AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 583 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au début, on se demande si Tracy Chevalier a écrit un roman ou un traité de botanique: on est plongé dans les pommes jusqu'au cou! Pas à l'orée du verger mais en plein dedans! C'est que James Goodenough ne vit que pour les pommiers. Vers 1838, il s'installe avec sa famille dans une région pauvre et marécageuse de l'Ohio: le Black Swamp. le terrain lui appartiendra officiellement quand il aura réussi à faire fructifier cinquante pommiers, d'où son obsession pour ces arbres. Mais la vie est dure, le sol est ingrat, les moustiques amènent la maladie qui décime quasi chaque année sa progéniture. En prime, sa femme n'accepte pas la situation et se réfugie dans l'alcool.
A ce stade du récit, on ne sait toujours pas dans quelle catégorie ranger ce bouquin. L'auteure se focalise ensuite sur le cadet de la famille, le plus attachant, et le suit dans ses divers déplacements dans le continent américain. Robert a quitté le Black Swamp suite à un drame familial. Mais il n'a pas oublié les pommiers et vivra principalement du commerce de plants et de graines, s'intéressera aussi aux séquoias quand il atteindra la Californie, l'Ouest, son rêve permanent.
On retrouve vite tout le talent de Tracy Chevalier, qui compose des personnages hauts en couleurs, nous fait vivre de l'intérieur cette Amérique des pionniers, des chercheurs d'or, au travers de Robert Goodenough, perpétuellement déchiré entre son rêve et ses remords d'avoir abandonné sa famille. Mais les liens familiaux seront au coeur des derniers chapitres, et bien des événements forts augmenteront encore le plaisir que j'ai eu à lire ce livre.
Commenter  J’apprécie          40
Comment fait Tracy Chevalier pour rendre intéressant un livre qui ne parle que de pommiers et de graines à planter ? C'est pourtant ce qu'elle est arrivée à faire. La famille Goodenough a les pommiers dans le sang mais ce fruit est un éternel sujet de dispute entre la mère et le père qui n'ont pas les mêmes goûts en matière de pomme. A cela s'ajoute l'entrée en scène d'autres personnages : le solitaire John Chapman, l'étrange exportateur anglais. Nous sautons également plusieurs années pour suivre les itinéraires de deux autres membres de la famille. Ce livre est aussi une mine d'information sur les variétés d'arbres, la façon de les
« élever ». A mettre entre les mains de ceux qui ont apprécié « Prodigieuses créatures »
Commenter  J’apprécie          41
A l'orée du verger est mon premier roman de Tracy Chevalier.
Au premier abord, je n'étais pas persuadée que ce livre serait fait pour moi.
C'est l'histoire de la colonisation des Etats-Unis, des pionniers américains qui sont fortement incités à aller toujours plus vers l'Ouest et s'installer dans l'intérieur des terres. Tout est encore brut. Ils sont les premiers à défricher les sols, arracher les arbres et aménager le territoire pour y construire les premières habitations, installer les premières cultures, faire pousser les premiers arbres fruitiers.
C'est aussi l'époque de la ruée vers l'or en Californie.

Passé les premières pages, il est beaucoup question d'arbres, et cela est parfois très technique. Je l'avoue, j'ai craint que tout le livre ne soit qu'un manuel de jardinage. La première partie du roman alterne les points de vue des deux personnages principaux du début du livre, un couple de pionniers s'installant dans un marais de l'Ohio pour planter des pommiers. le personnage féminin est d'une méchanceté et d'un sadisme tels que cela m'a révulsé. Et cela a produit une sorte d'effet inverse : m'agripper de façon curieuse à ce livre. Si l'auteure était capable de créer chez moi une réaction de rejet si fort, cela laissait présager de la qualité du roman et de la suite de l'intrigue.
Et j'ai eu au combien raison de m'accrocher. Ce roman est tout bonnement magnifique. C'est une ode à la nature, mais aussi une sorte de quête spirituelle et surtout existentielle. Je ne pouvais plus le lâcher, et je n'avais qu'une hâte quand j'étais occupée ailleurs : revenir à ma lecture.

