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sur 139 notes
Après deux années où leurs nouvelles publications s'orientaient davantage vers des romans pulp, Les Moutons électriques proposèrent, dans le cadre de l'opération des Pépites de l'Imaginaire (conjointement avec les autres Indés de l'Imaginaire avec Les Chevaliers du Tintamarre chez les éditions Mnémos et Cuits à point chez les éditions ActuSF) un nouveau roman de fantasy d'une autrice pour l'instant inconnue, Jeanne Mariem Corrèze : le Chant des cavalières !

Geste d'une chevaucheuse de dragon
Sophie est une petite fille recueillie dès son plus jeune âge par le principal ordre militaire du royaume auquel elle appartiendra désormais : les Cavalières. Elle grandit dans la citadelle de Nordeau auprès de la Matriarche, des écuyères, des soigneuses de dragons, des herboristes et des intendantes. Il n'y a pas grand-chose à faire à part attendre de grandir, apprendre un peu quand c'est possible, mais globalement elle n'a pas trop à se plaindre, ce n'est pas la vie des paysannes… Or, à la mort étrange de la Matriarche, elle est désignée comme la future héritière à former, héritière de la nouvelle Matriarche, mais elle serait aussi héritière de la dernière grande reine locale. Sauf qu'une prophétie ne s'applique pas par l'opération du hasard, il faut bien s'y préparer et clairement la nouvelle Matriarche n'est pas motivée pour entraîner la petite Sophie. Il s'agit alors de se débrouiller pour être reconnue comme importante, elle la petite cavalière sans dragon à chevaucher. Quelques intrigues de cour, surtout quelques amies motivées et l'arrivée très étrange de Myrrdin, un très ancien mage aux pouvoirs incommensurables, font pencher la balance, tantôt dans le sens d'une plus grande liberté dans le royaume, tantôt dans celui des intérêts personnels de plusieurs personnages. En effet, bien peu veulent vraiment voir émerger une nouvelle souveraine sortie de nulle part.

Corpus thématique
Le début du roman peut paraître long à de nombreux lecteurs, si on s'attend à une intrigue très rythmée, voire enlevée, mais l'autrice prend son temps, car cela lui permet de mettre en place plusieurs visions du monde qui se dénouent dans le dernier tiers. Au premier abord, cela peut paraître insignifiant, mais c'est utile malgré tout. Elle met d'abord en place une société féminine, difficile de parler de matriarcat, car il me semble qu'il n'y ait dans ces citadelles que des femmes, donc pas de véritable domination du genre féminin sur le masculin. Par contre, les métiers sont souvent mis au féminin, les postes militaires ont l'air destiné aux femmes et deux postes de décision sont tenus par des hommes mais non seulement ils sont secondaires, mais en plus cela semble exceptionnel pour cette société. Cette dernière remarque est d'ailleurs la conséquence locale de la géopolitique du Royaume mise en place par l'autrice. Ainsi, le Royaume est dominé par un peuple voisin, les Sabès, et est divisé en différentes provinces (Nordeau, Soufeu, Estari, Ousterre et la capitale Zinia au centre, en gros) où agissent différents corps de Cavalières qui sont l'élite militaire et religieuse. Enfin, l'autrice insiste beaucoup sur les volontés contradictoires d'assurer la paix dans cette contrée et l'envie de recouvrer une certaine indépendance, sachant que chaque région du Royaume a une vision différente de la bonne manière de l'obtenir. En cela et en bien d'autres aspects qu'il peut être amusant de détailler au fur et à mesure de la lecture, le Chant des cavalières semble un volontaire pastiche des aventures des Chevaliers de la Table Ronde avec son roi légendaire, sa geste épique, son mage au nom si reconnaissable et son dénouement tragique.

