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sur 694 notes
Par un concours de circonstances, une étudiante grecque en vacances aux États-Unis se retrouve attablée avec Billy Wilder et son scénariste attitré Iz Diamond. Calista n'y connait pourtant rien en cinéma, et encore moins les films de Wilder, vivant dans un pays cadenassé par la dictature militaire.
Et pourtant le repas sera suffisamment marquant pour que ces grands messieurs du cinéma fassent appel à la jeune fille, quelques mois plus tard, à l'occasion du tournage de Fedora dans les îles grecques puis à Munich. Celle-ci servira de traductrice et découvre alors un autre monde. Une rencontre avec ce grand maître du cinéma qui marquera à jamais la vie de Calista et lui offrira un tout autre destin…
Billy Wilder connaissait alors une fin de carrière compliquée, dépassé qu'il était par ceux qu'on appelait les barbus d'Hollywood, cette nouvelle génération de cinéastes qui marquera l'histoire du cinéma américain (Coppola, Scorcese, Spielberg, de Palma…). Ses films semblent alors complètement désuets. Billy Wilder vit alors une grande période de doutes. Et pourtant difficile pour un créateur de cette trempe de passer la main.

Jonathan Coe rend ici un hommage appuyé à deux créateurs qui croyaient à l'intelligence du public et offraient des comédies légères et raffinées. Mais aussi le portrait de deux hommes qui constatent, sans l'accepter pour autant, que leur heure de gloire est passée et que la nouvelle génération a pris le pouvoir. Avec humour et finesse, l'auteur nous donne envie de redécouvrir les films de Billy Wilder, tout comme ceux d'Ernst Lubitsch qu'il admirait tant. Sans oublier ceux du Nouvel Hollywood qui ont révolutionné le genre.
Du plaisir plein les yeux de la première à la dernière page.
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Jonathan Coe et moi c'est une histoire d'amour de papier qui a commencé avec Testament à l'anglaise, saupoudré de la maison du sommeil et du fabuleux La pluie, avant qu'elle tombe et de quatre ou cinq autres romans qui, s'ils ne m'ont pas emportés aussi loins que ceux cités, ont été un très bon moment de lecture.
Alors voilà, M Wilder et moi ça ne sera pas un livre étape pour mon chemin de lecture, la faute à ce récit-scénario de milieu de livre qui casse complètement le rythme et te laisse vaguement essoufflé ou déçu à côté de la route. Néanmoins dès les premières lignes j'ai retrouvé cette musique particulière qui m'entraîne très vite très bien au creux même de ses écrits.
Vivement votre prochain roman en poche Monsieur Coe.
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En 2013, Calista, compositrice de musiques de film, se trouve à un tournant de sa vie de famille et de son métier. Une de ses filles part faire ses études à l'autre bout du monde, et l'autre se débat dans des problèmes qu'elle refuse de partager. Quant à ses projets musicaux, ils se réduisent de jour en jour. Calista se souvient alors de 1977, lorsque, jeune athénienne avec des origines anglaises, elle partit pour un tour des États-Unis et rencontra de manière totalement inattendue Billy Wilder et son scénariste Iz Diamond. Wilder fit ensuite appel à elle comme interprète pour le tournage de Fedora dans une île grecque.
Voilà un joli début dans la vie pour une jeune fille qui ne connaissait rien au cinéma, citant Les dents de la mer, lorsque Wilder lui demande quel est le dernier film qu'elle a vu, et ignorant tout du réalisateur de Certains l'aiment chaud ou Boulevard du crépuscule. Il faut dire qu'en 1977, certains jeunes réalisateurs « barbus » commençaient à éclipser le cinéaste sur le déclin…

Jonathan Coe réussit à mettre tout de suite le lecteur dans le bain, fut-il ou non un admirateur ou un fin connaisseur de Billy Wilder. L'habileté de l'auteur est de faire raconter l'histoire par Calista trente-cinq ans après, de laisser une place aux difficultés de la femme de cinquante ans avec ses propres enfants, avant de revenir sur sa jeunesse et sa rencontre avec Billy Wilder, et d'alterner les périodes, dans une juste mesure, de manière à ne susciter aucun ennui, ni aucune frustration.
La biographie est fluide, légère et ce qui relève de la documentation tout aussi espiègle et plaisant que ce qui est dû uniquement à l'imagination de l'auteur. Les moments sombres n'ont pas manqué dans la vie de Mr Wilder, mais il savait faire passer ses récits avec une bonne dose d'humour et d'autodérision. Comme en témoigne une fameuse scène de restaurant à Munich. Cela correspond tout à fait au ton que Jonathan Coe choisit de donner au roman. J'adore lorsque l'auteur joue sur la corde nostalgique en remontant de quelques décennies, comme il l'avait fait auparavant dans Expo 58 ou Bienvenue au club.
L'ambiance restituée est parfaite, on retrouve à la fois les années 70, la vision du monde portée par la jeune Calista, et l'univers du cinéma hollywoodien, en une symbiose tout à fait réussie.
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En général j'aime bien les fictions basées sur des personnes réelles, je trouve que la vision subjective va bien avec la biographie, un mélange des genres qui doit être pris pour ce qu'il est. Pourtant, le "Mr Wilder et moi" de Jonathan Coe m'a laissée un peu perplexe certainement parce que je n'avais pas repéré le réalisateur de films célèbres. J'aurai été incapable de dire que le cinéaste américain Billie Wilder est l'auteur de Sept Ans de réflexion ou Certains l'aiment chaud parce ce que ce genre de comédies ne me font penser qu'à la pulpeuse Marilyn Monroe.

