AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 227 notes
Après avoir lu, voici très longtemps, et avec beaucoup de plaisir les oeuvres les plus lues de Colette , je voulais lire une oeuvre écrite vers l'âge de cinquante ans quand elle s'installe à la Treille Muscate à Saint-Tropez .
Dans le livre, je retrouve la même Colette, toujours indifférente aux différences de l'âge, avec un esprit libre.
Je découvre les observations profondes qu'on a à cet âge sur la nature, ses beautés. Elle prend le temps de regarder de nous livrer des descriptions magnifiques.
Elle entretient énormément d'amour pour ses chats et semble les comprendre, communiquer avec eux.
Et puis, Sido, sa mère nous est présentée à travers ses lettres, parfois inventées mais on a la chance d'en découvrir d'authentiques dans un dossier en fin de livre.
Décidément, Colette écrit spontanément, avec le coeur sans avoir besoin de nous lancer des citations, des auteurs... Elle est authentique et cela fait vraiment partie de son charme.
Plusieurs fois, en lisant je m'arrêtais et me disais :
"Qu'en de beaux mots, ces choses là sont dites" !





















Commenter  J’apprécie          542
Une écriture très fouillée, un style foisonnant et très poétique, une lecture simple et douce pour un livre qui fut pourtant lourd à écrire pour Colette… C'est le livre de la maturité de l'autrice célébrée et admirée, un roman autobiographique - une autofiction dirait-on aujourd'hui- celui du renoncement non pas à l'amour mais plutôt au tourment amoureux, à l'approche de la vieillesse ( elle n'a pourtant que 57 ans!!! ). L'amour des animaux des arbres des plantes et du potager demeure bien sûr ainsi que l'amour des amis et de la vie simple et spontanée à “La Treille Muscate” sa nouvelle villégiature à Saint-Tropez qui n'est alors qu'un petit port de pêche inconnu…
On y retrouvera un peu l'ambiance naturaliste de “Les vrilles de la vigne” et l'une des obsessions de Colette dans l'ombre de Sido : la liberté et la contemplation !
Commenter  J’apprécie          539
Une éternelle amoureuse qui n'a vécu que par et pour l'amour peut-elle s'assagir ? Colette y croit, elle qui, la cinquantaine aidant, n'aspire plus qu'au calme dans sa maison des hauteurs de Saint-Tropez. Promenades, baignades, jardinage, repas entre amis, siestes réparatrices...les chaudes journées provençales sont propices à un retour à la nature. le jardin florissant, les vignes gorgées de soleil, les chats alanguis, la chienne fidèle, des amis attentionnés, voilà la recette du bonheur pour une Colette mature et libérée des exigences de l'amour. Pourtant, parfois ce dernier frappe encore à la porte, dans sa retraite estivale, il prend les traits de Valère Vial, un ''homme ordinaire'' de quinze ans son cadet. Faut-il s'en embarrasser ou le jeter dans les bras d'une jeune peintre qui semble tenir à lui ?


Que dire... ? La langue française est joliment maniée, les descriptions de la nature sensuelles à souhait, l'attachement à une mère adorée presque émouvant, mais, mais, mais... Quelle emphase ! Quel manque de simplicité, et dans l'écriture et dans ses sentiments. Comme tout récit autobiographie, La naissance du jour est une mise en scène de soi-même, et Colette excelle à se dévoiler tout en se cachant derrière les non-dits. Par souci de se donner le beau rôle ? Pas forcément, puisqu'elle n'apparaît pas toujours sous son meilleur jour dans les traits de cette femme mûre qui se voudrait détachée de tout et joue, hypocritement, les entremetteuses.
Un texte assez ennuyeux, plombé par une grandiloquence agaçante. Rendez-vous manqué avec Colette...
Commenter  J’apprécie          410

Colette dans « la Naissance du jour » veut glorifier sa mère Sido, morte il y a 10 ans, et reprend les lettres de celle ci.
Glorifier sa mère Sido? étrangement, dans la première lettre écrite à Maurice Goudeket, Sido décline son invitation de venir rejoindre sa fille, car un cactus ( ouiiii) va donner une fleur rose. Elles ne se reverront donc jamais, et sa fille d'ailleurs n'ira pas à son enterrement.
Pire, à la fin du livre, on apprend que Sido n'a jamais refusé d'aller voir sa fille, elle a encore bon pied bon oeil à soixante seize ans.