Du style, madame !
Le Chant des cavalières peut paraître au départ pour le moins lent : le rythme suit les interrogations de la jeune protagoniste, alors forcément au début, elle hésite beaucoup, elle n'y croit pas, elle tâtonne. du même coup, autant s'intéresser au style. Au fur et à mesure que Sophie se forme, le vocabulaire s'affirme à la fois riche, fin et soigné. La narration faisant commencer chaque chapitre par un extrait de chronique ou un poème issu de l'histoire de ce monde, ainsi que la toute fin nous laissant sur un nouveau départ, plusieurs éléments peuvent faire hésiter le lecteur sur la manière de recevoir ce roman. En effet, c'est une très belle introduction à un monde dont nous aimerions en apprendre davantage, tant sur la géopolitique extérieure au Royaume, sur les moeurs des paysannes qui sont quasiment absentes que sur le devenir de l'héroïne, mais c'est tout autant une aventure qui peut se lire seule et être appréciée comme une intrigue dont on ne saura jamais davantage. Une fois la lecture terminée, qu'il est difficile de pencher d'un côté ou de l'autre de ces deux visions !

Le Chant des cavalières est donc un premier roman tout à fait captivant : le style est riche, l'univers prometteur, les thématiques approfondies et les choix de narration se défendent (même si certains peuvent en être lassés). Une autrice à suivre, c'est certain !
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--- Un premier roman faussement classique, dites-vous ? ---

Eh bien, je n'aurais pas dit mieux ! Jeanne Mariem Corrèze reprend effectivement des éléments typiques de la fantasy épique : des dragons, ces créatures mythiques qui ne peuvent se lier qu'à une seule personne au cours de leur existence, une héroïne au destin extraordinaire, des artefacts de légende, etc. Toutefois, l'auteure est parvenue à se les approprier et à les réinventer !

En fait, ce qui m'a frappée, c'est qu'elle nous montre les jeux de pouvoir à l'oeuvre, mais sans jamais nous confier ce qui est préférable pour le Royaume. Ainsi, un personnage aux actes malveillants peut tout à fait poursuivre un but noble. C'est donc au lecteur de choisir son camp.

Bref, vous l'aurez compris, ce récit n'est en rien manichéen !

--- Une lecture exigeante ---

J'ai trouvé le style de Jeanne Mariem Corrèze assez complexe. Celle-ci utilise du vocabulaire soutenu, et il m'est arrivé de chercher la définition de certains termes. Cependant, le résultat est bien là : le texte est magnifique, en dépit de passages descriptifs particulièrement longs.

Quoi qu'il en soit, cela nécessite de la concentration pour ne pas se perdre entre les mots. Honnêtement, j'ai sûrement loupé quelques informations utiles, surtout durant mes longues périodes de lecture. D'ailleurs, je me suis rapidement aperçue que je savourais davantage le livre avec des pauses régulières, car elles me permettaient d'assimiler plus facilement l'histoire.

En outre, l'auteure ne nous explique pas tout, et c'est volontaire. Par conséquent, dénouer les ficelles de l'intrigue pour en comprendre les tenants et les aboutissants n'était pas une mince affaire, pourtant j'y ai pris plaisir ! Toutefois, Tampopo24 a raison lorsqu'elle affirme dans sa chronique qu'un certain flou entoure l'histoire, que cette dernière manque de détails. Mais il s'agit selon moi d'un parti pris de l'écrivaine auquel on adhère ou non.

--- Deux visions parallèles ---

Dans le Chant des cavalières, le récit est scindé en deux.

D'un côté, nous suivons Sophie depuis sa plus tendre enfance, car elle est destinée à un avenir exceptionnel. Il est donc important d'en savoir plus sur ses choix, ses actes et même ses sentiments. Par son regard, on en apprend énormément sur l'univers, même si l'on a conscience qu'elle est manipulée de toutes parts.

