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sur 532 notes
Un diamant de fort belle taille, d'une eau toute particulière, la Pierre de lune, jadis volé au trésor d'une tête couronnée indienne, à disparu de chez les Verinder, alors qu'il venait d'être offert à la fille de la maison pour son anniversaire. Ce joyaux traîne dans son sillage une réputation maudite mettant en péril la sûreté de son possesseur illégitime. La narration est successivement prise en charge par des personnes de l'entourage de Lady Verinder. Ces témoignages apportent au récit leur éclairage et leur tonalité propre, fort différents qu'ils sont les uns des autres.



Oeuvre de W.Wilkie Collins souvent dénommé "le père du roman policier", Pierre de lune a été couronné des lauriers du "meilleur roman policier de langue anglaise" par T.S. Eliot; on dit même qu'elle éveilla la jalousie de son illustre ami Charles Dickens. J'ai apprécié le mélange heureux des genres, entre roman policier et roman victorien mais n'ai pas trouvé cette lecture bien palpitante, cette impression a été accentuée par la typographie malheureusement guère confortable des éditions Phébus libretto. J'ai préféré notablement la Dame en blanc du même auteur.
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Ce roman n'est pas mauvais, il est loooooooooooooooooooooong!
L'intrigue, divisée en deux périodes narratives prises en charge par divers relateurs, prend vraiment son temps pour s'installer. La première centaine de pages est pauvre en sensations de lecture. de plus, on peine à s'y retrouver parmi une distribution de personnages touffue et on se perd dans l'arbre généalogique. Je me suis ennuyée.
Le mystère de la disparition du diamant apporte un enjeu mais qui ne m'a pas plus transcendée que cela. Sa parentèle avec les policiers à tiroirs style Rouletabille.
La narration repose sur plusieurs témoins oculaires de l'affaire. Lesquels se succédent par écrit, sous la forme d'une déposition, comme à la barre d'un tribunal. Un procédé très prisé de W. Collins puisque déjà utilisé dans La Dame en blanc. D'abord Bettetedge, l'intendant de la demeure de campagns
e où se déroule l'intrigue. Un personnage de vieillard bourru assez drôle en lui-même. Même si sa misogynie prononcée m'a souvent fait lever les yeux au ciel. Serais-ce notre bon W. Collins, le macho ? En tout cas les théories machistes qu'il place dans la bouche de Betteredge laissent perplexe. Puis Miss Clake. Une cousine éloignée de la famille, une vieille fille indiscrète et bigote dont le fanatisme religieux (et l'hypocrisie) prête beaucoup à sourire tant le personnage est ridicule bien malgrè lui, (l'épisode des brochures pieuses est très amusant). Drusilla (c'est son prénom passe ensuite la plume à Mr Bruff, le vieil avoué de la famille dont la narration paraphrase et récapitule beaucoup celle des autres (heureusement, ce passage est court). Ensuite, c'est au tour de Franklin Black de faire son retour sur le devant de la scène (il avait disparu depuis la fin de la premiére période) et de s'acquitter de son témoignage. Imité bientôt par Ezra Jennings (un homme de sciences). Et comme W. Collins aime à multiplier les modes de narration, il ne s'agira pas d'une lettre cette fois mais d'extraits de journal. À Franklin Blake et au sergent Cuff et à Mr Candy revient alors l'honneur de conclure le récit.
Le sergent Cuff est savoureux. Un peu comme un ancêtre de Hercule Poirot. Un cousin éloigné de Sherlock Holmes. Il est fort dommage que le personnage apparaisse si peu de temps dans le roman.
J'avoue que la principale critique que je puis faire à ce roman est sa longueur excessive, alimentée par des redites et des paraphrases inutiles. La forme prime sur le fond, les modes de narrations alternatifs et la saveur de certains personnages transcendent une intrigue sans réel piquant, même si elle nous fera nous interroger, elle ne nous tiendra pas éveiller des nuits durant comme l'affirme le résumé. A contrario. Je me suis retrouvé à piquer souvent du nez sur ce roman. Je le regrette, mais ce livre m'a profondément ennuyé. S'il souffre des mêmes « défauts », il me souvient que La Dame en blanc
, (lu l'an passé) m'avait davantage tenu en haleine.
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En 1799, John Herncastle rapporte de Seringapatan un joyau légendaire. L'assaut donné par les anglais a favorisé cette rapine. Les pillages et la folie destructrice devaient être contrôlés, mais le palais du sultan Tipu qui contenait des trésors fabuleux, fut dévasté. L'homme qui rapporte les faits dans un courrier à ses parents, est le cousin de Herncastle, témoin du meurtre des trois gardiens qui protégeaient le diamant et de son vol. Par ses aveux, il justifie son antipathie envers lui. Il décrit comment John semblait être possédé par le bijou, son obsession et sa déraison… il raconte aussi les dernières paroles du prêtre qui avant de mourir, jette sur le voleur et sa descendance la malédiction de la Pierre de Lune.
Pierre de Lune est un diamant jaune de nature divine. Consacré, il porte la marque de Vishnou. Depuis le XIème siècle, trois brahmanes sont chargés de sa surveillance, jusqu'au sacrifice. Sa valeur est inestimable et sa légende empreinte de maléfices, maudit la personne qui se risquerait à le dérober.

