Je vous avais déjà parlé de cet auteur néo-zélandais qui m'avait scotchée avec son premier thriller :
un employé modèle. Il réussit à nouveau ici à nous tenir en haleine mais en jouant cette fois-ci avec une palette d'émotions plus étendue. Son héros est un bon père de famille qui va traverser de sombres périodes et ses sentiments de colère, de haine et ses profondes tristesses vont nous traverser aussi, nous ne serons pas épargnés.
Quatrième de couverture : Jack Hunter a longtemps été un bon époux et
un père idéal. Un homme bien sous tous rapports, hormis cette petite manie secrète et discutable : le meurtre violent de prostituées. Aussi son fils Edward ne s'attendait-il pas à ce que la police vienne un jour frapper à la porte de leur maison si tranquille pour arrêter le premier serial killer de l'histoire de Christchurch, Nouvelle-Zélande. Vingt ans plus tard, Edward est à son tour devenu un citoyen modèle. Comptable sans histoire dans un cabinet d'avocats de la ville, il a tout fait pour oublier et faire oublier ses sombres origines. Mais le jour où sa femme est sauvagement assassinée, c'est vers son père, toujours derrière les barreaux, qu'il va se tourner pour prendre conseil. Pourra-t-il faire autrement que de marcher sur ses traces ? L'instinct de tueur est-il vraiment héréditaire ? Autant de questions qu'Edward va devoir affronter durant une folle semaine qui verra sa vie bien rangée basculer dans l'horreur.
Dès le départ, la question est posée et nous turlupine. La folie d'un père, ses envies de meurtre, sa violence sont-elles héréditaires ? Toute la ville en est persuadée et Edward en paiera les frais durant toutes ses jeunes années. Il sera sans cesse épié, on parlera de lui en de mauvais termes, bref on ne le laissera pas tranquille alors qu'il n'est en aucun responsable des faits et gestes de son malade de père, un père qu'il déteste aujourd'hui, un père monstrueux qui lui en fait encore baver alors qu'il est en prison depuis des années, un père qui le rend malheureux, différent aux yeux de tous, un père qui le fait rejeter dans sa propre ville et dans les villes voisines. Comment trouver sa voie, comment s'en sortir quand on fait face au quotidien à toute cette méfiance et cette haine sourde et malsaine ? L'amour. Sa femme, la mère de sa petite fille lui a fait confiance, l'a aimé, l'a épousé et l'a rendu heureux dans cette jolie maison de banlieue où sa fille adorable s'épanouit.
Mais tout bascule. Tout chavire. Tout le passé va resurgir quand sa femme se fait tuer lors d'un cambriolage de banque. Ils auraient pu ne pas s'y trouver, il aurait dû se taire, elle aurait dû être encore en vie et maintenir cet équilibre qu'il chérissait tant.
La vengeance. Inévitable. Compréhensible. Dangereuse. Edward ne pense qu'à ça. Elle l'obsède, lui fait tourner la tête, lui rappelle des flashs enfouis dans sa mémoire. Ses beaux-parents et sa fille ne pèsent pas beaucoup dans la balance. L'envie est trop forte, le besoin de soigner sa peine et sa colère doit être assouvi. Il en sera ainsi. Qu'importent les inspecteurs qui tournent autour de lui et de son passé, le psychiatre de son père qui est persuadé qu'Edward va basculer, le danger, la prison, les risques, la peur, Edward ne peut qu'écouter la Voix et lui obéir comme son père l'avait fait. Ce père qui reprend soudain contact avec lui, ce paternel qui l'encourage à céder et qui va l'aider dans sa quête de sang et de meurtres…
A lire, à comprendre ou pas, à subir en tout cas car ce thriller est aussi bon que le premier. Nous sommes des espions, nous voulons qu'il s'occupe de sa fille et qu'il résiste mais en même temps son inépuisable chagrin nous émeut terriblement et on comprend sa vengeance sans pour autant la pardonner.