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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
30 avril. Il fait chaud. Tout le monde ne pense qu'à la soirée qui précède le jour férié. Mais chacun y pense à sa façon et l'histoire s'attache aux pas de trois personnages. Il y a un syndicaliste aux tendances suicidaires. « Affolé par son incapacité à être banal, il se sent vain, se hait. » (p. 85) Il y a Parfait, chauffeur de camion-poubelle le jour, sapeur de la plus grande classe le soir. « Parfait de Paris, le maître incontesté de l'élégance masculine made in Bacongo, digne héritier des plus grands maîtres de l'histoire, va quitter son déguisement de chauffeur de camion-poubelle et mettre sa peau de lumière. » (p. 141) Il y a une jeune Chinoise en patins à roulettes qui vend sa camelote dans tout Paris. « La mondialisation viendrait à elle toute seule, sur son ventre, dans son panier, sous la forme de produits de trois sous fabriqués en Asie, dans la stimulation de l'achat d'impulsion des passants. » (p. 271) Comment ces trois êtres se croisent-ils ? Comment interagissent-ils ? C'est ce que Mélo tente de dire.

Je ne suis pas entièrement convaincue par ce roman. Les personnages pourraient être caricaturaux si les masques ne tombaient pas, chacun révélant autre chose derrière l'archétype. Si je n'ai pas aimé la première partie consacrée au syndicaliste, notamment pour l'écriture blanche qui y est pratiquée, j'ai pris plus de plaisir avec le Congolais adepte de la sape et la jeune Chinoise ambitieuse. Toutefois, je ne sais pas bien où mène ce roman, ni même si son intention est d'aboutir. Comme presque toujours, j'ai été largement agacée par le name-dropping qui bouffe la page et la réduit soit à une liste de courses, soit à une sordide tentative de placement de produits. Certaines marques répétées à l'envi constituent une litanie écoeurante et les objets ainsi serinés, s'ils prennent la puissance de grigris des temps modernes, ne parviennent pas être autres que ce qu'ils sont, de tristes produits de la société de consommation. Et que dire de la description qui est faite de Paris ? Entre la tristesse industrielle de sa proche banlieue, la saleté de ses trottoirs jonchés de touristes et l'épileptique boucle de son périphérique, la capitale n'est pas belle. Paris n'est pas une carte postale. C'est là qu'est le mélo : Paris est triste d'un gros chagrin de crocodile et personne ne sait la consoler.

