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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Et voilà l'un de mes nouveaux coups de coeur de 2021.

Ils sont quatre : Garri, le plus expérimenté, Jamarr, Saul, le poète qui ne dit rien, et Emmett, le plus jeune.
Ils quittent le camp – on ne sait pas où se trouve – pour un ailleurs meilleur, au Nord Est.
Mais il va falloir passer au travers des montagnes, et on ne sait pas comment ça va se passer – ce sera assurément périlleux.

Ils vont croiser Ruslan, qui cherche des « pétroglyphes » - ces pierres comportant un dessin symbolique gravé et qu'on peut qualifier d'art rupestre – mais Ruslan est mauvaise posture : emprisonné dans les marais, il a la chance de croiser les 4 hommes, qui vont le tirer d'affaire. En échange, il les guidera vers son village.

Là-bas, ils vont faire la connaissance de la belle Tayna, qui va leur emboiter le pas et les suivre dans la traversée de la montagne. Là-haut, les éléments (la pluie, l'orage, la foudre) leur dicteront leur loi – mais on n'en dira pas plus pour laisser le plaisir aux futurs lecteurs de suivre leurs aventures.
Qu'est-ce qui poussent ces hommes à marcher, sans presque s'arrêter, dans une nature qu'on découvre sous la plume de l'auteur, sans savoir dans quel pays cette aventure se situe ?

L'écriture d'Antoine Choplin, qu'on connaissait déjà avec l'excellent « Héron de Guernica », ou « Radeau » ou encore « Léger fracas du monde » (un titre superbe), se confirme : on suit l'ambiance au travers de ces petits dialogues ponctués de la description des gestes des quatre hommes et on visualise très vite la scène.

On pense à l'écriture de Hubert Mingarelli, trop tôt disparu, dont j'avais chroniqué en son temps « Un repas en hiver », ou encore « L'homme qui avait soif », avec cette écriture découpée comme en plan serré cinématographique.

Mais c'est aussi le regard que porte Antoine Choplin qui est si attachant : les personnages sont crus, avec leurs caractéristiques : on pourra dépeindre Emmett comme un jeune un peu fou, Jamarr comme renfrogné, et on imagine Garri en chef de bande, un peu plus âgé et plus posé, quant à Saul, même s'il ne parle pas, ses mots de poète parlent pour lui.

A la fin du récit, le groupe va toucher au but. Ce passage évoque irrésistiblement ces pays dévastés par la guerre, dont on voit des images dans les journaux télévisés, et dont on imagine la détresse de ceux qui les ont habités. Il ne reste presque plus rien, au Nord Est, mis à part une petite tour et un vieux manège à chevaux de bois.

Pourra-t-on les reconstruire ? Y a-t-il un avenir pour le petit groupe d'hommes et de femme qui ont traversé ces montagnes pour un monde meilleur ? Antoine Choplin nous laissera imaginer leur futur.

Dans un dernier regard, on se tourne vers Garri qui, « le haut du dos à l'abandon contre son sac, bras repliés derrière la nuque » observe le ciel pur. Comme avec une caméra qui s'efface, on quitte le petit groupe sur la pointe des pieds, avec une émotion de les avoir accompagné tout au long de la traversée – une émotion qui perdure après avoir refermé la dernière page.

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Lire un roman d'Antoine Choplin c'est l'assurance de se plonger dans une belle écriture , celui-ci ne déroge pas à cette règle.

Un peu plus déroutant que les précédents lus du même auteur car il ne s'insinue pas dans une période précise de l'Histoire ou à une époque bien déterminée mais on peut très bien imaginer l'antériorité de ce qui a pu arriver.

Un camp, où sont parquées de nombreuses personnes qui ressemble à une base de vie puisqu'il est possible d'en sortir .
C'est ce que décide Garri pour rejoindre les plaines du nord-Est où l'avenir lui parait de toute façon plus riant que ce lieu réducteur . Il entraine avec lui quelques hommes , Saul le poète muet, Emmet un jeune homme plein de fougue et avide de découverte et Jammal .
Au début de leur long périple , ils sauvent un homme, Ruslan qui parcoure le pays pour dessiner les pétroglyphes menacés de disparaitre et ils le ramènent à son village . Tanya, une femme de ce village va continuer la route avec eux .

On peut voir dans ce roman , à la fois conte et dystopie , beaucoup de références à l'époque dans laquelle vivons actuellement, les camps de réfugiés, l'exode et le retour au pays , la disparition d'une mémoire d'hommes du temps jadis , l'angoisse d'un futur inconnu avec une belle représentation de caractères différents mais dont les aspirations se rejoignent dans la difficulté, qui s'entraident et apprennent apprécier leurs différences et leur complémentarité .
Une fois de plus, une magnifique lecture .
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Nord-est, c'est la direction que veulent suivre Gerri et Jamarr pour tenter de retrouver les plaines où ils vivaient avant d'être enfermés dans ce camp dont les portes, après de nombreuses années, viennent enfin de s'ouvrir. N'en pouvant plus d'attendre les camions qui doivent venir les chercher, ils ont convaincu Emmett et Saul de les accompagner et à pied, ils partent à travers la montagne dans l'espoir de retrouver leur vie d'avant.

