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Citations sur Le coeur de l'Angleterre (226)

Quoi qu'elle réponde à Helena - pour peu qu'elle essaie de rendre compte honnêtement de sa divergence -, il lui faudrait fatalement affronter la vérité indicible, à savoir qu'elle-même et ses semblables d'une part et Helena et ses semblables d'autre part avaient beau vivre côte à côte dans le même pays, elles habitaient pourtant dans deux univers différents, séparés par une cloison étanche, une muraille formidable faite de peur et de suspicion, voire peut-être de ces traits britanniques par excellence, la honte et la gêne.
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Ce livre traduit le désert d'une vie entièrement construite sur l'échec. Pour moi, c'est l'histoire d'un homme qui a échoué dans tous les domaines et qui en arrive à fonder ses rêves de bonheur sur une seule femme, une seule histoire d'amour qui va se révéler le plus cuisant de tous ses échecs. C'est une vie dépourvue de la moindre réussite, la moindre connaissance de soi et donc, en fin de compte, du moindre espoir.
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- On sait ce que c'est, de nos jours.
- De nos jours ?
- Ce pays. On connaît tous la musique. On sait comment ça marche. Les gens comme Ian n'ont plus leur place.
...
- Quand vous dites les gens comme Ian, vous voulez dire les Blancs, je suppose.
...
- Nous avons laissé tombé les nôtres, voilà. Si on appartient à une minorité, tant mieux. On passe devant tout le monde. Les Noirs, les Asiatiques, les musulmans, les homos, il n'y en a que pour eux. Mais un mec qui a du talent comme Ian, c'est une autre histoire.
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Un couple peut décider de se séparer pour toutes sortes de raisons : l'adultère, la cruauté, la violence domestique, le manque de vie sexuelle. Mais une divergence d'opinions sur l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'Europe ? La chose paraissait absurde. Elle l'était. Et pourtant, au fond d'elle-même, Sophie savait que ce n'était pas tant une raison qu'un point de bascule. Elle trouvait que lan avait réagi si bizarrement à l'issue du référendum, par un triomphalisme si infantile, avec une espèce de joie mauvaise (il ne cessait de répéter le mot "liberté" comme s'il était le citoyen d'un minuscule État africain qui aurait enfin arraché son indépendance à l'oppresseur colonial) que, pour la première fois, elle réalisait clairement qu'elle n'entendait plus rien aux idées et aux sentiments qui étaient les siens. (p.424)
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À quoi pensait Ian, Sophie ne pouvait que l'imaginer et, quant à elle, elle considérait toutes les heures passées, ces dernières années, en sa compagnie et celle de sa mère, à aller là où elle n'avait que faire d'être, à manger une cuisine qui n'était pas à son goût, écouter des opinions avec lesquelles elle n'était pas d'accord, avoir des conversations auxquelles elle ne trouvait aucun plaisir, rencontrer des gens avec qui elle n'avait rien de commun, le tout encadré par des navettes, des navettes perpétuelles sur ces routes, ces routes monotones entre Birmingham et Kernel Magna, aller-retour, au cœur des Midlands, ce cœur qui traversait tous les événements en battant à un pouls constant, résolu, discret et implacable. Elle pensait à toutes les heures qu'elle aurait pu passer ailleurs, avec d'autres gens, à d'autres conversations. (p.371-372)
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- Voilà, quand on atteint l'âge de soixante-dix ans, chaque décennie équivaut à un jour de la semaine.
- D'accord.
- Donc la vie commençant un lundi matin...
- Ok.
- Nous on a cinquante-cinq ans, et tu sais à quel jour de la semaine on en est ? On est samedi, en fin d'après-midi.
Jennifer le regarda horrifiée.
- Samedi après-midi, oh merde, Benjamin !
- En gros; il ne nous reste plus que dimanche.
- Et les dimanches, c'est chiant. J'ai horreur des dimanches. Il n'y a jamais rien à la télé, déjà.
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C'est ce qui me plaît chez les Anglais. Vous passez pour des gens fidèles, conservateurs. Et pourtant vous passez votre temps à enfreindre les règles Quand ça vous permet d'arriver à vos fins, vous enfreignez allègrement les règles. (pp. 271-272)
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" - Donc la coalition ne va tirer aucune leçon politique de ces évènements ? - Bien sûr que si. Il faut augmenter les effectifs de la police de rue. - ça ne va pas suffire comme solution, si ? - Il faut qu’elle soit mieux équipée. En casques, en boucliers anti-émeute. - Et une réflexion à long terme, non ? - Des canons à eau, peut-être, des pulvérisateurs de gel poivre. - Je pensais à une approche plus radicale. - Des lacrymogènes, des tasers. - Mais, prendre le problème à la racine ? - Vous êtes en train de me dire qu’il faudrait armer les policiers ? Une police armée dans les rues de Londres... Vraiment, vous me surprenez.( ...) "
p130-131 de l'édition Gallimard 2018, trad J.Kamoun
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Avril 2010
L’enterrement était achevé. La réception se dispersait. Benjamin décida qu’il était l’heure de partir. « Papa, je crois que je vais bouger. — Très bien, je viens avec toi », répondit Colin. Ils se dirigèrent vers la porte du pub et s’éclipsèrent sans dire au revoir à personne. La rue du village était déserte, silencieuse au soleil tardif. « On ne devrait pas s’en aller comme ça, tout de même, dit Benjamin en se retournant vers le pub d’un air perplexe. — Et pourquoi ? J’ai parlé avec tous ceux avec qui je voulais parler. Allez, viens, conduis-moi à la voiture. » Benjamin tendit le bras à son père qui s’y accrocha d’une poigne incertaine. Il tenait mieux sur ses jambes, de cette façon. Avec une lenteur indescriptible, ils prirent la direction du parking. « Je ne veux pas rentrer chez moi, dit Colin. C’est au-dessus de mes forces, sans elle. Emmène-moi chez toi. — Bien sûr », répondit Benjamin, le cœur sombrant dans sa poitrine. Le moment de quiétude qu’il s’était promis, solitude, méditation avec verre de cidre à la vieille table en fer forgé, murmure de la rivière qui ondulait son cours hors du temps, tout cela disparut en fumée dans le ciel de l’après-midi. Tant pis. Son devoir était auprès de son père aujourd’hui. « Tu veux passer la nuit chez moi ? — Ah oui, je veux bien », acquiesça Colin, mais sans lui dire merci. C’était un mot qu’il ne disait guère, ces temps-ci.
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Cet homme touche un salaire obscène en fabriquant des instruments financiers tordus qui ne servent qu'à enrichir les riches davantage. Alors que moi, qui me consacre à une recherche majeure, on pourrait même dire vitale, sur ce qu'être anglais veut dire, je gagne des cacahuètes, une misère.
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