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C'est un premier roman pour Dominique Costermans, néo-louvaniste nouvelliste de talent.

Nous sommes en mai 1969, Lucie a sept ans, elle va faire sa première communion. Elle est appelée dans le bureau de son père pour choisir ses souvenirs de communion. Sa maman lui montre le texte choisi en sortant d'un missel un souvenir d'une certaine Hélène MORGENSTERN.

Mais qui est donc cette Hélène qui porte le même prénom que sa maman ?
Une amie d'école lui répond-elle. Une amie d'école dont elle conserve précieusement cette relique, c'est étrange. Lucie se rend compte qu'elle aborde un sujet délicat, un sujet tabou.

Mais la boîte de Pandorre est ouverte et Lucie va petit à petit mener son enquête, distillant prudemment des questions, par-ci, par-là. Elle trouvera des documents dans le bureau de son père et sur quelques décennies mènera ses recherches pour savoir qui elle est ?, d'où elle vient ? et ce outre sa maman qui restera fermée comme une huître sur ce sujet jusqu'au jour où la digue cèdera et libèrera enfin sa maman de son lourd passé.

Cette histoire est une fiction qui se base sur des faits réels. Nous apprendrons très vite que Charles Morgenstern, le père d'Hélène est juif, bruxellois. Il s'est enrôlé dans l'armée allemande et est devenu un indic de la gestapo.

La spécificité de ce premier roman est l'architecture particulière de celui-ci, de nombreux souvenirs nous sont livrés peu à peu sans chronologie, de nombreux personnages apparaissent et rendent de prime abord la lecture plus difficile. Mais rassurez-vous un arbre généalogique et une chronologie des faits nous aident à suivre ce passionnant puzzle qui peu à peu se remplit. Une chose est certaine, c'est qu'une fois commencé, il m'a été impossible de poser le livre avant de l'avoir terminé.

Une belle découverte que je vous recommande vivement.

Ma note : 9/10
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L'idée est intéressante, le parcours aussi, de cette fille qui se cherche une ascendance acceptable, qui tient absolument a retrouver les racines que sa mère lui cache. Secrets de famille lourds à porter, juifs ou collabos, traitres ou Justes, ramifications et répercussions jusque dans le présent de ces silences lourds à porter, de ce passé si dense, tout ceci est très significatif sur le besoin de recherche et de mémoire, mais l'auteur nous perd dans les méandres d'une famille tentaculaire et disparate. Bref, si j'ai par moment eu envie de connaître la suite, je n'ai pas ressenti assez d'émotions pour avoir envie de vibrer, de pleurer ou de rire avec Lucie.
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Le titre se justifie rapidement : passer outre le refus de la mère, passer outre et enquêter inlassablement pour savoir pourquoi il n'y a pas de grands-parents, d'oncles, de tantes… Pourquoi la mère refuse de répondre aux questions ?
Lucie a besoin de savoir d'où elle vient. « Disparus pendant la guerre ; » n'est pas une réponse. Il y a bien eu des êtres de chair, les parents de sa mère et de son père. « D'Hélène, j'ai hérité les yeux verts, les cheveux châtains, les pommettes hautes. D'Hélène, je n'ai reçu en héritage ni la généalogie, ni l'histoire des origines, ni même l'un ou l'autre grand-parent…. » , « c'est comme si j'étais née de rien. »
La quête est fastidieuse pour Lucie. Elle n'abandonne pas. « J'écris aussi cette histoire pour mes enfants. Je l'écris pour mettre à plat, comprendre, reconstituer, mettre de l'ordre. Pour transmettre. »
La découverte de ce qu'a été « l'auteur des jours de sa mère, » est douloureuse.
« Mot après mot, pièce après pièce, procès-verbal après procès-verbal, témoignage après témoignage , (…) je me coltine le compromis, la bassesse et le cynisme de celui qui fut mon grand-père. »
Ce travail a été pénible et douloureux. « de page en page, ce récit me paraît plus sec qu'un rapport de police. » Ce qui ne m'a pas empêché de le lire d'une traite ! Passées les premières pages où je devais consulter la généalogie, je ne l'ai plus lâché.
J'ajoute encore ces phrases : « Je suis la petite-fille de cet homme-là. Ce destin me pèse depuis cinquante ans. »
La filiation est dure à accepter.
Et pourtant, nombreux sont ceux qui se sont trouvés du mauvais côté.
« La frontière est parfois mince entre ce qui fait qu'un homme devient un héros ou un traitre. »
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Lucie n'a que sept ans lorsqu'elle découvre, en regardant un souvenir de la communion de sa mère, qu'un secret pèse sur sa famille. Vingt-cinq ans plus tard, la mort d'une pensionnaire du home de vieux de son quartier va la convaincre que le temps est venu d'en savoir plus. C'est le début d'une enquête de quinze ans, à la recherche de Charles Morgenstern, un juif polonais qui semble bien avoir entretenu des relations étroites avec sa famille.

