Préquel aux aventures de Katniss Everdeen, La ballade du serpent et de l'oiseau chanteur prend place six décennies avant la saga que tout le monde connaît. On y suit Coriolanus Snow, 18 ans, alors qu'il achève ses études et participe à ses premiers Hunger Games en tant que mentor. Un roman qui a fait parler de lui, ses traducteurs ayant été confinés dès avant le confinement pour éviter la moindre fuite. Chronique d'un retour aux origines.
Le héros de cette histoire est donc Coriolanus Snow. Rejeton d'une illustre famille dont l'heure de gloire s'est envolée depuis la guerre contre les districts, c'est un jeune homme du Capitole pure souche : imbu de lui-même et surtout du prestige de son nom, il entend bien tout mettre en oeuvre pour retrouver la place qui lui est due. Sa situation financière n'est pourtant guère reluisante, alors que la capitale peine à se remettre de ses années de guerre contre la Rébellion. Qu'à cela ne tienne, l'important, c'est de sauver les apparences !
Seulement voilà, pour le dixième anniversaire des Hunger Games, il écope du mentorat de Lucy Gray, tribut du misérable District Douze, une fille qui n'a à peu près aucune chance de remporter les jeux. Un véritable camouflet ! Bien décidé à ne pas perdre ainsi la face, il décide de tout mettre en oeuvre pour en faire une gagnante. Pour lui, pas pour elle, pour lui sauver la vie, non, pour lui. Pour remporter un prix, redorer le blason de sa famille et renflouer ses finances.
Et c'est là que le bât blesse. Car Coriolanus Snow est tout sauf un personnage sympathique. S'il n'est pas encore tout à fait le président sans coeur que Katniss va rencontrer, il est déjà très ambitieux, sournois et manipulateur. Un jeune homme auquel on a bien du mal à s'attacher. Quant à Lucy Gray, le tribut qui lui donne la réplique et devrait faire contrepoids, l'autrice la place en retrait, elle est très effacée et pas d'un intérêt transcendant. Agaçant au possible, Corilanus occupe le devant de la scène, sans arrêt, au détriment de personnages secondaires sûrement plus attachants, comme Sejanus, Tigris ou même Lucy Gray.
Ajoutons à cela un sérieux manque de rythme et La ballade du serpent et de l'oiseau chanteur n'est pas, à mes yeux en tous cas, une grande réussite. C'est d'autant plus dommage qu'on y découvre les prémices des jeux tels qu'on a pu les voir dans la saga : sponsors, premières manipulations génétiques, surmédiatisation, contrôle des masses. Autant d'éléments qui viennent compléter l'univers de
Suzanne Collins. C'est un récit très sombre mais totalement dénué d'émotions et qui peine en nous en faire ressentir. Je suis malheureusement restée sur ma faim.
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