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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un superbe livre qu'il m'a été permis de découvrir grâce à l'opération Masse critique de Babelio et aux Editions Mercure de France que je remercie. Je suis particulièrement heureuse d'avoir lu ce roman car c'est une période de l'Histoire que j'apprécie beaucoup. Cette plongée au coeur du Bataillon Créole, pendant la guerre de 1914-1918 est très édifiante, très instructive. C'est un roman d'une extrême sensibilité, très émouvant. Un beau livre qui nous fait partager le sort de ses soldats engagés pour libérer la patrie et qui viennent de leurs Antilles natales souffrir du froid et dans la boue des tranchées de la Marne, de Verdun, de la somme ou tomber sous le feu ennemi dans les Dardanelles. Beaucoup tomberont au front, d'autres rentreront éclopés ou marqués à jamais dans leur chair ou dans leur âme. Une belle écriture, un superbe roman, un épisode de notre histoire à découvrir. Belle rencontre avec la plume de Raphaël Confiant.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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La guerre de 14-18 a décimé la France. Ses tranchées ont ravagé le ventre de la Somme. Ses batailles ont défiguré les soldats et constitué de tristes escadrons de gueules cassées. Oui, les Français ont souffert au plus profond de cet affrontement contre l'ennemi allemand. Mais pour certains Français, la Première Guerre mondiale était bien lointaine. Ce fut le cas des Martiniquais enrôlés dans le bataillon créole. Ces Antillais qui n'avaient jamais eu froid ont connu Verdun et les trous d'obus sous la neige. La Martinique est un petit bout de France qui n'a pas souffert dans sa terre, mais qui fut meurtri dans sa chair, de la Marne aux Dardanelles. « Et l'on avait surtout payé l'impôt du sang ! » (p. 289) Pour les familles restées sur l'île, l'incompréhension règne devant ce qui se passe « Là-bas », sur cette terre qu'ils n'appellent pas la France puisque la France, c'est aussi leur île. Après la guerre, la statue du Soldat inconnu nègre sera un piètre réconfort pour les mères, les épouses et les soeurs qui n'ont jamais pu inhumer leurs défunts, à jamais perdus dans le grand labour de la guerre. « Je trouve stupide l'attitude de tous ces Grands-Ansois […], qui campent au pied de la statue du Soldat inconnu nègre dans l'espoir que ce dernier leur révélera ce qu'il est advenu de l'être cher qu'ils ont perdu sur le champ de bataille. » (p. 106)

Le créole, comme le québécois, sont deux langues qui me fascinent : issues du français, mais nourries de régionalismes et d'une pensée différente de celle de la métropole, elles proposent des termes et des expressions que l'on comprend sans les connaître pour un peu qu'on se donne la peine de mettre ses pas dans les mots de nos cousins éloignés. Comment ne pas comprendre que les poilus créoles voulaient prendre la discampette quand résonnaient les canonnades de la grosse Bertha ? Pourquoi les Antillais ont-ils répondu à la conscription ? « Il a pu constater que nous étions nous animés d'un sentiment commun : nous comporter en braves et rehausser l'honneur de la Martinique. » (p. 170) Fallait-il qu'ils se sentent indéfectiblement Français pour se présenter sous les drapeaux et accepter d'essuyer le feu ennemi ! « Si les Blancs nous considéraient vraiment comme des zéros devant un chiffre, pourquoi feraient-ils appel à nous pour défendre la patrie ? » (p. 18) Autant je connaissais l'histoire des tirailleurs sénégalais, autant celle du bataillon créole m'était inconnue. J'ai aimé cette histoire qui mêle deux types de récits : d'une part, ceux des iliens, principalement des femmes, qui pleurent leurs disparus ; d'autre part, ceux des soldats au front ou rapatriés. le roman se découpe en cinq cercles qui m'ont rappelé ceux de la divine comédie de Dante, si ce n'est que, dans le texte de Raphaël Confiant, il n'y a que l'enfer, sans rédemption ni paradis. En revanche, il y a le souvenir et il n'est pas prêt de pâlir grâce à cet hommage émouvant adressé au bataillon créole dont l'hymne résonne encore.
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Nous sommes à Grand-Anse , petit village de la Martinique, en 1914, et la vie n'est pas facile pour les jeunes hommes.

