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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours, faut-il que je m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine. "
Guillaume Apollinaire.

Françoise Cloarec est écrivaine et peintre. Elle écrit comme elle peint, par petites touches...

Dans ce tableau, les personnages principaux sont Marie Laurencin et Nicole Groult. Les autres sont des ombres, certains des esquisses, les derniers seulement des repentirs...

Vous vous souvenez de Marie Laurencin ?" L'été indien."
"Avec ta robe longue, tu ressemblais à une aquarelle de Marie Laurencin..."
Guillaume Apollinaire lui a dédié son plus beau poème, au moment de leur rupture:
" le pont Mirabeau ".

Le tableau est prêt, mais Marie n'utilise que quelques couleurs:
" le bleu, le vert et le rose laque de garance. " Et puis le blanc et le noir...
Son style, "le Nymphisme", dépeint dans des camaïeux pastels, des princesses et des adolescentes androgynes à la pâleur irréelle.

Elle est naturelle et sans maquillage. Ironique, gaie et spirituelle, fantasque, mordante et charmante. Elle séduira Apollinaire, Georges Lepape et Georges Braque, Pablo Picasso (mais Fernande, la muse de Pablo, veille!) et d'autres artistes du "Bateau lavoir"...

La rencontre de Marie avec Nicole Groult ( la mère de Benoîte Groult) s'est faite simplement.
" Sans s'être jamais vues, elles se reconnaissent, se sourient et deviennent complices".
Sur la photo, les 2 femmes sont très proches et se sourient, se dévorent du regard.
"Un cliché gai, sensuel et amoureux ! "
Benoîte Groult le sait, elles étaient amoureuses !

Marie et Nicole: deux femmes libres, à une époque où les femmes ne pouvaient l'être...

Marie couchait avec Apollinaire, mais rentrait chez elle, le soir.
Nicole aussi, était libre de toute morale. Libre d'aimer même si elle avait un mari.

Elles ignoraient la mauvaise conscience, se moquaient du chauvinisme et du qu'en dira-t-on!
Même séparées par la Vie et des milliers de kilomètres, elles continuent de s'écrire :
" Tes yeux sont deux oiseaux bleus
Tes seins sont deux oiseaux blancs
Ta lèvre un oiseau de feu
Ton cou, un oiseau palpitant
Facile à effaroucher
Il se cache pour m'aimer."
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A travers la vie de Marie Laurencin et son amitié amoureuse avec Nicole Groult, mère de Benoîte et de Flora, c'est à la fois une femme libre et toute une époque que décrit ici Françoise Cloarec, au fil des relations que Marie a nouées grâce à sa liaison avec Guillaume Apollinaire. Enfant qui a connu son père mais n'a pas été reconnue par lui, très proche de sa mère dans une intimité quasi fusionnelle, Marie Laurencin se lance dans la peinture sans y avoir été vraiment encouragée. Elle rencontre Picasso, qui à son habitude, ne dira guère de bien d'elle, mais sera soutenue par Apollinaire envers et contre tout. Leur liaison finira par se rompre, Apollinaire mourra, mais entre-temps Marie aura rencontré la soeur du couturier Paul Poiret, mariée au décorateur André Groult, et les deux femmes entameront une longue liaison que le mariage de Marie avec un allemand et par la suite son exil en Espagne pendant la guerre ne briseront pas. Nicole aura d'autres liaisons et de l'une d'elle naîtront ses deux filles, Benoîte et Flora, que son mari reconnaîtra. La relation privilégiée entre Marie et Nicole deviendra plus distante, et Marie, réfugiée dans sa peinture et protégée (un peu trop semble-t-il) par sa camériste , décédera à 72 ans dans un relatif isolement.
J'ai beaucoup aimé ce livre, qui décrit une artiste singulière en la situant sans cesse dans son époque, ses relations avec les grands artistes de cette époque, notamment Picabia, Cocteau, Max Jacob les Delaunay, le douanier Rousseau, sur lesquels on apprend d'ailleurs beaucoup de détails intéressants, ainsi que sur le regard que Gertrude Stein avait de Marie.
Le caractère de Marie Laurencin nous apparaît tout en nuances, avec une volonté de comprendre ce qui a fait d'elle une femme et une artiste si particulière dans le contexte historique et social qui était celui de la Belle Époque, puis de la seconde guerre mondiale. Femme libre, Marie a pu se construire à la fois grâce à son entourage, et aussi malgré lui. Femme seule, artiste vivant dans son monde intérieur, elle n'a pas toujours compris celui dans lequel elle vivait, un peu en porte-à-faux, se brouillant avec un certain nombre de ses proches. Il nous reste ses oeuvres très particulières. "D'où viennent-elles ? Où vont-elles ? Où sont leurs attaches ? Dans leurs rêves dans les couleurs pastels, elles s'évadent du monde vers la lumière."
Un grand merci à Babelio et aux Éditions Stock pour ce livre lu dans le cadre de la Masse Critique.
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Au delà de la narration de la relation entre la peintre Marie Laurencin et la styliste Nicole Groult, traitée avec beaucoup de pudeur, l'auteure nous livre une description magistrale du Paris des arts entre 1900 et 1960. Tous les grands peintres et poètes sont présents, de même que la révolution dans le milieu de la mode. Françoise Cloarec a un don particulier pour les descriptions morphologiques.
Les vies de Marie Laurencin, amante de Guillaume Apollinaire, et de Nicole Groult, soeur du grand couturier Paul Poiret, qui a délivré les femmes des corsets et épouse de André Groult, designer d'intérieur sont racontées d'une manière enlevée. L'écriture est légère, aérienne.
Les chapitres qui couvrent la guerre 1914-1918 sont très intéressants. ils parlent du lourd tribu que les artistes ont payé à la guerre et pas seulement les plus connus Alain Fournier ou Guillaume Apollinaire.
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Dans le Paris de la bande à Picasso, il y a une femme : Marie Laurencin.
Cette femme peintre c'est la compagne, pour un temps, de Guillaume Apollinaire, qui l'intègre dans ce cercle très fermé.
Dans ce même Paris, dans les mêmes rues, la jeune Nicole devient Madame Groult et créer sa maison de couture.
Deux femmes libres qui vont se rencontrer et s'aimer. La guerre va les séparer mais ni la distance ni les horreurs ne vont effacer les sentiments.