Je ne qualifierais pas forcément ce livre de roman historique. Certes, il a pour cadre ce XIXe siècle où l'Amérique est en pleine construction, mais il ne sert finalement que de toile de fond à la vraie histoire, celle de nos personnages dont les préoccupations qui les minent sont intemporelles.
Je pense que je vais très prochainement me pencher sur les précédents romans de Tracy Chevalier, et notamment le très célèbre La Jeune Fille à la Perle, dont on m'a tant dit de bien.
Lien : http://unjour-unlivre.fr/201..
Commenter  J’apprécie          40
Un roman historique à la fois beau et triste qui suit l'histoire d'une famille de pionniers venus s'installer dans l'Ohio au XIXe siècle pour y cultiver des pommes.
Tracy Chevalier est dotée d'une plume à la fois très belle et très fluide et conte avec beaucoup de réalisme la vie de ces pionniers cherchant à coloniser les terres sauvages des Etats-Unis et leurs difficultés à se sortir de la misère et à faire face à une nature dure et impitoyable, ainsi qu'à leurs propres démons, parfois dans le sang et les larmes. Elle aborde également le sujet du commerce des arbres et de leur transport depuis les Etats-Unis pour venir alimenter les grands jardins botaniques européens, thème que j'ai trouvé très intéressant car assez peu connu.
Un récit triste et dur mais qui sait également apporter quelques touches d'optimisme et donne la part belle à la nature. Si on aime l'histoire et la nature, on aurait tort de bouder son plaisir !
Commenter  J’apprécie          30
Le roman de tracy Chevalier A l'orée des vergers est composée de quatre parties où se chevauchent les périodes chronologiques et fait entendre plusieurs voix, celles de James et Salie Goodenough, puis celles De Robert leur fils, et de Martha, leur fille.

Printemps 1838 : James Goodenough et sa femme Salie ont dû quitter l'exploitation familiale du Connecticut, trop petite pour nourrir toute la famille et s'installer avec leurs enfants dans le Black Swamp, terrain marécageux, de l'Ohio. Une « Terre promise » qui ressemble plutôt à un enfer ! Ils y sont installés depuis neuf ans. La propriété est peu propice à la culture des pommiers qui nourrissent la famille. Il faut travailler dans la boue du matin jusqu'au soir, lutter sans cesse contre les repousses des arbres ennemis qui se développent en peu de temps, lutter contre les maladies des arbres , les protéger sinon les récoltes sont perdues.
La chaleur malsaine de l'été, les moustiques, les fièvres font le reste. Chaque année la famille de James et de Sadie doit payer un tribut à la mort, chaque année un de leurs enfants meurt !
Une querelle va naître entre Sallie et James : « Ils se disputaient encore à propos des pommes. Lui voulait cultiver davantage de pommes de table, pour les manger ; elle voulait des pommes à cidre, pour les boire. »
Un différend qui va s'amplifier avec le temps, et qui va tourner à l'obsession : James protège ses pommiers de sa femme qui cherche à les « assassiner », comme s'il s'agissait d'êtres vivants. Les deuils, la dureté de la vie, la pauvreté, l'usure de l'amour, la perte du respect mutuel, la méfiance, exacerbent la haine de Sallie et la méfiance de son époux envers les actes sournois de sa femme contre les arbres, c'est à dire contre lui-même. Il faut dire que pour James, les pommes sucrées sont plus encore que des fruits, c'est le rappel de son enfance, des quelques moments de bonheur qu'il a pu vivre. Les pommiers sont sa raison de vivre, moyen aussi de gagner sa vie mais, plus encore, symbole d'un travail bien fait, de sa compétence, de sa propre valeur, de sa réussite. Il aime ses arbres d'amour comme s'il s'agissait de ses enfants. Cette haine ne peut que se terminer en drame.

Amérique 1840-1856 : Ce sont les lettres De Robert qui nous content la suite de l'histoire et nous le suivons à travers ses déplacements en Amérique jusqu'au Canada, Wisconsin, Texas, Californie pour y chercher un or introuvable… Jusqu'au moment où le jeune homme rencontre le botaniste William Lobb dont il va devenir le second pour récolter des graines et des plantes de séquoia à envoyer en Angleterre. Car Robert, a hérité de son père l'amour des arbres et le savoir-faire pour le soigner. L'admiration, le respect pour les arbres géants remplacent alors les sentiments que son père, James, éprouvaient pour les pommiers.

Black Swamp Automne 1838 : Nous retournons et découvrons le drame qui explique la fuite De Robert. Puis de 1844-1856, la parole est laissée à la jeune soeur Martha qui va partir à la recherche de son frère.

