Nous étions le 20 mai, il était déjà tard, 00h30. Je ne parvenais pas à sombrer dans le sommeil alors je t'ai trouvé.
Je t'ai commencé avec l'idée que tu m'endormes, que tu agisses, pour moi, tel un somnifère.
J'avais tant d'à priori ; je ne me suis pas douté une seule seconde que tu pourrais devenir l'objet de mon insomnie. Et pourtant, dès la vingtaine de pages entamée, j'ai su que je ne dormirais pas. Mes plans échouaient tandis que Rune et Poppy s'embrassaient, s'amourachaient à une vitesse folle, plus vite que le temps qui passe.
Les larmes coulaient, sans que je ne m'en rende compte, sans que je ne puisse rien faire pour les arrêter. C'était comme leur amour, incontrôlable.
Non, je n'avais jamais autant pleuré pour un livre. Cela m'arrive souvent, je suis hypersensible, mais ces larmes-là, coulaient sans retenue, sans pudeur.
Elles se déversaient et mon coeur, lui, tambourinait si fort que, comme Poppy le faisait avec Rune, je posais ma main sur mon organe vitale et je le sentais, je pouvais presque le toucher, sous mes doigts, sans qu'il ne subsiste aucune peau entre nous, aucune barrière.
C'est là que réside l'effet de ce roman, il fait tomber toutes les parois qui nous étreignent.
Aujourd'hui encore, je serais incapable de vous expliquer ni pourquoi, ni comment
Tillie Cole réussit autant à toucher ses lecteurs, je cherche les mots mais rien ne me vient.
Peut-être est-ce dû au style d'écriture ? Pas tout à fait. Au scénario, sans doute ? Pas forcément. Alors ce seraient les personnages ? Oui mais, pas sans les paramètres précédents.Au fond, c'est tout un art, un assemblage de petites choses qui rendent ce roman spectaculaire.
D'une profondeur inouïe, d'une authenticité rare, d'une candeur touchante, d'une innocence poignante.
Vos mille baisers m'ont touchée, bien plus que je ne me l'admets encore et ils me toucheront d'autant plus ensuite, lorsque j'y repenserais à travers mes prochaines histoires d'amour.
Et ils m'inspireront encore, bien après, dans l'au-delà, dans la ceriseraie baignée des nuances de couleurs provenant du lever du soleil. Accompagnée de tous les cerisiers en fleurs, je me sentirais vivante, tournoyant sur moi-même au rythme des notes du cygne du carnaval des animaux de
Camille Saint Saëns.