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Une histoire d'imposture, de mensonges et d'apparences qui se lit bien. On se plonge sans problème dans l'époque et dans l'ambulance qui mène au front ! Mon seul roman lu de Jean Cocteau. le film avec Emmanuelle Riva passe sur Cine+ Classic le 03/06.
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De ce touche-à-tout de génie, on retient surtout ses poèmes, son théâtre, ses dessins et, bien sûr, ses films, véritable poésie filmée. Il a pourtant écrit quelques romans, dont "Le Potomak" et, bien entendu, "Thomas l'Imposteur."

Cet ouvrage compte à peine 85 pages en édition de poche et ressemble à une longue nouvelle sur fond de la Grande guerre. Je l'ai toujours trouvé un peu chaotique, avec des raccourcis qui partent dans toutes les directions et des personnages qui, comme Mme Valiche, évoquent ceux des "Mariés de la Tour Effel" et, partant, des stéréotypes.

Disons-le tout net : dans le roman, Cocteau est beaucoup plus lourd que dans le théâtre et il n'y a même aucune comparaison possible entre ses romans et le reste de sa production. le style de "Thomas l'Imposteur" déjà fait songer tout à la fois à du Victor Hugo sans profondeur ou encore à du Charles Mérouvel qui aurait renoncé au mélo au bénéfice de l'humour noir.

L'intrigue est ténue : Guillaume Thomas, trop jeune pour s'engager, veut à tous prix s'intégrer à la guerre. Se promenant un jour devant une ambulance montée rue Jacob, il se fait passer, par jeu car il a quelque chose d'enfantin, pour le neveu du général de Fontenoy. Cette usurpation d'identité, que tout le monde prend pour argent comptant, lui permet de faire son nid dans l'ambulance ainsi qu'auprès de celle qui l'a montée, la princesse de Bormes. Avec elle, il se rend au front pour chercher des blessés puis, lorsqu'il s'inquiète de l'amour qu'il éprouve pour la fille de la princesse, Henriette, il profite de son faux nom pour se faire muter sur le front belge. Mais son but demeure le no man's land qui le fascine comme le plus grand territoire de jeux du monde fascinerait un enfant de 5 ans. Il finira d'ailleurs par y trouver la mort.

Ce roman parut près de 5 ans après "Le Potomak", en 1923. Il souffre d'un déséquilibre flagrant : dans un contexte si lourd, il eût fallu des personnages et une intrigue plus fouillés ou alors que l'auteur adopte résolument le parti de l'humour noir et féroce. Cocteau, en dépit de son génie, vacille ici entre les deux et c'est vraiment dommage. ;o)
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C'est le seul roman de J. Cocteau que j'aie lu. Il est très bref. Publié en 1923, il s'inspire de l'expérience de l'auteur pendant la Grande Guerre.
Voici l'histoire, en deux mots. Guillaume Thomas est un imposteur: il fait croire qu'il est le neveu du général de Fontenoy. Il devient ambulancier, auxiliaire de la princesse de Bormes qui se dépense sans compter pour les blessés de la guerre. Henriette, la fille de la princesse, tombe amoureuse de Guillaume Thomas. Mais celui-ci se met en danger: finalement, il est tué par les Allemands et Henriette ne lui survit pas longtemps.
Je ne sais pas quoi penser de ce livre qui m'a laissé presque indifférent. le sujet me semble bien choisi. Mais je trouve qu'il est mal mis en valeur et qu'on éprouve peu d'empathie pour les personnages de plus, le style est assez déplaisant.
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" Thomas l'imposteur " est en grande partie fondé sur les souvenirs personnels de Jean Cocteau, qui fut ambulancier durant la Grande Guerre, sur les souvenirs recueillis auprès de Misia Sert (qui lui inspira la " princesse de Bormes ") et sur son enquête concernant " Guillaume-Thomas ". de même que la plupart de ses romans, ce roman-ci comprend une forte part autobiographique, à rapprocher d'une tentative de créer peu à peu un autoportrait. Ces faits ont été établis dans ma thèse de doctorat, laquelle a été réécrite pour un public plus large : le Roman de Jean Cocteau, aux éditions L'Harmattan, en 2002.
Les éléments qui reprennent les souvenirs de Misia Sert ont été consignés par Jean Cocteau dans un cahier à couverture brune, que l'on peut consulter à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.
Bertrand du Chambon
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J'aime les fantaisies de Jean Cocteau et je souhaitais lire depuis un bon moment "Thomas L imposteur" notamment parce qu'il a il y a une adaptation au cinéma de Georges Franju avec Emmanuelle Riva que j'aime beaucoup.
C'est un texte assez bizarre, une sorte de parabole sur la guerre dont je n'ai pas tout compris. Enfin ce n'est pas l'histoire que je n'ai pas comprise mais l'intention de Cocteau, où il veut en venir.
A Paris, la princesse de Bormes, belle et riche veuve, aménage un hôpital dans son hôtel particulier. Entre deux bals, elle organise des convois de voitures transformées en ambulances pour secourir les nombreux blessés du front.
Elle sera aidée involontairement par un jeune soldat Thomas de Fontenoy qui se fait passer pour le neveu d'un général célèbre. Il obtient tous les laisser-passer mais l'épreuve n'est pas toujours facile. le jeune homme confond ses rêves et la réalité qui aurait pu le mener à l'amour si la mort n'était pas la plus forte.
On rencontre une série de personnages qui ont souvent une drôle de façon de vivre la Première Guerre mondiale. On est loin de Blaise Cendrars.
Même s'il y a de très bons passages, je regrette de ne pas avoir apprécié a juste valeur un texte de Jean Cocteau qui a lui-même été volontaire à la Croix rouge en 1914.


