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3,92

sur 3163 notes
Une histoire assez difficile : pendant la première guerre mondiale une petite fille est retrouvée assassinée dans son village. Une enquête est menée, les habitants deviennent méfiants et les accusations et soupçons dévoilent les drames de chacun. Des moments noirs et des passages riches en description donnent parfois l'impression de se retrouver dans ce village isolé en plein brouillard. le roman est poignant et tient en haleine avec les récits des différents personnages tourmentés, dans la souffrance, perdus dans cette sombre période.
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Quelque part en France, les canons grondent près du village, c'est la guerre , celle qu'on n'appelle pas encore la première guerre mondiale, village où cahin-caha la vie continue car très peu d'hommes sont mobilisés tout occupés qu'ils sont à travailler dans l'indispensable usine. Dans ce village du début du XXI siècle, on retrouve les figures classiques des grands bourgeois, juge ou procureur qui fréquentent la même auberge, partagent les mêmes valeurs et le monde des petits, servantes, ouvriers, le tout dans un ballet bien rodé.

Et puis un matin on découvre le cadavre d'une fillette morte étranglée au milieu d'un champ. L'Affaire va faire frémir le village et particulièrement le narrateur très impliqué dans cet évènement.

L'auteur se plait à nous promener doucement dans les recoins tristes de l'âme d'hommes parfois laids parfois bons souvent malheureux .Les portraits sont ciselés, humains, crédibles. En parallèle il nous promène de souvenirs en souvenirs , de personnages en personnages , nous éloignant d'une vérité qui nous arrive sans qu'on ait vraiment envie de l'entendre.

Un très beau roman avec une construction bien conçue, une belle écriture, un texte fin et émouvant.

Tout comme "La petite fille de Monsieur Linh" ce roman est un petit bijou.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Que ce livre porte bien son titre! Les âmes grises est à l'image de ses paysages marécageux gorgés de brouillard. Tout y trouble et quand on pense discerner quelque-chose nous sommes aveuglés. Magnifique roman, douloureux jusque dans son dernier retournement de situation aussi complexe qu'une vie humaine.
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On reçoit ce livre comme une mauvaise nouvelle…
Oh pardon, je m'explique : ça n'a rien a voir avec le sens de nouvelle : récit bref, qui, présente une intrigue (…), mais comme une lettre qu'on n'avait pas envie de recevoir…

J'avais lu ce livre il y a longtemps, lors de la sortie du film (que je n'ai pas vu), parce que tout le monde en parlait, entre autres parce qu'il avait été largement récompensé. Je me souviens en avoir gardé une très forte impression, presque du plaisir, non à cause de l'histoire, ç'eût été cruel ; mais grâce à la magnificence du verbe.
L'histoire, les nombreux lecteurs qui en ont fait un commentaire, l'ont bien et maintes fois résumée. La première guerre mondiale, un crime d'enfant, une enquête bâclée, la mort d'une institutrice, celle d'une future maman, et d'autres : de nombreux soldats et pas que sur le front…

Je viens de relire ce roman : le plaisir de la lecture est intact, le malaise ambiant a forci et les âmes grises ont encore noirci. Quand les années s'enchaînent, à se compter par plusieurs dizaines, on perçoit la mort comme une injustice encore plus flagrante quand elle n'arrive pas au terme d'une vie bien remplie, de cause naturelle, à un âge respectable (s'il existe une respectabilité en fonction de l'âge). Quand on a perdu autour de soi des êtres chers et que parmi eux l'âge n'était pas une limite, la colère a pris souvent la place de l'incompréhension et on lève les yeux vers un ciel désespérément vide.
Mais dans cette histoire, quelles que soient les victimes, c'est toujours l'injustice qui règne et la colère sourd comme un goût amer, un goût de cendre.
Philippe Claudel a ce talent exceptionnel de raconter les pires horreurs de la façon la plus simple, comme une pile de souvenirs qu'on déplie, replie et range au fond d'une malle. le narrateur est un peu perdu, et après avoir les avoir tous sortis, un peu en désordre dans ses cahiers d'écolier, finit par les remettre dans le bon sens, chronologique, et se satisfait seulement d'avoir tout dit, même si ça ne changera rien. de toute façon, ils sont maintenant presque tous morts dans cette histoire, que pourrait-on dire de plus ? Rien qui remette les coupables en face des victimes. Les morts sont bien rangés, à l'horizontale, les souvenirs bien pliés, au fond de la malle, et on ferme tout.