Théodore est un excellent coupeur de canne à sucre et vit seul avec sa mère Man Hortense qui devenue vieille, n'a plus qu'un petit jardin à cultiver qui ne lui permet pas de vivre.

Ti-Mano a quitté très jeune sa famille ."Très tôt, je n'ai pas voulu esquinter mes os à la campagne ni pour couper la canne du blanc, ni pour entretenir un petit jardin créole ou élever de la volaille.Ma manman avait un embarras de dix-sept bouches à nourrir et aucun de ses rejetons ne connaissait son vrai père, car quand mes aînés cherchaient à le savoir,elle répondait d'un cinglant: Sa pa ka gadé zot!Selbagay, di'y mèsi davwè i pèmet zot vini anlè latè, sakré ti popilè ki zot yé!( ça ne vous regarde pas!Seulement vous pouvez le remercier de vous avoir permis de venir au monde. Espèce de sacripants!)"

Thédore, Ti-Mano, Lucien et bien d'autres vont rapidement se porter volontaires pour partir à la guerre afin d'échapper à leur situation.

Ces hommes feront partie du "Bataillon créole", les uns iront dans les Dardanelles sur un dragueur de mines comme Ti-Mano, d'autres comme Théodore participeront à la bataille de la Marne ou à celle de Verdun comme Lucien.

La guerre 14.18 n'est pas racontée ici par les soldats du bataillon créole, mais par la famille, les amis de Grand-Anse, à travers les réflexions, le courrier reçu, leur vie.

Je remercie Babélio et les Editions Mercure de France, de m'avoir permis de découvrir Raphaël Confiant qui écrit en utilisant le créole et des expressions savoureuses. Ce livre m'a demandé un effort pour y entrer , mais au final, je suis contente d'avoir découvert le point de vue des martiniquais si loin de "Là-bas"!
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Merci à Masse Critique de m'avoir fait parvenir cet excellent roman.

Nous sommes en Martinique avant, pendant et après la Première Guerre mondiale. Pas n'importe où en Martinique. À Grand-Anse (aujourd'hui le Lorrain) le premier bourg à avoir élu maire un homme de couleur et le seul à posséder un monument aux morts dont la statue représente un combattant noir. Je ne connais pas la genèse de ce roman, mais j'imagine mal ce choix comme étant dû au hasard.
D'une écriture très "parlée", émaillée de phrases créoles qui nous rapprochent un peu plus encore de ses personnages, Raphaël Confiant nous raconte l'histoire des habitants de ce village, tous plus ou moins directement touchés par le conflit. Chacun porte en lui une image fantasmée de la "mère-patrie", de "là-bas", de cette métropole qui leur réclame de grands sacrifices et c'est cette image éclairée sous un jour nouveau, celui de la réalité, qui va leur être révélée.
En s'engageant, les soldats antillais découvrent une autre facette du racisme, différent de ce racisme de caste que font régner les Békés, maitres des plantations. Alors qu'ils pensaient être les égaux de ces "poilus" blancs avec lesquels ils partagent les mêmes peurs, la même faim, la même mort et le même patriotisme, ils comprennent qu'il n'en est rien, qu'ils sont (pré)jugés à l'aune de leur couleur de peau et ravalés au rang de bête. Pourtant c'est Rémilien l'instituteur noir, qui rédigera leur courrier aux soldats blancs prisonniers comme lui en Allemagne, mais qui ne savent pas écrire. Pourtant.
Que d'échos avec notre triste actualité...
"Là-ici", à Grand-Anse, les femmes écrivent ou font écrire. Elles attendent des hommes qui reviendront annéantis, mutilés ou elles attendent des corps qu'on ne leur rendra pas mais elles ne se font pas d'illusions. Raphaël Confiant leur rend un bel hommage, soulignant leur force, leur courage et leur pugnacité face au combat quotidien qu'il leur faut mener pour vivre même si ce n'est pas dans des tranchées.
Un roman de plus sur la guerre de 14 me direz-vous ? Oui mais avec un point de vue moins hexagonal, un recul de plusieurs milliers de kilomètres, aussi, voir plus indispensable dans la compréhension de ce conflit et de ses répercussions dans la société qu'un récit d'une bataille de la Marne.