Un demi siècle plus tard, en 1850, une autre personne prend la plume pour relater une histoire…
"- Betteredge, je suis allé consulter mon avocat à propos de certaines affaires de famille, et nous avons parlé de la perte du diamant hindou survenu dans la maison de ma tante, il y a deux ans. Mr Bruff pense comme moi que, dans l'intérêt de la vérité, l'affaire doit être mentionnée dans les archives de famille le plus tôt possible."
Nous sommes en Angleterre, dans un domaine au bord de la mer, sur les côtes du Yorkshire. le narrateur est l'intendant Gabriel Betteredge qui est au service de la famille Verinder. Arrivé comme simple domestique à l'âge de quinze ans, il a gravi les échelons et a suivi la jeune Julia Herncastle (soeur de John) dans sa vie maritale.
Avant d'entamer le coeur du récit, Gabriel narre son destin tout en essayant de réduire ses "digressions" ! Son existence s'est vouée aux Verinder, et sa fille Penelope, femme de chambre, confidente, amie d'enfance de Miss Rachel, fille de Lady Julia, en fait de même.
Donc… deux ans auparavant, il reçoit dans son logis Milady venue l'entretenir sur sa retraite. A soixante ans passés, il est temps pour lui de prendre congés. Doucement mais sûrement, la réflexion doit être amorcée. Mais avant, on doit préparer la venue du jeune Franklin Blake qui est convié pour l'anniversaire de sa cousine Miss Rachel. Tous sont ravis de le voir après sa longue absence faite d'aventures et de voyages.
Rachel va fêter ses dix-huit ans. A cette occasion, Milady l'informe que sa fille recevra de la part de son frère défunt, le colonel John Herncastle, une pierre admirable et rare qu'on appelle La Pierre de Lune. Cette gemme précieuse sera amenée par Franklin.
Alors que tout s'ordonne pour l'arrivée des invités, dont une autre parenté, Godfrey Abbwhite, on s'inquiète de trois énergumènes de type indien qui rôdent autour de la maison et qui se présentent en tant que saltimbanques.

Le jour de l'anniversaire, Miss Rachel, parée à son décolleté du surprenant bijou, est entourée par vingt-quatre personnes. Dans son récit, Gabriel spécifie qu'il n'est point important de les nommer toutes, mais il est à préciser qu'un célèbre explorateur, Mr Murthwaite, grand connaisseur des Indes et de ses mystères, lui fit une remarque singulière… "- Si vous allez aux Indes, Miss Verinder, n'emportez pas le cadeau d'anniversaire de votre oncle. Un diamant, aux Indes, est souvent le symbole d'une religion. Je connais le temple d'une ville où, vêtue comme vous l'êtes en ce moment, votre vie serait dans le plus grand danger."
Le genre d'avertissement qui enflamme l'imagination d'une donzelle plus qu'il ne l'effraie !
Cette soirée, Gabriel s'en souvient bien, il était au service. Alors que cela devait être un repas de rires, de grandiloquences et de charmes, la soirée était ponctuée de silences et de maladresses. Là encore, le diamant étincelait de tous ses feux, comme s'il avait "jeté un sort sur toute la compagnie". Repas ennuyeux et taciturne, la soirée s'anima quand par la terrasse, on entendit le son d'un tambour qui rythmait le jeu des jongleurs. Les Hindous revenaient sans sollicitation et amusaient les dames.