Et on essaie de passer à autre chose, parce qu'après une lecture pareille aussi terrible et belle soit-elle, on a besoin d'air frais, du goût sucré et acidulé d'une fraise de printemps avec un soleil qui revient et les beaux jours qui arrivent.
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1917. La Première Guerre mondiale fait ravage dans toute la France mais cette petite ville de Province (là où se déroule notre histoire) ne semble pas ébranlée outre mesure par les terribles évènements qui se déroulent chaque jour. Malgré les dégâts causé par la Grande Guerre qui se produisent partout en France (dégâts matériels et surtout les nombreuses pertes humaines), le temps semble s'être arrêté ici car tout un chacun continue sa vie comme si de rien n'était. le maire du village, le gendarme, le juge, le médecin...tous ces notables appréciés et respectés de tous continuent leur tranquille petite vie, plongés dans une agréable routine agrémentée d'échanges sociaux tout aussi courtois avec les gens du village...jusqu'au jour où une fillette de 10 ans est retrouvée flottant dans l'eau, assassinée. Tout le village est alors en émoi car la petite fille, surnommée Belle-de-Jour, tous la connaissent car elle travaillait comme serveuse au Rébillon, le restaurant du village. Qui a pu être capable de commettre un acte aussi atroce et surtout, pourquoi ?
Des soupçons commencent à se former mais seront-ils avérés ? L'enquête serait-elle aussi facile qu'elle ne semble l'être ?
Je vous invite fortement à venir découvrir ce livre car l'histoire, dépeinte sur un fonds historique véridique, est passionnante. L'écriture de Claudel, elle, est remarquable et l'auteur décrit la psychologie des personnage avec une précision étonnante. À lire !
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Les âmes grises est le premier roman de Philippe Claudel que je lis. J'ai depuis un bon moment le rapport de Brodeck dans ma Pal, mais faute de temps….
Finalement, j'ai commencé par ce livre car sa quatrième de couverture ne cessait de m'attirer. Et je me suis retrouvé plongée dans ce que je qualifierais de très très beau livre. J'ai rarement été aussi émue et bouleversée par une histoire. En tout cas, cela fait un bon moment que je n'ai pas ressenti de telles émotions à la lecture d'un livre.
Oui, ce livre m'a beaucoup touchée, non seulement par son histoire, mais aussi grâce au talent de l'auteur qui a su retranscrire les ressentis et les émotions des différents protagonistes.
On se retrouve dans une petite bourgade provinciale sur fond de première guerre mondiale. La plupart des hommes travaillent dans l'usine locale ce qui leur permet d'éviter d'être enrôlés et de participer à la Grande Boucherie. La vie de cette petite communauté va cependant être bouleversée par le meurtre d'une petite fille. Qui a bien pu commettre un crime aussi atroce ?
On va découvrir, au fur et à mesure de l'avancée de la lecture, les différents protagonistes de l'histoire et leurs liens avec la victime. Comment ne pas soupçonner le sombre procureur, monsieur Destinat, que la jeune institutrice surnomme « Tristesse » ? J'ai vraiment suivi pas à pas les réflexions et les souvenirs du narrateur, ancien policier, qui nous raconte cette page sombre de son histoire.
Le titre, les âmes grises, est vraiment très bien choisi et parfaitement adapté à cette histoire. Car oui, toutes les âmes, tous les protagonistes sont gris et une impression durable de tristesse persiste, même après avoir tourné la dernière page du livre.
Que dire de plus à part « Lisez ce livre « !! Je vais pour ma part, continuer à découvrir l'oeuvre de Philippe Claudel car je pense que je n'ai pas fini d'apprécier tout son talent.
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Belle de jour, fillette de 10 ans, est retrouvée morte en décembre 1917. l'enquêteur de l'époque raconte des années plus tard des bribes de vie de cette époque. du procureur froid et solitaire au juge sans éducation, de la jeune institutrice amoureuse à en mourir au médecin compatissant, tous ces personnages représentent les âmes grises. Sur fond de la première guerre mondiale et sa cruauté, l'auteur met en scène les personnages, les morts qui ont peuplé ce petit village où s'exhibent les différences sociales de classe, les tourments.
Il y a dans ce roman comme un hâle de noirceur, une ambiance étriquée et oppressante qui lui donne toute sa force. Une belle écriture qui justifie ses prix littéraires.
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Après avoir lu de bonnes critiques sur Les âmes grises, après avoir été charmée par La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel, j'espérais mieux de cet ouvrage " dans sa globalité" . Je m'explique :
Une fois le décor bien planté au début du récit, concernant le meurtre de " Belle de jour " une fillette dans la fleur de l'âge, la suite m'a parue très vite brouillon, tant et si bien que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Il faut reconnaître que le narrateur passe souvent du coq à l'âme, pardon, à l'âne.
Les faits et gestes des protagonistes de " l'affaire " le juge Miereck, le colonnel Matziev, l'institutrice, m'ont semblés inutiles et ennuyeux au possible.
J'ai eu maintes fois pitié de la petite morte, que j'imaginais laissée pour compte dans le froid durant tout le temps perdu en descriptions futiles. Il m'a fallu patienter, grelottante, voire même givrée, jusqu'à plus de la moitié du roman pour enfin l'apprécier à sa juste valeur, lorsque les évènements s'enchaînent, que l'enquête progresse enfin, donnant tout son sens à l'énigme des âmes grises.
En conclusion : Ormis certains passages fastidieux, je me dois de mettre un point d'honneur à l'écriture de ce roman. Pourquoi me direz-vous, alors que jusque là, j'avoue ne pas avoir adhérée au récit ?: Pour la chute, celle qui m'a bien remuée en dedans là où, oui, là où toute la finesse, la subtilité de l'écriture de Philippe Claudel et l'émotion que m'avait sucitée La petite fille de Monsieur Linh me sont réapparuent dans toute leur magnificence.

