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3,77

sur 227 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir lu, voici très longtemps, et avec beaucoup de plaisir les oeuvres les plus lues de Colette , je voulais lire une oeuvre écrite vers l'âge de cinquante ans quand elle s'installe à la Treille Muscate à Saint-Tropez .
Dans le livre, je retrouve la même Colette, toujours indifférente aux différences de l'âge, avec un esprit libre.
Je découvre les observations profondes qu'on a à cet âge sur la nature, ses beautés. Elle prend le temps de regarder de nous livrer des descriptions magnifiques.
Elle entretient énormément d'amour pour ses chats et semble les comprendre, communiquer avec eux.
Et puis, Sido, sa mère nous est présentée à travers ses lettres, parfois inventées mais on a la chance d'en découvrir d'authentiques dans un dossier en fin de livre.
Décidément, Colette écrit spontanément, avec le coeur sans avoir besoin de nous lancer des citations, des auteurs... Elle est authentique et cela fait vraiment partie de son charme.
Plusieurs fois, en lisant je m'arrêtais et me disais :
"Qu'en de beaux mots, ces choses là sont dites" !





















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Colette dans « la Naissance du jour » veut glorifier sa mère Sido, morte il y a 10 ans, et reprend les lettres de celle ci.
Glorifier sa mère Sido? étrangement, dans la première lettre écrite à Maurice Goudeket, Sido décline son invitation de venir rejoindre sa fille, car un cactus ( ouiiii) va donner une fleur rose. Elles ne se reverront donc jamais, et sa fille d'ailleurs n'ira pas à son enterrement.
Pire, à la fin du livre, on apprend que Sido n'a jamais refusé d'aller voir sa fille, elle a encore bon pied bon oeil à soixante seize ans.

Que veut vraiment dire Colette, dans ce livre laborieusement écrit ?( et l'écriture hésitante, passant d'un thème à l'autre, oubliant carrément le thème de la lettre citée, en est la preuve)
Colette le revendique dès la deuxième page : « Puissè-je n'oublier jamais que je suis la fille d'une telle femme qui penchait, tremblante, toutes ses rides éblouies entre les sabres d'un cactus sur une promesse de fleur, une telle femme qui ne cessa elle –même d'éclore, infatigablement, pendant trois quart de siècle... »
Ce cactus a fini par fleurir, et la fille suppose que Sido dirait « Demeure, ne te cache pas, et qu'on vous laisse tous deux en repos, toi et lui que tu embrasses, car il est bien, en vérité, mon cactus rose, qui veut enfin fleurir . »

le couple, le toi et lui, recouvre ironiquement le peu de valeur que celle qui lui a donné le jour, pleine de critique quant à sa vie de danseuse nue, à ses deux mariages/ deux divorces, a de la vie sentimentale de sa fille, comme si elle ne croyait plus qu'elle puisse aimer ou être aimée « en vrai ».
Et qu'elle ait peur de la voir une fois de plus blessée.
Alors, autant un couple Colette/ cactus rose.

D'ailleurs, la fille avoue ces heures où elle se sent inférieure. Sa mère est un modèle si parfait, que Colette soupire : « jamais je n'arriverai à sa hauteur. » ou « Je ne la rejoindrai donc jamais ? » Sido a eu 2 maris, comme sa fille, mais elle a été 2 fois veuve, pas divorcée. Et, elle, elle a aimé. Colette soupire « je me mis, ce jour –là à douter d'avoir jamais aimé d'amour. » Ce n'est pas un hasard si elle reproduit les lettres de sa mère, bien meilleure écrivain qu'elle même, dit elle avec coquetterie.

Culpabilité, complexe d'Oedipe, cordon autour du cou, infériorité ? ou, plus sûrement, admiration absolue pour cette mère qui lui a donné naissance ?