De l'autre côté, l'intrigue est beaucoup plus générale et aborde de multiples points de vue, toujours féminins. Un jour, nous accompagnons Éliane dans ses tentatives pour s'emparer du pouvoir, le suivant, nous nous intéressons à Pèn, la meilleure amie de Sophie, alors qu'elle vaque à ses occupations quotidiennes. Ainsi, cette seconde partie s'apparente davantage à un patchwork d'éléments disparates qu'à un scénario bien ficelé. Il revient donc au lecteur de faire les liens entre chaque scène, l'auteure ne donnant pas toutes les clefs. Quoique… des indices sont disséminés ici et là, mais on a tendance à les oublier.

Personnellement, j'approuve cette approche, car elle en révèle suffisamment pour attiser notre curiosité, mais trop peu pour nous permettre de prédire ce qui va se passer dans le chapitre suivant. C'est justement ce qui rend les rebondissements encore plus inattendus, les revirements de situation encore plus passionnants !

--- Des nuances de gris pour les personnages ---

Il est difficile de s'attacher à l'un ou l'autre personnage, tant ils sont nombreux. En outre, excepté Sophie, aucun ne dévoile véritablement son jeu. Alors, quels sont leurs buts ? Jusqu'où iront-ils pour les atteindre ? Se laisseront-ils convaincre par leurs pairs ou feront-ils cavalier seul ?

Selon leurs actes et leurs décisions, je me suis surprise à les détester, puis à les apprécier. En fait, je n'ai pas d'avis tranché, ce qui prouve que l'auteure a construit ses personnages avec beaucoup de nuances.

Bon, il est vrai que j'ai eu envie de secouer Sophie par moments tant elle semblait passive, mais celle-ci est au centre de machinations qui la dépassent. Alors, comment l'en blâmer ? du reste, ma préférence va à Frêne, l'herboriste, car elle demeure lucide à propos de ses erreurs, contrairement à Acquilon.

--- Quelques longueurs et un final abrupt ---

Dans le dernier tiers du livre, j'ai ressenti quelques longueurs à l'approche du dénouement, comme si l'auteure souhaitait faire monter la pression. Je ne suis pas sûre qu'elle y soit parvenue, cependant j'ai dévoré les derniers chapitres avec avidité. Quel final ! L'apogée de manigances, de complots et de trahisons.

Mais je me dois de vous prévenir : la fin est ouverte, ce qui peut se révéler frustrant. Me concernant, j'y ai trouvé les réponses que j'attendais. de plus, Jeanne Mariem Corrèze a bien l'intention de creuser son univers dans d'autres ouvrages. J'espère néanmoins que les dragons y auront une place prépondérante car, oui, ils étaient somme toute assez secondaires dans le Chant des cavalières.
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec le Chant des Cavalières ?
"J'ai reçu ce livre par erreur, alors que celui que j'attendais était tout autre. Cela dit, j'ai tout de suite été séduite par la couverture et titillée par l'envie de sortir de ma zone de confort et de découvrir un univers différent. C'est pour cela que je me suis plongée dans le Chant des Cavalières."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Sophie vient d'être nommée écuyère de cendres de son ordre et après sa formation par la Matriarche, elle pourra chevaucher son propre dragon. Mais complots et manipulations se multiplient en ces temps instables. La guerre approche et Sophie devra y trouver sa place..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Je lis assez peu de Fantasy, vous avez donc le droit de penser qu'il ne s'agit pas d'un avis très éclairé mais l'avantage, c'est qu'il est certainement plus facile de me surprendre qu'un lecteur passionné. J'ai d'ailleurs aimé cet univers, quasiment exclusivement féminin, bâti autour des dragons. L'idée de départ est plaisante malheureusement, elle est mal exploitée. Rien n'est assez approfondi, on n'en sait pas assez pour s'attacher à la plupart des personnages ou à leur cause, on reste en surface et c'est vraiment dommage. Pour autant, il me semble que c'est voulu, que seule Sophie, l'héroïne, importe vraiment mais même si le tableau dans lequel elle évolue manque d'épaisseur, je ne peux m'empêcher de prendre partie dans cette guerre et d'en attendre le dénouement or, ce sera peine perdue. Cela ne veut pas dire pour autant que le livre soit désagréable à lire, loin de là, hormis peut-être les passages sur les rêves de l'héroïne, mais ce n'est pas ce que j'attendais d'un livre de Fantasy et c'est assez déroutant, ce qui pourrait bien être avantage pour un lecteur assidu de ce genre littéraire, qui sait."

