L'ère de la supernova

En tant que lecteur ayant fort apprécié la trilogie de la forêt sombre, je me suis laissé embarqué dans cette aventure enfantine qui promettait, par son entame et son titre, une excursion en astrophysique...
Il n'en est rien ou presque. la supernova est certes l'élément déclencheur, comme aurait pu l'être un virus ou une catastrophe climatique quelconque. le scénario repose essentiellement sur les interactions sociale d'une société de gamins pas tout à fait finis... En interne dans la société chinoise et en externe pour la confrontation adulte que l'on nous prépare dans le monde réel entre chinois et étasuniens.
L'intérêt réside dans l'essai par l'auteur d'imaginer le comportement d'une société composée d'enfants avec le legs de notre société actuelle. Il y a quelques pistes intéressantes concernant la violence inhérente à l'espèce humaine et le rapport des enfants à la souffrance, au jeu etc...
Hélas le sujet est trop vaste et l'auteur s'est appesanti sur nombre de détails finalement assez secondaires et n'a pas creusé suffisamment ces embryons d'idées qui faisaient l'intérêt du récit.
Bref, roman dont la lecture n'est pas indispensable pour découvrir l'univers science-fictionnel de l'auteur.

En lisant le résumé de ce roman, j'étais persuadée qu'il allait me plaire, et je partais donc plutôt confiante … autant dire que la désillusion n'en a été que plus forte, mes attentes n'ayant en rien été comblées. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une totale déception, car je persiste à trouver que l'idée de départ était fort intéressante, mais je n'ai clairement pas été convaincue par ce qu'en a fait l'auteur …

Tout commence par l'agonie d'une étoile située à huit années-lumière de notre petite planète Terre. À notre échelle humaine, cela semble bien loin. Mais à l'échelle de l'univers, c'est presque la porte d'à côté. C'est suffisamment proche, en tout cas, pour que les dangereuses radiations générées par l'explosion de cet astre parviennent jusqu'à nous … Tandis qu'apparait dans notre ciel une majestueuse nébuleuse, les scientifiques révèlent avec effroi la terrible nouvelle : dans un an tout au plus, tous les êtres humains âgés de plus de treize ans mourront. Dans un peu moins de douze mois, l'humanité ne sera plus composée que d'enfants …

Une entrée en matière fort prometteuse, mais qui laisse bien vite la place à une profonde monotonie : pendant plus de quatre-cent pages, l'auteur ne fait en réalité qu'énumérer un à un des faits. Il se passe ceci, puis cela, et ensuite ceci, et enfin cela. Arrive alors ceci, puis cela, et ensuite ceci, et enfin cela. Ceci, cela, ceci, cela. J'avais presque le sentiment de lire une plate liste de courses : tout est relaté avec tant de froideur, machinalement, comme s'il suffisait de faire succéder des évènements pour raconter un récit ! Une histoire, une intrigue, ce n'est pas seulement le passage d'une situation à une autre : pour que le lecteur s'investisse, il faut qu'il puisse s'accrocher à quelque chose, et souvent à quelqu'un, à un personnage par exemple …

Or, ici, les personnages pourraient s'appeler A, B et C, cela ne changerait rien à l'histoire : ils ne sont que des petits pions sans âme ni sentiment, ils ne sont que des fonctions, des prétextes. Ils sont creux, on ne sait jamais ce qu'ils ressentent vis-à-vis de ce terrible et terrifiant bouleversement : voici que du jour au lendemain, ce sont à eux, enfants de moins de treize ans, de faire tourner la société. de s'assurer que les centrales nucléaires n'explosent pas et continuent de générer de l'électricité, afin qu'ils puissent produire tout ce dont ils ont besoin pour survivre : nourriture, vêtements … Et cela tous seuls, car tous les adultes sont morts. N'importe qui ressentirait quelque chose face à tout ceci ! N'importe qui, sauf les enfants de Liu Cixin : eux sont des petits robots humains qui enchainent mécaniquement les actions, sans état d'âme ni réaction. Difficile, pour ne pas dire impossible, de s'identifier ou de s'attacher à eux …

Face à tant de platitude, face à un tel manque d'émotion, je me suis vite lassée et ennuyée. Même les quelques développements intéressants m'ont laissée de marbre, tant j'en avais ras le bol … J'ai vraiment du me faire violence pour aller jusqu'au bout, car je ne voyais finalement aucun intérêt dans ce simulacre de récit. Je pense vraiment que l'histoire avait du potentiel, mais qu'elle aurait mérité une plume un peu plus « vivante », « incarnée » : un peu d'émotion, nom d'un petit bonhomme en mousse !

