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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La journaliste Annick Cojean, grand reporter au journal le Monde est sans doute une des personnes les mieux placées pour parler de Simone Veil. Elle a eu le privilège rare de la rencontrer à plusieurs reprises et surtout de nouer avec elle une relation de confiance au-delà de la simple relation journaliste. Elle l'a notamment accompagnée à Auschwitz en 1995 pour le 50ème anniversaire de la libération du camp.

Il en faut pas chercher de scoop dans ce roman graphique, ceux qui connaissent bien la vie de Simone Veil n'apprendront rien de nouveau du point de plus factuel. Pour ma part, la seule réelle révélation fut de découvrir que lorsqu'elle dirigeait l'administration pénitentiaire auprès du ministère de la justice, elle fit transférer en pleine guerre d'Algérie des militants du FLN comme Djamila Boupacha en métropole pour éviter leur lynchage. de quoi renforcer encore plus mon admiration pour cette grande dame.

Tous les moments forts de la vie de Simone Veil sont bien évidemment évoqués avec fluidité et clarté, sans être approfondis : son enfance, sa déportation à Auschwitz, la mort de sa mère et de sa soeur Milou, sa loi sur l'IVG, sa présidence à la tête du Parlement européen, son retour en temps que ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville en 1993 dans le gouvernement Balladur. Autant dire que c'est une lecture idéale pour un adolescent pour lui faire découvrir cette extraordinaire héroïne du XXème, tous les CDI de collège et lycée devraient l'avoir dans leurs rayons.

Le dessin d'Etienne Oburie apporte beaucoup de douceur et renforce l'émotion, très palpable du récit d'Annick Cojean qui dévoile les coulisses de ses rencontres avec Simone Veil, sans cacher son immense admiration. L'alternance de pastels ( jaune pour le temps présent, bleu-gris pour le temps des souvenirs, marron-rose pour le temps des entretiens – rencontres ) permet de suivre le récit qui n'est pas forcément chronologique. Ces pastels sont cependant un peu tristounets, j'aurais préféré un peu plus de couleurs, de peps, Simone Veil n'étant pas une personnalité « sage » comme elle le dit à la journaliste, souvent indignée et toujours en lutte contre les injustices.

Ce que je retiens de ce roman graphique que j'ai pris beaucoup de plaisir à feuilleter, c'est le portrait lumineux de la mère de Simone Veil dont on sent à quel point elle a compté dans la construction de sa personnalité ; c'est sa ténacité à reprendre ses études et à travailler après trois grossesses, se rappelant avec colère les séances humiliantes où son père épluchaient les comptes tenues par sa mère en demandant une explication au sou près ; c'est son appel à la sororité qui résonne dans de très nombreuses pages, appel Ô combien toujours d'actualité. Bref sa modernité.

Lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée Babelio
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Je remercie Babelio et les éditions Plon de m'avoir fait découvrir un genre littéraire que je ne connaissais pas : la biographie en bande dessinée.

Annick Cojean est journaliste au Monde, en 2017 son journal lui demande de rédiger un article pour saluer la mémoire de Simone Veil qui vient de mourir. Les deux femmes se sont rencontrées à de multiples reprises et ces différentes rencontres ont tissé entre elles un lien particulier.

Les dessins d'Étienne Oburie sont simples, en noir et blanc, car ici l'important c'est le texte qui retrace la vie de cette femme admirable. Simone n'a jamais toléré aucune incartade en matière de droits de l'homme, dans les différents postes qu'elle va occuper elle va secouer la société pour améliorer la condition des exclus, des oubliés, des humiliés et en premier lieu les femmes.

« La dépendance économique vous menotte, vous bouche l'horizon, vous expose à toutes les humiliations y compris d'ailleurs aux violences conjugales. »

L'histoire retiendra avant tout son passage au ministère de la Santé et le débat houleux sur la libéralisation de l'avortement à l'Assemblée nationale composée presque exclusivement d'hommes.

Mais c'est toute sa vie qui défile au détour des pages de cet album ; une enfance heureuse à Nice, un père rigoureux et sévère, une mère qui a guidé sa vie dans tous les domaines ; l'enfer des camps bien entendu et sa rencontre avec Marcelline Loridan, tellement différente et tellement complice ; son amitié pour Gisèle Halimi, la même passion pour la défense des femmes ; ses deuils : « La mort ne pouvait s'empêcher de roder autour de moi » ; sa fascination pour les musées, Antoine son mari, le déjeuner hebdomadaire réunissant toute la famille ; son élection à l'Académie française et le transfert des cercueils de Simone et Antoine au Panthéon « Une décision de tous les français ».