Le roman de Tracy Chevalier est d'abord et avant tout agréable à lire et nous y apprenons beaucoup sur les colons de l'Ohio et les terribles conditions de vie de ces gens pour défricher un terre ingrate, récalcitrante, insalubre. Comme d'habitude cette « leçon » d'histoire chez Tracy Chevalier se fait à travers la vie de personnages dont nous partageons les souffrances, les pensées intimes, les deuils et les haines; ce qui nous permet de « vivre » de l'intérieur l'histoire de la colonisation. Ce qui est aussi passionnant dans ce roman et qui se transmet au lecteur, c'est cette amour-admiration pour les arbres, pommiers, redwoods ou séquoias, et nous aimons en apprendre plus sur eux, sur la manière de le cultiver, de les greffer.
La prose de l'écrivaine est toujours simple, limpide, et sait faire sentir la beauté de la nature, sa puissance immense quand il s'agit des Géants, ou sa ténacité silencieuse et opiniâtre qui triomphe de la mort comme celle des pommiers. Les arbres ne sont pas neutres ici, ils ont une vie sous-jacente à celle des hommes, James les compare à ses enfants, ils participent à leur lutte et sont eux-mêmes des être vivants luttant pour la survie.
J'aime beaucoup, par exemple, la portée symbolique de cette phrase et comment, sous prétexte de "leçon de choses", Tracy Chevalier nous fait réfléchir sur nous-mêmes !
"Une graine doit atterrir loin de sa mère pour pousser, sinon elle restera à l'ombre et ne se développera pas."

J'ai lu dans une critique que le roman de Tracy Chevalier pourrait être reconnu comme un beau roman de Nature writing et c'est vrai.


Lien : https://claudialucia-malibra..
Commenter  J’apprécie          31
L'auteur nous plonge dan l'univers des pionniers sous un angle plutôt original : les arbres . L'histoire est dure mais correspond à la vie de ces gens. L'écriture est précise, fluide, bref superbe. C'est un roman riche grâce à ses personnages. Sa construction ( on avance et on recule dans le temps) apporte au récit un plus. Un très beau roman
Commenter  J’apprécie          30
Pas mon Tracy Chevalier préféré mais il a quand même de grandes qualités. Violent, il a cependant le goût des pommes sucrées et le charme des livres de l'ancien temps. Je ne conseillerai pas de commencer l'oeuvre de la géniale Tracy Chevalier par ce livre mais il vaut assurément le détour.
Commenter  J’apprécie          20
Tracy Chevalier, décidément, sait raconter des histoires!
Un beau récit qui suit des pionniers, les Goodenough. le père, passionné par ses pommiers, expert en greffes et en culture, la mère, acariâtre, violente, dominée par l'alcool, les enfants, qui se débrouillent tant bien que mal: on est loin, très loin de l'image d'Epinal de la famille idéale. Les épidémies déciment la fratrie, la vie est dure, trop pour des enfants laissés à eux-mêmes, à qui il incombe des responsabilités trop lourdes. Un drame survient, Robert s'enfuit: un périple si bien raconté, des rencontres , des personnages hauts en couleurs, des aventures que la lectrice que je suis a vécues de l'intérieur. Autre drame, et Robert est rattrapé par le passé.
Peut-être pas un chef d'oeuvre, mais un roman formidable!
Commenter  J’apprécie          20
C'est une saga familiale mais pas uniquement. C'est une histoire autour de la culture des pommes, pommes à cidre, pommes à couteaux, importées d'Angleterre par la famille Goodenough dans l'Ohio d'une Amérique très pauvre, en 1838. Mais pas seulement. C'est aussi la vie rocambolesque d'un jeune garçon, Robert, benjamin de cette fratrie de dix enfants dont 5 vont mourir en bas âge de la fièvre des marais. Une famille étrange, soudée et divisée autour du verger, le père James tentant greffe sur greffe, amoureux de ses pommiers et plus attentif à sa récolte qu'à sa femme, Sadie, qui sombre peu à peu dans l'alcool. Robert fuira cette famille pour récolter à son tour des graines et des arbres, devenant « agent botaniste ». Son tour du monde et des arbres le ramènera en Angleterre, terre de ses ancêtres, après une vie tumultueuse et aventureuse. Mais il y a encore autre chose. Cette intensité propre aux romans de Tracy Chevalier qui mêle la symbolique à la vie dense des pionniers, les émotions aux lois de la nature qui régissaient la vie de ces familles exilées en ces terres lointaines d'Amérique. Tracy Chevalier parle d'histoires vraies. Elle a mené un travail d'investigation complet qui nous en apprend autant sur la greffe et le goût des pommes que sur les recoins de l'âme humaine. Son style, tout en franc-parler et en subtilité, nous attache à ses personnages que l'on finit par considérer comme faisant partie de la famille. Et en refermant ce livre, qui clôt la destinée des Goodenough, on se surprend à en imaginer la suite…..
M. P.