Quelle est la meilleure façon de glorifier celle avec qui elle a connu une enfance totalement heureuse et campagnarde ? En la gardant jeune dans sa mémoire, en refusant de l'avoir même vue vieillir : « je ne t'ai connue que jeune, ta mort te garde de vieillir, et même de périr, toi qui m'accompagnes. Ta dernière jeunesse, celle de tes soixante- quinze ans, dure toujours. »
Ceci, au moment où elle-même accepte de vieillir, d'accéder à ce moment de sagesse, sans désir : « relativement veuve, douce à mes souvenirs et pleine du voeu de demeurer telle ».
Personnelle Colette, touchante dans ses dénis, inventant que la fleur d'un cactus puisse la supplanter , pour mieux mesurer la distance entre sa mère modèle, et elle, liées par un amour de toujours.

( Lecture à l'évidence totalement personnelle, partiale et partielle)
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Comment oser "pondre " une critique sur ce texte inscrit au firmament de la littérature française ? Je ne m'aventurerais pas dans cette aventure.
Je noterais seulement que ce texte pour beaucoup autobiographique fut écrit en 1928 à Saint Tropez où Colette possédait une villa la "treille muscate".
Amour de la Provence, amour de ses bêtes , amour haine pour cette mère décédée Sido , amour amitié pour Vial cet homme ordinaire de 15 ans son cadet , amitiés pour ses amis peintres ...
Amour , amour tel est le mot clé de ce texte à l'écriture poétique où chaque ligne se transforme en image .un véritable régal pour un lecteur exigeant car revers de la médaille certaines phrases superbes m'ont demandé des relectures mais le jeu en valait la chandelle
merci au club de lecture de babelio sans lequel je n'aurait pas franchi le seuil de l'univers de Colette cela aurait été bien dommageable
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Deux lectures successives.
La première pour savourer le style, les mots, ciselés comme de merveilleux canivets , les camaïeux de bleus qui se déclinent à l'infini, tous les sens qui s'éveillent par le souffle des descriptions d'une infinie poésie...
Une seconde lecture pour mieux apprécier ce que dit ce pseudo roman qui est, à peu de chose près la vie de Colette quelque peu vieillissante, mais éternelle jeune d'esprit,
appréciant la vie provençale, faisant un bilan d'étape de sa vie, se remémorant sa mère bien aimée...
A garder à portée de main, pour en relire des passages quand les jours se font gris...


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Qu'il est doux de s'immerger dans les mots savoureux de Colette, suivre sa plume si vibrante, passionnée, tantôt douce, tantôt emportée. Elle manie et manipule les phrases d'une si belle manière, accompagnant ses pensées les plus profondes d'images poétiques. Son livre est un savant mélange ; mi-roman, mi-autobiographie, elle parsème ses lignes de réflexions sur son passé, d'interrogations sur son avenir, note ses observations de la nature humaine, décrit les manifestations des éléments, du temps, de la végétation.

L'histoire de ce roman (appelons-le ainsi) tient en peu de mots : Colette part quelques mois en villégiature à la Treille Muscate, sa maison en Provence. Entourée de fruits, de fleurs, de légumes, de vignes, du bruit des vagues, d'un ciel toujours changeant, de nuits claires à couper le souffle. A sa table, se côtoient des artistes ; peintres, écrivains, décorateurs... Vial, qui fait partie de ces amitiés d'été, – il a l'âge d'être son fils – , est en pamoison devant elle. Une certaine Hélène, jeune peintre du dimanche, semble pourtant très attachée à lui. Colette finira par faire la liaison entre les deux jeunes gens et les poussera dans les bras l'un de l'autre.

le véritable sujet du roman de Colette est le renoncement. Lorsqu'elle écrit La naissance du jour, elle a cinquante-cinq ans. A travers ce livre, elle semble clore une période de sa vie plus tumultueuse, ses amours anciens sont partis avec sa jeunesse, elle évoque sa mère Sido et les liens qui les unissent, sa terre natale, sa passion des bêtes, son écriture. A la Treille Muscate, elle est dans un lieu dépouillé, calme, loin de toute agitation. Elle s'exalte devant la nature qui l'entoure, savoure chaque instant. La vieillesse est en marche, elle le sait, elle le sent, d'où ce besoin de réfléchir sur elle, en profondeur. Revenir à la source, se stabiliser, ne pas vaciller. S'écouter et écrire, toujours.