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La première guerre mondiale a cent ans cette année. Elle a inspiré les écrivains, qu'ils aient eux-même vécu la guerre (je pense à Erich Maria Remarque ou Henri Barbusse) ou qu'ils aient eu la volonté, en dépit du temps qui passe, de dénoncer ses horreurs (Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot ou Cris de Laurent Gaudé me viennent spontanément à l'esprit).
Des voix s'élèvent dans ce roman, que l'on n'a pas entendu jusque-là : celles des soldats créoles engagés dans ce conflit, et celles de leurs proches, mère, soeur, restées en Martinique, et ne comprenant pas pourquoi ces hommes ont fait le choix de s'engager dans ce conflit. Dès le début, nous savons que certains ne sont pas revenus. J'ai même envie de préciser : "pas revenus du tout". Les corps des soldats ne reposeront pas en terre martiniquaise, à de très rares exceptions près, les familles en sont alors réduites à se recueillir au pied de la statue du Soldat Inconnu nègre. Y trouvent-elles du réconfort ? Des réponses à leurs questions ? Rien n'est moins sûr. Questionner les survivants ? Certains ont tellement souffert dans leur chair que leurs mutilations parlent d'elles-mêmes.
Je reviens aux voix, car ce qui m'a vraiment fascinée dans ce roman est ces voix entrelacées, voix des vivantes, voix des morts, restés vivants par leurs lettres, dont les extraits sont insérés dans le roman. Elles matérialisent la distance entre les soldats et leurs familles : écrites dans l'espoir d'être lu, elles ne parviennent pas toujours à destination. Censurées, elles ne peuvent tout dire. D'ailleurs, existent-ils des mots créoles pour transcrire le froid, la neige, les canonnades, pour dire l'horreur des Dardanelles ? le créole est pourtant là, vibrant, coloré, expressif et expansif, lien indéfectible entre les combattants et leur famille.
Le bataillon créole est un hommage sincère et émouvant à ces hommes et j'espère que ce livre trouvera un large public.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Des « tralées » de jeunes Nègres déboulaient de tout-partout, apparemment vaillants, répondant aux roulements des tambours des Blancs-France en uniformes rutilants, galonnés de partout, et se laissaient charmer ainsi par un mot bizarre, tout-à-fait inconnu de tous, « conscription » et cela les avait fait rêver, eux qui pour la plupart savaient à peine lire et très peu écrire.
Quelques Blancs-pays, enragés, se tenaient eux devant leurs habitations ou leurs usines pour tenir des plaidoiries dans un créole plus raide qu'un coup de rhum sec avalé à jeun : « –Là-bas, ils n'ont pas besoin de soldats noirs ! C'est un grand pays, mille fois plus vaste que notre Martinique, dix mille fois plus peuplé. Ils ont une armée vaillante qui a toujours su combattre l'ennemi, et même quand elle a pu connaître des défaites, elle a relevé la tête. Elle a toujours fait front. Et la victoire toujours était au rendez-vous !... ». L'un d'eux, le commandeur Florent faisait peine à voir. Il ne réussissait à rameuter que trois-quatre bougres généralement considérés comme des fainéantiseurs de première catégorie et se faisait passer un va-te-laver par le géreur.
Les Blancs-pays avaient beau dégurgiter tout leur lot de « méchantises », rien n'y faisait : « Là-bas » la guerre avait commencé à faire rage et « Ici-là » tout un concours de jeunes Nègres vaillants frétillaient d'aise à l'idée d'aller défendre la mère patrie.
Mais c'était deux ans avant que cette chienne de guerre « Là-bas » ne vienne dérailler leur vie.
