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Comme toujours, le charme opère. Choplin a l'art et la manière, avec trois fois rien (en apparence...), de restituer une époque, une atmosphère, un caractère. Il nous offre un roman qui vaut largement un essai didactique sur l'accession d'un pays de l'ancien bloc de l'Est à la démocratie. Un auteur que, décidément, on a plaisir à suivre !
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C'est la petite histoire d'un cheminot confronté à la grande Histoire. C'est la petite histoire d'un garde barrière de Trutnov (Tchécoslovaquie) amoureux de la nature. C'est la petite histoire de sa rencontre avec un dramaturge dénommé Vaclav Havel, dissident du régime et futur président de la république. C'est l'histoire de leur amitié, de leurs années de cheminement côte à côte, de leur implication respective (évidemment plus intense pour l'un que l'autre) dans la révolution qui va bouleverser leur pays. C'est l'histoire de quelques jours dans la vie de Tomas Kusar par Antoine Choplin et comme d'habitude, je suis ressorti de ce roman admiratif et sous le charme.

Tout ce que j'aime chez Choplin est ici présent. La résistance, l'art, le portrait d'un homme de l'ombre, le portait d'un homme de peu, fragile comme la flamme vacillante d'une bougie au coeur de la noirceur du drame. L'écriture est toujours aussi dépouillée, le rythme lent et contemplatif, les silences omniprésents. Et toujours également ce respect absolu de l'écrivain pour ses personnages, cette tendresse et cette affection sincères qu'il leur porte en permanence, sans les ménager pour autant.

Tomas Kusar, tout en dignité, en justesse et en sobriété, entre en lutte à sa façon contre l'arbitraire. de son côté Vaclav Havel n'est pas un idéologue « prosélyte ». Il accompagne Tomas, l'initie à l'art, à la culture, participe à l'éveil de sa conscience politique et de son esprit critique. L'intellectuel engagé ne prend jamais le cheminot de haut, la condescendance n'ayant pas sa place dans leur relation. Un récit d'amitié et de fraternité simple et humble, comme une main tendue vers un engagement qui dépasse les clivages sociaux. C'est juste et touchant, il n'y a pas un mot de trop. C'est du Choplin pur jus.


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Pourquoi les dictatures et autres gouvernements populaires n'ont de cesse de fustiger, interdire la culture, les livres… Parce que c'est un moyen de s'élever, d'apprendre, de découvrir, de changer sa et de vie..
Tomas Kusar, depuis tout petit, voulait travailler dans les chemins de fer tchèque, il a la passion des trains, passion transmise par son grand-père « C'est avec le souvenir resté vif de son grand-père l'emmenant marcher en forêt le long des voies pour voir passer les trains que Tomas a décidé d'entrer aux chemins de fer. »
Son autre passion, c'est la photo. Photographier les écorces d'arbres qu'il rencontre dans ses longues promenades dans la forêt. Tout ceci suffit à son bonheur. « Les blessures d'écorces, voilà ce à quoi il se consacrait ces derniers temps lors de ses promenades, photographiant les plus singulières d'entre elles. Discrètes ou béantes, sculptées en relier ou en creux, traits d'élégances ou plaies difformes. »
Sa vie va prendre un virage lorsque il rencontre Vaclav Havel, directeur de la troupe de théâtre qui vient dans sa commune. Une représentation calamiteuse, les spectateurs mâles, tous pris de boisson envahissent la scène. Tomas voit sa vie changer avec sa rencontre avec Vacla Havel, qu'il voit essuyer les bancs avant la représentation, tout directeur qu'il est. Plus rien ne sera comme avant, en bien ou en moins bien. Il perd sa place de cheminot, mais trouve une amitié forte avec le clan Havel. Il suit le dissident jusqu'au bout sans jamais perdre sa personnalité.
Ce qui est étonnant dans ce livre, c'est la tranquillité de Tomas qui va sa vie, qui fait ses choix sans jamais se départir de sa sensibilité. Tomas, c'est dans la nature qu'il devient beau, important car il sait se fondre parmi les arbres qu'il aime tant.
Une histoire politique, d'amitié dans une écriture tranquille, non pas comme Baptiste, mais comme Tomas qui progresse son bonhomme de chemin ; Résistance au quotidien, sans action d'éclat. L'emprisonnement fait partie de son action, il le sait. Vaclav Havel en fait la dure expérience plusieurs fois. Tomas fait partie de ces petites mains si importantes pour faire fonctionner une cellule, une action, une entreprise… J'ai suivi avec grand intérêt son engagement auprès du future président
Ce livre est une histoire d'amitié avant un livre politique même si Vacla Havel, en creux, est très présent. J'ai suivi le cheminement, côte-à-côte des deux hommes, les yeux rivés vers l'avenir et vers l'autre.
Un superbe lecture. Au fil des livres, Antoine Choplin confirme son talent avec une écriture simple mais loin d'être simpliste. Pas de fioriture, de grandes envolées lyriques, rien que le quotidien, le naturel et cela en dit, parfois, plus long.