Cet album émouvant qui retrace bien la force, le courage et les engagements de cette femme exceptionnelle se termine par la copie de l'article rédigé par Annick et publié le 2 juillet 2017 dans « le Monde ».
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Sans être une fan de Simone Veil j'ai aimé cette bd qui retrace sa vie en mettant l'accent sur ses engagements pour la cause des femmes et par ricochet pour notre société. La complicité qui s'est progressivement construite entre elle et la journaliste A.Cojean est agréable car elle permet de rencontrer cette femme politique par un biais humain et simple. Une relation presqu'en symétrie où les parallèles osent se faire grâce à leur admiration respective pour leur mère et l'impact du regard maternel sur leurs choix d'adultes et leurs engagements. Il est bien sûr question de la déportation que S.Veil a vécu avec sa mère et sa soeur,mais sans en effacer l'horreur,j'ai aimé la capacité de cette femme à en conserver les rencontres positives qui ont contribué à sa force et à cette solidarité féminine. le choix du noir et blanc ainsi que du sépia par E. Oburi contribue à une sobriété empreinte de douceur qui convient parfaitement au récit. Plus personnellement, le féminisme de S.Veil qui lui fait dire "il est si facile de parler entre nous, d'émotion,de sentiments et de bien d'autres choses de la vie qui énervent les hommes" m'interpelle sur la question du "genre"d'actualité aujourd'hui. Car cette compréhension,cette proximité d'idées ne sont elles pas plus liées à la culture et l'expérience de vie partagée qu'à une " nature" de la femme et de l'homme ? Peut-être un autre combat de reconnaissance que S.Veil aurait pu mener désormais !?
Merci à Babelio et aux éditions Plon pour ce bel album que je n'aurais peut-être pas été chercher de moi même.
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Cette biographie en bande dessinées de Simone Veil est servie par un dessin « utile », sans fioritures, et par les relations personnelles qui avaient fini par se tisser entre la journaliste Annick Cojean et l'ancienne femme politique.

Le portrait qui en ressort est peut-être un peu trop laudatif, mais nul ne contestera que Simone Veil est une personnalité marquante de la fin du vingtième siècle. Elle reste pour beaucoup celle qui a fait voter en 1974 à une assemblée, qui n'était pas conquise par avance, une loi décisive sur l'Interruption Volontaire de Grossesse. Ce projet n'était pas le sien, mais elle l'a pris à coeur, comme tout ce qui touchait aux droits des femmes, d'où une proximité de pensée avec Gisèle Halimi. En tant que magistrate, elle avait cherché à améliorer le quotidien des prisons d'après-guerre. Une évidence pour cette rescapée des camps de concentration nazis. Simone Veil était une femme déterminée, parait-il parfois cassante, ce qui ne ressort pas de cette présentation conforme à l'admiration que la grand reporter Annick Cojean portait à cette femme, qu'elle avait fini par connaître personnellement.

Une question que l'on peut se poser au terme de cette lecture est : pourquoi y a t-il encore si peu de rues de nos villes françaises à porter le nom d'une ancienne ministre qui a fait beaucoup plus pour notre société que d'obscurs députés-maires honorés par leur commune ?
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Chère Annick,

J'ai aimé partir avec toi à la chasse aux souvenirs, découvrir ce parallèle entre ta vie de journaliste et celle de Simone Veil. Loin d'une biographie, longue et exhaustive, tu nous racontes la femme, les rencontres, les confidences au cours d'un déjeuner, d'une interview et ce portrait que tu nous dresses de cette femme engagée nous permet de la comprendre autrement.

On voit au-delà des actions politiques, on discerne les blessures, on comprend les choix, la volonté et surtout la détermination pour mener jusqu'au bout les décisions. Ce portrait est tendre, humain et ton approche crée une véritable proximité entre nous lecteurs qui te suivons et celle que tu nous présentes, celle pour qui tu as beaucoup de respect, celle que tu as choisi d'honorer à travers ce roman graphique.

Cet album co-écrit avec Xavier Betaucourt et parfaitement illustré par Etienne Oburie est un bel hommage dont les planches aux couleurs douces donnent un caractère intime à ce voyage dans l'histoire de Simone Veil. Une approche différente qui rend accessible un personnage complexe, ce roman graphique est une très belle façon de découvrir cette femme d'exception !!

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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J'ai lu avec beaucoup de plaisir ce roman graphique retraçant la vie de Simone Veil à travers les différentes rencontres qu'a eu la chance de faire Annick Cojean, grand reporter au Monde.
En effet, la journaliste, qui avait vraiment établi une relation de confiance et d'amitié avec Madame Veil, parvient à briser l'image un peu froide d'une femme politique fascinante, distante et inabordable. le lien qui s'était créé entre les deux femmes nous permet de découvrir une Simone Veil sensible, sympathique, pleine d'humanité et d'humour qui accueillait par exemple Marceline Loridan-Ivens sur son lit (qu'elle appelait son radeau), aimait se rendre au café pour discuter et fumer (alors qu'elle était ministre de la Santé). On la découvre aussi dans son intimité familiale. J'ai aimé cette approche intimiste …
Bien sûr, on retrouve aussi tous les éléments qui ont construit ce personnage hors du commun : sa déportation, ses luttes pour la dépénalisation de l'IVG, son engagement à la tête du Parlement européen. Tous ses combats, ses indignations forcent l'admiration. L'alternance entre l'évocation de la mère de famille, l'épouse, l'amie et la personnalité politique permet une vision assez complète de cette femme extraordinaire.
Une lecture intéressante donc...
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Cette bande dessinée, c'est l'histoire d'une rencontre entre une journaliste et Simone Veil.
Une rencontre qui va aller au-delà des relations professionnelles et des liens vont se tisser naturellement entre les deux femmes.