Cette lecture n'est pas un échec, car le style de Frédéric Ciriez est intéressant, mais l'histoire ne me laisse pas beaucoup plus qu'un vague à l'âme assez proche de la nausée que cause un wagon de métro à l'heure de pointe, avec l'impérieux besoin de prendre une grande goulée d'air frais et de me laver les mains.
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Le roman de Frédéric Ciriez est le récit de quelques journées avant le premier mai de trois personnages dans les quartiers du nord parisien.
Un Lorientais de trente huit ans, travaillant pour un syndicat, aux instincts suicidaires sans véritable attache amoureuse se poignarde dans sa Xantia.
Parfait, congolais, chauffeur de camion poubelle et ami du Lorientais nous ballade dans le Xe arrondissement avant de se rendre à une manifestation de Sapeurs. Il est le roi de la Sape et affronte dans des joutes verbales d'autres amateurs.
" Moi, Parfait de Paris, travailleur à main nu, venu à toi, vêtu de jaune, de vert et d'argent, sache que je suis le maître du déchet, le terminus esthétique de l'Occident."
Enfin, Barbara, une jeune chinoise vendeuse des rues mais étudiante à l' École Supérieure de Commerce de Paris, nous fait découvrir sur ses rollers son métier fatigant, risqué mais rentable. Elle vendra à Parfait un superbe briquet qui laisse découvrir le corps d'une sensuelle "poupée russe".
Trois personnages atypiques, aux existences fragiles, qui deviennent très touchants soit par leur solitude, leur ridicule ou leur acharnement.
Seulement, pour les connaître et les apprécier, il faut suivre les parcours sinueux et peu intéressants de l'auteur qui sont ceux de la Xantia du Lorientais, du camion poubelle de Parfait ou des rollers de Barbara. On sinue dans les quartiers parisiens sans grand intérêt, on entre à peine dans les vies des personnages et l'on arrive inévitablement sur le mélo de leurs petites vies.
A part la mise en valeur de personnages qui n'attirent pas habituellement l'attention, je termine le livre en me demandant quelle pouvait être la finalité du roman.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Ce roman, découpé en trois parties, s'attache à suivre en cette veille de 1er mai le parcours d'un homme, syndicaliste, au bord du suicide; d'un chauffeur de camion-poubelle le jour et sapeur la nuit; et d'une jeune franco-chinoise vendeuse ambulante de rue et étudiante dans une grande école de commerce.
Le point commun entre ces trois personnages, c'est qu'ils se connaissent : le syndicaliste est ami avec le sapeur qui a acheté un briquet à la vendeuse ambulante.
On met dans le shaker, on agite et c'est un récit en demi-teinte qui en ressort, parfois structuré, parfois non.
La première partie baptisée "Transfixion" décrit de manière chaotique et déstructurée les sentiments d'un homme sur la brèche prêt à en finir avec la vie : "Un suicidé n'est jamais un héros, même aux prud'hommes.".
Je n'ai franchement pas aimé cette construction sans queue ni tête, Frédéric Ciriez a un style, mais qui est souvent à l'image de la structure de son récit, ou plutôt de sa non-structure : "Nul humain dans le rétroviseur, juste l'image d'un décor inutile. Personne dans le pare-brise, personne, Sa Majesté la rue - tapis noir. le script final exige l'annulation de son auteur. Clause : le contrat sera signé au moment de sa mort, avec son sang. Jouer avec le suspens est obscène. L'accomplir est juste.".
La deuxième partie, "Transformation", présente un homme chauffeur de camion-poubelle avec ses principes le jour : "Ca m'agace quand les gens se trompent, pour eux tout le monde est éboueur, même moi. Or je suis chauffeur et mes gars ripeurs, voilà."; et roi de la sape de Paris la nuit : "Je suis la synthèse du chic bourgeois, du dandysme excentrique et du m'as-tu-vu-isme spectaculaire. Je suis la magnificence du code couleur éboueur. Je suis l'élégance d'outre-social. Je vais mordre et être très méchant. Je suis Parfait de Paris.", et modeste avec ça.
Certes, il n'y a plus les soucis d'intemporalité dans le récit, j'ai même été intéressée par le début de cette nouvelle partie du roman, mais j'ai fini par m'en détourner lorsque le narrateur est parti dans ses délires de grand sapeur de Paris, trop pour moi même si je reconnais que ce personnage est bien plus fouillé que le premier.
Quant à la troisième partie, "Transaction", c'est sans doute celle qui m'a le plus intéressée dans ce roman, à travers le prisme de Barbara, une jeune franco-chinoise que le lecteur découvre comme vendeuse ambulante sur rollers pour finir par apprendre qu'elle est étudiante dans une prestigieuse école de commerce et envisage de monter son propre business selon un modèle qu'elle teste grandeur nature : "Tout le monde ne pouvait avoir sa volonté et son abnégation à elle, Barbara; tout le monde ne pouvait être une pionnière, avoir une double vie d'étudiante et de vendeuse expérimentale - question d'image, de tempérament, d'histoire et de trajectoire familiale, certainement.".
Est-ce par que c'est une femme et./ou un personnage plus proche de moi de par son âge, elle m'a touchée et c'est avec un certain plaisir que j'ai suivi ses déambulations dans les rues de Paris, déambulations à la fois physique mais également morale : patiner pour parfois oublier les chocs du quotidien, un personnage à part des deux autres qui a su trouver un chemin jusqu'à moi.
D'une façon plus générale, il ressort de ce roman une étude relativement bien approfondie de trois personnages aux antipodes les uns des autres.
Et si je n'aime pas énormément l'ambiance de fond qui se dégage du récit, avec un Paris à l'image de sa proche banlieue manquant de luminosité et d'éclat, je reconnais que l'idée de base du récit n'était pas mauvaise tout comme sa construction n'est pas inintéressante.
Mais voilà, je ne sais si Frédéric Ciriez a cherché à écrire un mélodrame de trois personnages ou bien un méli-mélo de personnages qui s'entrecroisent ou alors les deux, je ressors de cette lecture avec une impression mitigée où les aspects négatifs l'emportent plus largement sur ceux positifs.

