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3,7

sur 764 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au moment d'écrire cette critique me revient en tête le film de Michael Mann de 1992 avec Daniel Day-Lewis et Madeleine Stowe. C'est un véritable chef-d'oeuvre qui m'a enthousiasmé au point de vouloir découvrir l'oeuvre littéraire qui l'a inspiré. J'ai retrouvé dans ces cinq cents pages l'atmosphère des grandes contrées sauvages de l'Amérique du nord plantées de grandes forêts millénaires aujourd'hui largement décimées.

Je dois tout de suite dire que j'ai préféré le film au livre. Malgré la richesse des descriptions tant des personnages que des évènements, j'ai perçu des longueurs dans le rythme et par ailleurs le style, qui fit sensation au XIXe siècle, me semble avoir mal vieilli.

Le major Duncan est chargé d'escorter Cora et Alice au fort William Henry que commande le général Munroe leur père. Ils sont accompagnés par un curieux personnage, David La-Gamme, maître de chant, dont la seule utilité dans cette histoire est d'apporter un peu de légèreté. Il ne fut pas retenu pour le film. Ils rencontrent en chemin Oeil-de-Faucon et les deux Mohicans Chingachgook et Uncas, père et fils et derniers de leur race, qui démasquent le traître Magua, lequel servait jusque-là de guide à la petite compagnie.

L'histoire telle qu'elle nous est racontée dans ce livre souffre de quelques défauts de rythme et donne trop dans le pathétique quant aux réactions de Munroe vis-à-vis de ses filles. J'ai aimé retrouver le farouche Magua, homme cruel animé d'une implacable soif de vengeance et prêt à tout pour arriver à ses fins. Il n'est pas étonnant que son nom indien soit le « renard subtil ».

Bien qu'elle traîne en longueur, l'histoire ne manque pas de rebondissements : le siège du fort William Henry par le marquis de Montcalm, le perfide Français qui manie à merveille l'hypocrisie face à des Anglais quelque peu naïfs ; la poursuite en canoë et à pied ; les combats entre Delawares et Hurons.

Il y a des éléments qui m'ont frappé : Oeil-de-Faucon me semble avoir la langue un peu trop bien pendue pour un chasseur accoutumé à la vie dans les grandes solitudes sauvages.

L'intrigue amoureuse présentée dans le livre n'a pas la saveur de celle du film. Néanmoins sans ce livre, il n'y aurait point eu de film. Je rends grâce à James Fenimore Cooper pour cette histoire dont le pouvoir de fascination encore intact tient sûrement au fait qu'elle fait revivre un monde à jamais disparu, la mélancolie de peuples chassés de leurs terres et exterminés, peuples qui vivaient si bien en accord avec cette nature sauvage qui est aujourd'hui plus que jamais menacée.

Les détails crus ne nous sont pas épargnés et au fil du roman on pourrait presque tenir les comptes fidèles de la collection de chevelures (scalps) que les deux Mohicans accumulent au prix de leur ruse et de leur bravoure.

Cette histoire sauvage, cruelle et tout de même captivante se termine tragiquement et une scène de funérailles vient clore brutalement, comme souvent en littérature, cette épopée à la fois moderne et mythique.

Par ailleurs, ce roman présente quelques scènes cocasses avec un chasseur (Oeil-de-Faucon) tout empreint de bonhomie et un peu de gouaille, ainsi que des peintures de paysages grandioses comme on n'en trouve que dans les grandes étendues sauvages (« wilderness » est ici étrangement traduit par « désert ») de l'Amérique du nord.
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Roman de James Fenimore Cooper.