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C'est toujours avec plaisir que je découvre les livres d'Antoine Choplin dont l'écriture délicate et profondément humaine donne la parole à ceux que l'on écoute si peu.

Thomas Kusar est un jeune cheminot vivant dans une petite ville Tchèque. Timide et discret, il aime la photographie et regarder passer les trains. sa vie change le jour où il croise le chemin de Vàclav Havel lors d'une représentation de théâtre. Quelques journées seulement, disséminées au fil des ans, suffisent à l'auteur pour nous décrire l'amitié liant Thomas Kusar et Vàclav Havel, l'un modeste cheminot et l'autre intellectuel engagé. Au fil de cette amitié et de ces quelques journées, nous avançons dans L Histoire, assistant à l'ascension de Vàclav Havel en passant par la surveillance dont il a fait preuve et ses séjours en prison.


Si les deux hommes se parlent peu, leur amitié est profonde, d'une grande discrétion mais profonde. L'auteur décrit ce lien avec une pudeur et sensibilité. Il inscrit la petite histoire dans la grande avec une certaine douceur et une grande humanité. L'importance donnée à Thomas face à un homme dont le nom est inscrit dans l'histoire a quelque chose d'émouvant, comme si l'auteur nous signifiait là le fait que tout le monde a la même valeur. C'est encore un grand livre que signe là Antoine Choplin.

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Une histoire d'engagement et d'amitié

Le roman s'ouvre sur l'arrivée au pouvoir de Vaclav Havel en 1989 comme président de la république fédérale tchèque, cérémonie à laquelle assiste Tomas. le récit va retracer le chemin parcouru par les deux hommes sur le chemin de l'engagement et de l'amitié.

Thomas Kusar est un jeune cheminot, garde barrière à Trutnov, petite ville tchèque. C'est un taiseux, un solitaire timide qui prend plaisir à regarder passer les trains et à photographier les oiseaux et les écorces des arbres de la forêt environnante.
Sa route croise pour la première fois Vaclav Havel lorsqu'une troupe de théâtre vient jouer une pièce dans la gare où il travaille, la troupe est chahutée par ses collègues mais le jeune homme rencontre à la fin de la représentation celui qui a écrit la pièce : Vaclav Havel
Cinq ans plus tard, Vaclav arrive travailler dans une brasserie de Trutnov et Tomas et Vaclav prennent l'habitude de se retrouver quotidiennement pour jouer aux échecs dans la brasserie en buvant de la bière.
Nous sommes dans une Tchéchoslovaquie où les habitants ont appris à vivre avec la présence de la police qui peut s'immiscer dans leur vie à tout moment, un pays où la délation sévit violemment. Vaclav est un intellectuel dissident opposant au régime communiste. Il se sait surveillé par la police mais il fait circuler des textes d'auteurs interdits de publication et poste avec ses amis des exemplaires de la charte qu'il a écrite pour la défense des droits de l'homme.

"Si on pouvait réussir à sauvegarder un espace d'expression un peu libre.
J'ai la conviction que la culture peut être un levier. Comme un outil de savoir et de plus grande conscience sur le monde."

Tomas devient rapidement son compagnon de résistance, il va même partager son intimité avec sa femme lorsque Vaclav lui propose de l'héberger. Pour Vaclav Havel s'enchainent des années avec des séjours en prison, des interrogatoires, des perquisitions.
J'ai trouvé particulièrement émouvants les dialogues entre Vaclav et son épouse Olga alors qu'il sait qu'il va être emprisonné.

" Par la distance au monde qu'elle m'impose, la prison peut me servir à ça.
A ces retrouvailles profondes avec moi même. Il ne s'agit de renoncer à ma vision du monde. Plutôt de me donner la chance de mieux réaliser ce que le monde m'impose."

"Les vins et les bons repas me manquent en prison. Mais beaucoup moins je crois que les livres et que la philosophie."