Récit d'une génération et d'une ville désenchantées, "Mélo" ne me laissera ni mélancolie dans le coeur ni souvenir impérissable, juste l'impression d'un roman à l'image de ses personnages : de passage, aussi vite oublié que lu.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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En dépit de son titre, Mélo ressemble davantage à une tragédie contemporaine qu'à un mélodrame. L'unité de lieu (Paris et sa région) et de temps (la veille du 1er mai) créent véritablement le lien entre les trois récits plus que les trois personnages qui en sont les héros.
La solitude semble être leur point commun. C'est d'autant plus frappant pour le premier. Dépouillé de son nom, il n'est défini que par son engagement syndicaliste, et par ses échecs dans sa vie personnelle. le choix d'une narration à la troisième personne, désincarnée, froide, sèche, m'a empêché de ressentir de l'empathie pour lui. Ce choix a cependant l'avantage de renforcer le caractère inéluctable de son destin.
A côté, le personnage de Parfait paraît plus optimiste et m'a permis de découvrir un milieu qui m'était entièrement inconnu jusqu'alors, celui des Sapeurs. L'adhésion au personnage était renforcée par la narration à la première personne : le lecteur est véritablement toujours en compagnie de Parfait. Sa solitude est pourtant aussi grande que celle de son ami, si ce n'est qu'il l'a choisie. Quant à Barbara, la jeune étudiante d'origine chinoise, qui vend à la sauvette à l'heure du commerce électronique, elle a beau parcourir Paris en roller et entretenir un contact étroit avec sa clientèle, elle n'en reste pas moins seule, jusqu'au bout.
Syndicalisme, sape, vente à la sauvette : Mélo se voudrait-il un portrait de notre société de consommation ? Parfait et les siens se battent non à coup de vêtements, mais à coup de marques, toutes plus prestigieuses, plus imposantes les unes que les autres. Sa propre fille, qui n'a que sept ans, est définie parce qu'elle possède, non parce qu'elle est. Barbara achète et revend des gadgets divers et variés, joue sur les stéréotypes un brin racistes – même Parfait se laisse prendre aux apparences, lui qui sait pourtant à quel point elles sont trompeuses.
Désespérant ? Oui. Même si les personnages laissent tomber leurs oripeaux, au propre comme au figuré, reprenant ainsi corps devant nous, Mélo reste une oeuvre résolument désenchantée.
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A Saint Ouen (Seine Saint Denis), non loin de l'usine d'incinération, une Citroën Xantia est garée le long d'un trottoir dans une rue sinistre. Assis derrière le volant, on découvre le corps d'un homme avec un couteau planté dans le ventre. C'est un syndicaliste dont les bureaux sont situés juste à l'étage au-dessus de la célèbre agence de mannequins Elite... Parfait de Paris est conducteur d'une benne à ordures. En compagnie de deux collègues éboueurs, il ramasse les poubelles dans les quartiers nord de Paris et ramène sa collecte à l'incinérateur de Saint Ouen. La nuit, il devient « Sapeur ». Il ambitionne d'être le plus grand, le plus beau et le plus célèbre des « élégants » congolais de la capitale. Pour y parvenir il est prêt à toutes les dépenses et à toutes les folies... Barbara, élève d'une école de commerce, passe ses journées sur ses rollers avec, autour de la taille, un petit panier plein de gadgets, briquets et autres pacotilles fabriquées en Chine. Elle gagne bien sa vie et ambitionne de transformer son petit commerce en concept franchisé de plus grande envergure. Pour l'instant, elle attend un texto de son amie, apprentie cinéaste...
