L'état du monde, tome 12 : 1993

Ce racisme (anti-noir aux États-Unis) est une réalité qui ne cesse de tarauder la conscience américaine. Ce n'est point que l'Amérique soit plus - ou moins - raciste qu'un autre : le racisme est une des choses au monde le mieux partager. Mais ce qui est propre aux États-Unis, c'est que le racisme fut « d'Etat » et qu'il reste des traces de cette abomination. Il fut en effet longtemps prescrit par la Constitution (art. 1, sect. 2, al. 3), que les Noirs seraient comptés pour « les trois cinquièmes de toutes les autres personnes ».

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Avec la décomposition de la Yougoslavie et l'effritement de l'URSS, avec la réunification de l'Allemagne et du Yémen, une donnée fondamentale de la « guerre froide » a commencé à disparaître : l'intégrité des frontières. Celles-ci étaient bien mieux établies lorsque la compétition idéologique faisait rage de par le monde. Depuis 1945, les deux blocs étaient en compétition pour l'orientation des régimes, non pour l'annexion des Etats : on sa battait pour une influence plus que pour des bourgades ; hormis dans les guerres de décolonisation, on soutenait des partis en lutte plus que des nationalités en armes. Désormais, certains Etats ne semblent plus avoir que des frontières provisoires et les revendications nationalistes s'élèvent non seulement en Asie ou en Afrique mais aussi au cœur même du Vieux Continent. Nul contraste n'est aussi vif que celui qui se cristallise entre deux parties de l'Europe : alors que l'orientale paraît replonger dans les souvenirs sanglants du siècle passé, l'occidentale s'apprête à entrer, plus ou moins unifiée, dans le prochain.

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Les émeutes de Los Angeles, entre le 29 avril et le 4 mai 1992, se sont chiffrées par 47 morts, 2 328 blessés (dont 200 grièvement), 11 824 personnes interpellées, des centaines de boutiques pillées et/ou incendiées, 1 milliard de dollars de dégâts. Un coup de torchon, à la fois chronique d'une révolte annoncée et parfaitement inattendue, et qui peut se reproduire demain ou pas avant dix ans, à Chicago, à New York ou à Miami.

1040 - [p. 553]

A la grande satisfaction de nombreux gouvernements occidentaux, Damas a annoncé, le 27 avril 1992, que les 4 000 Juifs syriens pourront désormais voyager librement, ce qui leur donne en fait la possibilité d'émigrer.

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