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3,95

sur 533 notes
C'est un chef d'oeuvre. Une régalade de cinq cents pages.
Collins est un maître. Ici pas de sang coulant à flot, une histoire à couper le souffle dans son suspense, tout dans le non-dit.

La narration à plusieurs mains, répétée depuis, innovante à l'époque,
épice encore le récit et le colore de l'humeur et de l'humour du
narrateur. L'histoire suit son cours au fil des récits, en douceur et en
douleur, c'est selon, mais toujours en avançant.

Le lecteur est surpris par l'étrangeté des réactions des uns et des autres et
pourtant, l'énigme est vite résolue sous son nez, sans qu'il y prenne
garde, sans qu'il y fasse attention, car personne ne peut croire une
telle évidence.

Certes entre le vol et la possibilité de la vérité, il y a une énorme marge, notamment pour définir le pourquoi et
le comment. le mutisme des personnages comme leur mépris font suite à
des quiproquos ainsi qu'à des évidences qu'il se créent, loin de la
réalité et du bon sens.

Nous avons donc un récit à la première personne, conté par, d'abord, un majordome grand admirateur du Robinson Crusoé de De Foe,
admirable de réalisme et de vérité. L'homme écrit ce qu'il voit, sans
ambage, n'analyse ni ne juge, émet simplement ses scrupules par rapport à
son éducation domestique. Il est suivi par une vieille fille, bigote,
grande prêtresse du prosélytisme anglican, dont la prose (de Collins)
est à se tordre. jamais découragée, rabrouée qu'elle est, rien n'y
fait, détentrice de la vérité, elle avance comme un rouleau compresseur
et anesthésie tout le monde avec ses propos totalement déplacés. Quel
exercice de style de Collins !
Se succèdent ensuite divers intervenants, dont la plume amène du grain à
moudre au moulin de l'intrigue, jusqu'au médecin remplaçant qui résoudra
le mystère.

De la plus simple femme de chambre à la maitresse de
maison, en passant par le policier, le sergent Cuff, meilleur détective
du royaume, on se régale, tant l'écriture de Collins
est riche et les protagonistes peints avec justesse et finesse par un
pinceau d'une précision jamais prise en défaut. C'est du grand art.
Ajoutez à cela l'époque victorienne, les voitures à chevaux, la campagne
anglaise, les roses (très important les roses), la brume londonienne, la
magie et les mystères de l'Inde et le génie de Collins et vous obtenez, certainement, le premier roman policier de l'histoire, mais aussi un livre inoubliable.
A lire comme on déguste un vieux cognac, avec délectation.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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La Pierre de lune, the Moonstone, a été publié en 1868 sous forme de feuilleton. Il s'agit d'un des premiers romans policiers anglais, l'histoire de la disparition d'un diamant.
Littérature anglaise, 19ème siècle, une petite enquête policière, une belle jeune fille, quelques soupirants, tous les ingrédients sont réunis pour se régaler.
Effectivement, la lecture est très plaisante, d'autant plus que l'enquête avance sous la plume de plusieurs narrateurs.
Quel délice de suivre le vieux domestique Betteredge qui trouve l'inspiration dans Robinson Crusoé...
" - Que voulez-vous donc Betteredge?
Ce que je voulais? Je ne le lui dis pas; mais , à vous, je vais l'avouer : j'aurais tant aimé allumer ma pipe et lire un passage de Robinson Crusoé!"
Il a le privilège de nous entraîner dans cette histoire, et nous accompagne dans les dernières pages, ce qui m'a beaucoup amusée. J'aime quand le narrateur prend le lecteur à partie; les rebondissements, les fausses pistes, les suspects mettent un peu plus de piment â la lecture.
Le changement de narrateur est une bonne initiative, même si l'on reste dans un huis clos. Il permet d'avoir des points de vue bien différents et critiques de cette belle société anglaise.
Je reconnais quand même avoir détesté le passage raconté par la pieuse et insupportable Miss Clack. Je regrette également des erreurs de l'éditeur, des mots manquants pendant quelques paragraphes à deux ou trois reprises ( j'exige le sans faute sur ce point).

