En 2016, Thomas, en pleine procédure de divorce, découvre au détour d'un vieil article de presse l'affaire Cestas. le père de famille va alors mener une enquête de quatre ans pour comprendre comment un homme par ailleurs intelligent et aimant a pu en arriver à tuer ses enfants avant de se suicider. Un drame datant de 1969 qui pose le problème de la résidence des enfants après un divorce conflictuel qui n'est évidemment pas sans lui rappeler son propre vécu.
On ne peut qu'être sensible au sort des pères privés de leurs enfants sous prétexte que les juges accordent dans une proportion écrasante leur garde à la mère. Cependant, je me demande pourquoi illustrer cette injustice faite aux hommes avec une affaire extrême qui n'est fort heureusement pas monnaie courante. J'imagine que l'auteur a cherché à marquer les esprits (sur un sujet qui le concerne peut-être directement). Dans ce cas je trouve le procédé assez maladroit. Reste l'illustration de Sandrine Revel précise et évocatrice des souffrances engendrées par des parents et des juges trop souvent oublieux de l'essentiel : l'intérêt de l'enfant.
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Cette BD relate un fait divers survenu en 1969 où un père de famille a tué à Cestas ses deux enfants avant de se suicider. A l'origine de ce drame, une décision de justice qui confiait la garde de ses enfants qu'il aimait plus que tout à la mère de famille qui l'avait trompé avec un autre homme. Rien n'excuse l'acte de folie de ce père de famille mais il s'agit de comprendre le processus menant au drame familial.
De nos jours, la résidence principale des enfants lors d'un divorce est fixée à 73,5% chez la mère. Cela entraîne bien entendu des désaccords sur la garde avec des déchirements familiaux et des milliers de conflits chaque année qui font les beaux jours des avocats.
Les auteurs ont mis cette histoire tragique avec l'histoire de Thomas qui tente d'obtenir une garde alternée de sa fille suite à un divorce. Bien entendu, il n'a rien à voir avec ce père de famille meurtrier mais le parallèle des situations conduisant au drame est bien là avec toute la souffrance que cela entraîne chez les pères de famille.
Evidemment, cela ne sera pas une lecture facile mais qui donne un aperçu sur ce délicat problème de la garde des enfants en cas de séparation. Un album à la fois très dur et rempli de tendresse, que je vous encourage à découvrir.
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Coup de coeur pour cet album signé Renaud Dojo et Sandrine Revel (d'après une enquête de Thomas Cessac).
C'est d'ailleurs via cette enquête que l'on découvre (pour moi, en tout cas) le terrible drame qui se déroula en février 1969 à Cestas (Gironde).
Drame qui trouve encore résonance aujourd'hui. Malheureusement ce genre de faits divers faisant encore trop souvent la une de nos journaux.
Une histoire simple.
Dramatiquement simple.
Un couple séparé.
Les enfants chez la mère.
Le père se bat pour avoir plus de droits, plus de visites, plus de temps avec eux.
Une justice sourde.
André Fourquet, en ce premier jour du mois de février 69, ramène ses enfants, Chantal, Aline et Francis, dans sa maison de Cestas.
D'emblée il leur annonce... leur mort prochaine.
Chantal réussira à fuir et à alerter les autorités.
Commence alors d'interminables négociations.
La France entière tremble.
L'affaire est surmédiatisée.
Le pays suit heure par heure, jours après jours, le déroulement de ce drame qui s'achèvera dans le sang.
Vous l'aurez compris, nous sommes dans le noir. La face sombre de l'humanité.
Bravo aux auteurs d'avoir si bien restitué les événements, leur contexte, la tension.
Merci à eux de n'avoir pas jugé, de ne pas avoir, non plus, cautionné les protagonistes et leurs actes.
La narration n'est pas pesante, parce que le récit alterne entre le présent de Thomas et les flashbacks qui nous ramènent sur la scène du drame.
Coup de chapeau à Sandrine Revel, son dessin magnifique apporte une touche particulière à cet album que je vous conseille fortement.
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Alors que son propre divorce est compliqué et que les jugements relatifs à la garde de sa fille le frustrent et le minent, Thomas apprend le tragique fait divers passé à l'histoire sous le nom du 'Forcené de Cestas'.
Cette BD reprend donc, de façon croisée, la vie de Thomas, l'enquête qu'il mène et les faits de 1969, à savoir la séquestration des enfants Fourquet par leur père et qui mènera à leur mort à tous trois.
Je ne connaissais pas cette histoire qui fut grandement médiatisée à l'époque. J'ai été très touchée par cette histoire, par les mots qui sont dits, par la détresse des protagonistes.
Et, si je suis moins convaincue par les tranches de vie de Thomas, il n'en reste pas moins qu'il y a quelque chose qui me dérange dans l'histoire qui est racontée. Je pense que, même si il est bien indiqué dans l'introduction que cet ouvrage n'est pas fait pour justifier le crime de André Fourquet, je trouve que c'est tout de même un peu le cas. Il est fait peu de cas de la mère qui semble tout de même porter la responsabilité du crime aux yeux des narrateurs qui la résument à une femme volage et insouciante. Je ne dis pas qu'elle n'est pas coupable et/ou responsable, je dis juste que la parole ne lui est pas donnée.
De plus, il me semble que l'histoire, telle qu'elle est racontée, n'est pas complète et, de ce fait, fausse le ressenti du lecteur.
Je suis comme ça, quand on me donne une histoire, j'aime bien creuser, me documenter. Je n'ai pas du aller bien loin pour découvrir que - et ça n'est pas du tout mentionné dans l'ouvrage - André Fourquet avait déjà séquestré ses enfants une première fois, les avait libérés après 15 jours et avait fait de la prison pour cela. Je trouve que ça change tout de même la donne. On n'appréhende pas tout à fait de la même façon une situation qui s'est déjà produite une première fois et qui s'était "bien" terminée (gros guillemets). On n'envisage pas que l'issue sera aussi terrible. Et peut-on vraiment en vouloir au juge qui, après cette première séquestration, préfère confier les enfants à leur mère.
Ceci dit, cela reste une BD intéressante mais trop partiale à mon gout.
Côté dessin, c'est assez sympa et agréable à regarder.
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Une histoire imbriquée sur deux temps très réussie dont la thématique soulève avec force et douleur la dureté de la séparation.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Malgré un sujet âpre et une narration parfois ardue à suivre, Crépuscule des pères arrive à susciter un réel intérêt et à retranscrire tout l’accablement ressenti par ces hommes, ainsi que l’amour inconditionnel qu’ils portent à leur progéniture.
Lire la critique sur le site : BDGest
Il reste donc de ce Crépuscule des pères une impression étrange, malaisante. On est à la fois glacé devant la reconstitution soignée de ce drame familial terrifiant, mais agacé par une narration lourde et aux choix contestables. Et c’est le dessin élégant et puissant de Sandrine Revel qui fera voir le verre à moitié plein.
Lire la critique sur le site : BoDoi
La poésie peut entrer partout, y compris dans la catastrophe et le gris de nos vies.
Chacun soigne comme il peut l'enfant qu'il a été.