Venise, grâce à ses relations constantes avec l'Orient, était restée fidèle à l'art byzantin. Elle était, en réalité, bien plus une colonie spirituelle de Byzance qu'une province de l'Italie nouvelle
De La Renaissance. Jusqu'à la chute de Constantinople, il n'y avait pas de véritable art vénitien.
Les peintres vénitiens se détachèrent très lentement des règles de l'art byzantin et ce n'est qu'au milieu du XVe siècle que s'amorce la Renaissance vénitienne avec Vivarini et surtout les frères Bellini qui furent considérés comme les grands peintres de cette époque.
Titien naît en 1488. Tout enfant, il fut envoyé à Venise à l'école du mosaïste Sébastien Zuccato. Mais il s'oriente vers la peinture et entre dans l'atelier de Gentile Bellini, puis apprend auprès de son frère, Giovanni, grand peintre de l'époque. C'est ce dernier qui lui inculque l'importance de la couleur par rapport à la technique.
Dès 1508, après avoir fait la connaissance de Giorgione, grande figure de la peinture vénitienne, il entre dans son atelier ; néanmoins, Titien se révélera très différent de son maître, sa peinture ayant déjà un côté plus humain, plus terrestre, ses figures semblant y prendre plus d'importance. A tout instant de son activité, et quelque que soit le sujet traité, Titien sera la magicien de la couleur.
Formidable peintre du Cinquecento vénitien, Tiziano Vecellio, dit Titien, s'est illustré au travers d'oeuvres toujours innovantes. Mais il apparaît surtout comme l'un des plus grands portraitistes de son temps.
Restant peintre avant tout, au cours de sa longue carrière comblée d'honneurs, il se tiendra toujours à l'écart des bouleversements historiques, politiques ou religieux.