La naissance du jour est un poème empreint d'une grande sensualité. Tous les sens sont en éveil dans l'écriture de Colette. Elle offre au lecteur le spectacle de la nature qu'elle a sous les yeux. Les descriptions oniriques du ciel sont sublimes, elle peint littéralement les paysages en même temps qu'elle les écrit ; des camaieux de bleu et de rose, une végétation luxuriante, le souffle du vent... et le goût des pêches, l'odeur de la mer... On a l'impression de fouler sa terre, de sentir les parfums de son jardin, d'entendre monter les voix de ses hôtes. J'ai passé un moment merveilleux avec Colette, à travers ce roman, qui n'en est définitivement pas un.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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La Naissance du Jour/Colette
Sidonie Gabrielle Colette a cinquante ans : elle s'est retirée sur les hauteurs de Saint Tropez dans sa villa « la Treille Muscate » pour y vivre en toute liberté et avec une certaine nostalgie évoquer le passé. Vivre en toute liberté dans cette Provence qu'elle aime, elle l'éternelle amoureuse.
Dans un style très personnel, poétique et charmant, elle nous parle de ses amours, de ses chats, de ses livres, de sa mère et de son jardin. Une solitude dosée et une certaine misanthropie ne l'empêchent pas d'être coquette à l'endroit de Valère Vial, son cadet de quelques lustres tout en tentant de faire l'entremetteuse au bénéfice d'Hélène.
On peut juste reprocher à cette belle langue française d'être par intermittence quelque peu précieuse et au récit d'être un peu touffu, manquant de fluidité et de ligne directrice précise.
C'est une évocation autobiographique, un témoignage capital sur Colette qui franchit un cap dans son existence, un récit qu'il faut lire à petite dose pour en bien savourer la douceur et la poésie.
Extrait :
« On n'aime pas à la fois les bêtes et les hommes. Je deviens de jour en jour suspecte à mes semblables. Mais s'ils étaient mes semblables, je ne leur serais pas suspecte… »
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Je n'avais jamais eu l'occasion de lire Colette. Aussi quand le club de lecture proposa « la naissance du jour », livre que j'avais dans ma PAL, j'ai profité de l'occasion.

Je ne savais pas à quoi m'attendre mais certainement pas à ce genre d'écriture. J'avais en tête l'image d'une femme libre. Or les premières pages décrivent une personne prenant plaisir à détailler une maison, l'attente d'un repas, l'arrivée d'un après midi de façon….. désabusée. le tout dans un style précieux. Et surtout, je ne savais pas où elle voulait en venir. Je ne cherche pas, dans un livre, l'action à toutes les pages. Au contraire, ce genre de livres me fatigue. Mais quand même, dans un livre, dit roman, j'aime bien avoir une ligne centrale.

Aussi, au bout de deux chapitres, je me demandais sérieusement si je devais continuer ma lecture. Pour motiver ma décision, je parlais de mon ressenti à mon mari, notamment en ce qui concernait l'écriture. Je lui ai lu quelques pages….. et j'ai cru ne plus pouvoir m'arrêter !

Ce livre n'est pas un roman, c'est plus que ça : un roman, un recueil de poésies, une nouvelle, une biographie, un hommage, une fiction, etc. Au lecteur de s'adapter, peut être, mais alors, quel plaisir !

Colette se retrouve l'été dans un petit village de la côte d'azur. Elle est entourée par la bohème parisienne qu'elle observe avec tendresse mais détachement. Elle s'intéresse particulièrement à deux jeunes gens, Hélène, une jeune peintre dont le défaut est de venir d'une bonne famille. Et Vial, un jeune homme attiré par Colette, de 15 ans son aînée. Colette n'est pas indifférente à cette « admiration » mais pourquoi ? Est-ce le plaisir que l'on prend pour un nouvel amour ou plutôt celui d'une femme de 50 ans qui s'aperçoit qu'elle peut toujours plaire ?