Inspiré d'une histoire vraie, ce roman retrace la rencontre et l'amitié entre un intellectuel et un ouvrier, l'histoire est originale et belle mais c'est, comme toujours avec Antoine Choplin, la façon dont elle est racontée qui lui donne tout son charme.

J'ai aimé découvrir la personnalité de Vaclav Havel, un homme engagé aux fortes convictions, un ami fidèle et loyal et un mari aimant, un homme peut-être un peu trop parfait?
J'ai aimé la personnalité de Tomas, son amour pour la nature, son embarras quand il veut écrire pour la première fois à son ami emprisonné, lui qui maîtrise si mal l'écrit. Un homme simple et humble qui mesure la chance qu'il a eu de s'ouvrir à la pensée de Vaclav Havel.
J'ai aimé la pudeur dans la relation entre les deux hommes, leur amitié sincère, honnête et franche.
J'ai aimé les dialogues entre Tomas et Vaclav un peu à la manière d'une pièce de théâtre dans laquelle les expressions et les sentiments sont décrits très sobrement "Tomas, traits du visage immobiles".
J'ai aimé le soin apporté aux détails, aux postures décrites avec une extrême concision, une écriture qui crée une atmosphère presque envoûtante. J'ai aimé les silences qui en disent plus que les mots et les regards qui "ressemblent à une poignée de main." J'aime la façon dont Antoine Choplin ne fait que suggèrer les choses...

Bref du grand Choplin avec son écriture toute en finesse, retenue et sobriété.
J'ai lu ce livre tout doucement pour bien le déguster, ce fut un vrai régal.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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C'est le premier roman que je lis de cette maison d'édition et quelle belle découverte !
Un livre qui met en avant l'amitié, dans toute sa noblesse et sa pudeur.
Celle qui n'a pas besoin de longs discours, celle qui se nourrit des silences qui la jalonnent et des petites actions qui conduisent aux grands destins.
Un livre qui met en lumière le courage. Celui, là aussi, qui se passe des longs discours.
Et au milieu soupire la forêt, sifflent les trains.
Et les camps se choisissent, laissant des larmes amères sur les joues.
Il y a de la grâce dans ce roman, de la profondeur et tant d'humanité !
Un titre à ne surtout pas rater et qui mérite que l'on parle de lui !
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
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Beaucoup de douceur, d'humanité, de tranquillité dans ce roman qui pourtant parle de dissidents, de gens qui s'opposent au pouvoir en place et qui sont arrêtés, interrogés, emprisonnés. Mais leur soif de liberté est plus forte, ils courbent l'échine, le temps que l'orage passe et qu'ils puissent se relever sans crainte. Pas pour revendiquer une quelconque fierté ou de vagues avantages le jour où leur combat sera gagné. Non, Tomas est modeste, discret et le restera jusqu'au bout. Lui, c'est un homme de la nature, il aime les arbres, les fleurs, il photographie les écorces simplement sans se douter que ses clichés peuvent être formidables. Antoine Choplin écrit admirablement ces passages : "Les blessures d'écorces, voilà ce à quoi il se consacrait ces derniers temps lors de ses promenades, photographiant les plus singulières d'entre elles. Discrètes ou béantes, sculptées en relief ou en creux, traits d'élégance ou plaies difformes. Et c'est au tronc des bouleaux, clair et soyeux, qu'elles lui semblaient, plus que sur les autres essences, prendre toute leur force." (p.79/80).

D'une manière générale, ce roman est beau, humain, foncièrement humain : Vaclav et Tomas se parlent peu, tout passe par la description de leurs attitudes, pas les non-dits. C'est une amitié forte qui se forge dans des moments difficiles. Naturel aussi, j'en parlais plus haut, car Tomas ne peut rester loin de la forêt. Il ne peut respirer que s'il y a des fleurs, des oiseaux et/ou des arbres autour de lui. Tout découle naturellement dans l'ouvrage, comme si le romancier se contentait de nous relater des évidences, . La simplicité en littérature demande du travial et n'est pas le plus aisé à obtenir, Antoine Choplin y parvient. On a l'impression qu'il nous chuchote son texte à l'oreille ou qu'il le lit tout bas à quelques privilégiés rassemblés dans une pièce confortable. Un tel roman si sensible, si humain, si discret, si simple ne peut se déclamer, il nécessite du calme. Tout cela est étonnant parce que le thème n'est pas particulièrement joyeux et calme, Vaclav Havel a quand même fait des séjours en prison, ses camarades itou, mais sans rien occulter et en ayant l'impression qu'il en dit peu, Antoine Choplin réussit cette prouesse.