« Mélo » n'est pas un roman au sens classique du terme, mais plutôt l'addition de trois nouvelles, « Transfixation », « Transformation » et « Transaction », traitant de trois personnages transitant sur un périmètre fort bien et presque trop bien décrit. le lecteur qui a vécu dans ces quartiers peut attester que peu de choses ont échappé à l'oeil d'entomologiste de Ciriez. L'ennui c'est que ces trois pseudos intrigues manquent de punch et présentent un intérêt inégal. L'histoire du syndicaliste laisse indifférent, celle de l'étudiante d'origine chinoise reste assez quelconque, bien que légèrement plus originale. Seule sort du lot, le destin de Parfait de Paris dans la mesure où il permet à l'auteur de décrire le monde des sapeurs, frimeurs et autres ambianceurs de Paris. Un microcosme peu connu du grand public où l'insignifiance rivalise parfois avec le mauvais goût, où le paraître l'emporte toujours sur l'être dans des débordements d'extravagance du look. de jeunes africains de milieu très modeste se rêvent héritiers du Beau Brummel, d'Oscar Wilde et autres dandys d'autrefois. L'espace d'une nuit, ils se métamorphosent en gravures de mode aux couleurs pour le moins voyantes, se lancent des défis d'élégance, surenchérissent dans les harmonies de matières et de couleurs, n'hésitant jamais à sacrifier plusieurs mois de salaire pour s'offrir un costume de grand couturier ou une paire de bottines d'un célèbre chausseur londonien. Parfait ira jusqu'à louer une Rolls-Royce Phantom ainsi qu'un boy blanc porteur d'ombrelle pour époustoufler ses compatriotes lors d'une simple soirée dans un foyer de travailleurs de Montrouge. La centaine de pages traitant du sujet tranche heureusement sur un ensemble plus terne. Enfin, un personnage qui a une vraie épaisseur, une réelle densité. Enfin, une prose qui prend toute son ampleur. Enfin, un auteur qui porte un regard bienveillant et empathique sur un homme qui prend une jolie revanche sur une existence morne et ingrate et peu importe si les moyens pour atteindre ce paroxysme de fierté sont discutables. Dommage que, passé ce moment de grâce, tout retombe aussi mollement qu'un soufflé dans un courant d'air.
(Livre chroniqué dans le cadre du Prix Océans-FranceÔ)
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Ce livre est composé de trois parties, qui pourraient être trois nouvelles, centrées chacune sur un personnage. Mais ces nouvelles se croisent, par le biais d'un lieu ou d'un personnage.
La première partie, Transfixion, est aussi insipide et sans relief que son personnage. Les descriptions sont minutieuses, froides, aussi chirurgicales qu'un couteau de couteau en plein coeur.
Heureusement, la vie reprend ses droits dans Transformation. Cette partie met le doigt sur le paraitre. Éboueur le jour, le personnage vide son camion à quelques mètres de l'endroit où le personnage précédent s'est suicidé. Roi de la sape congolaise la nuit, combattant de la parole, il n'a qu'un objectif, montrer qui il est, quitte à s'endetter en achetant une paire de chaussure de luxe à crédit. Paraitre aux yeux de tous, être entouré dans la frime, c'est aussi être seul chez soi, sans autre recours que de parler à une projection féminine tout droit sortie d'un briquet vendu par une jeune chinoise en roller. L'écriture est plus chaude, plus vivante, aussi imagée que Parfait de Paris.
Mais ce que j'ai préféré dans ce livre, est la troisième partie, Transaction. Une jeune chinoise en rollers vend des babioles dans les rues touristiques de la capitale. On pense à une immigrée sans papier, baragouinant à peine le français, et dépendant d'un réseau de trafiquants.
Or, au fil de l'écriture, les stéréotypes tombent. Rien n'est en réalité ce qui paraissait être au début de cette partie. Les réflexions du personnage mettent en relief les préjugés de la société occidentale, où même un éboueur, immigré congolais, se permet de mal parler à une petite vendeuse chinoise.
Ces trois personnes sont des prétextes, des révélateurs de condition sociale. Ils s'entrecroisent, ignorent l'existence de l'autre, mais la vie de chacun met en lumière des préjugés. Ne pas se fier aux apparences.
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Frédéric Ciriez nous offre un roman en trois parties, ou plutôt trois nouvelles en un roman, trois destins et trois personnages qui semblent aux antipodes les uns des autres. La première partie, celle qui m'a le moins marquée, s'intéresse à un syndicaliste qui choisit de se donner la mort dans sa voiture. La deuxième nous entraîne derrière Parfait de Paris dans l'univers des Sapeurs, dandys congolais. La troisième met en scène Barbara, française d'origine chinoise qui arpente les trottoirs de Paris pour y vendre de la camelote en prévoyant de devenir millionnaire.