Et là, nous arrivons au fil conducteur du roman. Ce n'est pas cet amour éphémère entre Colette et Vial qui est important mais cet univers inconnu dans lequel pénètre Colette. Une étape de sa vie où elle estime devoir faire un choix entre la femme attirante qu'elle a été et l'avenir incertain de la femme mûre où l'amour semble avoir un aspect différent. Dans ses longues méditations, une autre femme vient la hanter : Sido. Elle se remémore cette mère décédée depuis peu, au caractère bien trempé qui a eu beaucoup d'influence dans sa vie. L'amour, la mort, Vial, Hélène, la plage, les bals…..cela devient secondaire. Colette nous entraine dans ce dialogue avec sa mère par le biais des anecdotes et des extraits de lettres.

J'ai eu vraiment du mal à arrêter ce livre, et c'est justement là mon principal reproche : sa fin trop brutale. Une fin de nouvelle et non de roman. Ou peut être faut il voir cela comme une fin d'été, lorsqu'un orage termine les longues soirées sur la terrasse. Aussi abrupte peut-être que le passage d'une vie à une autre ?
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Ce livre vous parlera probablement si vous êtes une femme aux prises avec sa féminité vieillissante. Il devrait aussi plaire à ceux qui aiment les animaux domestiques, les fleurs, les jardins, la mer, les paysages de Provence au soleil...À lire pour le style rafraîchissant et si personnel de l'auteur. Et pour le fameux passage où elle éconduit son amoureux: un bel échange verbal, avec des mots choisis et une analyse fine des sentiments, on ne peut qu' être touché.
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Colette nous livre quelques instants de sa vie; une sorte d'autobiographie qui n'en est pas vraiment une. Elle dévoile les relations avec sa mère. Une mère qui l'aimait tant.
Mais, plus que le côté autobiographique et plus que son écriture ô combien séduisante et délicieuse, ce qui m'a plu dans ce livre de Colette, c'est son regard sur la nature, sur l'environnement: « Je crois, dit-elle, que la présence, en nombre, de l'être humain fatigue les plantes. Une exposition horticole pâme et meurt presque chaque soir, quand on lui a rendu trop hommages; j'ai trouvé mon jardin las après le départ de mes amis. » Plus moins, elle évoque la terre: « Soulever, pénétrer, déchirer la terre est un labeur - un plaisir - qui ne va pas sans une exaltation que nulle stérile gymnastique ne peut connaître. le dessous de la terre, entrevu, rend attentifs et avides tous ceux qui vivent sur elle. »
Colette semble faire un lien entre ces descriptions de la nature et les évocations de sa mère. Peut-être était-ce un moyen de lui dire à quel point, elle-aussi, l'aimait : « Il vente, dehors, sans une goutte d'eau. J'y perdrai le restant de mes poires, mais la vigne alourdie se moque du mistral. "Auras-tu hérité de mon amour pour les tempêtes et tous les cataclysmes de la nature ? " m'écrivait ma mère. » Je ne peux le dire. Mais, je ne serais pas étonné que Colette ait fait de la nature une allégorie de l'amour maternel.
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La Naissance du jour de Colette a paru en feuilleton dans la Revue de Paris, vers 1928 avant sans doute la parution en livre ; et j'ai retrouvé dans un placard, consciencieusement attaché feuillet par feuillet à chaque parution par une tante. Et il y en d'autres!!!!
J'ai lu, car je ne connaissais pas.
Colette est en Provence, dans sa Maison « La treille muscade », a environ cinquante ans….. Texte autobiographique, où ll est question d'AMOUR pour la Provence, les animaux de toutes sortes en plus de ses chats, amour pour Vial, plus jeune mais peu important….AMOUR Amitié pour ses amis peintres, et leurs « compagnes », repas frugal sous La vigne…..
Tous les mots, les phrases nous décrivent comme un tableau les situations, nous sentons la Provence, sa chaleur, autant les fleurs que les poissons tant les descriptions sont précises, imagées
Mais aussi, nous découvrons Colette aimant le calme et les siestes dans la chaleur de la Provence
Merci Tante Josette

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