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Citations sur Les larmes noires sur la terre (94)

Les fous du djihad s’en sont allés se faire sauter ailleurs ; le petit nombre qui vit ici se préoccupe davantage de survie et d’arrangements que de religion.
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Il sent la peau et la douceur, cette odeur si singulière qu'ont les bébés la première année avant de devenir des enfants, quelque chose de troublant, de profondément attirant, et Moe se penche davantage, pose le nez sur le ventre rond pour respirer le parfum indéfinissable.
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Elle ne pleure pas.
Ca ne sert à rien de pleurer.
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Forcer le destin. À se remettre debout chaque fois en le regardant bien droit dans les yeux, même pas mal, il finira par se lasser, comme les massacres et les épidémies, à un moment tout s’arrête sans que personne ne sache pourquoi, tout reflue, la vie reprend.
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C'est quoi un corps, au fond, sinon une enveloppe que l'on peut détacher de toute pensée, quelque chose de flottant, d'insensible, parce qu'on l'a décidé et qu'on l'oblige en lui ordonnant de se taire, c'est quoi un corps malaxé, tourné et retourné sur un matelas sale, investi par d'autres, quand le cerveau fait une coupure, oublie la nuit, quoi de plus que des courbatures et des douleurs au petit matin, au moment de rentrer.
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Tu croyais qu'un enfant est éternel, nous le croyons tous avant qu'ils ne trépassent, parce que l'ordre des choses voudrait que les parents ne connaissent jamais la mort de leurs petits, mais il n'y a pas d'ordre dans le monde, pas de chronologie, pas d'obligation - et pas de justice.
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Mais elle avec son petit, ce n'est pas ce monde-là qu'elle veut, tentaculaire et dévorant, où la seule façon de s'en sortir est de se battre bec et ongles pour gagner quoi, pas même un petit morceau de bonheur, juste la hargne pour survivre, boire, manger et mettre de l'essence dans la voiture, un combat stérile et épuisant, trouver une place de misère et la conserver coûte que coûte.
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Et puis c’est le contrecoup, une fatigue immense, la même lassitude que les matins de grand chagrin lorsqu’on espère que les douleurs de la veille sont des rêves, juste des rêves, et que la réalité vient taper à la tête et à la conscience - alors on se souvient que tout est vrai même si on essaie de dire le contraire, et les crampes dans le ventre et le halètement du souffle se remettent en place, et les yeux brûlent déjà, à regretter le point qu’on a perdu en s’endormant, où la souffrance est telle qu’elle s’anesthésie elle-même, comme une maladie dévorant le corps qui la porte, engourdissement étrange, jusque dans les sanglots et les mots brisés.
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- Mais il en manque.
- De quoi ?
- De l'argent.
- Allons donc.
Avec ses doigts boudinés, la vieille a éparpillé les billets et les pièces sur la table de la salle à manger.
- Deux heures à 12 €, et tu t'es arrêtée 10 minutes pour prendre un café, ça fait 22 €.
- Mais le café c'est vous qui me l'avez offert.
- Bien sûr. Je ne te le fais pas payer, tu vois. Juste le temps, je vais pas te payer le temps que tu n'as pas travaillé tout de même.
- L'autre jour quand je suis passée prendre votre colis chez l'épicier, je n'ai rien compté moi.
- C'est sur ta route, hein, tu peux y aller quand même.
- Ce n'est pas vrai, ça me fait un détour.
- Un détour ! Alors que tu as la chance d'être en voiture , tu vas pas pleurnicher pour si peu.
- Et les dix minutes du café, ce n'est pas 'si peu' ?
- Dis donc, ma fille, où tu veux en venir ? Il y en a des tas des gens comme toi, qui cherchent du travail.
- Des gens comme moi ?
(p. 23-24)
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[ après les attentats du 13/11 à Paris ]
Elle ignore encore à quel point elle a raison ce jour-là, comment le monde va s'enliser en quelques années dans une haine qui excusera tout, reniant ses dernières valeurs pour se protéger croit-il, fermant les yeux sur des combats absurdes et silencieux, et finalement, au bord de l'implosion, séparant et enfermant, choisissant d'aligner des milliards d'euros et de dollars afin de tenir loin de lui la menace avérée ou fantasmée des exclus, fanatiques ou athées, sans distinction aucune si ce n'est celle de la précarité, il suffit qu'un appel téléphonique les désigne et qu'une patrouille les cueille au coin d'une rue. Dans ces villes 'casses' qui portent si bien leur nom, [elle] sait maintenant qu'il y a 90% de gens comme elle, des ratés, des broyés, un peu mauvais, un peu voleurs, ni plus ni moins que ceux qui restent du bon côté.
(p. 119)
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