Bref, le cinéaste, au demeurant fort sympathique, est un personnage important du roman parce qu'il a changé la vie de la narratrice, Calista, une jeune musicienne grecque qui a croisé son chemin par hasard en 1977. Elle n'y connaît rien au cinéma mais va être invitée à travailler sur le film "Fédora", l'histoire d'une star déchue, retirée sur une île grecque.
Calista commence sa vie professionnelle, celle de Billie est sur sa fin. Ils s'apprécient alors il lui raconte son passé dans une intimité cinématographique parfois troublante et douloureuse.
En parallèle on a le droit aux aléas amoureux de la jeune fille et à ses tourments familiaux, cinquante ans plus tard.

Si Jonathan Coe sait jongler avec le temps en entrecroisant plusieurs époques, la vie actuelle de Calista n'a pas beaucoup d'intérêt au regard de sa jeunesse. Mais, vous me direz-vous, ceci explique cela. Ben non, pas ici, surtout que la fin tombe comme un cheveu sur la soupe.
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Comme Jonathan Coe, je suis fan de Billy Wilder et de l'élégance de ce cinéaste. J'avais beaucoup aimé son Sherlock Holmes entre autre. Ce roman nous conte un peu l'histoire de cette légende du cinéma au travers du récit d'une jeune grecque, embauchée comme interprète sur l'un de ses films. Dans cet ouvrage Coe traduit bien son amour du cinéma. C'est un bon roman, mais pas celui que j'ai préféré de ce même auteur.
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Jonathan Coe propose avec Billy Wilder et moi un roman quelque peu nostalgique sur la grandeur déchue d'Hollywwod, à travers la figure bourrue, drôle et tendre à la fois du réalisateur-scénariste tout en racontant la complexité de sa création.
Du haut de ses 57 ans, Calista Frangopoulos est talentueuse. Elle est une compositrice renommée, même si elle passe, actuellement, une période plutôt silencieuse. Elle a su élever deux filles merveilleuses qui prennent leur envol dans deux directions différentes mais qu'elles choisissent. du coup, vient le temps des réflexions sur la vie qui passe, qui est passée et les choix qu'il faut opérer pour poursuivre son chemin.
C'était le même sentiment qu'elle avait senti lorsqu'elle avait fait la connaissance de Billy Wilder, lors de son voyage en Californie lorsqu'elle se faisait appelée Cal du haut de ses tout juste vingt un ans.
Le réalisateur voyait sa côte de popularité baissée devant la nouvelle génération de "barbus" et après "ce film avec les requins". Avec son complice scénariste I.A.L. Diamont, le taciturne qui ne sourit jamais, il s'était mis en tête de redevenir le chouchou d'Hollywood avec un nouveau film Fedora dont Jonathan Coe nous raconte la réalisation.  Billy Wilder y déconstruit le mythe hollywoodien dans un cinéma d'auteur qui affirme la précision du scénario.
En prenant prétexte de la réalisation de ce film, Jonathan Coe raconte de Corfou à Munich, les doutes, les réflexions mais aussi la technique cinématographique de Billy Wilder, qu'il n'est pas nécessaire de connaître à fond pour être sensible à ce roman.
Maître du film noir, les films de Billy Wilder font partie de notre culture cinématographique : La robe blanche de Maryline Monroe qui se soulève dans Sept ans de réflexion. L'ambiguïté des chansons de Marlène Dietrich dans La scandaleuse de Berlin. La réverbération du monocle de Charles Laughton, en ténor du barreau, sur le visage de la toujours brillante Marlène Dietrich dans Témoins à charge. Et tant d'autres...
Alors, Jonathan Coe donne à son texte des cadrages et des lumières teintées d'humour et de nostalgie avec deux scènes de scénarios qui deviendront anthologiques en littérature. Pas besoin qu'un réalisateur les mette en scène ! L'imagination des lecteurs est là et le plaisir est intense !
Jonathan Coe mêle sa voix littéraire entre mélancolie et brillance. Plaisir à retrouver ici la virtuosité de la seconde pour la mise en relief du portrait d'un cinéaste mythique. Un vrai très bon moment de lecture !
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/05/28/jonathan-coe/
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J'ai lu les autres critiques sur ce roman, pas grand chose à ajouter, je fais partie des lecteurs qui ont beaucoup aimé ce livre, qui m'a fait penser à Trio de William Boyd, lu il y a quelques années.
Le monde du cinéma des années 60, parfaitement rendu à travers les yeux d'une jeune et ingénue narratrice.
Ce roman très bien construit et bien écrit m'a donné envie de découvrir le réalisateur, dont je ne connais les films que de nom !
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« On ne souligne pas les choses, on les suggère. On a recours à un peu de subtilité, on pousse le spectateur à faire le travail».
Dans ce récit mêlant fiction et réalité autour du réalisateur américain Billy Wilder, Callista, sextagénaire, plonge dans ses souvenirs. Cette assistante naïve et traductrice candide, compositrice de talent arrive à un moment de sa vie où elle ne semble plus être nécessaire au monde qui l'entoure.

