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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais beaucoup aimé Incendie, le livre épistolaire écrit avec Hubert MINGARELLI qui avait pour sujet la guerre en ex-Yougoslavie.
Cette fois, le texte, bref, remonte plus loin dans le temps, puisque l'auteur nous immerge à Terezin, en 1941.
Le héros, Bedrich, arrive dans ce camp-ghetto avec femme et enfant à la première page, et le quitte à la dernière.
Dans les courts chapitres du récit (j'hésite à écrire roman, tant le contexte est terrible, mais surtout en raison du travail d'écriture qui vise à cerner, retranscrire et partager une réalité pourtant impartageable), nous suivons pour quelques mois l'installation de Bedrich, son travail de dessinateur, les amitiés qui se nouent, les moments de "loisir" passés avec sa femme et son fils. Nous découvrons aussi l'organisation du camp, la faim permanente, les maladies, les dortoirs, l'ordre implacable nazi...
Le talent de dessinateur de Bedrich, qui travaillait comme caricaturiste pour un magazine, est mis au service de l'organisation du camp : son premier travail consiste à dessiner les plans d'un crématorium.
Toute l'habileté de l'auteur est de nous faire assister , en marge du travail officiel, à l'émergence, cachée évidemment, de dessins plus personnels de Bedrich et de quelques collègues, consacrés à la vie quotidienne du camp.
L'espoir de faire savoir ce qu'ils vivent, le besoin, malgré le risque, de pratiquer une activité qui fait sens, tout cela est vécu et écrit sans aucune emphase, juste comme une nécessité de continuer d'être soi, malgré tout.
Le livre se nourrit aussi de faits réels, puisque l'on a retrouvé, après la guerre, de très nombreux dessins à Terezin, et qu'on sait que les Nazis ont créé un décor pour tromper la Croix Rouge, venue visiter le camp.
L'écriture au présent, l'absence de dialogues, la précision des descriptions renforcent encore le pouvoir évocateur de cette magnifique écriture.
A lire absolument, malgré la noirceur qui, forcément, imprègne tout le texte.
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Sobre, comme d'habitude, Antoine Choplin va là où la sobriété et la pudeur sont les seuls ressorts possibles: un camp nazi. Les mots précis, la concision du texte traduisent la difficulté d'être, de survivre dans un univers où le moindre faux pas signifie la mort. Nous sommes en sursis mais nous devons vivre, il reste toujours un espoir. La création, l'interdit sont partout, l'on se retient presque de respirer. Les trains de l'enfer ponctuent ce récit, réalité vécu par un dessinateur tchèque, qui prendra lui-même l'un de ces trains, pour ne plus revenir.
Glaçant et nécessaire.
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Superbe texte pour dire l'horreur. Terezin, ce camp présenté comme un camp de transition et montré en modèle à une délégation internationale de la Croix-Rouge abrite des artistes, musiciens - on connaît le tristement célèbre Requiem de Verdi chanté devant Eichmann - mais également des dessinateurs et peintres condamnés pour avoir osé tenter de montrer la réalité du quotidien dans le camp.
L'auteur traite ici dans une écriture très poétique un sujet qui lui est cher, et chaque chapitre nous offre presque un tableau vivant de ceux qui se sentent condamnés mais résistent par l'art. Bedrich Fritta est de ceux-là, c'est son regard qui nous donne à suivre la vie du camp, les douleurs et les espoirs.
C'est beau et fort.
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Bedrich arrive au ghetto de Terezin avec femme et enfant. Il intègre rapidement le bureau des dessins où on lui a donné pour mission de préparer les plans du futur crématorium. Chaque jour, Bedrich et son équipe travaillent sur les plans et chaque nuit ils se retrouvent pour donner libre cours à leur imagination et dessiner ce qui se passe réellement à Terezin.
Encore un très bon roman d'Antoine Choplin ! C'est beau, mélancolique et poétique.
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L'auteur nous surprend avec un titre qui indique tout autre chose que ce dont il traite . Mais finalement l'image est la métaphore de la déshumanisation , dévitalisation désenchantement d'un monde sous l'emprise nazie. Des personnes sensibles ,cultivées, qui sont aux prises avec la brutalité .On sent ce que dans la lutte pour ne pas se laisser envahir ces figures anonymes , simples ,lasses de sentir l'absurde, le desespoir, vivent et comme tout est présenté poétiquement : nuances des gris , formes de " non-dits", receptivité ...ainsi des atistes qui en artistes se cherchent dans le chaos prennent places comme dans un champs de conscience oû peu d'action, peu de coups de théatre mais beaucoup d'intensité est ressentie .
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C'est l'histoire de Bedrich qui arrive à Terezin, une ville ghetto que les allemands veulent modèle. Il devient le chef du bureau des dessins. Une quinzaine d'homme et femme travaillent là à réaliser des dessins techniques des bâtiments de la ville mais aussi d'ailleurs.

Si j'avais pas mal lu sur la vie dans les camps de concentration mais très peu sur celle dans les ghettos. La vie y est un peu plus souple mais on retrouve pas mal de points communs : faim, travail, violence, maladie et mort. L'image de cet homme qui se jette sur un bocal de nourriture qu'il reçoit m'a marqué.

