Jonathan Coe propose avec
Billy Wilder et moi un roman quelque peu nostalgique sur la grandeur déchue d'Hollywwod, à travers la figure bourrue, drôle et tendre à la fois du réalisateur-scénariste tout en racontant la complexité de sa création.
Du haut de ses 57 ans, Calista Frangopoulos est talentueuse. Elle est une compositrice renommée, même si elle passe, actuellement, une période plutôt silencieuse. Elle a su élever deux filles merveilleuses qui prennent leur envol dans deux directions différentes mais qu'elles choisissent. du coup, vient le temps des réflexions sur la vie qui passe, qui est passée et les choix qu'il faut opérer pour poursuivre son chemin.
C'était le même sentiment qu'elle avait senti lorsqu'elle avait fait la connaissance de
Billy Wilder, lors de son voyage en Californie lorsqu'elle se faisait appelée Cal du haut de ses tout juste vingt un ans.
Le réalisateur voyait sa côte de popularité baissée devant la nouvelle génération de "barbus" et après "ce film avec les requins". Avec son complice scénariste I.A.L. Diamont, le taciturne qui ne sourit jamais, il s'était mis en tête de redevenir le chouchou d'Hollywood avec un nouveau film Fedora dont
Jonathan Coe nous raconte la réalisation.
Billy Wilder y déconstruit le mythe hollywoodien dans un cinéma d'auteur qui affirme la précision du scénario.
En prenant prétexte de la réalisation de ce film,
Jonathan Coe raconte de Corfou à Munich, les doutes, les réflexions mais aussi la technique cinématographique de
Billy Wilder, qu'il n'est pas nécessaire de connaître à fond pour être sensible à ce roman.
Maître du film noir, les films de
Billy Wilder font partie de notre culture cinématographique : La robe blanche de Maryline Monroe qui se soulève dans Sept ans de réflexion. L'ambiguïté des chansons de
Marlène Dietrich dans La scandaleuse de Berlin. La réverbération du monocle de
Charles Laughton, en ténor du barreau, sur le visage de la toujours brillante
Marlène Dietrich dans Témoins à charge. Et tant d'autres...
Alors,
Jonathan Coe donne à son texte des cadrages et des lumières teintées d'humour et de nostalgie avec deux scènes de scénarios qui deviendront anthologiques en littérature. Pas besoin qu'un réalisateur les mette en scène ! L'imagination des lecteurs est là et le plaisir est intense !
Jonathan Coe mêle sa voix littéraire entre mélancolie et brillance. Plaisir à retrouver ici la virtuosité de la seconde pour la mise en relief du portrait d'un cinéaste mythique. Un vrai très bon moment de lecture !
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