Pour finir, un très bon roman à déguster avec une tasse de thé.
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Ce premier roman policier datant de 1868 est constitués des témoignages de divers protagonistes liés à la disparition de la pierre de Lune, diamant de grande valeur dérobé en 1799 aux Indes et laissé en héritage à la belle Rachel le jour de son anniversaire. Pierre maudite et cadeau empoisonné ? La pierre, convoitée par des hindous vouant la voir ré-intégrer son temple d'origine et par tous ceux que sa valeur marchande attire, disparait le soir même semant la zizanie entre les invités à l'anniversaire. L'intendant anglais nous raconte la première partie de l'histoire avec des intonations du Jeeves de Wodehouse. Une deuxième partie heureusement plus courte, racontée par une cousine, Miss Clack, bigote cherchant à convertir tout le monde, est plus pénible. Mais la conclusion approche avec la solution de cette énigme digne de Sherlock Holmes. Un roman sans doute un peu long dont l'intérêt est tout autant la façon dont l'histoire est racontée que l'intrigue elle-même.
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J'ai découvert Wilkie Collins à travers ce roman. J'avais envie de lire celui dont on dit qu'il est l'un des premiers, en Europe, à avoir fait naître le roman policier. Et quel chef-d'oeuvre !
Je le recommande à tous les passionnés du XIXe siècle qui désirent mener l'enquête aux côtés de Rachel, une jeune fille aventureuse et d'un policier atypique de Scotland Yard.
Une oeuvre charpentée qui éveille notre curiosité de lecteur par la qualité de l'intrigue et ses personnages fouillés, et qui nous tient en haleine jusqu'à la fin.
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Nouveau coup de coeur avec La Pierre de Lune ! C'est le premier livre de Wilkie Collins que je découvre, et je ne m'attendais pas à être conquise à ce point ! Certes, cet auteur était incontournable au vu de mes goûts littéraires, mais après toutes les délicieuses lectures de ces derniers temps, j'étais loin de m'imaginer que ce livre me plairait autant !

L'histoire n'est pas sans rappeler les passionnantes enquêtes d'Agatha Christie, puisqu'il est question ici de la disparition d'un célèbre diamant, la « Pierre de Lune », dans la famille Verinder, en Angleterre, fin XIXème siècle. Dès les premières pages, le lecteur plonge au coeur du mystère, découvrant comment cette pierre fût volée par l'un des membres de cette famille aux membres d'une caste indienne, les Brahmanes. La narration est vraiment agréable, car Wilkie Collins a choisi de donner la parole à différents personnages pour raconter de leur point de vue les évènements entourant cette étrange disparition : ainsi, nous rencontrons tout d'abord Gabriel Betteredge, l'intendant de la maison des Verinder dans le Yorkshire, qui relate en détail tout ce qui s'est produit avant et pendant la disparition ; puis, d'autres personnages comme Miss Clack, Franklin Blake, M. Ezra Jennings ou encore le Sergent Cuff prennent la plume et ajoutent d'autres éléments qui viennent pimenter le récit.

J'ai beaucoup aimé les personnages, complexes et fascinants, à commencer par les deux personnages principaux, Rachel Verinder, une jeune fille de dix-huit ans au caractère affirmé, et Franklin Blake, son cousin venu tout droit d'Europe ; Gabriel Betteredge, le principal narrateur de cette histoire, m'a aussi beaucoup plu, en nous racontant certaines anecdotes, comme sa passion pour le roman Robinson Crusoé. Enfin, je me suis profondément attachée à Lady Verinder, à Rosanna Spearman, au Sergent Cuff, mais surtout à Ezra Jennings, sympathique et touchant.