Que veut vraiment dire Colette, dans ce livre laborieusement écrit ?( et l'écriture hésitante, passant d'un thème à l'autre, oubliant carrément le thème de la lettre citée, en est la preuve)
Colette le revendique dès la deuxième page : « Puissè-je n'oublier jamais que je suis la fille d'une telle femme qui penchait, tremblante, toutes ses rides éblouies entre les sabres d'un cactus sur une promesse de fleur, une telle femme qui ne cessa elle –même d'éclore, infatigablement, pendant trois quart de siècle... »
Ce cactus a fini par fleurir, et la fille suppose que Sido dirait « Demeure, ne te cache pas, et qu'on vous laisse tous deux en repos, toi et lui que tu embrasses, car il est bien, en vérité, mon cactus rose, qui veut enfin fleurir . »

le couple, le toi et lui, recouvre ironiquement le peu de valeur que celle qui lui a donné le jour, pleine de critique quant à sa vie de danseuse nue, à ses deux mariages/ deux divorces, a de la vie sentimentale de sa fille, comme si elle ne croyait plus qu'elle puisse aimer ou être aimée « en vrai ».
Et qu'elle ait peur de la voir une fois de plus blessée.
Alors, autant un couple Colette/ cactus rose.

D'ailleurs, la fille avoue ces heures où elle se sent inférieure. Sa mère est un modèle si parfait, que Colette soupire : « jamais je n'arriverai à sa hauteur. » ou « Je ne la rejoindrai donc jamais ? » Sido a eu 2 maris, comme sa fille, mais elle a été 2 fois veuve, pas divorcée. Et, elle, elle a aimé. Colette soupire « je me mis, ce jour –là à douter d'avoir jamais aimé d'amour. » Ce n'est pas un hasard si elle reproduit les lettres de sa mère, bien meilleure écrivain qu'elle même, dit elle avec coquetterie.

Culpabilité, complexe d'Oedipe, cordon autour du cou, infériorité ? ou, plus sûrement, admiration absolue pour cette mère qui lui a donné naissance ?

Quelle est la meilleure façon de glorifier celle avec qui elle a connu une enfance totalement heureuse et campagnarde ? En la gardant jeune dans sa mémoire, en refusant de l'avoir même vue vieillir : « je ne t'ai connue que jeune, ta mort te garde de vieillir, et même de périr, toi qui m'accompagnes. Ta dernière jeunesse, celle de tes soixante- quinze ans, dure toujours. »
Ceci, au moment où elle-même accepte de vieillir, d'accéder à ce moment de sagesse, sans désir : « relativement veuve, douce à mes souvenirs et pleine du voeu de demeurer telle ».
Personnelle Colette, touchante dans ses dénis, inventant que la fleur d'un cactus puisse la supplanter , pour mieux mesurer la distance entre sa mère modèle, et elle, liées par un amour de toujours.