Bon, j'arrête là, parce que je sens que je vais partir dans une dithyrambe tant je suis encore sous le charme...
Lien : http://www.lyvres.fr
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Tchécoslovaquie, avant l'emprisonnement de Vaclav Havel.

Dans une petite ville de province, lors d'une représentation d'un de ses spectacle, il se lit d'amitié avec Tomas Kusar, simple cheminot qui aime photographier les écorces d'arbres.

Petit à petit, au fil des années, Tomas devient actif dans le mouvement dissident mené par Havel. de petites choses : poster des lettres, recopier des textes, et les cacher. Mais cela lui vaut tout de même des interrogatoires et la surveillance de la police.

Jusqu'au Grand Soir.

J'ai aimé suivre Vaclav, de loin.

J'ai aimé le parcours de Tomas, si peu politique et pourtant si engagé, pour ses ami(e)s.

Lenka, son amoureuse, m'a fait de peine, jeune fille si pleine d'avenir pourtant.

Un texte minimaliste, comme toujours avec Choplin, une prose qui va à l'essentiel.

L'image que je retiendrai :

Celle des photographies de Tomas : au départ, des écorces d'arbres, puis, au fur et à mesure de son engagement, des hommes.
Lien : https://alexmotamots.fr/quel..
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Tchécoslovaquie, fin des années 70. Tomas Kusar est un garde-barrière dans la petite ville de Trutnov. C'est un homme simple, taiseux qui aime passer son temps à prendre des photos en forêt. Un soir, lors d'une représentation théâtrale à laquelle tous les cheminots assistent, il fait la connaissance de l'auteur de la pièce. Il s'agit de Václav Havel, le dissident qui lutte pour la liberté du pays et qui deviendra le futur président. Alors que tout semble les séparer, une amitié solide naît entre les deux hommes, entre l'intellectuel et l'ouvrier. Au contact de Václav, Tomas s'éveille à la politique et aide son ami à ses risques et périls.

J'ai été profondément charmée par ce roman au style simple, à l'écriture concise voire minimaliste. La relation amicale entre les deux hommes passe souvent par les silences. Aucun des deux ne juge l'autre, bien au contraire. Il y a une forme tacite de reconnaissance et une grande compréhension mutuelle malgré l'absence des mots. Ce roman redonne foi en l'humanité et aux amitiés, relations improbables. Ce style dépouillé, cet éloge du silence et de la lenteur m'ont apporté une forme de plénitude que je ressens rarement dans un roman. J'ai également apprécié ce lien entre la petite histoire de ces hommes et la grande Histoire, un peu comme ce que j'avais pu lire avec le roman Giboulées de soleil de Lenka Hornakova-Civade.

Un bien beau roman qui mérite amplement d'être lu par le plus grand nombre.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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J'ai reçu ce livre à l'occasion d'un tirage au sort sur Facebook, pour gagner une box de livres sans connaitre son contenu. Je ne connaissais pas du tout Antoine Choplin, encore moins ses romans. Un roman ayant pour thème la rencontre improbable entre un cheminot, ouvrier de base, et Vaclav Havel, homme de lettres et de théâtre, au moment où il provoque et mène la rébellion contre la dictature Tchécoslovaque, n'avait absolument rien pour m'attirer. Je l'ai lu parce que je n'aime pas gâcher, et que les cadeaux ne se refusent pas, fussent-ils faits par des gens à qui on ne doit rien. Qu'à cela ne tienne, je n'ai pas pu me détacher de ce roman. Choplin y raconte la dissidence, la surveillance des autorités, les perquisitions sans motif, la volonté de changer le monde dans lequel on vit, quoi qu'il en coûte. Il raconte le combat d'un homme qui fût prêt à mettre sa vie personnelle de côté pour embrasser un destin bien plus grand, puisque Vaclav Havel deviendra à l'issu de cette période, Président de la République Tchèque. Il raconte également comment cette révolution s'est faite avec les gens de peu de culture, alors même que c'est la culture qui a fini par renverser la dictature. le style d'Antoine Choplin est très agréable à lire, il y a de très beaux passage dont notamment un sur le théâtre (je le mettrai en citation). Ce roman m'a donné deux envies : me documenter sur Vaclav Havel, et découvrir les autres romans d'Antoine Choplin. Allez hop, "La nuit tombée", dans mes pense-bêtes !
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Edit : la citation que je voulais ajouter est déjà présente, voici le lien :
Lien : https://www.babelio.com/aute..
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