Man Hortense ne sait pas ce qu'ils appellent « Là-bas », cet endroit qui semble-t-il n'a pas de nom bien défini, dont nul ne connait les couleurs du ciel, ni les odeurs de la terre. Elle se tient debout droite dans son « Ici-là », plus raide que la racine du cassier, et parle à ses plantes-remèdes-guérit-tout qui à Philémon, ce vieux mulet en dérade qu'elle a un jour attrapé sur le chemin de Fond Gens-Libres au beau mitan d'un hivernage sans-manman alors qu'il tombait des avalasses de pluie chaude.
Qu'est-ce qu'il connaît de la guerre ce zouave drapé dans son uniforme bleu perché au haut du monument, statue du Soldat inconnu nègre, noir comme un péché mortel, et portant fièrement casque gris sur lequel les merles viennent chier de jour et les chauves-souris de nuit ? A-t-il goûté comme ces jeunes créoles à l'enfer des Dardanelles, aux tranchées de la Marne, eux dont grands-pères et grands-mères venant de l'Afrique-guinée, avaient connu les derniers feux de l'esclavitude. Il ne ressemble à personne de chez nous, ni de la Martinique non plus. On aurait juré un Blanc barbouillé de suie. Ces jeunes qui n'avaient pas compris pourquoi ils avaient été arrachés à leur île des Amériques et charroyés jusqu'à ce monde inconnu, ni pourquoi l'armée de « Là-bas » se cachait dans des trous au lieu de monter au front. Que les gens de « Là-bas » ne savaient même pas qu'un pays nommé Martinique existait.
L'auteur, Raphaël Confiant est né « sur » une habitation dans le nord de la Martinique. Issu d'une famille d'anciens distillateurs, à chaque vacance il retourne sur les terres ancestrales où il entend parler le créole et se met à aimer cette langue et à la défendre, il récolte des mots, des contes, et dépouille tous les livres écrits en créole martiniquais pour récupérer des mots et nous les refait fleurir dans « le Bataillon créole » avec un écrit relatant d'épineux et douloureux souvenirs.
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Nous sommes à Grand-Anse au début de la première guerre mondiale. Tous, à part peut-être le bougre fou, vénèrent la mère patrie, le Là-bas qui a mis fin à l'esclavage des grands-parents. Aussi, lorsque les jeunes sont appelés à la guerre, c'est avec fierté qu'eux mêmes et leur famille acceptent cet "impôt du sang". Plus tard, quelques uns s'étonneront que les fils du maire, de l'ancien instituteur ou des riches commerçants en furent exempts, mais beaucoup sont prêts, un peu naïvement à envoyer leurs enfants.
Raphaël Confiant nous fait ainsi suivre les actes de bravoure de ces enfants du pays partis en France et les attentes des mères, soeurs ou épouses à Grand-Anse.
Théodore, Lucien, Rémilien, Ferjule et Ti Mano vont trouver en France le froid, les maladies, le racisme. Ils vont croiser des blancs qui, souvent, ne savent ni lire ni parler français. Certains mourront à Verdun, dans la bataille de la Marne, seront gravement blessés dans les Dardanelles ou faits prisonniers, d'autres auront la chance de rentrer presque indemnes.
Au pays, les mères, soeurs, femmes racontent l'attente, la vie au quotidien. C'est l'occasion de rappeler l'éruption de la montagne pelée au début du siècle, les différences entre Blancs, mulâtres, noirs et indiens-koulis, la contribution de l'île à l'effort de guerre qui provoque le rationnement pour les plus pauvres, la condition des femmes, les croyances du pays.
L'auteur choisit un récit non linéaire mais circulaire ( les différentes parties sont appelées Cercle) ce qui ne rend pas la lecture très fluide mais, par contre, montre bien que toute la problématique tourne autour de cette vénération pour la mère patrie un peu floue qui ne leur est pas vraiment rendue.

