit le frère de la jeune fille de faire attention à elle: "prenez bien soin de votre soeur, elle a un grand chagrin"
On découvre plus tard pourquoi ces mots résonne comme un danger. Ce texte garde le mystère de ce danger à venir jusqu'à la divulgation de l'identité de celui dont il aurait fallu se méfier.
La troisième nouvelle porte un titre pour le moins attirant, Les naufragés des Pendragon, je me suis imaginée une aventure, du danger, du mystère et de légendes mais je me suis retrouvée face à des personnages fades. Une tour se dresse dans la propriété des Pendragon en Cornouailles et serait source de malédiction sur les membres de la famille.
Le père Brown plus terre à terre va résoudre l'énigme de la mort des hommes de la famille.
Je n'ai pas réussi à coller au récit, elle manque à mon goût de rythme, bien trop lent.

Une première entrée en matière auprès du Père Brown qui ne m'a pas convaincue.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          10
Je ne connaissais pas du tout G.K. Chesterton, et encore moins le père Brown. Celui-ci m'a plu, dans le sens qu'il est original : ce n'est pas du tout un détective aux supers-pouvoirs à la Sherlock Holmes ou la Hercule Poirot : un gentil prêtre catholique, un peu maladroit, sans le pied marin, qui veut juste le bonheur de ses ouailles.
Ce père Brown m'est sympathique. Pas imbu de lui-même, comme tant d'autres dans le genre, (dont Chesterton se moque dans la première enquête) il résout les enquêtes avec bonhomie et humour.

Cependant, trois défauts sont ancrés dans ce livre.
Premièrement, je n'appelle pas ces nouvelles des "enquêtes", dans le sens où, à chaque fois, l'explication ne provoque la surprise que parce qu'elle fait simple là où on serait tenté de croire que c'est compliqué.
C'est sans doute dû au fait que ces nouvelles sont trop courtes pour développer une réelle intrigue, prenante et poussée.
Je trouve donc que c'est une mauvaise idée de vouloir réduire le recueil initial "la Sagesse du Père Brown" comptant 12 nouvelles, à seulement 3, déjà trop courtes elles-mêmes : on reste sur sa faim, on n'a pas le temps de s'habituer au personnage, et à ce qu'il nous plaise.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (59) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2868 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}