Le graphisme qui accompagne le texte est minimaliste mais ô combien efficace.
Le jeu des bichromies appuie cette volonté de simplicité, avec le gris et blanc pour les souvenirs évoqués et le marron et blanc pour le présent.

J'ai particulièrement apprécié les émotions suggérées tantôt par le silence (absence de bulles) en mettant en valeur le dessin, tantôt par le texte, très prenant parfois.

Le portrait proposé est subjectif mais tout en pudeur et la vie de l'auteur revient parfois en écho, notamment sur sa relation avec ses propres parents.
Au fil des pages, j'ai survolé la vie de Simone Veil, ponctuée par ses sentiments et impressions sans pour autant entrer dans le voyeurisme, ni trop verser dans l'intime, le lecteur étant invité à y entrer subtilement et avec respect.

Une bande dessinée intéressante pour qui souhaite découvrir Simone Veil. Si on connaît déjà le personnage, on n'apprend rien de nouveau.
Une bonne entrée en matière pour la jeunesse par exemple.
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Lorsque j'ai accepté de recevoir "Simone Veil ou la force d'une femme", proposé dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée, je n'ai vu que le titre "Simone Veil". Je n'ai pas remarqué qu'il s'agissait d'une BD, genre littéraire plutôt méconnu de moi. Et pourtant, je peux dire que cet ouvrage d'Annick Cojean et Xavier Bétaucout, illustré par Etienne Oburie m'a passionnée.

Le livre s'ouvre sur une planche couleur sepia, les traits sont fins, les images réalistes et le personnage, après vérification sur photo, ressemblant. Nous sommes le 30 juin 2017 à 10 heures, Annick Cojean, c'est elle le personnage, apprend le décès de Simone Veil. Et son journal, "Le Monde", lui demande un papier, quelque chose de personnel… "une page, 10 000 signes pour [demain matin] 7 heures." La journaliste connaît bien, en effet, la femme politique et même la femme tout court. Elle a noué avec elle un lien particulier au fil d'interviews, portraits et même conversations plus privées.

En un mot, j'ai beaucoup aimé cet ouvrage pour son côté graphique épuré, ses couleurs discrètes et différentes selon que l'on parle du présent ou du passé, les vignettes et les bulles très aérées, le dates et heures toujours indiquées. C'est soigné, précis et très lisible. J'ai d'autre part aimé le récit de la vie de cette grande dame, les rappels de ses choix politiques, les anecdotes et détails nombreux sur son parcours, ce pour quoi elle s'est battue toute sa vie et son courage à résister aux attaques. Pour avoir visité le camp de Mauthausen, j'ai partagé l'intense émotion qui naît de la lecture des pages réservées à son internement à Auschwitz.

S'ajoute, à la fin de la BD, l'article publié dans le Monde des 2/3 Juillet 2017. Annick Cojean conclut ainsi : "Cette Européenne debout, au regard si clair, a besoin de relais." Ce récit illustré en est un magnifique.

Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions Steinkis pour cette lecture.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Les dessins d'Étienne Oublie sont très réalistes et détaillés. Son trait est fin ce qui rend les choses plus vraisemblables et les personnes plus humaines. Les couleurs sont douces pour que le lecteur reste focalisé sur le récit. C'est ça le principal. La collaboration entre Annick Cojean et Xavier Bétaucourt est pleine de respect, d'écoute et de bienveillance. L'autobiographie ne prend pas le dessus sur la vie de Simone Veil. C'est cette dernière l'héroïne. Une approche originale pour raconter l'air de rien à travers le témoignage. le tome se conclut avec l'article rédigé le 2/3 juillet 2017 dans le « Monde ». Comment vouloir en rester après ça? Impossible, on veut en savoir plus sur ces dames combattantes.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Ce roman graphique appelle de prime abord à la sobriété. le dessin, la couleur, le format... Pourtant c'est une vie intense et hors normes que l'on découvre. Simone Veil est entrée dans la vie par la terreur en étant déportée avec sa famille dans un camp de concentration dont elle réussit à survivre.
Cette expérience qui marque à jamais une âme et un corps, elle saura en faire une force, un engagement, un combat de tous les jours, pour les femmes, inspirée de la dignité l'entre-aide qu'aura toujours su donner en exemple sa mère au coeur de la barbarie nazie.
Pour nous raconter cette histoire, une jeune journaliste engagée elle aussi pour plus d'equité entre les hommes et les femmes, obtient une première interview de Somone Veil, début d'une longue relation et qui permettra de nous faire découvrir toute sa vie, par étape.
La lecture est aisée, agréable et assez rapide. Les dessin sont riches de personnages connus retraçant toute une époque.
Une histoire d'une vie exemplaire, à mettre entre toutes les mains. Et l'on se prend à rêver qu'un avenir plus féminin sortira peut-être l'humanité par le haut.... en dehors de toute forme d'extremisme.
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