Gilles la jungle

Pour être honnête, j'ai largement préféré Jim la Jungle des Béru à Gilles la Jungle de Cloutier.
J'me suis bêtement laissé avoir par un titre et une couv' qui vendaient du rêve.
Si, méchant-man, ça intrigue, forcément.

Le trait, basé sur de fines hachures, fleure bon la BD d'antan. Effet nostalgie assuré. One point !
Les dialogues absurdes, nonsensiques, usant d'oxymore à l'envi, ne m'ont pas titillé l'endorphine plus que ça. le trop est l'ennemi du bien et là, on en bouffe à chaque bulle.
Mention spéciale à la planche n°30, cependant, qui m'aura bien fait sourire sinon, non.
Et c'est ballot parce que le but recherché de ces deux récits, outre le mien qui était de glousser comme une hyène à m'en péter le diaphragme, devait certainement tendre vers une poilade d'un fort joli gabarit, j'imagine.

Le moment restera comme sympathiquement décalé.
Mais là où y a de la hyène, y a pas de plaisir, dit-on.
Ami Garcimore, je salue ta justesse de vue.

Dans la Jungle, il se passe parfois de drôles de choses. Heureusement, Gilles la Jungle et sa chérie Jane traînent dans le coin. Comme par exemple lorsque Méchant-Man décide de venir mettre le bazar, avec son uniforme de criminel international, en semant des cadavres derrière lui, y compris certains cadavres pas morts. Ou lorsqu'un certain vampire s'amuse à capturer les gens dans la jungle. Avec son assurance à toute épreuve, sa bravoure et sa ruse, Gilles règle son compte aux mauvais, sauve les gentils. le tout avec un humour pas toujours très élevé, une narration loufoque, des ennemis parfois bien stupides et une voix off qui multiplie les jeux de mots. Vous l'aurez compris, Gilles la Jungle, c'est surtout complètement déjanté.

Honnêtement, quand j'ai ouvert cette bande-dessinée, je me suis dit "C'est quoi ce truc?" le graphisme dépouillé, gribouillé, monochrome, m'a fait penser aux strips que l'on trouve dans certains journaux et a demandé à mes petits yeux un temps d'adaptation tant je n'étais pas toujours sure de reconnaître les personnages. Il a fallu vraiment que je me mette dedans pour comprendre qu'on m'invitait vraiment à une lecture sans prise de tête, une sorte de parodie tant de Tarzan que de la BD elle-même.
Commençons par la parodie du personnage lui-même, puisqu'on reconnaît très bien la référence, ne serait-ce que par le prénom de sa compagne. Mais là, on assume complètement le décalage, avec un prénom bien occidental, un surnom que les indigènes lui donnent et une incongruité totale du personnage dont on se demande franchement ce qu'il fiche dans la jungle au su de tous puisqu'il vient volontiers combattre tous les criminels qui s'y réfugient.
Mais le plus drôle reste le texte. Les dialogues sont d'un ridicule hilarant: "Ils n'accepteront jamais de se faire attaquer", "Je vais te rendre défunt" ou "je crois que j'ai attrapé l'angoisse", quand les personnages ne se contentent pas d'énoncer des vérités évidentes, telle Jane cherchant une issue de sa prison constatant : "C'est bien ce que pensais: c'est un mur" ou "J'ai l'impression que nous sommes ligotés". Il y en a à chaque vignette, chacune sur un mode plus ras-des-pâquerette que le précédent, mon préféré restant les interventions du narrateur, tantôt pleine de bon sens: "En moins de deux cases, il rejoint le sergent" ou "le roi de la jungle somnole sans s'en rendre compte", tantôt répétant soigneusement ce que les personnages vienne juste de dire, mot pour mot. Une manière comme une autre de parodier la BD elle-même.

Merci tout d'abord à Babelio et aux éditions de la Pastèque pour l'envoi de cette BD dans le cadre de la masse critique du mois de juin.

Je ne connaissais pas du tout cet auteur ni le personnage de Gilles de la Jungle, ce fut donc une totale découverte. Cet ouvrage propose 2 histoires, aussi loufoques l'une que l'autre...

J'ai d'abord été surprise par le graphisme, que j'ai trouvé très brouillon, pas agréable à l'oeil, pas assez coloré. Passée cette première déception, je me suis attaquée à la lecture de la première histoire. Tout comme le graphisme, le scénario n'est pas clair, un peu trop rapide à mon goût. La 2ème histoire est dans la même veine.

Seul point positif : l'humour, que je qualifierais de barré, loufoque, WTF (comme disent les jeunes...!), mais un peu lourd et répétitif par moments.

Au final, je suis donc assez déçue de cette BD, mais je pense que c'est surtout du au fait que je ne suis pas habituée à ce style de dessin et d'humour... A découvrir donc pour se faire une idée !

Je lis très peu de bandes dessinées et par conséquent, je possède peu de références. Toutefois, j'apprécie de découvrir de nouveaux livres et auteurs. Je ne connaissais pas Claude Cloutier et encore moins Gilles La Jungle. Bref, l'opération Masse critique de Babelio et les éditions La Pastèque m'ont permis d'ouvrir mon horizon littéraire !
Dans ce livre, il y a deux histoires différentes : Gilles La Jungle contre Méchant-Man et Gilles La Jungle contre Les Vampires.
Je dois avouer que j'ai été légèrement décontenancée par le graphisme de cette bande dessinée. Cela sort des sentiers battus car nous avons l'impression d'avoir dans les mains une bande dessinée non terminée avec des illustrations griffonnées. Cependant, le lecteur parvient à s'y faire quelques cases après. Et il serait injuste de dénigrer l'esthétisme de ce livre car il existe réellement. D'autre part, le texte me semble très intéressant. Au-delà de ces deux histoires de méchants combattus par le très brave Gilles La Jungle, il y a beaucoup d'humour et de l'esprit. La seule chose que je regrette, c'est bien la place de la femme dans cette bande dessinée. La pauvre Jane, chérie de Gilles, paraît nunuche.
Je résumerais ainsi : le livre a été une découverte intéressante et je remercie à la fois Babelio et les éditions La Pastèque.