Il lève le visage vers le ciel noir, et des vagues d'eau s'abattent sur lui. Il souffle :
- Bordel ! Même un canard finirait par se noyer.
- Permettez que je vous explique comment les choses fonctionnent. Lorsqu'une de mes clientes vous affirme qu'elle ne parlera pas jusqu'à ce que j'arrive, vous arrêtez de lui adresser la parole.
- Nous avions juste une discussion banale sur le fait qu'elle avait reconnu Carrie Grethen...
- Vous voyez ? Voilà ce que j'appelle parler à une cliente !
Offrez-moi cinq scotchs serrés et j'avouerai que je ne suis pas tout à fait "normale" et ne l'ai jamais été. Je ne redoute pas la mort. Je remarque à peine ses manifestations, hormis lorsqu'elles m'apprennent ce que cherche. Les odeurs, les humeurs, les asticots, les mouches, les vautours et les rongeurs. Tous contribuent aux vérités qui m'importent. Il me faut reconnaître et respecter la vie qui a précédé la biologie finissante que j'examine et prélève.
Une punition n’est pas une punition tant qu’on ne sent pas qu’on est puni, tant que la souffrance prévue vous épargne. Tout est affaire de perception. Tout tourne autour de votre réaction à un phénomène et cette réaction devient l’arme véritable. L’arme est ce qui blesse.
...c’est de nature à déclencher un ouragan bien pourri de rumeurs, de théories complotistes qui finiront par se répandre sur Internet.
l'aspect "technologie" a envahi les livres de cornwell, au point que les enquêtes se réduisent à une phase technique entre le décès et l'enterrement, au détriment de l'élément humain, c'est ce qui me met le plus mal à l'aise dans ses derniers romans: où sont passés l'instinct, l'intuition, les déductions, que d'autres auteurs de ce genre savent préserver. cela donne à l'ensemble un aspect froid dénué d'empathie, le personnage étant littéralement tellement obsédé par le fait de censurer ses moindres actions ou paroles, ou émotions qui pourraient transparaître, elle devient elle aussi une professionnelle inhumaine. Je ne sais pas si la réalité est ainsi aux Etats Unis, mais j'imagine mal avoir affaire à une personne aussi paranoïaque à un moment forcément douloureux.
Je continue à discuter avec mon lévrier moucheté, si timide, alors que je repêche d'autres légumes et crudités du tiroir d'un des réfrigérateurs, des laitues acidulées ou sucrées, et des tomates que j'ai cultivées avec amour. D'un ton enjoué, j'explique à Sock que je vais les rincer et les égoutter dans un panier à salade avant d'ajouter une ou deux pincées de poivre grossièrement moulu et du sel.
_nous n' ajouterons le vinaigre qu'en dernier, de sorte que la salade ne brûle pas.
Je parle avec un chien qui ne répond ni aboie.
(page 635)
La mort est hideuse. Elle assaille nos sens . Elle déclenche tous les signaux d'alarme de nos cellules et menace notre survie.
Si on ne ressent pas de souffrance, si on n’affiche pas ses blessures, c’est qu’il n’existait pas d’arme, mais une faible tentative…