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Frédéric Ciriez nous offre un roman en trois parties, ou plutôt trois nouvelles en un roman, trois destins et trois personnages qui semblent aux antipodes les uns des autres. La première partie, celle qui m'a le moins marquée, s'intéresse à un syndicaliste qui choisit de se donner la mort dans sa voiture. La deuxième nous entraîne derrière Parfait de Paris dans l'univers des Sapeurs, dandys congolais. La troisième met en scène Barbara, française d'origine chinoise qui arpente les trottoirs de Paris pour y vendre de la camelote en prévoyant de devenir millionnaire.

Ces trois personnages sont hauts en couleurs, surtout Parfait et Barbara qui donnent à ce roman toute sa saveur. La deuxième partie m'a particulièrement intéressée car j'y ai découvert la S.A.P.E, la "société des ambianceurs et des personnes élégantes". Ce courant vestimentaire, quasiment un mode de vie, est né au Congo et s'exprime à Paris dans la communauté africaine dont fait partie Parfait. Chauffeur de camion poubelle le jour, il ne vit que pour trouver LA tenue et les accessoires qui feront de lui le roi de la nuit... Car s'il est un point commun entre ces trois personnages, c'est bien que l'image qu'ils renvoient au quotidien n'est finalement pas celle de leur être profond...

Côté narration, je tiens à souligner le travail de Frédéric Ciriez qui adapte chacune de ses parties au style de son personnage : la première partie est très descriptive, s'intéressant à de menus détails comme le prix d'un couteau et l'heure de son paiement en caisse ; la deuxième sert la verve et la gouaille de Parfait, l'homme qui gagne tous ses Nkelo, ces joutes verbales entre Sapeurs ; la troisième démontre la volonté de Barbara, maligne et rusée, mais non sans émotions. Et puis, au fil de ces trois destins, c'est Paris que Frédéric Ciriez nous fait visiter, du périph' à Aubervilliers en passant par les grands boulevards, on file dans la capitale, on la redécouvre à travers ces personnages...

Lecture que j'abordais avec scepticisme, Mélo fut finalement une découverte intéressante, même si je cherche encore le réel intérêt de la première partie, si ce n'est ce lien infime entre les 2 premiers personnages... Alors oui, l'image de notre société qu'il donne n'est guère reluisante, mais voilà un regard sans jugement, qui laissera à chacun le soin d'en tirer ses conclusions... Dans tous les cas, un livre qui mérite le détour, ne serait-ce que pour son mode narratif.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Second ouvrage de la sélection mensuelle pour le Prix Océans 2014, et seconde déconvenue… mais pour des raisons différentes.

La première, c'est que quelque chose m'échappe complètement… je ne comprends absolument rien à ce que je lis.
Je tente d'avancer un peu en m'intéressant à la seconde partie… et je comprends encore moins… enfin si, je crois deviner qu'il s'agit de 3 textes qi se suivent mais n'ont guère de rapport entre eux… des nouvelles ? ( je déteste les nouvelles…… )Non, ce serait précisé par l'éditeur… mais un roman bien curieux, pas très engageant, pas bien passionnant (j'ai avant tout besoin de comprendre, et de pouvoir situer qui est qui, et qui fait quoi…bref, un peu de concret !!!)

Il me reste un troisième ouvrage, et je crains que la maxime jamais 2 sans 3 puisse s'appliquer à cette sélection !!!

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Trois histoires. Trois personnages. Trois solitudes réunies sous nos yeux et sous la plume de Frédéric Ciriez, magicien de la langue.

Un syndicaliste se donne la mort en se plantant un couteau dans le coeur. Il est au volant de sa voiture, près d'une décharge. Nous sommes le 30 avril, la nuit de Valpurgis, la veille du 1er mai, fête Nationale des Travailleurs. Et pourtant cet homme est là. Si le premier chapitre ne tente pas de répondre à la question: pourquoi? (nous ne saurons jamais ce qui passe par la tête d'un suicidé au moment de passer à l'acte), nous obtenons au moins des hypothèses. Des bribes de sa vie, quelques éléments comme lors d'une enquête, qui nous mettraient sur une piste...