Et comment cela s'est-il fini ?
"La fin est vraiment à l'image de ce que j'ai pu dire précédemment. On finit par découvrir les plans de chacun et cela aurait eu beaucoup plus d'impact si on en avait su plus, plus tôt. Quant à la conclusion, elle est centrée sur Sophie, là encore, et son univers peut bien s'effondrer derrière elle, peu importe."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Le Chant des cavalières est un roman de Fantasy qui interroge certains codes de la Fantasy en mettant en valeur une myriade de figures féminines et en jouant avec la légende arthurienne.
Jeanne Mariem Corrèze dépeint ainsi un univers marqué son aspect matriarcal, à travers l'ordre des cavalières du Royaume de Sarda, constitué de chevaucheuses de dragons qui cherchent à rendre sa gloire passée à leur royaume, placé sous la domination d'une autre nation, celle des Sabès.
L'autrice, à travers le personnage de Sophie Pendragon, promise à un grand destin mais manipulée par les figures qu'elle considère comme des mentors, met en question l'instrumentalisation de la notion d'Elu par des objectifs politiques, et montre que son personnage n'est pas maîtresse de son destin.
Pour moi, le Chant des cavalières est un très bon premier roman, et je vous recommande sa lecture !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Sophie est novice dans un ordre de cavalières, à la citadelle de Nordeau dans les montagnes du nord. Quatre citadelles situées aux quatre points cardinaux du Royaume de Sarda forment des femmes, dès leur plus jeune âge à être des guerrières avant tout, mais avec un choix dans l'orientation cependant. Elles seront soit bâtisseuses, soit annonciatrices, soit intrigantes.

Les jeunes filles sont novices tant qu'elles n'ont pas leurs règles, suivant en cela la loi bien connue "pas de bras, pas de chocolat" : pas de ragnagna, pas de dragon ! Des dragons bien spécifiques à ce monde : avec des plumes mais aussi des écailles, avec un bec façon oiseau de proie. Des dragons vénérés dans le royaume, alors qu'ils ne servent à priori que de montures volantes, et occasionnellement de forges portatives. Ce sera mon plus gros bémol de ce roman, le lien visiblement fort entre la cavalière et son dragon est trop peu détaillé. Ensuite ces novices sont Écuyères, chapeautées par des Cavalières avant de le devenir à leur tour. Puis elles finissent dans la caste des vénérables (si, si) Aînées (est-ce quand il n'y a plus de ragnagna... l'histoire ne le dit pas 😁).

La suite sur le blog )
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Je n'ai pas accroché à ce livre, principalement à cause de son style qui m'a paru trop pompeux et alambiqué, avec une tendance à verser dans le mélodramatique chaque fois que l'un des personnages ressentait la moindre émotion ou sensation. En tout cas, ça ne m'a pas parlé.

L'univers, quoique classique dans sa construction autour de 4 points cardinaux et éléments, avait pourtant une dimension intéressante dans son inversion des rôles entre hommes et femmes, ces dernières étant nettement prédominantes. Mais justement, je n'ai pas compris où tous les hommes avaient disparu, ils ne sont quasiment jamais évoqués. Et accorder une symbolique très importante aux premières règles d'une jeune fille, en faire un rite de passage à l'âge adulte alors que les concernées ont à peine 12 ans, m'a pas mal dérangée.