Le lendemain, toute la maison est en émoi, la Pierre de Lune a disparu.
Le sergent Cuff, diligenté pour l'enquête par Scotland Yard pour assister l'inspecteur Seegrave, est prêt à soupçonner toutes les personnes, hôtes, famille, invités et domestiques, qui étaient présentes. Il n'oubliera pas également les mystérieux Hindous.
Cette pierre bouleverse les vies. Depuis qu'elle est apparue, une menace semble planer. le suicide d'une jeune domestique n'est qu'un prélude au drame, les sables sont mouvants.

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Depuis le temps que je souhaitais lire Wilkie Collins, je suis enfin contente de l'avoir fait en ce mois de lectures anglaises. J'avais entraperçu son univers et sa complexité à travers deux bandes dessinées, "Venise hantée, L'étrange mort de Lord Montbarry" et "Mysteries, seule contre la loi", mais je ne connaissais pas encore ses mots.
Cette première approche n'est pas décevante, elle m'incite à la découverte.

L'intrigue est conçue pour suspecter chaque acteur de ce roman, de la domestique au passé douteux et à la fragilité exacerbée, Rosanna Spearman, jusqu'à Miss Rachel, jeune fille accomplie.
Le sergent Cuff chargé de l'enquête est un homme étrange qui aime les roses. Fin limier, il semble pourtant se perdre dans ses suspicions. Nous découvrons plusieurs pistes distillées par différents auteurs de récits. Après l'intendant Betteredge, homme délicieux et dévoué, nous avançons avec une version de Miss Clack, une nièce de Verinder. Nous sommes à la moitié du roman. Cette femme a un tempérament des plus désagréables. Elle se présente ainsi… "Je remercie mes parents, actuellement au Ciel, de m'avoir inculqué l'ordre et l'exactitude, dès mon jeune âge…". Son témoignage a le ton de sa personnalité, précieux, bigot et mesquin. Nous poursuivons avec Matthew Bruff, Franklin Blake et d'autres personnes, témoins de l'affaire, tous bavards et avides de parenthèses !
L'investigation traîne et ne semble aboutir à rien, troublant les mentalités et les désirs, heurtant les dignités et individualités. Presque un huis clos qui ouvre tout de même ses portes sur l'extérieur, ce microcosme dévoile les faiblesses, les peurs, les lâchetés, les déficiences de la société victorienne.

Une lecture appréciée malgré des longueurs pesantes, un début alambiqué et un nombre important de personnages.
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Un magnifique diamant jaune, appelé Pierre de lune, a été dérobé en Inde par un colonel britannique en guise de butin en 1799. A sa mort, bien que brouillé avec sa soeur, Lady Julia Verinder, il lègue le diamant à la fille de celle-ci, miss Rachel Verinder. Mais le premier soir où Rachel le porte, en compagnie de ses cousins, Godfrey Ablewhite et Franklin Blake, tous deux épris de la jeune femme, le diamant disparaît dans la chambre même de Rachel. La police est amenée à mener l'enquête et, faute de pistes, l'inspecteur laisse la place au sergent Cuff, le plus fin limier du royaume. Quelques semaines plus tard, le diamant réapparaît à Londres. Il faudra près d'un an pour expliquer ce qu'il s'est réellement passé cette nuit-là. Franklin Blake décida alors de demander à quelques personnes d'écrire leurs souvenirs précis des principales scènes de l'intrigue, afin de la reconstituer en entier.