Mais ce livre, c'est aussi le témoignage d'un acte de résistance. La réunion de ces personnes le soir pour dessiner le camp tel qu'il est montre l'espoir que ces Hommes ont de faire parler de la réalité de la vie dans cette ville bien loin de celle montrer aux organismes internationaux par les allemands.

Je retiens aussi de ce livre, l'amour qui perdure entre Bedrich et Johanna sa femme malgré les épreuves. Bien sûr ce n'est pas le même qu'au début mais c'est une source d'espoir aussi. Il y aussi l'espoir de voir grandir son fils en dehors ce système.

Un regret ? Oui, cette fin qui m'a laissé indécise même si les événements qui y sont décrits ne laissent pas douter de ce qui va arriver à Bedrich et aux autres membres de ce bureau des dessins. J'aurai aimé aussi que ce livre soit plus long pour que je m'attache aux personnages.

En bref, c'est une histoire d'espoir au sein d'une ville ghetto mais qui ne cache rien de la réalité de la vie dans cet endroit.
Lien : http://larepubliquedeslivres..
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Les derniers mois de l'artiste Bedrich Fritta (1906-1944, qui a peint l'illustration de couv , élément que Choplin nous laisse élégamment découvrir seuls),de son arrivée à Terezin avec femme et fils à sa déportation à Auschwitz où il sera condamné pour « propagande de terreur. Livres-tableaux, petites touches impressionnistes de la vie au ghetto, marquée par la résignation devant la perte (liberté, intimité) et par la subconscience de l'horreur, au-delà ds murs. Un vol de papillon, mais noir.
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Première lecture d'Antoine Choplin et la découverte d'un style tout en douceur et poésie.
En décembre 1941, Bedrich, sa femme Johanna et son fils Tomi qui n'a pas encore un an arrivent à Terezin. Dès le départ, en observant la silhouette de deux arbres et derrière les barbelés, l'auteur installe son récit dans l'alternance. Celle des élans du coeur et de la rupture par la misère du ghetto.
» S'y entrelacent en lisière de cette désolation, l'élan et la contrainte, la vérité et l'illusion, le vivant et le mort. »
Sans s'appesantir sur la douleur du ghetto qui pourtant transparaît dans les descriptions, les personnages se réconfortent avec des petits instants volés comme un concert, la vision d'une maison au loin, un instant gagné à la terrasse d'un café, une lecture de poésie, le plaisir de dessiner.
Bedrich, en tant que dessinateur est nommé responsable de la salle de dessin. Dans cette salle où pointe la lumière, les architectes et dessinateurs se rapprochent en une passion commune. Si leur projet consiste à dessiner les plans du futur crématorium, la nuit, ils se réunissent pour figer sur quelques feuilles la réalité du camp. Ils ont l'espoir de pouvoir témoigner au-delà de la mascarade prévue pour la venue de la Croix Rouge.
Comment faire du velours avec un sujet aussi pesant? Antoine Choplin y parvient en laissant des lueurs d'espoir, des instants de vie, de la passion pour un métier sans omettre toutefois l'ombre des barbelés, la douleur de ces corps fatigués, amaigris, la peur de partir dans ces trains sans retour.

Je vous conseille la lecture de ce touchant tableau d'une forêt d'arbres creux.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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J'ai découvert cet auteur avec le roman le radeau, fortement conseillé par mes libraires et la thématique d'Une forêt d'arbres creux m'a tout de suite interpellé. le livre est inspiré de l'histoire vraie de Bedrich Fritta, un artiste tchèque qui fut enfermé dans le camp ghetto de Terezin. Durant son internement il a, avec d'autres compagnons, réalisés des planches de dessins des scènes de vie dans le camp. L'objectif étant de témoigner par le crayon de la vérité.

Bedrich est interné avec sa femme et son fils Tomi dans le camp de Terezin. Rapidement il intègre le bureau chargé de réaliser les plans de bâtiments et autres projets des allemands. Il y rencontre d'autres artistes. Petit à petit et comme d'un seul homme ils se mettent à réaliser des dessins reproduisant les scènes de vie où la solitude et la peur de la mort sont omniprésentes. Ils prennent des risques dans le but que ces témoignages soient sortis du camp.

Le roman est voulu très monotone, comme la vie au camp, et nous plonge dans cette ambiance où l'on se raccroche à des espoirs éphémères. Ici la violence des tortionnaires ou de la vie au ghetto n'est pas décrites telles quelles. C'est à travers des petites choses que l'auteur montre la dureté de la vie au camp : la faim, la solitude, la peur des convois…l'abnégation d'une vie qui s'oublie.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, d'une part pour la thématique du sujet et d'autre part pour la qualité du texte et l'émotion qu'il suscite. Ce sont des actes que les hommes ne doivent jamais oublier, et pour cela les mots et les dessins auront toujours leur place.

Le style

Des chapitres courts, des mots simples et plein de poésie. Ce style est plein de sensibilité et c'est ce qui m'avait déjà conquit lors de son précédent roman. Aucun voyeurisme, juste une façon pudique de parler d'événements terribles avec justesse et humanité.

Mon petit point positif :

Une lecture pleine d'émotion et touchante. Elle met en lumière la lutte qu'ont mené des artistes de sorte que rien ne soit oublier.
Lien : http://www.murmuresdekernach..
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Le séjour de l'artiste Bedrich Fritta au camp de déportation de TEREZIN de 1941 à sa mort en 1944, victime de ses dessins/actes de résistance.
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