( Lecture à l'évidence totalement personnelle, partiale et partielle)
Commenter  J’apprécie          397
Comment oser "pondre " une critique sur ce texte inscrit au firmament de la littérature française ? Je ne m'aventurerais pas dans cette aventure.
Je noterais seulement que ce texte pour beaucoup autobiographique fut écrit en 1928 à Saint Tropez où Colette possédait une villa la "treille muscate".
Amour de la Provence, amour de ses bêtes , amour haine pour cette mère décédée Sido , amour amitié pour Vial cet homme ordinaire de 15 ans son cadet , amitiés pour ses amis peintres ...
Amour , amour tel est le mot clé de ce texte à l'écriture poétique où chaque ligne se transforme en image .un véritable régal pour un lecteur exigeant car revers de la médaille certaines phrases superbes m'ont demandé des relectures mais le jeu en valait la chandelle
merci au club de lecture de babelio sans lequel je n'aurait pas franchi le seuil de l'univers de Colette cela aurait été bien dommageable
Commenter  J’apprécie          399
Deux lectures successives.
La première pour savourer le style, les mots, ciselés comme de merveilleux canivets , les camaïeux de bleus qui se déclinent à l'infini, tous les sens qui s'éveillent par le souffle des descriptions d'une infinie poésie...
Une seconde lecture pour mieux apprécier ce que dit ce pseudo roman qui est, à peu de chose près la vie de Colette quelque peu vieillissante, mais éternelle jeune d'esprit,
appréciant la vie provençale, faisant un bilan d'étape de sa vie, se remémorant sa mère bien aimée...
A garder à portée de main, pour en relire des passages quand les jours se font gris...


Commenter  J’apprécie          340
Une oeuvre magnifique, vibrante, lyrique.

Colette a cinquante-cinq ans lorsqu'elle commence à écrire, avec difficulté d'ailleurs, ce récit du renoncement et de la conquête de la solitude.Elle connaît ( et elle le sait) son dernier grand amour en la personne de Maurice Goudeket.

Je dis " récit" car ce n'est ni un roman, ni vraiment non plus une autobiographie.Disons plutôt un journal de bord, une chronique légèrement romancée. Elle est bien désignée par les autres " Colette" dans ce livre mais certains personnages comme l'homme amoureux d'elle, Vial,d'ailleurs peu convaincant, sont pure invention.Elle n'a pas voulu mêler à ce texte son véritable amour...

Hymne à ce Midi brûlant, à une maison qu'elle fait sienne,aux bains de mer matinaux, aux animaux familiers avec lesquels elle communique en silence,les pages déroulent un long poème en prose, tout en nuances et en délicatesse.

Hymne à la renaissance, dégagée de la contrainte amoureuse: " Faire peau neuve,reconstruire, renaître,ça n'a jamais été au-dessus de mes forces.(...)Mais c'est la première fois qu'il va falloir vivre- ou même mourir- sans que ma vie ou ma mort dépendent d'un amour."

Hymne surtout à sa mère Sido, dont les lettres( réelles ou imaginées...) parsèment le texte, de leurs vérités simples et émouvantes.Et dont elle se sent plus proche encore, en vieillissant.

Chaque phrase est un bijou, un scintillement, une flamme...

" Voici l'aurore.Elle n'est aujourd'hui que petites nues en pluie de fleurs, une aurore pour des coeurs délivrés..."