Cette lecture faisait suite à celle de Drood, dans laquelle Dan Simmons revient à plusieurs reprises sur l'écriture de ce roman par Wilkie Collins. Je ne m'attendais pas à être surprise par l'histoire elle-même puisque j'en connaissais la fin (dont Wilkie Collins se vante sans cesse dans Drood), mais j'ai quand même été bien incapable pendant une grande partie du livre de dénouer les fils de l'intrigue ! J'ai retrouvé avec amusement l'odieux personnage de Miss Clack, une vieille bigote, dont Dan Simmons dit qu'il a été rédigé sous l'emprise de l'opium, puis celui d'Ezra Jennings, le généreux inconnu, qui intervient tout à la fin. Bref, j'ai lu ce roman à la lumière de Drood, et je n'ai pas du tout été déçue ! le scénario est effectivement original, tout comme la narration, qui est effectuée à la suite par des témoins de chaque période de l'histoire, dont Gabriel Betteredge, le régisseur de Lady Verinder, que j'ai trouvé charmant dans sa dévotion à sa maîtresse et à son Robinson Crusoé, dans lequel il puise plein de citations pour guider ces actes ! J'avais lu pas mal de choses, dans vos critiques et dans Drood, sur un autre personnage important, le fameux sergent Cuff, préfigurant Sherlock Holmes et Poirot, mais j'ai été un peu déçue par sa prestation… Bien qu'il fasse preuve d'un sens de l'observation et de la déduction intéressant, ce n'est pas lui qui dénouera l'affaire !

Les relations qu'entretiennent les différents narrateurs introduisent de légères pointes d'humour puisqu'ils portent tous un jugement sur ce que les autres ont dit d'eux. Malgré cela, je pense que la langue est parfois un peu trop ampoulée et qu'il y a des longueurs, mais je mets cela sur le compte de la forme « feuilleton » dans laquelle écrivait Wilkie Collins : une fois le lecteur embarqué, il fallait lui faire acheter le plus de numéros possibles !
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Le colonel Herncastle a dérobé, lors de la prise de Seringapatam en 1799, un diamant appelé Pierre de lune. Cette pierre était incrustée dans le front de la statue du dieu hindou personnifiant la lune. D'une très grande valeur, elle était protégée par trois brahmanes qui se succédaient de génération en génération. La légende de la Pierre de lune dit : “Le dieu prédit de terribles catastrophes aux mortels présomptueux qui oseraient s'emparer de la pierre sacrée et à leurs descendants ; la malédiction fut écrite en lettres d'or sur les portes du temple.”

A sa mort, le colonel Herncastle décide de léguer la Pierre de lune à sa nièce Rachel Verinder. Etant brouillé avec la mère de celle-ci, on imagine que le colonel veut attirer le mauvais sort sur sa famille. le soir de l'anniversaire de Rachel, son cousin Franklin Blake lui remet le précieux bijou. le lendemain matin, la Pierre de lune a disparu ! Qui a pu la voler dans le boudoir de Rachel ? Sont-ce les trois hindous que l'on a vu roder autour de la maison ? Les domestiques attirés par la taille du diamant ? Ou bien encore un membre de la famille ?

Pierre de lune” a été écrit en 1868 par W. Wilkie Collins qui l'a fait paraître en feuilleton dans la revue “All the year around”. Cette forme de publication se ressent dans certains chapitres où le narrateur s'adresse directement au lecteur pour réveiller son attention ou accentuer le suspens : “Je vous en prie, soyez fort attentif ou bien vous ne vous y retrouverez plus du tout quand nous progresserons plus avant dans l'histoire. Oubliez enfants, dîner, emplettes, que sais-je encore ? (…) J'espère que la liberté que je prends en vous parlant de la sorte ne vous choquera nullement. de cette seule façon, il me semble, je puis captiver l'attention de mon aimable lecteur.” Ce dernier devait effectivement rester attentif puisqu'il ne pouvait avancer dans l'histoire qu'au rythme des publications du journal.

W. Wilkie Collins invente avec “Pierre de lune” l'archétype de l'inspecteur qui m'a beaucoup fait penser à son successeur littéraire Sherlock Holmes. le sergent Cuff est un enquêteur intuitif, très observateur pour qui chaque détail est signifiant et peut changer le cours de ses recherches. Comme Holmes joueur de violon passionné, le sergent Cuff a un hobby loin du crime : les roses, ce qui donne lieu à de fréquentes altercations avec le jardinier de la famille Verinder ! Un dernier point commun entre Holmes et Cuff : leur réputation qui les précède et les entoure d'une aura de respect et d'admiration. “-Je commence à croire que nous verrons bientôt la fin de notre anxiété, dit-il, car si la moitié des histoires qu'on raconte sont vraies, le sergent Cuff n'a pas son pareil en Angleterre pour éclaircir les mystères les plus ténébreux.”