Je n'ai pas accroché aux personnages et particulièrement à l'héroïne. Son prénom, Sophie, m'a déroutée par sa banalité au milieu des Penderyn, Acquilon et autres Berhane. Tandis que son nom, Pendragon, paraissait caricatural. Par sa personnalité, je l'ai trouvée très passive d'un bout à l'autre du roman : à part se mettre en colère ou pleurer, elle avait peu d'actions remarquables, et à peu près aucune qui ne soit pas manipulée par des forces supérieures. Comme l'indique le résumé du roman, elle attend. (En revanche, contrairement à ce qu'indique ce résumé, il n'y a pas d'amante évoquée).

Quant à la fin, je l'ai trouvée très abrupte. En fait, comme j'ai eu beaucoup de mal à dégager des enjeux clairs dans cette histoire où beaucoup de sous-intrigues s'entremêlent sans que l'une d'elle se démarque vraiment, je n'ai pas eu le sentiment de trouver une résolution.

Enfin, j'ai trouvé de nombreuses coquilles dans cette édition, voire des mots manquants, ce qui était assez dérangeant. Je salue néanmoins la grande élégance de la couverture. J'ai aussi beaucoup apprécié les dragons ainsi que les descriptions des citadelles, notamment celle de l'Est (même si ces descriptions qui s'enchaînaient faisaient un gros pavé d'exposition au milieu du roman).
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Citadelle de Nordeau. Un ordre de cavalières chevauchant des dragons y vit, selon des règles bien établies, millénaires, sous la direction d'une Matriarche. Nous suivons Sophie, une novice, qui attend ses premières règles. Ce moment marquera pour elle une évolution, le passage à un autre statut. Mais elles tardent et Sophie souffre de rester en retrait.

Le chant des cavalières m'a tout de suite séduite, dès ses premières pages, par cet univers féminin. Féminin dans le sens où la majorité des personnages le sont. Seuls deux personnages masculins figurent dans le récit, le chant des cavalières est, avant tout, une histoire de femmes. Des femmes racisées, pour la plupart (en tout cas les rares descriptions de personnages le laissent subtilement entendre). Pour moi qui suit habituée au schéma inverse, avec des récits de fantasy où les personnages masculins abondent mais ceux, féminins, se comptent sur les doigts d'une main, ce renversement a été une véritable bouffée d'air.

Mais plus que tout, c'est cette idée d'un ordre de cavalières chevauchant des dragons qui m'a plu. Au travers des yeux de Sophie, nous découvrons petit à petit, touche après touche, les subtilités de cet Ordre. C'est un peu comme découvrir une congrégation religieuse, sans le lourd dogme patriarcal. S'y mêle, bien évidemment, la progression de Sophie au fil des années. Plus qu'un récit de fantasy, le chant des cavalières est surtout l'histoire de Sophie, même si d'autres personnages se voient bénéficier d'un coup de projecteur. Sophie grandit, Sophie mûrit, Sophie commet des erreurs. Et, à mesure qu'elle devient adulte, elle perçoit de plus en plus la toile d'araignée cachée derrière l'apparente harmonie de son ordre.

Le chant des cavalières n'est pas de la fantasy épique mais ce n'est pas non plus seulement un récit initiatique. C'est un roman à l'écriture travaillée, mais pourtant fluide, un roman au rythme en apparence tranquille, jusqu'à son dernier quart, où les intrigues tissées dans l'obscurité se font jour, où les événements se précipitent. Mais là encore, l'autrice garde notre regard focalisé sur Sophie et non pas sur la bascule des événements.

Je ne le cache pas, j'ai lu les dernières pages prise de fortes émotions. le final laisse les larmes aux yeux, il est amer et pourtant, possède une touche de lumière. Préparez-vous à être retournés, en tout cas, moi je l'ai été.