Ces trois personnages sont hauts en couleurs, surtout Parfait et Barbara qui donnent à ce roman toute sa saveur. La deuxième partie m'a particulièrement intéressée car j'y ai découvert la S.A.P.E, la "société des ambianceurs et des personnes élégantes". Ce courant vestimentaire, quasiment un mode de vie, est né au Congo et s'exprime à Paris dans la communauté africaine dont fait partie Parfait. Chauffeur de camion poubelle le jour, il ne vit que pour trouver LA tenue et les accessoires qui feront de lui le roi de la nuit... Car s'il est un point commun entre ces trois personnages, c'est bien que l'image qu'ils renvoient au quotidien n'est finalement pas celle de leur être profond...

Côté narration, je tiens à souligner le travail de Frédéric Ciriez qui adapte chacune de ses parties au style de son personnage : la première partie est très descriptive, s'intéressant à de menus détails comme le prix d'un couteau et l'heure de son paiement en caisse ; la deuxième sert la verve et la gouaille de Parfait, l'homme qui gagne tous ses Nkelo, ces joutes verbales entre Sapeurs ; la troisième démontre la volonté de Barbara, maligne et rusée, mais non sans émotions. Et puis, au fil de ces trois destins, c'est Paris que Frédéric Ciriez nous fait visiter, du périph' à Aubervilliers en passant par les grands boulevards, on file dans la capitale, on la redécouvre à travers ces personnages...

Lecture que j'abordais avec scepticisme, Mélo fut finalement une découverte intéressante, même si je cherche encore le réel intérêt de la première partie, si ce n'est ce lien infime entre les 2 premiers personnages... Alors oui, l'image de notre société qu'il donne n'est guère reluisante, mais voilà un regard sans jugement, qui laissera à chacun le soin d'en tirer ses conclusions... Dans tous les cas, un livre qui mérite le détour, ne serait-ce que pour son mode narratif.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Voilà un écrivain audacieux et généreux, amoureux de sa Bretagne tout en ayant connu quelques contrées d'Afrique Noire. C'est un mélange détonant comme ses romans. Celui-ci parle de suicide, de sape congolaise, de vente ambulante pour décrire la réalité urbaine actuelle, diverse, mosaïque, éclectique ...
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Le roman de Frédéric Ciriez se compose de trois parties bien distinctes les unes des autres : on a trois histoires différentes, trois personnages qui se croisent à peine et une écriture particulière à chaque partie.

La première partie est centrée sur un syndicaliste en mal de vivre, qui roule dans Paris sans but, si ce n'est celui de se suicider. Je n'ai pas accroché à cette partie-là : l'écriture m'a paru complexe, difficile à suivre, on passe du passé au présent sans prévenir et il ne se passe pas grand-chose. Même le personnage, qui est quand même sur le point de se tuer, n'a suscité d'intérêt ou de compassion chez moi.

"Le coeur bat dans sa cage, sent confusément l'appel sanglant du crépuscule. Il aimerait sortir, gigoter à l'air libre, se taire, mais il cogne comme le soleil au-dehors, qui a entamé sa lente descente vers l'ouest et prépare sa sortie. le conducteur ébloui a mis ses lunettes de navigateur à cordon souple. Son portable vibre. Il lit : VIENS MOURIR CE SOIR."

La deuxième partie a été une belle surprise. J'ai découvert Parfait, conducteur de camion poubelle à Paris. Mais il est surtout un sapeur, c'est-à-dire un membre de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (SAPE). C'est une mode vestimentaire qui vient du Congo, haute en couleurs et en excentricité. Et Parfait en est le parfait exemple ! Si le début de son histoire est peu ragoûtant (car il nous emmène faire la tournée de ramassage des poubelles dans les quartiers de Paris), la suite est très intéressante : j'ai découvert l'univers de la SAPE, j'ai vu Parfait se transformer en sapeur et lancer des défis à d'autres membres, c'était amusant et rafraichissant, bref un régal !

"Je passe un slip boxer arlequin jaune et vert,
une chemise de soie jaune électrique,
mes boutons de manchettes en argent massif gravés P & P,
une cravate courte en lézard argenté,
un pantalon cigarette jaune électrique,
une ceinture en lézard argenté."

Enfin, la troisième partie suit un tout autre personnage : Barbara, jeune femme d'origine chinoise, vendeuse ambulante sur patins à roulettes de gadgets en tout genre. Avec elle, on roule dans Paris, d'un quartier touristique à un autre, on fait des affaires et on croise toutes sortes de gens. Barbara est aussi une étudiante dans une grande école de commerce (la vente ambulante lui permet de payer ses études) et une amoureuse malheureuse… Cette troisième partie était plutôt bien, mais je l'ai trouvée plus courte et le personnage de Barbara aurait mérité plus de développement, dommage !

"Barbara patinait sur des rollers de freeskate Powerslide Hardcore Evo à chaussures de carbone et platine de magnésium extra light modèle 2013. Elle slalomait présentement sur les trottoirs près de l'Opéra où, à sa manière, elle dansait mieux que les petits rats qui souffraient en rang sur la pointe des pieds."

Mélo est donc une lecture en demi-teinte, avec des hauts et des bas, qui a quand même réussi son pari : celui d'émouvoir. J'ai découvert un auteur très intéressant, au style complexe, qui m'a surprise avec son roman en trois parties que l'on pourrait presque dissocier les unes des autres.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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