Mais ce que j'ai trouvé de très intéressant dans “Pierre de lune” c'est que W. Wilkie Collins ne reste pas dans le roman policier classique. Tout d'abord, le sergent Cuff n'enquête pas sur un meurtre comme c'est souvent le cas dans les livres de Conan Doyle ou d'Agatha Christie. Il y aura bien une mort mais il s'agit d'un suicide. Ensuite le lecteur ne suit pas le sergent Cuff du début à la fin de son enquête. “Pierre de lune” est constitué de différents récits. Une fois l'affaire terminée, Franklin Blake a demandé aux différents témoins de l'affaire de raconter ce qu'ils ont vu. le sergent Cuff n'occupe donc pas tout le récit qui est fragmenté et reflète des personnalités différentes. W. Wilkie Collins force son lecteur à faire la part des choses dans les différents textes en fonction du narrateur. Cette diversité de points de vue apporte beaucoup au récit qui devient extrêmement vivant.

W. Wilkie Collins en profite pour étudier la société victorienne en plaçant sa loupe sur les Verinder, grande famille aristocratique. L'auteur déplace les préjugés habituels. le voleur de diamant n'est pas forcément à chercher parmi les domestiques ou les couches inférieures de la société. Les apparences peuvent être trompeuses comme nous le montre le médecin Ezra Jennings détesté de tous à cause de son curieux physique et qui sera pourtant le héros de cette investigation. le vernis des bonnes moeurs se fendille chez Wilkie Collins pour montrer la noirceur des nantis.

Pierre de lune” est une réussite comme, j'ai l'impression, tous les Wilkie Collins ! L'enquête est palpitante, extrêmement bien construite avec des rebondissements relançant à point nommé l'intérêt du lecteur. J'ai été totalement captivée par l'histoire de la Pierre de lune qui offre tout ce dont on peut rêver : du suspens, de la psychologie, des personnages attachants et un questionnement sur les moeurs de la société victorienne. du grand art.
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Pierre de lune est un roman d'enquête écrit par Wilkie Collins, grand ami de Dickens. Ce livre, c'est aussi l'histoire du vol d'un diamant indien, de secrets familiaux et d'interrogations persistantes.

J'ai assez vite aimé et accroché à l'écriture de Wilkie Collins ainsi que la construction de son roman. Des narrateurs se substituent au fil de l'enquête, selon les découvertes et ce que sait chaque personnage. Cela permet une certaine familiarité avec chaque narrateur qui écrit à l'attention d'un des personnages. Ainsi, j'ai été très vite immergé dans le récit. de plus, ce changement de témoin permet d'avoir des perspectives différentes sur l'histoire de vol ainsi que sur les autres personnages. Concernant l'histoire en elle-même, je n'ai pas été exaltée par l'histoire au début. Trop de questionnements, trop d'interactions étranges, d'histoires brouillonnes qui ont fait perdre mon attention. Des explications sont venues m'éclaircir par la suite cependant. En outre, plus le récit se déroulait, plus je trouvais le développement de l'enquête et des personnages complexes, fascinants et supérieurs à beaucoup d'autres enquêtes et romans. J'avoue avoir été un peu déçue de la résolution de l'enquête, je ne m'y attendais pas, bien sûr, mais j'aurais préféré un autre dénouement. Néanmoins, après avoir pris une plus ample connaissance sur l'auteur et le contexte d'écriture du roman, je la trouve plus crédible et ayant davantage du sens.

Concernant les personnages, comme dit précédemment, j'ai apprécié cette alternance de témoins qui permettait de découvrir en profondeur chaque personnage à travers leur narration, mais aussi à travers la perception de chacun. Gabriel l'intendant en chef, vieil homme tranquille et loyal, bien qu'il m'ait parfois surpris avec sa crédulité ; la particulière et condescendante Miss Clack, tellement pieuse que cela paraît forcé, ou encore Franklin, le pilier du roman et dont l'enquête tient le plus à coeur. Un détective en herbe attachant.