C'est un très beau roman que ce Chant des cavalières et à relire cette chronique, je me dis que je rends bien mal mes impressions de lecture. Une chose est sûre, il figure parmi mes coups de coeur de l'année, sans aucun conteste !
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Le chant des cavalières est le premier roman de Jeanne Mariem Corrèze. Il est présenté dans la catégorie pépite des indés de l'imaginaire chez Les moutons électriques. La très belle couverture est signée Melchior Ascaride. On y découvre un des points importants de l'univers: une chevaucheuse de dragon, un dragon un peu particulier il est vrai.
Le Chant des cavalières de Jeanne Mariem Corrèze est ainsi un premier roman perfectible mais disposant de grandes qualités: le rôle des femmes mis en avant, une belle plume toute en finesse, un univers riche, de beaux personnages et des dragons!
Chronique beaucoup plus complète sur le blog
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Voyage à dos de dragon dans une confrérie féminine chevaucheuses de dragons, lieu où les premières règles sont attendues et célébrées. Où les femmes sont investies d'un pouvoir que l'on pourrait presque croire universel. Puis peu à peu, le lecteur découvre que cette confrérie est en fait prise dans le jeu de pouvoir d'une puissance ennemie qui leur a un jour imposé son joug. Que la Matriarche n'accepte plus.
Peu à peu le lecteur découvre aussi que le personnage principal n'est pas la Matriarche... Mais chut, laissons grandir l'intrigue.
Intrigue qui présente bien des ressemblances avec une certaine histoire mettant en scène un mage nommé Myrdinn, une épée enchâssée dans de la pierre... Pourtant, les comparaisons s'arrêtent là. Ou plutôt, les références sont nombreuses mais mettent les femmes à l'honneur. Les hommes sont faibles veulent et manipulateurs, bien que certains sortent évidemment du lot et que les femmes de pouvoir ne valent pas toujours mieux que leurs homologues masculins. A part qu'elles sont bien plus soucieuses de la vie de leur peuple.
Ce sont des femmes fortes, des guerrières, mais pas que, elles ont de multiples talents. L'auteure a crée une société de femmes qui reprend autant les codes masculins que féminin, inclusive (sexualité, couleur de peau). Des femmes qui savent tout faire, qui mutualisent mais qui ne sont pas pour autant exemptes de fautes ou d'erreurs.
Des femmes fortes, des femmes libres, libérées, telles qu'on en voudrait plus dans les fictions.

Challenge Plumes féminines 2019-20
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Comme les Chevaliers du Tintamarre dont je parlais le mois dernier, le chant des cavalières est un premier roman qu'un éditeur français a décidé de mettre en avant pour Les pépites de l'imaginaire 2020. Si le premier jouait la carte de l'originalité avec des anti-héros plein de gouaille, ici l'autrice est plutôt partie sur une classique histoire de dragons et de politique.

Je découvre Jeanne Mariem Corrèze avec ce roman comme beaucoup d'entre vous. Son titre et surtout sa couverture ont de suite attiré mon regard. J'en aime beaucoup la composition mettant en avant la relation entre le dragon à plumes et sa cavalière, ça donnait de suite le ton et mes espérances étaient grandes. Dans un premier temps, j'ai trouvé la plume de l'autrice très agréable, simple et fouillée à la fois, permettant de rentrer facilement dans l'histoire et l'univers proposé, ce qui n'est pas toujours le cas chez ses collègues. Ici cette simplicité servait vraiment le propos et donnait l'impression d'une fantasy classique, peut-être même déjà vue, mais agréable à retrouver.

On y découvre un royaume divisé et donc instable où plusieurs forces luttent pour le pouvoir, les uns pour retrouver un ordre ancien, les autres pour briser tout cela et proposer une nouvelle forme de gouvernance. Un ordre de femmes et de femmes uniquement chevauchent des dragons. Elles sont matriarches, cavalières ou écuyères mais surtout force de dissuasion et de frappe de leur pays. Parmi elles, l'une des matriarches décède lors d'une attaque et précipite un enchaînement d'événements qui va bouleverser leur monde. Celle qui se retrouve aux premières loges sans avoir rien demandé est la jeune Sophie, choisie comme apprentie de sa remplaçante alors que celle-ci ne le désirait pas. La voici à devoir louvoyer entre les intrigues de la cour et de son ordre, à affronter ses peurs et ses doutes pour pouvoir espérer choisir elle-même son destin.