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Face à un monde cruel, que faire ? Un monde décrit comme celui de la modernité en 1914 et qui va traumatiser toute une génération... La solution est-elle dans un moralisme ou un nihilisme ? le poète peut-il écrire une histoire qui rassure et apporte des significations ?

Dans la perspective de Cocteau la poésie doit nous projeter face à nos angoisses pour faire surgir une résistance et protester contre l'expérience du mal. Dans Thomas l'imposteur, il fait une tentative pour montrer un mal, le décrire sans tomber dans la complaisance.

Il nous livre un texte sommaire mais profond, une histoire en mouvement qui s'élève à la poésie. Au front et à l'arrière durant la guerre de 14 / 18 se sont jouées des tragédies. Cocteau utilise la fiction et ses souvenirs personnels pour révéler l'une d'elle. Guillaume Thomas est jeune. Il est perdu.

Il fait semblant d'être quelqu'un qu'il n'est pas et il se retrouve au coeur de la guerre. Son imposture c'est sa part d'ombre. Mais en réalité n'y aurait-il pas une part d'ombre en chacun d'entre nous ?

En traitant cette question à travers le portrait d'un imposteur, Cocteau n'est pas médecin des âmes mais il nous offre une prose cinglante qui débouche sur une ode à la poésie.

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Style désuet, mais poétique ; intéressant pour la vision de l'époque ; portrait de l'imposteur bien rendu (égoïsme, aveuglement face aux sentiments des autres, inconscience devant le danger,) mais le manque de discernement de son entourage (ses "victimes") est surprenant.
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Un simple rappel : pour original qu'il soit, le célèbre roman de Jean Cocteau décrit bel et bien, avec force détails, l'expérience de Jean Cocteau sur le front, en 1915 surtout. La princesse de Bormes de son roman est en fait Misia Sert (la richissime Misia, qui fit transformer ses 14 Rolls-Royce par le carrossier Saoutchik, afin d'en faire 14 ambulances !). Voir à ce sujet la biographie de Gold & Fitzdale, "Misia ". D'autres personnages du roman représentent des personnes bien réelles.
On peut regretter que les bons livres de Pierre Caizergues : " Jean Cocteau, carnets et photos de guerre " (Actes-Sud) et de Bertrand du Chambon : " le Roman de Jean Cocteau " (éd. L'Harmattan) ne soient que rarement pris en compte lorsque l'on parle de Thomas l'imposteur.
Ce roman est tout simplement l'un des plus forts et émouvants témoignages sur la 1ère Guerre mondiale.
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Je ne suis pas spécialement au fait des oeuvres de Jean Cocteau. Ni théâtre, ni poésie, ni sculpture, ni cinéma. Et je me lance dans Thomas l'imposteur sans rien savoir de l'histoire, du contexte et du style. Ok, j'ai des lacunes mais je me soigne.

Roman assez court, chapitres bref, Jean Cocteau synthétise au maximum son histoire au risque de ne pas laisser le temps aux lecteurs de créer la moindre empathie avec les personnages. Et le style de Jean Cocteau appuie encore sur ça et s'attarde encore plus la description des situations et du contexte que sur les protagonistes. Je ne saurais pas dire si cela m'a plu ou non. En tout cas, Thomas l'imposteur m'est resté distant, très distant.

Après la lecture, j'ai lu des choses intéressantes sur ce roman, notamment la part autobiographique. Jean Cocteau ayant fait la guerre en tant qu'ambulancier, il y a forcement de ses états d'âme dans Thomas l'imposteur. Ce sont aussi les anecdotes dont il se sert pour sculpter une histoire, les souvenirs de Misia Sert et la transformation de ses 14 Rolls-Royce en ambulance ainsi que ce qu'il a pu recueillir d'information sur Guillaume Thomas, l'imposteur.
la suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/thomas-..
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Passé par un collègue, c'est un bon moment à passer. L'écriture est simple est belle, les personnages et l'époque irrééls.
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