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Citations sur Ces orages-là (161)

Derrière la haie de thuyas, Clémence observe le jardin du voisin. Un grand jardin bien entretenu. Le voisin arrose chaque jour. Ils ne se sont jamais vus. Ils ne se sont jamais parlé. C'est ça la ville. Plein de monde – plein de gens seuls.
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Quinze ans : pour les autres, c’est plus que le temps nécessaire pour guérir de cette chose inguérissable. Au début, tout le monde comprend, tout le monde s’immobilise, priant seulement que cela n’arrive qu’ailleurs. Mais si une vie s’est arrêtée, les autres continuent. L’existence les reprend. Il y a juste une place vide. Le temps du deuil – quelle affreuse, quelle impossible expression. Le temps de cela n’est pas concevable, il est infini, il ne se répare pas ni ne cesse. Colin n’est jamais revenu. Il n’y a pas eu de miracle. Alors Gabriel a fait semblant, pour que les autres se rassurent, pour ne pas sombrer tout à fait.
Semblant de guérir. Seulement ce n’est pas vrai, il n’est pas apaisé. Il ne veut pas l’être. Il se contente de mentir, pour qu’on lui foute la paix. Le jour, il mime, il feint, il joue. Il brille, il ouvre les bras, il éclate, tout le monde l’aime. Personne ne se doute que la blessure à l’intérieur, plus que cicatriser, est devenue un abîme. Le soir, l’alcool colmate la plaie à grand-peine pour tenir un soleil de plus, des petites révolutions d’aube en aube, au moment où les ténèbres cèdent. Gabriel est une marionnette, un chiffon. Le destin l’agite chaque jour, l’obligeant à vivre, pantin superbe qui parle et rit et rayonne, sidérant les autres – un spectre de lumière, une illusion d’or et de sang.
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Quelque chose est cassé et quand c'est cassé - eh bien : c'est fichu. On peut le recoller. On peut le repriser, le rapiécer, mettre du fil, on peut restaurer aussi les corps, mais cela se verra toujours.
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«  C’est la peur—- son sang est comme glacé à l’intérieur. Et pourtant , elle est en nage. La sueur lui glisse sur le front ,perle à ses cils , qu’elle essuie d’un revers de main pour essayer de se repérer au milieu de la forêt.
Elle voudrait crier .
Mais ça ne sert à rien, alors elle se tait » …
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Le doute, c'est comme ça. Ça s'insinue en vous, ça vous ronge quelque chose dans un coin du cerveau, et vous avez beau savoir que c'est stupide, que c'est impossible, que c'est une erreur : c'est là. La seule chose à faire pour s'en débarrasser, c'est de le transformer en certitude.
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C’est idiot de se dire qu’une fois au creux de la vague, on ne peut que remonter, tellement idiot parce parce qu’il faut de l’élan pour cela, il faut du courant, et souvent, quand on est au creux de la vague, on se noie. À vrai dire, une fois en bas, il y a beaucoup plus de risques de couler pour de bon que de chances de remonter à la surface.
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Il n'y a pas de vérité qui tienne : la seule réalité est celle que l'on construit, que l'on invente, à coups d'idées et de regards, de paroles, de gestes, mais aussi à coups de mensonges. Oui, la réalité peut n'être qu'un énorme mensonge.
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La nuit n'est jamais la fin. Chaque fois, un nouveau jour se lève.
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Et s’il y avait des mots serait pour dire, c’est terrible cela oui, ce serait pour dire: cet instant de grâce où Thomas est devenu une chose qui ne peut plus lui faire du mal. Et à l’intérieur de Clémence il y a ces orages-là, de larmes et de fureur, il y a ce rugissement, ce craquement de son être, quelque chose s’accomplit, elle regarde ses mains blanches, le sang s’est retiré de sa poitrine.
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Être là, cela veut dire être vivante. Avec la sensation d'être passée très près, beaucoup trop près. Mais passée quand même. Elle aimerait en rire, par une sorte de soulagement qui ne trouve pas d'autre expression pour l'instant. Rire : impossible encore. Juste être là.
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