Florence Cloarec est une habituée de l'époque, dans son récit L'indolente sortie en 2016, elle narrait la vie de Marthe Bonnard, femme et muse du célèbre peintre. Nous retrouvons ici avec plaisir sa plume, simple et féminine qui décrit avec un réalisme saisissant la vie de bohème. de nombreux extraits de correspondances et de citations d'artistes émaillent le texte, donnant une voix à chaque protagoniste. Benoite et Flora, les deux filles de Nicole, partagent avec l'autrice leurs souvenirs de Marie et de sa relation avec leurs parents. Un livre entre fiction et recherche historique et artistique.

Florence Cloarec fait revivre sous nos yeux les quartiers Montparnasse et Montmartre, les cafés et les ateliers d'artistes. Un doux vent de nostalgie et de liberté flotte entre ses pages.
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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J'ai un tel désir, c'est le début d'une lettre adressée par Marie Laurencin à Nicole Groult, et c'est le titre du livre qui raconte leur histoire d'amour, histoire qui nous plonge dans le Paris artistique et mondain de la Belle Époque. On y croise Apollinaire, Picasso, Gertrude Stein et bien d'autres. Nicole est styliste, Marie peint des aquarelles. Elles ont beaucoup de talent, elles sont libres, indépendantes, et n'hésitent pas à braver la morale pour s'affranchir des contraintes de l'époque. Elles se sont reconnues au premier regard, et en débit des difficultés elles ne se perdront jamais de vue. Françoise Cloarec écrit mais elle est aussi peintre et psychanalyste et cela se ressent dans son écriture et sa manière d'analyser la relation et la complicité qui existent entre les deux artistes. Elle s'attarde sur leurs personnalités forgées dès l'enfance, plutôt joyeuse pour Nicole mais source de blessures pour Marie, et brosse des portraits bien ciselés et touchants. le récit est très documenté. Il est largement inspiré par la correspondance échangée entre les deux femmes, et par les témoignages recueillis auprès de leurs proches, notamment celui de Benoite Groult, la fille aînée de Nicole, qui a ouvert la voie du féminisme à toute une génération. C'est d'ailleurs à son sujet que Nicole, découvrant sa grossesse, écrira à Marie « Reviens, tu es le père», réflexion assez extraordinaire quand on pense aux débats de notre époque. Un livre intéressant et agréable à lire. (A.P.)
Lien : http://www.bnfa.fr/livre?bib..
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