Un livre étrange et qui remue de vieilles émotions, étrange que je lise cela alors même que j'apprends que M. Zimmer Bradley était pédophile, et que ça me bouleverse horriblement, j'étais si attachée à sa "romance de Ténébreuse"...
Je ne saurais dire si je l'ai aimé, tant il est glauque.
Certains parmi vous savent combien j'aime Connolly depuis que je connais sa série de thrillers fantastiques avec
Charlie Parker.
Là, cependant, je suis plus mitigée.
Une chose est claire, c'est formidablement bien écrit et bien traduit. Seulement,
John Connolly est trop bon dans le cauchemardesque. Je lisais en parallèle "Necroscope" qui est un livre classé "terreur", et bien je peux vous dire que B. Lumley est presque un enfant de choeur à côté de Connolly !
Nous avons ici un conte initiatique. le genre d'histoire que d'habitude j'aime bien. Sauf que les contes sont tout sauf des contes de fées. C'est triste, sombre, et il semblerait qu'à l'instar de
S. King, Connolly n'ait rien oublié de ses "monstres dans les placards" en grandissant ! Ce livre en est une preuve éclatante.
Et la transformation de David en homme conscient de ses choix et de leurs conséquences se fait dans le combat, la douleur, le sang et les larmes. Ce n'est pas vraiment ce que je recherche dans les livres, cette histoire-là me paraît bien trop réaliste, contrairement à ce qu'on pourrait croire au premier abord. Bref, je suis dans l'incapacité pour l'instant de mettre une note, on verra plus tard... Et ce n'EST PAS un livre jeunesse, qu'on se le dise... J'avoue ne pas comprendre comment il a pu être classé comme tel. A moins d'être lu avec superficialité, peut-être ? C'est un livre violent, à l'image de l'homme, et même la fin ne permet pas d'en effacer cette impression. Enfin je ne sais pas. A moins de n'avoir vécu aucun traumatisme ni dans l'enfance ni après, à moins de vivre dans un monde "cuicui les petits oiseaux" et d'être d'une naïveté confondante, je ne vois pas comment on peut échapper à la pesanteur qui se dégage de chaque page de ce livre.
Je laisse le mot de la fin de ma critique à une citation de
S. King :
"Comme [les angoisses des adultes] paraissent ternes à côté des terreurs que chaque enfant retrouve le soir, dans l'obscurité de sa chambre, sans espoir d'être compris de personne excepté d'un autre enfant ! Il n'y a pas de thérapie de groupe, pas de cure psychanalytique, pas d'assistance sociale prévues pour le gosse qui doit, nuit après nuit, affronter seul la menace obscure de toutes ces choses qu'on ne voit pas mais qui sont là, prêtes à bondir, sous le lit, dans la cave, partout où l'oeil ne peut percer le noir. L'unique voie de salut, c'est la sclérose de l'imagination, autrement dit le passage à l'état adulte."
Stephen KIng (
Salem)
Je me permets juste d'ajouter que souvent, la menace, on ne la voit que trop et on ne sait que trop d'où elle vient, sans pouvoir jamais envisager d'y échapper... L'enfant est une victime si facile et fragile.