" de ce jour, un sentiment diffus qui avait commencé à germer au coeur des plus farouches partisans de la mère patrie ( car une poignée s'en foutait pas mal) finit par se répandre à travers la commune de Grand-Anse et ses campagnes. le sentiment que ce Là-bas pour lequel on avait offert les jeunes hommes les plus vaillants, ce Là-bas pour lequel on était déterminé à payer l'impôt du sang quitte à pleurer le restant de sa vie un fils ou un mari, ce Là-bas pour lequel on acceptait de se serrer la ceinture plus que de raison, eh bien qu'il n'en avait que cure!"

Ce roman est l'occasion d'aborder le rôle des bataillons créoles dans la première guerre mondiale, un aspect peu souvent évoqué. Et ceci avec la belleté du parler créole.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Ils n'étaient pas tous blancs, et tous les noirs n'étaient pas sénégalais !

Le titre est bien réducteur, l'histoire est bien plus large et narrée avec beaucoup de poésie et tout l'art du conteur.

Le Bataillon créole donne la parole à ces hommes et à ces femmes qui, à mille lieues des véritables enjeux de la Grande Guerre, y ont vu un moyen d'affirmer leur attachement indéfectible à ce qu'ils nommaient la «mère patrie»
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le bataillon créole désigne ici les jeunes martiniquais qui rejoignirent l'armée française, durant la guerre de 14-18, pour se battre aux côtés de leur « mère patrie », ce lointain pays qu'ils appelaient « Là-bas ». de la guerre, ils n'en connaissaient ni le déclenchement, ni les enjeux, mais pour défendre l'honneur de la Martinique et de la « Fwans », certains d'entre eux s'enrôlèrent, comme Théodore, coupeur de canne, Ti Mano éboueur municipale, Ferjule ajusteur à la distillerie et Rémilien l'instituteur.

C'est dans un très beau français créolisé que Raphaël Confiant évoque cette guerre à travers les paroles des soldats, mais surtout de leurs proches, restés en Martinique, et qui voient revenir des corps mutilés ou des cercueils – quand il y en a un. Certes cette langue particulière m'a semblé difficile au premier abord, mais je me suis laissée porter par les nombreuses images qu'elle véhicule, les mots m'étaient inconnus mais leur sens évident.

On voyage de Martinique en France en passant par les lieux de célèbres batailles, la Somme, la Marne, Verdun et jusqu'au front d'Orient, le détroit des Dardanelles et la presqu'île de Gallipoli. La guerre en elle-même n'est évoquée véritablement que dans quelques épisodes, dont le plus marquant est peut-être celui des tranchées à Verdun. Dans ces épisodes, retranscrits dans des lettres ou des témoignages, on aperçoit les conditions de vie déplorables des soldats créoles, non seulement car ils doivent s'habituer à un climat totalement différent du leur, mais également car ils sont mis à l'écart par les officiers et autres soldats français qui considèrent que tout homme noir vient d'Afrique. Raphaël Confiant rend hommage à ces soldats martiniquais et à ce pan de l'histoire de la Première Guerre Mondiale qui m'était méconnu.

C'est aussi et surtout la vie en Martinique à cette époque qui nous est donnée à voir à travers des personnages hauts en couleur, dans leur langage, leurs superstitions, leurs traditions et leurs coutumes. Par certains aspects, le roman en devient même tragi-comique et c'est peut-être là tout le talent de Raphaël Confiant, de nous avoir donné à lire un roman sur un épisode tragique de l'histoire, sans tomber dans le pathos et le devoir de mémoire.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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