J'aimerais ajouter que l'écriture de Wilkie Collins est très fluide, et j'ai dévoré ce roman, attendant jusqu'à la dernière page la résolution du mystère de la « Pierre de Lune »…Bref, le talent de cet auteur est incontestable, et je suis vraiment ravie d'avoir lu ce roman, à tel point que si ce roman n'avait pas été un roman policier (où le suspense n'est plus tellement au rendez-vous lors d'une relecture), je l'aurais sans hésiter emporté avec moi sur une île déserte…

A lire absolument !!
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Tout à fait d'accord avec T.S. Eliott : un roman d'énigme qui tient le lecteur en haleine et d'autant mieux que ce sont différents témoins qui écrivent les différentes péripéties.
Un court prologue pour présenter un infâme qui vole et tue et qui se vengera de sa soeur en bouleversant la vie de sa nièce. Un vrai méchant !
Et puis sept parties, chacune écrite avec conscience et exactitude, (enfin autant que faire ce peut...) par les différents témoins qui tentent d'éclairer cette énigme au cours des mois qui passent, avec le souci de s'aider à comprendre.
Les personnages sont bien campés, ont une réalité bien située dans ce dix-neuvième siècle.
J'ai découvert que le "Robinson Crusoé" peut devenir pour qui sait le lire véritable talisman pour deviner l'avenir et/ou apporter des réponses à toute question oppressante.
Un régal, tout en finesse, qui dévoile la façon dont les femmes étaient perçues par la gente féminine, mais aussi ces rapports de tendresse familiale entre serviteurs et maîtres, la suprématie de l'aristocratie qui peut congédier un inspecteur de Scotland Yard, le prosélytisme agressif de quelques "grenouilles de bénitier"...
Et l'histoire se referme en un épilogue répondant magistralement au prologue, l'un et l'autre pleins de bruits, de fureur et de beauté.
Passionnant du premier mot au dernier, et quel découpage !
Un grand écrivain qui mène son lecteur en douceur dans le labyrinthe des personnalités et des coeurs.
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En Inde, il existe un diamant jaune d'une grande valeur. À la fois sacrée et maudite, cette Pierre de Lune est gardée par des prêtres de Vishnou depuis des siècles. En 1799, John Herncastle dérobe le joyau et le rapporte en Angleterre. Cinquante ans plus tard, il l'offre à sa nièce, Rachel Verinder, pour son anniversaire. Mais à peine offert, le trésor disparaît mystérieusement. S'ensuit une longue enquête pleine de rebondissements, d'aveux et de scandales. Qui a volé le diamant ? Rosanna, la servante aux nerfs fragiles ? Franklin Blake, le cousin aventurier de Rachel ? Godfroy Ablewhite, âme un peu trop charitable ? Les trois Indiens qui rôdent à proximité de la propriété ? La recherche du diamant et l'enquête menée par le sergent Cuff, homme lucide et un rien cynique, font émerger certains secrets et inimitiés au sein de la famille. « Milady a fort habilement étouffé l'affaire pour le moment. [...] Mais un scandale de famille comme celui-ci est de ceux qui éclatent de nouveau, alors qu'on s'y attend le moins. » (p. 217)

Wilkie Collins sait monter les énigmes, ici en donnant la parole à différents narrateurs et en différant les révélations. le roman a été publié en feuilleton, donc divisé en chapitres dont chacun s'achève sur un effet d'annonce. Toute l'attention du lecteur est captive de cette narration qui, si elle digresse, ne s'égare jamais. le narrateur principal, Gabriel Betteredge, intendant de Lady Verinder, est un homme convaincu de sa supériorité sur ses semblables, notamment les femmes et les autres domestiques de la maison. Ne jurant que par Robinson Crusoe dont il tire des préceptes guidant son existence, il est à la fois agaçant et hilarant. « Une goutte de thé est pour la langue d'une femme ce qu'est une goutte d'huile pour une lampe qui s'éteint. » (p. 145) Par sa voix, Wilkie Collins dénonce les vices de la société victorienne : sexualité trouble, hypocrisie, mépris des étrangers, etc. le seul bémol de cette lecture est sa longueur, mais c'est le propre des romans feuilletons de s'étirer parfois au-delà du raisonnable. Pierre de Lune est un roman policier avant l'heure, agréable dans sa forme et par son histoire.
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On est dans le même registre que celui de la Dame en Blanc, oeuvre par laquelle j'ai découvert cet auteur.
On plonge dans la très bonne société anglaise du XIXème Siècle, où les règles de bienséance sont de mise.
Un mystérieux diamant Indou (LA Pierre de Lune), acquis de façon douteuse, est offert par le vieux et méchant Colonel Herncastle, à sa jeune nièce Rachel Verinder.
Les événements qui vont précéder et succéder le vol de la Pierre de Lune va être raconté ici, au fil des 500 pages, par différents personnages ayant assisté de près ou de loin au terrible événement.