À travers son roman, Collins, livre aussi le récit du monde des domestiques, leur importance dans la vie de la maisonnée et d'être en bonne entente avec eux. Mais le roman est aussi une leçon face au pillage des trésors d'orient, et qu'un objet possède mille et une différences de rareté aux yeux de chacun. La conclusion de ce récit est qu'au final, tout est un cycle dans le temps.

En conclusion, un très bon roman policier. J'ai beaucoup aimé la structure du récit, et l'écriture de ses personnages, bien que certains m'aient agacé. Une résolution qui m'a, a prime abord, peu convaincue mais avec du recul et une meilleure compréhension du contexte d'écriture, a du sens. Certainement l'un des plus grands textes policiers !
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Ouf, j'en ai enfn fini avec ce livre! Je ne résumerai pas l'intrigue, d'autres l'ont déjà fait.
Mais que ce fut long et tortueux, tout ausi bien dans l'histoire que dans le style!
Peut-être suis je une des seules, mais ce style lourd et pompeux m'insupporte, et je n'ai pas le souvenir que d'autres romans anglais de la même epoque m'aient fait la même impression.
Je me suis évadée à plusieurs reprises, ne réussissant pas à garder mon attention collée aux échanges remplis de convenances et de formules de politesse interminables.
Et une inquiétude demeure : les femmes au XIXe siècle en Angleterre étaient elles aussi cruches et insipides que Rachel? J'espère que non....
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Après avoir beaucoup aimé le roman La dame en blanc (lu en juillet 2017), j'ai tout à coup eu envie de retrouver la plume de Wilkie Collins. Quoi de mieux en effet que de terminer l'hiver un roman victorien à la main ! Je ressors cependant un peu déboussolée de cette lecture, puisque je ne sais pas vraiment si j'ai su l'apprécier ou non. Je vais essayer de trouver les mots justes pour vous en parler.

Angleterre. Milieu du XIXe siècle. Alors que la jeune Rachel Verinder, âgée de dix-huit ans, reçoit des mains de son cousin (Franklin Blake) la pierre de lune (un joyau sacré d'une rare beauté) en guise de cadeau d'anniversaire, certains faits étranges ne manquent pas de se produire. Trois acrobates indiens font irruption dans le domaine. Les esprits s'échauffent. Mais surtout, le diamant en provenance des Indes disparaît mystérieusement, et ce alors même que miss Verinder y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Une chose est certaine, quiconque entre en possession du diamant se trouver confronté à de sérieux ennuis.

Sur le papier, ce roman avait de nombreux arguments pour me plaire. La promesse d'un voyage dans le temps. de l'exotisme. L'annonce d'un roman policier de génie. Pierre de lune est divisé en plusieurs parties, chaque chapitre laissant la parole à un personnage clef de l'histoire : le touchant, mais misogyne, Betteredge ; la persévérante miss Clack ; ou encore le très étrange Ezra Jennings, assistant du Dr Candy. J'ai adoré rencontrer ces personnages, tout comme j'ai été intriguée par la présence des trois brahmanes. J'ai également apprécié suivre l'histoire de Rosanna. Vous l'aurez compris, ce roman est construit comme un puzzle, et cela fonctionne. Nos personnages sont souvent en lien les uns avec les autres, et l'on assiste aux amitiés et antipathies de chacun.

Là où le bât blesse, c'est au niveau du rythme. L'intrigue s'installe lentement. On ne sait pas toujours où l'auteur veut en venir. Je n'avais pas du tout ressenti cela avec La dame en blanc, et j'ai fait face à quelques moments d'ennui. Pour autant, je ne regrette pas de m'être accrochée puisque le roman prend une certaine direction vers les 2/3 du roman. Et cela, pour (peut-être) nous mettre sur une piste.

