C'est le premier roman que je lis de
Philippe Claudel. Dans ce roman, nous sommes plongés dans la ville de V, une ville qui se trouve à l'Est de la France, qui se trouve près du front, dans la période de la première guerre mondiale et l'après-guerre. le roman est écrit avec des retours en arrière. Il tourne autour d'une énigme policière, la mort de Belle de jour, et du personnage de Destinat qui est un des personnages principaux de l'histoire. le narrateur utilise aussi son roman pour confesser et relater les secrets que les personnages principaux ont caché les années précédentes, et ses propres sentiments. Grâce à lui, nous nous trouvons au coeur de l'intrigue, puisque le narrateur est policier. Mais jamais, au cours du roman nous ne connaîtrons son nom, nous saurons juste sa vie, ses proches, et les épreuves qu'il a du surmonter. Dans l'histoire relatée par le narrateur, il est aussi beaucoup question de l'homme, des âmes de chacun, car comme le dit Joséphine, une amie du narrateur à la page 134, « les salauds, les saints, j'en ai jamais vu. Rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne ». Il est aussi question de solitude des hommes quand les êtres aimés nous quittent.
Philippe Claudel est un écrivain et un réalisateur français. Agrégé de lettres modernes,
Philippe Claudel se passionne très vite pour l'écriture, il est maître de conférence à l'université de Nancy ou il enseigne à l'Institut Européen du Cinéma et de l'Audiovisuel. Il a gagné un césar du meilleur film en 2008, avec son premier film « Il y a longtemps que je t'aime ». Il a écrit plus d'une vingtaine de livres qui ont été traduits dans le monde entier. Ce livre est un roman policier, dans le contexte de la première guerre mondiale, qui ne se déroule pas dans un ordre chronologique, puisque le narrateur utilise des retours en arrière pour décrire l'histoire. Ce roman a été écrit en 2003.
Ce que j'ai aimé dans ce roman, est le fait qu'il soit écrit dans le désordre, car avec cela nous nous mettons à la place du narrateur et les souvenirs qu'il se remémore, nous pouvons nous identifier au narrateur qui se souvient au fur à mesure des choses qu'il a vécu. J'ai été choquée par le comportement du juge Mierck et du colonel Matziev,car ils sont cruels lorsqu'ils veulent faire avouer un suspect. J'ai aussi aimé le fait que l'intrigue n'ait pas réellement de fin, que le suspens du meurtrier reste tout au long du roman, qu'on hésite encore jusqu'à la fin entre Destinat et le petit Breton comme le souligne le narrateur vers la fin du roman, à la page 272 : « L'un des deux avait tué, c'est sûr, mais l'autre aurait pu le faire, et au fond, entre l'intention et le crime, la différence était nulle ». le mystère du meurtrier perdure, et chacun peut s'imaginer la fin du roman, avec son meurtrier. Ce que j'ai aimé aussi dans le livre est le fait qu'on s'identifie aux personnages qui sont seuls, comme Destinat et le narrateur qui ont tous les deux perdus leurs femmes. le narrateur utilise l'écriture pour passer son temps et se sentir moins seul, alors que Destinat réfléchit et passe ses journées dehors assis sur un banc. On peut s'identifier à chacun de ces personnages, car chaque individu se retrouve seul une fois dans sa vie, et chacun essaye de lutter contre sa solitude, et la souffrance que les gens peuvent ressentir après le décès d'un proche. On a de la peine pour le narrateur qui a perdu sa femme enceinte alors qu'il était parti avec son amie à V, et lorsqu'il revient, sa femme est presque morte. Elle meurt à son chevet quelques jours après. Quelques temps après, une femme lui rend visite, en lui laissant son enfant qui a survécu, mais le narrateur ne reconnaissant aucuns traits de sa femme décide de le tuer. Même avec cet acte atroce, nous continuons à avoir de la peine pour lui, après toutes les épreuves qu'il surmonte, la mort de sa femme, la mort de Belle de Jour, et la mort de ses proches.