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Position intéressante vis à vis du catholicisme en énonçant la notion d'"athée fidèle": un athée qui se reconnait dans certaines valeurs morales de la religion, mais qui ne croit pas en Dieu.
Pour moi ce livre ne règle pas la question de la peur de la mort (toujours cette idée que la fin de la souffrance enlève la peur de la mort alors que pour moi la peur du néant est plus forte que la peur de la souffrance).
Comte-Sponville fait la distinction non pas entre athées et croyants, mais entre "fidèles" (athées ou croyants) et extrémistes radicaux (religieux ou nihilistes). Il se définit aussi comme un "goy assimilé": athée ayant intégré l'héritage judéo-chrétien. Il rejette de façon fort intéressante la recherche religieuse que certains font dans un autre bassin culturel que le leur (les européens qui se convertissent au bouddhisme par exemple): on peut y trouver des philosophies intéressantes mais ça n'a pas de sens de s'y convertir. Concernant le nihilisme, il démonte Nietzsche bien comme il faut.
On peut être spirituel et athée.
Ce livre se lit tout seul, et donne envie de lire Alain, Pascal, et Svâmi Prejnânpad.

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André Comte-Sponville a le mérite d'exposer l'état de ses longues réflexions sans une ombre de mépris pour les croyants des religions du Livre.
Il sait ne pas confondre la laïcité avec l'irréligiosité ni avec l'anticléricalisme.
Une belle leçon pour les prosélytes d'une "laïcité" qui consisterait à ne penser que comme eux, c'est à dire en excluant tout le religieux dans ses multiples dimensions.
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Cet essai se décompose en trois parties : "Peut-on passer de religion ?", "Dieu existe-t-il ?" et "Quelle spiritualité pour les athées ?".

Dans la première partie, on essaie de définir la notion de "religion" : ensemble de sacré et de communion. Comte-Sponville dit qu'on peut se passer du premier (des civilisations orientales en sont la preuve), mais que le second est indispensable pour pouvoir vivre ensemble : mêmes valeurs, but commun, cohésion dans la société, ... Et finalement, à partir du moment où on partage tous les mêmes valeurs, le fait de croire en un dieu ou pas, ou d'être de religions différentes, a très peu d'importance.

Dans la seconde partie, l'auteur nous donne ses raisons personnelles pour lesquelles il ne croit pas en Dieu : la faiblesse des preuves (ontologique, cosmologique, physiquo-théologique), faiblesse des expériences ("si Dieu existe, pourquoi je ne sens rien ?"), les explications théologiques sont encore moins compréhensibles que les phénomènes qu'elles sont sensées expliquer, l'excès de mal sur Terre, la médiocrité de l'homme, et le fait que Dieu ressemble trop à nos désirs pour n'être pas suspect. Comte-Sponville nous donne son point de vue personnel, et présente les arguments qui le convainquent le plus, il n'y a pas de volonté de bâtir des arguments qui feront que le monde entier se ralliera à son point de vue.

La dernière partie sur la spiritualité m'a un peu échappé : je ne me suis reconnu dans aucune des expériences qu'il décrit("sentiment océanique", expérience mystique, sentiment de plénitude, d'unité, ...), et elles me paraissent un peu obscures. Déjà sans religion, me voilà maintenant avec le sentiment d'être dépouillé de spiritualité. Mais que fait la police ?

La lecture dans l'ensemble était agréable : je n'étais pas d'accord avec tous les arguments donnés, mais ils sont exposés sans dogmatisme : on sent que l'auteur nous laisse tout à fait la liberté de penser différemment de lui sans nous considérer comme un "ennemi" à convaincre. Cependant, j'ai passé certains morceaux du texte où je ne me sentais absolument pas concerné (la dernière partie notamment...)
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Agrégé de philosophie, André Comte-Sponville a écrit ces dernières années un certain nombre de livres traitant de religion et de spiritualité dont « Dieu existe-t-il encore ? » dans lequel il définissait déjà sa position d' « athée fidèle ».
Dans « L'esprit de l'athéisme », André Comte-Sponville tente de répondre à deux questions.
A la première, peut-on se passer de religion ?, sa réponse est oui.
A la seconde, Dieu existe-t-il ?, sa réponse est non.
L'auteur, élevé dans le christianisme, développe ses arguments en s'appuyant sur son propre cheminement personnel, ses connaissances philosophiques et son amour de la vie.

En conclusion de sa réflexion sur ces deux questions, André Comte-Sponville met en avant le concept de «spiritualité sans Dieu, sans dogmes et sans Eglise».

J'ai eu beaucoup de satisfaction à lire ce livre.

D'abord, ce livre est relativement facile à lire (la période des congés se prête bien à ce type de lecture !). Faisant très souvent référence à de nombreux philosophes, sages et penseurs (Bouddha, Lao-Tseu, Confusius, Socrate, Epicure, Durkheim, Kant, Montaigne, Alain, Pascal, Diderot, Hegel, Descartes, Leibniz, Hume, Saint Thomas d'Aquin, Spinoza, Nietzsche…..), ce livre a le grand mérite de nous livrer une pensée claire et didactique sur ces questions essentielles que sont la religion, la foi, l'athéisme, l'agnosticisme, le fanatisme, le mal, la spiritualité, le mystique, la mort, l'éternité….

Ensuite, parce que les "arguments" que développe André Comte-Sponville pour définir sa propre spiritualité sans Dieu ne m'ont pas convaincu ! Comment définit-il cette spiritualité sans Dieu ? Par un certain nombre de concepts : silence, plénitude, simplicité, sérénité, acceptation, indépendance, intériorité, transcendance, ouverture, amour, sagesse, méditation, paix…. En fait , cette spiritualité sans Dieu se vit uniquement au moment présent, immédiat. le futur n'existe pas. Pourquoi pas ? Mais quelle tristesse au final !!

Ma réflexion en conclusion : si les concepts développés plus haut (silence …) contribuent à une certaine spiritualité, il manque l'espérance, l'espérance et la foi. Dans la foi et spécifiquement la foi chrétienne, nous pouvons dire quelque chose sur notre avenir. Cet avenir a déjà commencé en Jésus, à travers sa résurrection, premier homme ressuscité d'entre les morts. Quelle espérance !! En réelle opposition à cette tristesse que j'ai ressentie dans la démonstration qu'André Comte-Sponville fait de cette spiritualité sans Dieu.
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