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Citations sur Le miroir se brisa (51)

Pour de l'argent, les gens feraient n'importe quoi.
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La réaction de Marina fur cette fois moins automatique. Son regard, qui avait flotté par-dessus l'épaule de Heather Badcock, semblait maintenant rivé sur le mur, à mi-hauteur de la cage d'escalier. Ses yeux exorbités paraissaient contempler une horreur telle que Mrs Bantry fit un pas en avant. Est-ce que cette femme n'allait pas s'évanouir ? Que diable pouvait-elle bien voir qui lui donnait cet air halluciné, qui la tendait tout entière comme une vipère prête à mordre ? Mais avant qu'elle n'ait pu se précipiter au côté de Marina, cette dernière se reprit. Papillonnant des paupières, pupilles dans le vague, elle revint à Heather et les grandes eaux de l'amabilité se remirent à cascader... Quoique de manière un rien machinale...
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Même le vieux Sampson, le doyen de Sainte-Mary Mead, qui se targuait d’avoir quatre-vingt-seize-ans alors que ses amis lui en donnaient quatre-vingt-huit, s’était approché à grand-peine, s’aidant de sa canne, pour voir cette piscine qui excitait la curiosité générale.
- C’est répugnant, dit-il, une moue pleine d’espoir aux lèvres. Ce n’est pas très propre, tout cela. Il va y avoir des hommes et des femmes tout nus qui vont se promener là-dedans. (Sa figure exprimait une joie énorme.)
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Miss Jane Marple était assise à sa fenêtre. Celle-ci donnait sur ce jardin dont elle était si fière, autrefois. Il n’y avait pas si longtemps, à vrai dire. Aujourd’hui, elle le contemplait, pleine d’amertume.
Tout jardinage lui était interdit Elle ne pouvait plus se baisser, bêcher ou planter – seulement, à la rigueur, couper une branche çà et là. Le vieux Laycock, qui venait trois fois par semaine, faisait de son mieux, bien sûr. Mais ce n’était pas grand-chose et il travaillait à sa manière, qui n’était pas celle de miss Marple. Celle-ci savait exactement ce qu’elle voulait obtenir et en faisait part, régulièrement, à son jardinier. Le vieux Laycock déployait alors toutes les ressources de son génie personnel : il acceptait avec enthousiasme les recommandations qu’on lui prodiguait et n’y donnait aucune suite.
— Vous avez raison, miss. On mettra ces pois de senteur là, dans le coin, et les Canterbury le long du mur. On fera ça la semaine prochaine.
Les excuses de Laycock étaient toujours raisonnables et ressemblaient étrangement à celles du capitaine George de Trois hommes dans un bateau, refusant de prendre la mer. Pour l’un, le vent était toujours mauvais, inconstant s’il venait de l’ouest, encore plus dangereux et traître si c’était de l’est.
Laycock évoquait le temps – trop sec – ou trop humide, ou trop froid. Sinon, il donnait toujours la priorité à quelque chose d’extrêmement important (généralement aux choux, ordinaires ou de Bruxelles, qu’il aimait à planter en quantités industrielles). Les principes de Laycock, en matière de jardinage, étaient simples et aucun de ses employeurs, même qualifié, jamais n’avait pu l’en débarrasser. Il lui fallait de nombreuses tasses de thé, très fort et très sucré, pour lui permettre de soutenir son effort : un certain
volume de feuilles mortes à balayer à l’automne et, au printemps, de quoi faire un superbe bouquet de ses fleurs préférées, asters ou sauges.
Pour lui rendre justice, il était très attaché à ses employeurs et allait même jusqu’à admettre leurs fantaisies en matière d’horticulture (à condition cependant que le travail exigé ne fût pas trop dur) mais les légumes restaient pour lui la base essentielle de la vie. Les fleurs n’étaient que distraction pour femmes oisives. Il témoignait de son attachement en offrant de ces asters, ou sauges, qu’il aimait. « J’ai travaillé au Quartier Neuf. Veulent des jardins magnifiques, là-haut. Y a beaucoup trop de
fleurs, alors, j’en ai rapporté quelques-unes. Les ai mises à la place des roses. C’est moins démodé et ça fait mieux. »
Pensant à tout cela, miss Marple soupira et reprit son tricot.