En 1757, la guerre fait rage sur le Nouveau Monde entre les Français et les Anglais. le peuple indien, composé de nombreuses tribus, a choisi ses alliés : les Hurons combattent aux côtés des Français et du général Montcalm alors que les Mohicans ont choisi le camp anglais. Sur les rives de l'Hudson, le Fort William-Henry, dirigé par le commandant Munro, attend les renforts que doit envoyer le Fort Edward, sous la direction du général Webb. Mais les hommes de ce dernier n'arrivent pas et le Fort William-Henry est assiégé. Les filles du commandant Munro bravent les dangers de la forêt pour rejoindre leur père. Escortées par le major Duncan Heyward et le maître de chant David La Gamme, les demoiselles tombent dans une embuscade menée par les Hurons. le chef de cette troupe, Renard Subtil, cherche depuis à longtemps à se venger de Munro et désire s'emparer de Cora pour en faire son épouse. Mais c'est compter sans l'aide d'un chasseur blanc, Oeil de Faucon, rompu à la vie sauvage et au combat, et celle de deux Mohicans, Chingachgook et son fils Uncas, "le dernier des Mohicans." (p. 35) de bataille en reddition, d'enlèvement en traque humaine, les héros parcourent le Nord-Est américain, s'enfonçant toujours plus avant dans ses forêts, ses montagnes et ses dangers.

Tout concourt à faire de cette oeuvre un parfait moment d'apprentissage ludique : le texte présente, certes romancée, la bataille de Fort William-Henry qui opposa les Anglais aux Français pendant la guerre de Sept Ans. Ce roman d'aventure a de quoi séduire les amateurs du genre : le rythme est soutenu, les séquences romanesques ne durent jamais très longtemps et ouvrent toujours sur des rebondissements palpitants, les héros sont vaillants et intrépides, les ennemis sont perfides et brutaux, les combats sont âpres et précisément dépeints, etc. Pas étonnant que le roman de Cooper ait séduit tant de jeunes lecteurs !

La description des relations entre les Blancs et les Peaux-Rouges souffre néanmoins de l'ethnocentrisme de l'auteur qui a écrit ce roman en 1826. James Fenimore Cooper oscille entre une tendresse paternaliste envers un bon sauvage prometteur ("Uncas, lui-même, [...] prouvait, en laissant deviner son émotion, que même les Indiens savaient et sauraient un jour éprouver et manifester leurs sentiements sans fausse honte." p. 128) et un dégoût prononcé pour les indigènes non civilisés. Mais son récit donne la mesure des dégradations que l'homme blanc a apportées dans un mode de vie ancestral. Renard Subtil est soumis au démon de la bouteille et les Indiens en général souffrent du recul des frontières de leurs territoires. La mort de Uncas signe l'extinction d'un peuple déjà condamné.

Mais ce roman ne signe pas la victoire des Blancs sur les Indiens. D'une part, les Anglais sont défaits face aux Français dans la bataille de Fort William-Henry. Même si Montcalm lui offre des termes de reddition avantageux qui préservent son honneur, l'armée britannique est en déroute. D'autre part, Uncas n'est pas la seule victime du récit. Cora, si belle et courageuse, perd la vie sans aucun profit puisque sa soeur était déjà sauve. Sa mort est aussi cruelle qu'inutile.

La forêt est un élément majeur de l'histoire et pas simplement un décor. Elle motive l'action puisque c'est elle qui dissimule les ennemis, qui offre des refuges et qui ralentit les missions de sauvetage. Les reproductions de gravures de Michal Andriolli montrent une nature hostile et rugueuse, en totale opposition avec la grâce et la finesse des filles Munro. Les hommes, quant à eux, s'inscrivent dans le paysage à divers degrés : les Indiens s'y fondent, les Visages Pâles s'y perdent hormis Oeil de Faucon. L'auteur sait également pointer le devenir de la forêt : au même titre que les Indiens, elle est vouée à reculer voire à disparaître.

Aussi agréable que fût cette lecture, la surabondance de surnoms donnés aux Indiens m'a parfois interloquée. Pas facile de s'y retrouver quand un personnage change de nom 4 fois en un paragraphe ! Mais c'est un détail secondaire. La lecture est rapide et on ne s'ennuie pas.