Si je regrette donc un sérieux manque de rythme, j'ai apprécié l'originalité des portraits proposés par Wilkie Collins (Rosanna et Betteredge en tête). Rosanna m'a touchée par son histoire et tout l'amour qu'elle peut ressentir. Betteredge m'aura lui fait sourire avec son obsession pour le roman Robinson Crusoé. Je pense avoir largement préféré La dame en blanc, mais nul doute que je poursuivrai l'aventure avec Wilkie Collins.
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De quoi ça parle ?
En 1799, en Inde, un diamant sacré, la pierre de lune, est dérobé par le colonel Herncastle dans un temple. Cette pierre précieuse est réputée maudite pour quiconque serait en sa possession.
A sa mort, le colonel offre cette fameuse pierre à sa nièce Rachel Verinder, à l'occasion de son anniversaire en 1848 à Londres. Mais le diamant lui est volé la nuit même, dans sa chambre.
Tous les invités vont alors être soupçonnés : Miss Rachel pour commencer, sa mère Milady Verinder, ses cousins et prétendants Franklin Blake et Godfrey Ablewithe, la femme de chambre Rosanna Spearman, Docteur Candy et Gabriel Betteredge, valet et responsable des domestiques. S'ajoutent à cette liste trois Hindous inquiétants rôdant autour de la demeure familiale, sans doute pour récupérer le bijou sacré.
Sergent Cuff, détective de très grande renommée est appelé à la rescousse pour démasquer le voleur et éclaircir la situation.
Le mystère sera-t-il résolu ?

Mon avis :
Pierre de lune est considéré comme le premier roman policier de la littérature anglaise, écrit par un écrivain de l'époque victorienne, ami de Charles Dickens, W. Wilkie Collins.
On commence par un préface de Charles Palliser, écrivain américain de notre époque, qui décrypte l'ouvrage.
Commençons. J'ai trouvé l'histoire lente, voire ennuyeuse. Nous sommes immiscés dans une partie de Cluedo géante, mais peu divertissante et ce, même au moment du dénouement de l'intrigue. J'ai donc eu du mal à ne pas décrocher en cours de route.
La plume de l'auteur cependant ne m'a pas laissé indifférente. Il a un style d'écriture fluide, détaillé et très bien réalisé. La façon dont l'histoire est narrée est intéressante : plusieurs personnages-clés de l'intrigue prennent la plume à tour de rôle à travers récits, notes, journaux et rapports, afin de nous guider dans cette enquête.
Les personnages sont plutôt lisses, typiques de l'époque victorienne. Mention spéciale pour le valet so british et plutôt décale, Gabriel Betteredge, ayant pour bible Robinson Crusoé.
Le dénouement n'est pas spectaculaire, mais n'oublions pas que c'est l'un des premiers romans du genre.
En conclusion, Pierre de lune est un ouvrage à l'écriture intéressante et originale, mais beaucoup trop calme pour moi. Les rebondissements m'ont laissé de marbre et l'intrigue ne m'a pas tenue en haleine. Ce ne sera pas un roman qui restera gravé dans ma mémoire.
A déconseiller aux lecteurs avides de sensations...
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Le génie de ce roman, c'est sa forme : plusieurs narrateurs s'enchaînent, pour nous décrire dans l'ordre chronologique et avec leur point de vue l'affaire de la Pierre de Lune. Et ces personnages sont tout simplement délicieux ! du vieil intendant qui ne jure que par Robinson Crusoé à l'avocat rationnel, en passant par une bigote fanatique et l'inspecteur qui nous transmet son rapport avec méthode, rien n'est laissé au hasard. On voit les faits et les personnages à travers le prisme de ces divers narrateurs, et chaque changement de voix induit de nouveaux mystères, de nouveaux suspects, de nouvelles pistes.

Ce livre est multiforme : roman policier (un diamant a disparu, qui l'a pris, pour quelles raisons ?), romande moeurs (à la découverte de la société anglaise du 19° siècle : les classes sociales, la position des femmes…), roman humoristique (un humour british, un peu particulier, mais j'ai éclaté de rire à quelques passages).

Si le début est un peu lent, l'action va crescendo, pour finir sur une centaine de pages avalée d'une traite. En bref, je ne peux que le recommander chaudement !
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