Je comprends que pour certain, ce livre est long à lire, avec ces jours à la sauce anglaise qui ne finissent jamais, où on se demande comment les personnages arrivent à faire autant de chose, et puis des descriptions à rallonge, des digressions fatigantes, des coïncidences qui sont presque burlesques.
Mais pour d'autres, dont je fais partie, c'est un très bon policier anglais, où l'imagination de l'auteur n'a pas de limites et surtout une histoire où tout se tient !

Des coïncidences, mélangées à des malentendus avec une bonne dose de manigances et on obtient La Pierre de Lune !!!
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Pierre de lune est le premier roman de Wilkie Collins que j'ai lu. Et quelle découverte ! Je me suis laissée happer par cette intrigue à tiroirs. L'idée de génie de Collins est de confronter son lecteur à un crime - le vol de la Pierre de lune - et de ne pas proposer une narration surplombée par un narrateur unique mais de faire se succéder plusieurs narrateurs.
En effet, ce sont les membres de la famille Verinder et leurs proches qui racontent tour à tour ce qu'ils ont vu au moment des faits et prennent en charge le récit. Or, en lectrice assidue de romans policiers, je ne suis jamais certaine de ce que je lis quand il s'agit d'un personnage qui raconte des faits dont il a été témoin. Tout le monde est suspect. le doute s'installe pour ne jamais repartir et la lecture s'étire en amenant toujours plus de questions. Où s'arrêtent les faits, où commencent les mensonges ? Et qui se dissimule derrière un masque ? Mystère...
Wilkie Collins entraîne son lecteur dans cette histoire de vol riche en rebondissements portée par une plume protéiforme très intéressante. Selon le personnage qui prend en charge le récit, Collins lui attribue plus ou moins d'humour, de facilité à raconter, de digressions, etc. ce qui dynamise grandement la narration.
Il y en a trop à dire, et pourtant, c'est difficile de ne pas gâcher la découverte de ce texte... Pierre de Lune est un roman vraiment extraordinaire, que certains considèrent comme précurseur du roman policier moderne, dans lequel on se plonge avec délice. Impossible de reposer ce livre tant son pouvoir hypnotique vous happe dès les premières pages. Attendez-vous à du grand, à du très grand, si vous ouvrez ces pages.
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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À la suite d'une rocambolesque histoire, Rachel hérite pour son anniversaire de la Pierre de lune, un énorme diamant venu d'Inde. Mais le soir-même la pierre précieuse disparaît.

Si vous aimez les énigmes policières et la littérature victorienne, il faut absolument que vous lisiez Pierre de Lune ! Wilkie Collins a su tisser une intrigue complexe, pleine de mystères et de personnages truculents !

J'ai adoré ce roman ! L'écriture du XIXe est superbe et j'aime l'ambiance un peu feutrée et concentrée sur la réflexion des policiers victoriens.

Le découpage du récit en journaux et lettres permettait d'avoir divers points de vue. le lecteur doute (qui dit la vérité ?) et est accompagné par l'humour particulier de chaque narrateur. La vieille fille bigote m'a fait bien rire.

Bref, malgré les 611 pages, je ne voyais pas le temps passer quand je lisais. Et j'étais loin de me douter de la solution de l'énigme.
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