Maintenant, quand je compare le texte et le film de Michael Mann avec Daniel Day-Lewis, je ne peux que déplorer une adaptation cinématographique désastreuse ! L'intérêt du film porte sur la romance entre Cora et Oeil de Faucon, romance que Cooper s'est bien gardée d'écrire ! En outre, Oeil de Faucon devient à l'écran le frère adoptif de Uncas et perd tout l'intérêt qui faisait son personnage. Enfin, ce pauvre Uncas est totalement occulté par la force et la prestance du Blanc ! Si ce n'est pas de la réécriture à la sauce blanche, je ne sais pas ce que c'est !
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Écrit et publié au début du XIXème siècle, l'action se déroule en 1757, alors que les États-Unis d'Amérique n'existent pas encore. Ici, la guerre oppose les français aux anglais, dans les forêts au nord de New-York, sur des territoires s'étendant de l'océan à à la région des grands lacs.

On y suit les aventures d'un chasseur anglais et deux Mohicans, le père et le fils, derniers représentants de leur tribu.

C'est à l'occasion du déplacement de Cora et Alice, les filles de Munro, pour s'en aller rejoindre leur père qui tient le fort Williams convoité par les troupes françaises que tous les personnages vont se rencontrer. Elles sont accompagnées de David La Gamme, maître de chant, du major Duncan Heyward et d'un guide indien, Magua, qui cherchera à les égarer. le chasseur anglais et les Mohicans n'auront de cesse de se défaire de Magua et des troupes de Hurons pour conduire toute cette petite équipe à bon port.

Quand on lit ce roman d'aventure, on comprend en quoi il est fondateur. Tous les mythes relatifs aux "indiens", à leur vie en harmonie avec la nature, l'itinérance des campements, mais aussi à leur art de la guerre, de la recherche de traces, du scalp et de la danse autour du totem sont décrits avec précision.

Au-delà de l'histoire, on découvre une Amérique en construction, celle qui va éradiquer les populations autochtones (on dirait natives aujourd'hui) pour confier le territoire au Dieu chrétien et à la suprématie des blancs. Et l'on voit en filigrane les moyens utilisés, la dissémination des armes à feu, la propagation de l'alcool, l'alimentation des haines tribales ...

Même si la narration est datée, à la fois dans le style mais aussi par un certain ethnocentrisme reflet de l'époque où il a été écrit, on se prend au jeu de la lecture et de l'empathie avec les personnages, essentiellement les masculins. Car les personnages féminins ne ne sont que survolés. Dommage que l'on n'entre pas plus dans l'esprit et la volonté des deux soeurs, notamment lorsqu'elles sont enlevées. Mais là aussi, c'est certainement une marque du temps.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Je ne me souvenais pas du film "le Dernier des Mohicans" lorsque j'ai commencé la légende de Bas-de-cuir de James Fenimore Cooper.
J'ai commencé par "Les pionniers" que j'ai vraiment adoré dont j'ai déjà écrit la critique, et qui a ma grande surprise était très peu connu des lecteurs Babelio..

Et dans la suite logique des choses j'ai ensuite lu "Le dernier des Mohicans". J'ai moins accroché à l'intrigue, et au contexte historique de la guerre Franco-anglaise, mais je suis toujours impressionnée par la vision très en avance pour son temps de Cooper, n'oublions pas que ce livre a été écrit en 1826, on ne défendait pas vraiment la cause indienne à cette époque, ni la destruction de la faune et flore sauvage comme il le fait dans "les pionniers". Il faut se remettre dans le contexte, il a d'ailleurs été très critiqué en son temps, on lui reprochait une description des indiens "désespérément romantique et absolument pas historique" alors qu'un siècle plus tard on découvrait qu'il avait fait un travail de recherche très important et s'était appuyé sur des documents anthropologiques incontestés..

Concernant le film de Michael Mann (1992), il a perdu en chemin tout l'aspect politique et engagé du livre. Les personnages et leurs liens entre eux n'ont rien à voir, c'est un film d'amour et d'aventure grand public, très beau si c'est ce que l'on cherche (et on a le droit!) mais qui ne peut être comparé au livre dont il s'est très (trop) largement écarté pour en saisir l'essence originale !