La seconde partie du livre aborde un tout autre univers, celui des sappeurs. Parfait est chauffeur, d'un camion poubelle certes, mais chauffeur c'est mieux que riper, qui est différent d'éboueur, attention à ne pas confondre. Sa vie c'est la sape, son style c'est celui de Parfait, Parfait de Paris et il met à l'amende tous ceux qu'il croise sur sa route. Ciriez avait raison de parler de "lutte à mort pour le paraitre", car on sent le poids de l'enjeu qui se dessine pour ce personnage, à la soirée de ce soir où il se rend. Il s'agit de défendre son honneur et cela en est presque vital pour lui.

Enfin, la troisième et dernière partie du roman dresse le portrait de Barbara, fille d'immigrés chinois mais elle-même Française, étudiante en école de commerce. Elle écume en rollers les trottoirs parisiens avec un panier rempli de produits en tout genre, expérimentant là une nouvelle forme de vente. Elle a de l'ambition à revendre, ça oui, un caractère bien trempé et un corps de compet' pour affronter le bitume. Elle ne veut pas "rouler des nêms sous ses bras" toute sa vie, d'ailleurs elle se garde bien de le dire mais elle gagne déjà plus que ses parents, elle se donne quelques années pour percer, et devenir une entreprise à elle toute seule.

Voilà pour l'histoire, les histoires. Mais le plus important dans cette lecture pour moi, n'a pas été le ou les scénarios, mais le style. Peut-être que si je n'avais pas entendu l'auteur parler lui-même de ses héros, j'aurais été déroutée. Peut-être que si je n'avais pas eu de sympathie pour l'homme, son texte m'aurait échappé. Peut-être. Parce qu'il faut être honnête, avant de lire ce roman, j'ai surtout rencontré un auteur. Qui se joue des convenances. Qui travaille énormément, aime la langue par dessus tout, et à été un grand lecteur avant de devenir l'écrivain qu'il est, sans se prendre au sérieux, sans auto-suffisance. "Un obsédé textuel", comme il le dit lui-même avec beaucoup de malice et d'humour. L'homme est attachant comme le sont ces êtres qu'il invente. Mais même s'il avait été antipathique, ce qui est loin d'être le cas, cela n'enlèverait rien à son talent.

Cette lecture a été marquée par une surprise jouissive de la (re)découverte des mots, avec l'envie de les dévorer, de les voir danser sous mes yeux. Car Frédéric Ciriez écrit comme on parle. Un texto est écrit à la manière d'un texto, en majuscule, avec des fautes éventuellement. Il décrit les magasins qui défilent sous les yeux des uns et des autres, en voiture ou à rollers. Lorsque l'on connait les quartiers qu'il décrit (comme le 10e arrondissement de Paris, où j'ai vécu enfant) on reconnait le nom des enseignes ou des rues. Rarement un livre ne m'aura autant pris par la main, emmenée sur des lieux réels, en mélangeant réalité et fiction.

Alors prenez le temps, laissez-vous emmener; vous verrez comme la ville est belle, et ces trois personnages terriblement humains.

http://manoulivres.canalblog.com/archives/2013/04/01/26616218.html
Lien : http://manoulivres.canalblog..
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« Mélo », c'est trois destins d'antihéros oubliés de la société, tous solitaires : il y a le syndicaliste désabusé et suicidaire ; le Parfait de Paris, un noir éboueur le jour et sapeur la nuit (non pas pompier mais fringueur) et Barbara, la jeune et jolie chinoise gay, marchande ambulante en roller et qui est « en règle(s) ». Trois destins banals, donc, qui se croisent à peine, mais décrits dans une jolie langue imagée, métaphorique, stylistique et rythmée avec des traversées d'un Paris visuel et olfactif. Trois récits pour le prix d'un, dit ma libraire. Résignation, passion, rêve… C'est original, c'est beau et très agréable à lire.
Lien : http://leoalu2.blogspot.com
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Voilà un écrivain audacieux et généreux, amoureux de sa Bretagne tout en ayant connu quelques contrées d'Afrique Noire. C'est un mélange détonant comme ses romans. Celui-ci parle de suicide, de sape congolaise, de vente ambulante pour décrire la réalité urbaine actuelle, diverse, mosaïque, éclectique ...
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Le roman de Frédéric Ciriez se compose de trois parties bien distinctes les unes des autres : on a trois histoires différentes, trois personnages qui se croisent à peine et une écriture particulière à chaque partie.

La première partie est centrée sur un syndicaliste en mal de vivre, qui roule dans Paris sans but, si ce n'est celui de se suicider. Je n'ai pas accroché à cette partie-là : l'écriture m'a paru complexe, difficile à suivre, on passe du passé au présent sans prévenir et il ne se passe pas grand-chose. Même le personnage, qui est quand même sur le point de se tuer, n'a suscité d'intérêt ou de compassion chez moi.