Il fallait regarder les choses en face : Sainte-Mary Mead avait changé. Comme tout le reste, d’ailleurs. La guerre en était cause, ou la nouvelle génération. À moins que ce ne fût la bombe atomique ou le gouvernement. En fait, miss Marple ne se faisait pas d’illusion : elle était vieille et c’était
l’explication la plus simple. Elle s’en rendait compte davantage à Sainte-Mary Mead qui avait été son refuge pendant de si longues années.
Sainte-Mary Mead n’avait pas bougé. L’hôtel du Cochon Bleu était toujours là, comme l’église, le presbytère, l’îlot de Queen Ann et les maisons géorgiennes, dont l’une était la sienne. Miss Hartnell y habitait toujours mais miss Wetherby était morte et sa maison occupée par un banquier et sa famille. La plupart des habitants du village avaient changé mais l’apparence de celui-ci était toujours le même, à peu de chose près.
Seules, les boutiques de la grande rue étaient différentes, beaucoup plus modernes. La poissonnerie était méconnaissable avec ses grandes baies vitrées. Barnes, l’épicier, était resté tel que le connaissaient miss Hartnell et miss Marple, à leur grande joie, mais, à l’emplacement de l’échoppe de...
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Parce qu'il ne fait pas de doute que les maris éprouvent très fréquemment l'envie de tordre le cou de leur épouse, encore qu'il arrive parfois qu'ils ne fassent qu'en rêver et se gardent bien de passer à l'acte.
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Il fallait regarder les choses en face : Sainte-Mary Mead avait changé. Comme tout le reste, D'ailleurs. La guerre en était cause, ou la nouvelle génération. A moins que ce ne fût la bombe atomique ou le gouvernement. En fait miss Marple ne se faisait pas d'illusion : elle était vieille et c'était l'explication la plus simple.
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Il fallait regarder la réalité en face : St Mary Mead n'était plus du tout ce qu'il avait été. Dans un sens, il y a du vrai là-dedans, rien n'est jamais plus ce qu'il était. Libre à tout un chacun d'en accuser la guerre - les deux, en l'occurrence -, la jeune génération, les femmes qui travaillent, la bombe atomique, voire, en dernier ressort, le gouvernement... alors que la réalité, c'est qu'on vieillit.
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Elle avait la voix pâteuse, épaisse, et sa tête roulait de côté. Et puis tout d'un coup elle a eu une sorte d'énorme hoquet et elle a basculé en avant. Elle était morte.
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Cher et brave vieux Holmes. Considéré comme une antiquité, à l'heure actuelle, j'imagine. Mais il ne sera jamais oublié.
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Miss Jane Marple était assise à sa fenêtre. Celle-ci donnait sur son jardin dont elle était si fière, autrefois. Il n'y avait pas si longtemps à vrai dire. Aujourd'hui, elle le contemplait, pleine d'amertume. Tout jardinage lui était interdit. Elle ne pouvait plus se baisser, bêcher ou planter -- seulement, à la rigueur, couper une branche çà et là. Le vieux Laycock, qui venait trois fois par semaine, faisait de son mieux, bien sûr. Mais ce n'était pas grand-chose et il travaillait à sa manière, qui n'était pas celle de Miss Marple. Celle-ci savait exactement ce qu'elle voulait obtenir et en faisait part, régulièrement, à son jardinier. Le vieux Laycock déployait alors toutes les ressources de son génie personnel : il acceptait avec enthousiasme les recommandations qu'on lui prodiguait et n'y donnait aucune suite.
-- Vous avez raison, miss. On mettra ces pois de senteur là, dans le coin, et les Canterbury le long du mur. On fera ça la semaine prochaine.
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