Sur le papier le titre avait donc tout pour m'intéresser. L'univers déployé par l'autrice était prometteur avec un mélange entre politique du royaume et politique interne de l'ordre des cavalières, plus une touche de dépaysement avec les dragons et une touche féminine avec celles-ci comme seuls personnages de l'histoire ou presque. le problème, c'est que la mise en place de l'intrigue ne fut malheureusement pas à la hauteur de mes espérances... Je n'ai rien contre les histoires classiques, ça j'aime. Mais ici, en plus d'être classique, je trouve l'histoire mal écrite. On survole bien trop d'éléments et ça empêche de vraiment s'intéresser au récit et aux personnages.

En effet, la géopolitique, élément pourtant majeur de l'histoire, est présentée de manière floue. L'Histoire de ce pays l'est de même alors qu'elle semble très intéressante. On découvre le fonctionnement de l'Ordre au fil des chapitres mais ça reste bien souvent trop léger pour moi, ça manque de détails, ça aurait mérité plus de détails, notamment sur leur rôle de gardiennes, leurs reliques, les différentes places fortes avec leur matriarches. Je suis frustrée.

De la même façon, les personnages sont survolés. On ne voit que Sophie, Sophie, Sophie et celle-ci est tellement fade et manipulable que c'est difficile de s'attacher vraiment à elle. J'ai été bien plus fascinée par Éliane et sa relation avec le prince mais au final on ne la voit et l'entend que trop peu, du coup on ne comprend pas bien la révolution qu'elle souhaite mettre en place. Il en va de même pour Pèn, la meilleure amie de l'héroïne et Berhane son amante dont la relation aurait pu être bien plus forte et dramatique, que ce pis aller qu'on aperçoit même pas 10 pages au total... Beaucoup de promesses fort peu tenues. Il en va de même pour Acquilon, l'ancienne matriarche tellement charismatique, qui plouf disparait comme ça en plein milieu sans avoir eu un rôle aussi important qu'on veut bien lui prêter... L'écriture des personnages est vraiment décevante, du moins la déception est à la hauteur des espoirs qu'ils avaient suscité.

En parlant d'espoir, j'en avais beaucoup pour l'histoire. Ça me plaisait de suivre une héroïne dont l'ascension reposait entre autre sur l'évolution physiologique de son corps et celle de son esprit. Ça me plaisait de la voir gravir les échelons, se lier avec un dragon et avancer vers sa destinée. Classique mais toujours efficace avec moi. Mais au final, la narration n'avance que par à-coups rendant le récit de ses aventures fades et le pire c'est quand on réalise qu'elle n'a été qu'un pantin, on comprend alors le malaise qu'on ressentait pour cette histoire depuis le début. Je veux bien que ce ne soit pas facile de raconter tout ce que l'autrice aimerait en 320 pages mais au final j'ai l'impression qu'il ne s'est rien passé ou presque. Les rares moments qui auraient dû être marquants manquaient d'une touche d'épique propre à emballer notre coeur.

Je ressors donc un brin déçue de cette lecture que je sentais prometteuse au début grâce à la plume fort agréable de l'autrice. Plein d'éléments m'ont tentée dans son histoire mais la façon dont elle les a agencés, amenés, fait évoluer, ne m'a pas convaincue. Il y a encore trop de maladresses pour moi et cela donne un récit frustrant et incomplet, qui en plus appelle une suite sinon la frustration sera encore plus grande. J'attendais quelque chose de mieux ficelé.
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