"Le coeur bat dans sa cage, sent confusément l'appel sanglant du crépuscule. Il aimerait sortir, gigoter à l'air libre, se taire, mais il cogne comme le soleil au-dehors, qui a entamé sa lente descente vers l'ouest et prépare sa sortie. le conducteur ébloui a mis ses lunettes de navigateur à cordon souple. Son portable vibre. Il lit : VIENS MOURIR CE SOIR."

La deuxième partie a été une belle surprise. J'ai découvert Parfait, conducteur de camion poubelle à Paris. Mais il est surtout un sapeur, c'est-à-dire un membre de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (SAPE). C'est une mode vestimentaire qui vient du Congo, haute en couleurs et en excentricité. Et Parfait en est le parfait exemple ! Si le début de son histoire est peu ragoûtant (car il nous emmène faire la tournée de ramassage des poubelles dans les quartiers de Paris), la suite est très intéressante : j'ai découvert l'univers de la SAPE, j'ai vu Parfait se transformer en sapeur et lancer des défis à d'autres membres, c'était amusant et rafraichissant, bref un régal !

"Je passe un slip boxer arlequin jaune et vert,
une chemise de soie jaune électrique,
mes boutons de manchettes en argent massif gravés P & P,
une cravate courte en lézard argenté,
un pantalon cigarette jaune électrique,
une ceinture en lézard argenté."

Enfin, la troisième partie suit un tout autre personnage : Barbara, jeune femme d'origine chinoise, vendeuse ambulante sur patins à roulettes de gadgets en tout genre. Avec elle, on roule dans Paris, d'un quartier touristique à un autre, on fait des affaires et on croise toutes sortes de gens. Barbara est aussi une étudiante dans une grande école de commerce (la vente ambulante lui permet de payer ses études) et une amoureuse malheureuse… Cette troisième partie était plutôt bien, mais je l'ai trouvée plus courte et le personnage de Barbara aurait mérité plus de développement, dommage !

"Barbara patinait sur des rollers de freeskate Powerslide Hardcore Evo à chaussures de carbone et platine de magnésium extra light modèle 2013. Elle slalomait présentement sur les trottoirs près de l'Opéra où, à sa manière, elle dansait mieux que les petits rats qui souffraient en rang sur la pointe des pieds."

Mélo est donc une lecture en demi-teinte, avec des hauts et des bas, qui a quand même réussi son pari : celui d'émouvoir. J'ai découvert un auteur très intéressant, au style complexe, qui m'a surprise avec son roman en trois parties que l'on pourrait presque dissocier les unes des autres.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Je n'ai rien compris. Je n'ai pas accroché du tout à ces personnages. J'ai espéré que leurs histoires mènent quelque part mais en fait non. Il me fallait un fil conducteur, quelque chose après lequel attendre et je ne l'ai pas trouvé. En fait, chacune de ces trois histoires indépendantes se contente de retracer le parcours du personnage sans qu'il n'y ait réellement de grand intérêt. Je n'ai pas vraiment compris pourquoi la vie du suicidaire à la Xantia ne lui convenait plus. On alterne entre son ultime trajet dans les rues de Paris et son quotidien morne. J'ai eu plus de facilité à suivre l'histoire de Parfait, au caractère plus enjoué. On nous décrit son quotidien, son petit univers, et la soirée dans laquelle il va se confronter aux autres sapeurs. Néanmoins, je suis restée extérieure à son histoire. J'ai bien senti qu'il avait quelque chose à prouver, qu'il relevait une sorte de défi, mais je n'y ai pas du tout adhéré. La plus intéressante était peut-être Barbara, avec son pied-de-nez à la société, la petite vendeuse des rues qui assiste à une conférence à l'école du commerce et qui sait très bien qu'elle peut faire fortune mieux qu'eux.
J'ai pourtant bien aimé les petits clins d'oeil d'une histoire à l'autre, que j'aurais aimé plus nombreux néanmoins pour réveiller mon intérêt. La rencontre entre Parfait et Barbara, par exemple, avec ses ramifications, m'a bien plu parce qu'elle présente la même histoire d'un point de vue puis de l'autre. Il y a des choses qui auraient pu réellement me plaire dans le style de l'auteur, mais le parti pris de ces histoires décousues ne m'a pas convenu.
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