La naissance du jour , comme un élan velours, comme un élan d'amour.
Commenter  J’apprécie          292
"A l'espèce chat,je suis redevable d'une certaine sorte,honorable,de dissimulation,d'un grand empire sur moi-même,d'une aversion caractérisée par les sons brutaux,et du besoin de me taire longuement".
Cette confidence glanée dans l'un des livres de la célèbre écrivaine française Colette (Sidonie Gabrielle Colette), qui a marqué le XX° siècle de sa plume vibrante d'une prose aux résonnances poétiques enchantées, annonce parfaitement la double facette de sa personnalité qui éclaire et porte aux nues La naissance du jour.
Dans ce roman autobiographique, Colette, qui a osé toucher au tabou des amours adolescentes dans le blé en herbe, s'attaque à du tout aussi subversif (mais d'actualité vu la recrudescence du phénomène des cougars): sa liaison avec un homme qui aurait largement pu être son fils.
Elle situe la trame au coeur des paysages bucoliques de Provence dont "le sol a soif", près du golfe de Saint-Tropez qui par grand vent "ronflera tout entier comme un coquillage"", dans sa "délicieuse maison provinciale" de la Treille Muscate dont elle a souvent vanté les charmes paisibles (Lettres à sa fille, Lettre à Marguerite Moreno..).
Frémissant pouvoir évocateur du soleil qui "ride et confit sur le cep la grappe tôt mûrie", de la "petite aile de lumière qui bat entre les deux contrevents et touche,par pulsations inégales,le mur ou la longue,lourde table à écrire,à lire,à jouer,l'interminable table qui revient de Bretagne,comme j'en reviens."
Douceur de vivre parmi "les miens", ses chats au regard ensommeillé; "ses chiens,déjà retirés du monde; "ses jeunes mandariniers", son jardin chatoyant et cette lumière magique qui sourd et se teinte de bleu,de rose,de vert pour métamorphoser les choses et les êtres.
Soudain,alors que tout semblait sage et paisible, arrive dans une cuisine déjà empreinte d'une forte créativité, une simple tache, mais halée en diable, qui se muscle, à pas de géant, pour basculer le lecteur vers une autre dimension,celle (bien légère pourtant car il faut fantasmer ferme sur une épaule au sel léché pour entrevoir l'indicible :)) ).
Saint-Tropez vibre alors d'un tout autre langage,celui des intellectuels et artistes, dont certains comme Vial,"garçon ordinaire" qui se dit décorateur, ou Hélène, la peintre du dimanche, sont exclus sauf pour peut-être pour d'autres jeux manipulatoires plus cruels.
Innocence intéressée face à perfide innocence, un chat et des souris tissent souvent de bons romans.
Emaillé de bouts de lettres de Sido, mère phare admirée et admirable, mais étouffante et restrictive "Cassandre" à Colette son "Minet-Chéri", mère à la "cruauté céleste" (qui a éveillé cette écriture incomparable à jamais vibrante d'une enfance éblouie;marqué par le thème favori de l'auteur sur l'amour teinté de jalousie, parsemé de réflexions sur la vie et sa fatale échéance, La naissance du jour est une petite merveille à savourer sans modération.
Commenter  J’apprécie          280
Avec Colette, on s'attend toujours à déguster une belle plume, et La naissance du jour ne dérobe pas à la règle. Colette nous raconte sa maturité d'une femme de cinquante ans, qui, considère cette période comme une naissance du jour...certainement de sa maturité. Elle vibre dans sa puissance d'une femme libre, aussi bien dans ses amours où la différence d'âge n'a pas d'impact sur ses élans. La solitude est moins lourde, elle est , en quelque sorte, un art de vivre. De temps en temps l'amour maternel s'éveille en elle avec des souvenirs de sa mère Sidonie à travers des lettres. Cette mère dont elle est la photocopie, bien qu'elle soit un peu plus moderne, un peu plus indépendante. La nature, les animaux, elle en parle avec autant d'amour qu'on ne peut que lire ce petit livre avec joie...
Commenter  J’apprécie          270
Dans sa maison, « La treille muscate », à mi-chemin entre le port de Saint-Tropez et les champs, Colette vit en osmose avec la nature, entourée de ses animaux, accompagnée parfois de ses amis, peintres ou écrivains.
C'est très descriptif, très classique, avec un petit côté désuet mais tellement poétique.
Elle parle d'elle, de sa mère, de son amitié amoureuse avec un jeune voisin, de ses occupations, de son vieillissement…. le tout un peu pêle-mêle, il est vrai, j'ai eu parfois du mal à comprendre de quoi elle parlait.
Tout ça se lit lentement, calmement, joliment.
Bien sûr, ça a un peu vieilli, mais lire la langue française si bien maniée est toujours un grand plaisir.
Commenter  J’apprécie          161




Lecteurs (731) Voir plus



Quiz Voir plus

Sidonie gabrielle Colette

Le père de Colette est

Facteur
Ecrivain
Capitaine
Journaliste

13 questions
202 lecteurs ont répondu
Thème : Sidonie-Gabrielle ColetteCréer un quiz sur ce livre

{* *}