Jacques Trassard, la soixantaine, est un truand à la retraite. Un gars qui a commis toutes sortes de méfaits par le passé, qui ont pu le mener en prison, mais jamais à la rédemption. Un bandit sans scrupules. Yvan, quant à lui, est un jeune homme naïf, qui, depuis six ans, ne vit plus que dans l'ombre de lui-même : à cette époque, Gaëlle, la femme qu'il a aimée un été, l'a plaqué brutalement. Une vieille histoire qui le tenaille, à tel point, qu'il s'apprête à commettre un vol pour tenter de s'en libérer. Mais Yvan a bien des scrupules à l'idée d'enfreindre la loi. La peur, la culpabilité, le rongent, … Des sentiments que Jacques n'a sans doute jamais éprouvés, tant son profil semble aux antipodes de celui d'Yvan. Et pourtant, le jeune ingénu va croiser la route du truand patibulaire, pour son plus grand malheur…
Des mots simples, un langage accessible. Des chapitres courts, chacun porté par la voix d'un protagoniste (dont le prénom est écrit en dessous de chaque numéro de chapitre, pour plus de lisibilité) qui, par sa parole en « je » sait nous faire entrer dans sa tête, ses doutes, ses peurs, ses certitudes qui vont être mises à rude épreuve, pour la plus grande joie du lecteur, … Des chapitres qui alternent avec brio les points de vue narratifs. Des êtres à la dérive. Une histoire sordide, vieille d'une quarantaine d'années, en toile de fond, qui semble constituer le noeud des événements présents. Une vérité remise en cause au fil des pages, des rebondissements à n'en plus finir, un suspens haletant, jusqu'au dénouement. J'ai retrouvé dans ce deuxième roman d'
Hervé Commère, ce que j'avais tant aimé dans le premier : «
J'attraperai ta mort » (paru en 2009).
«
Les ronds dans l'eau » : une histoire de pierre que quelqu'un jette, à l'origine d'innombrables remous. Une histoire autour du hasard de l'existence, comme le laisse entendre l'incipit, par la voix de Théodore Descrières :
« Quand nous ignorons les causes, nous parlons de hasard. »
Hervé Commère veut ici mettre cette affirmation au travail. le dénouement qu'il présente semble assez peu crédible, mais l'histoire, en tant que telle, est si bien construite et présentée, qu'on pardonne cette fin un peu… hasardeuse (?!).