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Citations sur Les larmes noires sur la terre (94)

C'est comme ouvrir la porte d'une maison dont le propriétaire a été assassiné : on se demande où, comment. S'il reste du sang quelque part, et la mémoire dans la tôle et le tissu des sièges. Les vibrations entrées au fond du métal, qui n'oubliera rien, et peut-être une ombre au ciel, légère et tenace, à vous servir de nuage qu'il pleuve ou qu'il s'ensoleille.
(p. 100)
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Changer son existence. Changer en mieux. Qui aurait cru que ce serait en pire ?
Pas fait exprès. Vrai, l'idée, c'était de tout arranger, comme une fleur qui naît sous le couvert des arbres et qui pousse et tortille et balance pour trouver le soleil, s'élance, grimpe jusque sur les troncs, aspire la lumière. La fleur, il faut qu'elle y arrive, au soleil, parce qu'elle ne peut pas marcher pour aller chercher ailleurs.
Elle ne demande pas plus, ne lèse personne. Juste qu'on lui laisse une place.
Pas même.
Il vaut mieux être une fleur oui. Cela fait moins mal.
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Elle éclate en sanglots. Un long hululement, celui d'un oiseau pris au piège, quand les ailes se sont brisées contre les barreaux de la cage à force de chercher à s'enfuir.
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[...] il faut que Nini se taise, vivre elles ont laissé cela de côté, il ne reste que la survie ; qu'on parle de gourmandise, d'envie et de paresse, du corps d'un homme, de la peau d'un bébé, elles ne le supportent pas, voudraient avoir tout oublié pour ne pas sentir le manque jusqu'au fond de leurs entrailles, si seulement elles ne savaient pas.
(p. 177)
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Mais sous ses pieds, Dieu. En dehors de la grande artère qui fait le tour de la ville-Casse, le macadam disparaît. Le sol n'est qu'un champ de terre à force d'être piétiné par des milliers de pieds qui tournent en rond, poussière les jours de soleil, ruisseaux de boue quand il pleut, une ville brune et molle, jonchée d'ordures emmenées par l'air et que personne ne prend la peine de ramasser.
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Combien sont-ils aujourd'hui, peut-être huit mille personnes qui vivent là sur les sièges éventrés des Fiatvet des Renault hors d'usage, sur les coffres ouverts prolongés par une tôle ou une bâche pour gagner un peu d'espace. Une ville de miséreux, impensable ici et aujourd'hui, et pourtant, les crises économiques successives ont eu raison des bons sentiments, le déclins des civilisations, ce sera comme Rome et tout s'effondrera, ils disaient à la télévision. Qui aurait pu prévoir qu'une dizaine de ces centres, qu'ils appellent les Casses, allaient éclore en quelque vingt années ?
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Vrai, de son temps, septembre c’était déjà l’automne, et les petits matins frais, et les longues journées de pluie - pas ces résurgences d’été et de canicule, il n’y a plus de saison, dit-elle, parce que, après, l’hiver viendra sans gelées, ou à peine, d’une année sur l’autre les insectes pullulent et les fruitiers ne savent plus quand faire des fleurs.
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Alors je te le dis, ce n'est pas un hasard si Jaja a raconté son histoire aujourd'hui, mais là encore tu n'entends rien, et pourtant tout t'est donné, à toi qui ne vois que toi, dans le monde de l'autre côté peut-être que cela suffirait, mais ici, nous marchons tous ensemble, et il tient à chacun de nous que ce soit vers le mieux ou vers l'enfer. Si tu nous tires en bas dans les ténèbres, ne t'étonne pas que nous nous défendions. Ce qui nous reste de dignité et de volonté de vivre, nous ne le lâcherons pas, même si pour cela nous devons être contre toi. Oui nous le serons.
Mais encore une fois, il est temps de t'arrêter.
Grand temps. Car je ne pourrai pas t'aider beaucoup plus.
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Elle l'écoute avec attention, fascinée par le pouvoir des fleurs, des feuilles, des racines, le monde revient à sa source, se dit-elle, car tout se guérit par la terre - sauf ce qui doit mourir, et alors aucun remède, aucune potion n'y pourra rien, quand le destin s'en mêle.
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Tu vois les taches de rousseur sur son visage? Moi j'appelle ça des taches de douceur.
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