Lien : http://www.bnfa.fr/livre?bib..
Commenter  J’apprécie          20
J'ai récemment fait une petite infidélité aux 68 premières fois avec "Ma part de Gaulois" de Magyd CHERFI, petite parce qu'il s'agit d'une nouveauté de la rentrée littéraire de septembre 2016 !

Et bien, je réitère, c'est vrai, mais impossible de résister à l'attrait du dernier roman de Tracy CHEVALIER, surtout quand il s'agit d'une délicate attention qui vous l'offre, elle ne peut que vous vouloir du bien, c'est certain !

Commencer un roman de Tracy CHEVALIER, c'est déjà toute une histoire, histoire avec un petit h mais aussi et surtout un grand H. Nous voilà transporté(e)s aux Etats-Unis, à Black Swamp dans l'Ohio, au printemps 1838. James et Sadie Goodenough ont 10 enfants. Ils doivent planter une cinquantaine d'arbres pour montrer qu'ils sont des colons qui souhaitent s'installer définitivement sur ce territoire. Mais entre les pommes de table, à manger, et les pommes à cidre, à boire, leurs coeurs balancent ! C'est sur cette subtilité que commence le tout nouveau roman de Tracy CHEVALIER.

Outre le fait de découvrir une page de l'Histoire américaine, le lecteur se trouve aussi immergé dans un domaine, celui de la botanique. Et comme d'habitude, Tracy CHEVALIER ne fait pas les choses à moité. Elle va l'explorer dans les moindres détails, la greffe n'aura bientôt plus de secret pour vous. Et ça, sans jamais vous ennuyer, c'est là tout le talent de cette écrivaine !

L'Histoire et la Géographie sont généralement associées dans les programmes scolaires. Impossible pour Tracy CHEVALIER de ne pas nous faire voyager à travers le monde, et plus particulièrement entre les Etats-Unis et l'Angleterre au rythme des exportations de plants de séquoias, de pins et autres essences qui font aujourd'hui le plaisir des touristes de ces grands parcs.

Plutôt que de laisser la végétation pousser à sa guise, ils répartissent les arbres de manière qu'ils composent les oeuvres d'art. En ce moment, ils réclament des conifères : ils adorent les arbres exotiques qui restent verts toute l'année. P. 129

Impossible de soupçonner la minutie avec laquelle il convenait de traiter les pépins et autres cônes séchés qui naviguaient quelques semaines durant sur des embarcations aléatoires pour rejoindre leur destination, sauf à se laisser porter par la plume de Tracy CHEVALIER. Ce livre est un véritable roman d'aventure.

La botanique n'est rien sans la passion. A l'image de la peinture dans "La jeune fille à la perle", de la tapisserie dans "La Dame à la licorne", Tracy CHEVALIER nous en dresse un magnifique portrait grâce à une plume exceptionnelle.

Chaque livre de Tracy CHEVALIER est une véritable épopée romanesque. de quoi passer de très agréables moments !

Pour accompagner cette découverte, si vous hésitez entre un thé et un jus de pomme, choisissez peut-être la 2ème proposition... ce n'est pas moi qui le dit mais John PARKINSON, et ça ne date pas d'hier mais de 1629 !

"Le jus de pomme, qu'il provienne des reinettes ou des permaines, est très utile dans le traitement des maladies mélancoliques, car il aide à apporter de la gaieté, et à chasser la tristesse." Extrait de Paradisi in Sole Paradisius Terrestris.

Alors, santé !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1091) Voir plus



Quiz Voir plus

Prodigieuses créatures

Que cherche les deux amies sur la plage ?

des cacahuêtes
du sable
des fossiles
du poisson

7 questions
196 lecteurs ont répondu
Thème : Prodigieuses créatures de Tracy ChevalierCréer un quiz sur ce livre

{* *}