Découvrant Antoine Choplin pour la première fois, j'ignore si l'univers proposé dans ce court roman est son univers habituel. J'ai trouvé sa construction très originale. Sans précision de date, ni de lieu, l'auteur n'en fait pas un roman historique mais plutôt une aventure humaine dont les personnages vont se dévoiler au fil des pages. La force des liens qui les unissent s'oppose à la froideur de l'environnement minéral qu'ils traversent. Les dialogues totalement intégrés à la narration font du texte une sorte de long poème, une lente épopée où l'espoir se heurte aux obstacles naturels, la nature, omniprésente, étant alternativement bienveillante ou hostile. Regrettant juste cette fin ouverte qui me laisse avec mes interrogations, j'accorde un 14/20 à ce voyage.
J'ai lu ce roman dans le cadre de la sélection pour le prix Charles Exbrayat 2021 attribué lors de la fête du livre de la ville de St Étienne et auquel participe la médiathèque de ma commune. Une fois de plus, il m'a permis de découvrir une autre facette de la littérature.
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Encore un roman fort d'Antoine Choplin, malgré l'apparence banalité du roman.
On suit principalement 4 hommes qui partent, un jour, d'un camp pour atteindre les plaines au Nord Est… ils vont croiser d'autres personnages, tous enclin à les suivre pour des raisons différentes…
Entre celui qui écrit des poèmes mais ne parle pas, celui qui tient à répertorier toute trace de cultures anciennes pour les préserver, le meneur du groupe, celui qui suit, celui qui découvre…
Le petit groupe part donc, sans que l'on sache où et quand, et fait son chemin, luttant contre la nature, l'environnement, et leurs volontés et sentiments.
Antoine Choplin propose un roman étonnant à la fois dystopique et contemporain… qui parle de camps, l'exode, de retour, de la mémoire, du futur, et des Hommes… leur trace au fil des ans.
On sort de ce long poème initiatique en se demandant qu'est-ce qu'il y a au Nord Est
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Un roman où il faut accepter de se laisser prendre par la main sans se poser de questions. Une fois encore, la sobriété de l'écriture d'Antoine Choplin fait mouche, tout en pudeur et en retenue. Une fois encore la tendresse et l'affection qu'il porte à ses personnages touchent en plein coeur.
Un roman aux accents parfois contemplatifs qui interroge sur l'exil. Un roman plein d'altruisme et de fraternité qui, comme dans le superbe "La nuit tombée", insiste sur l'importance de l'amitié et de l'entraide pour survivre au chaos.
Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Quelle ambiance ! Quelle merveilleuse singularité !
Cet auteur, que j'avais déjà lu avec un grand plaisir, m'est revenu à la mémoire grâce à l'une des libraires donnant ses coups de coeur dans l'émission TV "La grande librairie".
Difficile de résumer cette fable improbable. le roman est court, l'histoire, les dialogues sont minimaux. A chacun d'imaginer pourquoi ce groupe d'hommes quitte le camp où ils étaient enfermés pour rejoindre les Plaines du Nord-Est.
Les personnages ont des noms extraordinaires, quasi mythologiques. Ils marchent dans des paysages éprouvants, des villages dévastés, rencontrent d'autres errants. Il leur faut traverser la redoutable barre montagneuse. Bivouacs, dialogues où le prosaïque tutoie le ciel.
L'écriture est libre, les dialogues pas très segmentés, guillemets inexistants et point d'interrogation rare mais on s'y fait. Au lecteur de s'impliquer aussi dans l'aventure de cette lecture.
Pour moi, un bel objet littéraire qui nous invite à l'imagination du début à la fin. Et même après !
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Une époque et un pays inconnus. À travers les montagnes, quelques personnages cherchent à regagner des plaines rêvées et lointaines depuis ce camp d'enfermement d'où ils viennent d'être relâchés. On ne sait pas pourquoi ce camp existe ni depuis quand. Certains ont été torturés, d'autres y sont peut-être nés comme Emmett.

Ruslan retranscrit des pétroglyphes perdus pour l'humanité s'il ne le fait pas et je ne sais pourquoi j'ai pensé aux statues géantes de bouddhas à Bamiyan détruites en 2001.

Saul le muet écrit des poèmes, Garri, Jamarr et Tanya cherchent des traces du passé.

Je n'ai pas ressenti cette idée de fable ni de western métaphysique dont parle la quatrième de couverture. Il faut tout imaginer et c'est ce que j'ai fait. On pressent une catastrophe passée et un présent apaisé. C'est incontestablement bien écrit, mais je n'ai pas vraiment accroché. Mon premier livre d'Antoine Choplin.
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