Donc si vous n'êtes pas découragé par les grandes descriptions et l'écriture parfois un peu désuète, c'est vrai, de James Fenimore Cooper, je ne peux que vous conseiller de lire son oeuvre!
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🌄 le dernier des Mohicans - James Fenimore Cooper 🌄
Traduction : François Happe @editions_gallmeister

1757, la guerre franco-anglaise fait rage pour la conquête du Nouveau Monde tandis que les tribus indiennes se livrent une lutte sans merci. le maréchal français Montcalm remonte le lac Champlain avec ses soldats pour prendre le fort William-Henry, tenu par le colonel Munro. Au même moment, les filles de ce dernier, Cora et Alice, sont en chemin pour le rejoindre sous l'escorte du major Heyward et guidées par un Indien Huron nommé Renard Subtil qui s'avère indigne de confiance. Égarées dans la forêt nord-américaine, le groupe rencontre un chasseur blanc, Natty Bumppo, alias Oeil-de-Faucon, et deux Indiens, Chingachgook et son fils Uncas, le dernier des Mohicans, qui deviennent leurs guides et leurs sauveurs dans cette Amérique sauvage.

Il semble que tout le monde connaisse ce classique américain, surtout par le film qui en a été tiré, mais pour moi ce fut une découverte (oui ma culture cinématographique ne vole pas bien haut). J'avoue avoir eu du mal à me mettre dedans, il m'a fallu quelques chapitres pour me réhabituer à cette écriture typique du 19ème siècle qui a tendance à étirer le récit en longueur. Et puis je me suis laissée happer par l'histoire. J'ai aimé les liens forts qui unissent Oeil de faucon et les Mohicans, leur bonté envers les autres, leurs aptitudes à voir et à comprendre leur environnement. Bien sûr comme dans beaucoup de romans de cette époque les personnages féminins ne sont que des faire-valoir du courage et de la bravoure des hommes, prêtes à tomber dans les pommes au moindre incident... Mais l'enchaînement de rebondissements fonctionne très bien, on est pris dans la traque au milieu des paysages sauvages, des tomahawks et des balles de fusil.
Un roman d'aventure qui a un peu vieilli mais qui garde sa puissance narrative à l'instar d'un Jules Verne 😉.
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Je poursuis ma thématique indienne et suite à Joseph Boyden, j'aborde ce classique de la littérature américaine. Je mets du temps à entrer dans le livre, on sent que ce n'est plus de la première jeunesse (1826). C'est un récit assez romantique, un peu suranné. C'est une autre époque, l'auteur a peu de recul sur les Indiens, ils passent souvent pour de sauvages idiots.
L'action est facilement résumable : les filles cherchent leur père aidé par de beaux, jeunes et courageux hommes. Elles le trouvent mais il y a une grosse bataille et c'est au tour du père de chercher ses filles. le Commandant Munro et le Général Montcalm ont réellement existé ainsi que le massacre du Fort William-Henry
Autour d'Alice et de Cora et de leur père gravitent Chingachgook et son fils Uncas, Oeil de Faucon, le Major Ducan et David le maître de chant. le méchant dans l'histoire est un huron qui s'appelle Renard Subtil. S'ensuit trahisons, meurtres, enlèvements jusqu'au dénouement.
Les tribus indiennes sont toutes divisées à cause des Blancs et je pense qu'à l'époque le dire devait faire grand bruit. L'auteur vante aussi le courage et l'honneur de quelques Indiens. L'écriture est agréable mais je ne peux pas dire que je suis régalée avec ce roman-témoignage mais il a le mérite d'être le reflet de son époque.
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un livre très prenant et émouvant.
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Bon souvenir de lecture pré-adolescente, dans une édition de la bilbliothèque verte si je me souviens bien.
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ce livre est un classique de la littérature étrangère mais quelle bon livres j'ai pris beaucoup de plaisir a l'avoir lus et je le conseille au lecteur aviser
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un excellent souvenir de lecture de ma jeunesse; peut-être à l'origine de ma passion pour les "natives"?
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