Elle nous emmène ainsi sur le tournage de Fedora en Grèce, dernier grand film du cinéaste, homme rempli de contradictions, dépassé par les Scorsese et Spielberg. Elle le rencontre à Berverly Hills dans les années 70 lors d'un repas bien arrosé (pur moment !) avec son scénariste Diamond.

Les dialogues sont excellents, à la fois drôle et intelligemment menés.

Outre un roman sur un grand réalisateur, ce récit bourré d'esprit permet d'aborder la tragédie du temps qui passe par un procédé d'écriture très subtil et élégant conformément aux films de Wilder.

J'avoue ne pas avoir lu d'autres romans de Jonathan Coe mais je crois qua je vais alimenter ma PAL…

En tout cas c'est à lire !
Lien : https://blogdelecturelepetit..
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Callista à grandi en Grèce dans les années 70, sous un régime politique autoritaire, rigide et contraignant mais au creux d'un foyer chaleureux et aimant.
En 1977, études achevées, elle s'offre un road trip de 3 semaines aux USA, excitée et effrayée de partir si loin et si seule pour la 1ere fois.

Le hasard des rencontres l'amène à partager une soirée inattendue qui va changer le cours de sa vie.
Dans une brasserie de L.A, qui pourrait tout aussi bien avoir été téléportée du Paris des années 20, elle dîne à la table d'un cinéaste fort célèbre à Hollywood et dont, censure grecque oblige, elle n'a jamais entendu parler.

J.Coe a une patte, indéniablement.
Cette pointe d'ironie légère et tendre, so british.
On entre dans les coulisses d'un tournage, on découvre l'univers d'un certain cinéma, le diktat de la presse et de l'opinion, la nostalgie d'un homme qui a entamé son déclin.

Un cadeau dont Callista ne mesurera la valeur que bien des années plus tard.

J'ai beaucoup aimé.
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Premier roman de Jonathan Coe que je lis et un roman difficile à résumer par la richesse des thèmes abordés en 350 pages.
Eté 77 : Calista, jeune grecque de 20 ans découvre les Etats-Unis dans un road trip. Par le hasard d'une rencontre, elle dîne lors de son étape à Los Angeles avec Billy Wilder et Iz Diamond, célèbres réalisateur et scénariste. Ils sont tous deux charmés par l'innocence et la naïveté de la jeune femme qui ne connaît pas grand chose au cinéma. Quelques mois plus tard, alors qu'ils sont en plein tournage de "Fedora" en Grèce, ils font appel à Calista pour leur servir d'interprète. Cette expérience sera un véritable tournant dans sa vie.
Cette lecture est difficile à résumer donc, car l'on suit d'une part Calista, à deux âges de sa vie : le roman s'ouvre lorsqu'elle a 57 ans, mariée, mère de deux filles, au parcours professionnel de compositrice établi. Puis on remonte le temps pour la retrouver en 1977, alors qu'elle a la vingtaine. La jeune femme permet aussi à l'auteur de dessiner le portrait de Wilder et Diamond en cette fin des années 70 : Wilder est convaincu d'avoir encore des choses à dire et met toute son énergie dans la réalisation de "Fedora", mais il est également suivi par une jeune génération de réalisateurs ambitieux, qui font souffler un vent de nouveauté sur le monde cinématographique : les grands d'hier paraissent alors moins bons, moins légitimes, dépassés. Un parallèle peut alors s'établir entre Calista de 57 ans et les deux hommes lorsqu'elle les a rencontré : leurs mots et leurs constatations d'alors, qu'elle avait du mal à comprendre pleinement, commencent à résonner en elle.
J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur donne la parole à Wilder et Diamond, en les citant réellement à plusieurs reprises, comme il l'explique à la fin. J'ai appris beaucoup de choses sur l'histoire du cinéma, sur ces deux hommes, même si j'ai trouvé parfois quelques longueurs au texte.
Un roman d'apprentissage d'une part, mais aussi d'hommage et biographique, qui donne envie de (re)découvrir les films cités avec un autre regard.
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