Pardonnez moi Monsieur Claudel, d'avoir douté de votre plume....
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Un superbe roman de Philippe Claudel : pour moi peut-être son meilleur.
Une intrigue policière dans un village français en 1917. Une gamine a été assassinée et l'histoire peut démarrer. Des personnages tous si bien décrits: le comissaire, le juge, le châtelain, le père de la gamine.les présumés coupables.
On ressent le froid de l'hiver, la guerre à l'arrière-fond, l'atmosphère lourde et grise pour élucider le mystère.
Le film qu'on en a fait est bon, mais le livre est 100 fois meilleur. Je le conseille.
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Avec la Première Guerre Mondiale, première grande tuerie "universelle", en toile de fond, la découverte du corps d'une fillette du village morte étranglée sert de prétexte à disséquer le comportement des villageois, à remonter dans le temps et connaître leur histoire pour essayer de comprendre, mais pas d'excuser. Car d'après certains l'âme des Hommes est grise, jamais noire ou blanche. Chaque personnage se dévoile peu à peu, et en même temps jamais complètement.

Le gris semble omniprésent, comme un voile sur les évènements qu'on nous décrit et qu'on à l'impression de suivre dans la brume, des évènements malheureux qui s'enchaînent sans vraiment nous laisser de repos. C'est glauque, et en même temps c'est beau. Oui c'est bizarre, mais c'est comme ça.

J'avais déjà lu "La petite fille de monsieur Linh" du même auteur et ce nouveau roman confirme pour moi la beauté de l'écriture de Philippe Claudel. Oui, un très beau roman en effet.
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