Liu Cixin possède une belle réputation, tant en Chine qu'à l'internationale. Ses nombreux ouvrages, tant romans que nouvelles, ont trouvé des publics très réceptifs, comme le prouvent les plusieurs récompenses qui constituent le palmarès de l'auteur et les diverses adaptations de ses oeuvres.

L'ère de la Supernova conte l'histoire d'une nouvelle ère de la civilisation. A quelques huit années-lumière de la planète bleue, une étoile atteint la fin de son existence, envoyant une déflagration d'énergie dans le cosmos, une supernova. Alors que la vie poursuit son cours sur Terre, cette déflagration touche cette petite planète du système solaire, ce qui affecte en profondeur les espèces vivantes. L'ADN de celles-ci se retrouvent profondément dégradées, ne présageant qu'une extinction de masse. Cependant, les enfants de moins de 13 ans semble résister à cette mutation. Les adultes ne possèdent que quelques mois pour apprendre aux enfants à diriger le monde et à produire les ressources nécessaires pour que la civilisation ne s'effondre pas.

Dans les grandes lignes, ce roman de Liu Cixin s'avère très agréable à lire. La plume de l'auteur et les idées d'un monde des Enfants permettent aux lecteurs de passer un moment captivant. Cependant, l'ouvrage ne manque pas de défauts. Voyons ça dans les deux axes développés dans le roman.

Le premier axe se lance dans les divers projets mis en place par les adultes pour préparer les enfants au monde de demain. Les idées s'avèrent très intéressantes, tant dans le moyen de trouver des futurs dirigeants pour les pays, que pour préparer tous les enfants aux nombreux métiers qui peuplent ce monde. Cette première partie ne possède pas tant de problèmes et se lit avec beaucoup de fluidité.

Le second axe se lance dans le monde des enfants, où tous les adultes disparaissent. Bien que les premiers chapitres offrent plusieurs périodes bien réfléchies, l'auteur se perd rapidement dans des projets mondiaux bien trop long. Les jeunes dirigeants rencontrent de nombreux problèmes pour motiver les enfants à travailler, ils lancent donc une politique de jeu, plus adaptée à ces jeunes. Par exemple, des jeux de guerre à grande échelle sont organisés, comme des Jeux Olympiques. Mais ces chapitres prennent une bonne partie du roman, alors qu'ils pourraient être grandement rabotée. Cette place pourrait être utilisée pour d'autres chapitres qui expliqueraient le développement de l'ère des enfants. Son historique se termine très rapidement, laissant de nombreuses questions en suspens.

En résumé, l'ouvrage demeure agréable à lire. Liu Cixin parvient à créer des univers très cohérents où la science possède une place non négligeable. Mais l'ouvrage semble manquer de nombreux détails. L'historique de l'ère de la Supernova, le monde des Enfants, est particulièrement lacunaire et ne permet pas au lecteur de comprendre la conclusion de l'auteur. de plus, plusieurs sous-intrigues développées dans l'ouvrage se perdent simplement.
A lire pour la curiosité, mais je conseille davantage la trilogie du Problème à Trois Corps ou les adaptations en bds chez Delcourt

oeuvre de jeunesse publiéeen Chine par Liu Cixin en 2003 et traduit récemment dans la foulée du problème à 3 corps. je les ai lus dans l ordre p3c puis supernova et j ai été déçu. mais il faut dire que a) le p3c est un chef d'oeuvre indépassable (du calibre de dune, hyperion, fondation, etc.).
b) le thème de la terre laissee aux enfants après la disparition /mort expliquée /inexpliquée des adultes est un thème rebattu depuis 20 ans de la sf/teenlit/cinema/bd (sans parler de sa majesté des mouches que liu cite) donc lire e 2024 ce livre écrit dans les années 90 limite le plaisir de zone inconnue. un peu naïf et old school
comme quand on lit des oeuvres mineures de barjavel (ravage pas Nuit des temps !)
cela dit , a) ca se lit sans ennui en deux jours
b) Liu traite le sujet d une manière qui reste ambitieuse, qui apporte des choses nouvelles - on reconnaît la patte de l auteur de p3c. et surtout , décoder ce roman en se souvenant qu il vientd un auteur chinois ado pendant la révolution culturelle (il a peut être été petit garde rouge lui même ou victime des pcr) est intéressant.