Dans ce magnifique récit, Dominique Costermans met en scène une jeune journaliste qui enquête sur ses origines. On suit la recherche pas à pas, on fouille les archives avec Lucie, découvre avec elle des indices plus ou moins pertinents, et surtout on partage ses doutes, ses émotions et les sentiments ambivalent que l'histoire qui petit à petit se dessine fait naître en elle. Très vite, on prend conscience du fait que Lucie ne sortira pas indemne de cette aventure.

J'ai beaucoup aimé l'écriture, les différents niveaux qui se superposent, le tu, le elle et ce vous presqu'administratif lorsque la narratrice s'adresses à Charles. J'ai retrouvé les émotions d'archivistes, le moment où soudain on prend conscience de manière saisissante du fait que, derrière un nom, une ligne dans une liste, un numéro de registre, il y a une personne qui a vécu, aimé, haït et dont la vie a peut-être valu la peine d'être vécue.
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La famille, ses secrets, la guerre....c'est une thématique qui s'est assez régulièrement présentée dans cette session des 68 Premières fois et le plus étonnant reste que l'angle abordé et son développement dans chacun des livres a amené chez moi le même intérêt.

Ici ce fut donc le cas, la recherche en soi et les arcanes que doit parcourir la narratrice, Lucie, pour retracer les branches supérieures de son arbre généalogique vont l'emmener au-delà de la douleur ses véritables racines. Et pour cause, c'est un pan entier d'une histoire peu reluisante, celle d'un de ses proches qui renia ses propres origines juives pour se commettre avec les pires ressorts et rouages de l'armée nazi ; celle de la collaboration et de la Gestapo.

Le plus dur dans cet exercice pour Lucie c'est de devoir convaincre sa mère pour lui dévoiler ne serait-ce qu'un coin de voile d'une histoire familiale qu'elle connaît mais a totalement voulu rejeter. Pour Lucie c'est un vrai drame que de ne pas avoir connaissance de ces faits, au point de menacer son propre environnement privé. le lecteur suit toutes les manoeuvres, le questionnement et les pistes bonnes ou non que la narratrice va devoir suivre et ne peut que s'associer à la douleur existentielle de Lucie. Une enquête terrible et un quête identitaire tout simplement âpre et un style d'écriture à charge.

Il faut parfois s'accrocher pour identifier et positionner les témoins et victimes de ce récit mais c'est un livre qui m'a vraiment accroché et plus.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Intéressant.
Après le héros de « Nous les passeurs » c'est le salaud.
Et si il est difficile d'être fils d'un héros combien il est encore plus dur d'être la fille d'un collabo. Mais pourquoi l'un s'est dévoué à corps perdu pour sauver des inconnus et pourquoi l'autre s'est enfoncé dans l'ignominie ?
Ici c'est encore la petite fille qui fait des recherches familiales. Elle veut comprendre les silences et le mal-être de cette mère qui tait son passé. Elle retrouve trace de ses grands-parents et patiemment entreprend de remonter le temps
Le montage du récit est assez compliqué. Dans ses courts chapitres l'auteur écrit à la première personne puis passe le relais à un autre narrateur. C'est un peu dérangeant. On se perd dans tous les ancêtres et cousins, on avance lentement, on repart en arrière mais c'est le propre de toute recherche généalogique et ça donne du cops au récit. J'aurais aimé plus de profondeur dans la psychologie des personnages mais là encore c'est un autre manque de la généalogie, on a les dates, les faits parfois la photo mais on ne saura jamais les raisons qui ont conduit tel ancêtre à faire ceci ou cela.
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En mai 1969, alors que Lucie s'apprête à passer sa première communion, sa mère et son père lui demandent de choisir une image pieuse pour l'évènement. Sa mère ajoute que pour le texte ils savent déjà : et elle lui montre une illustration au dos de laquelle est écrit "Hélène Morgensten, en souvenir de la première visite de Jésus dans mon coeur, le 15 mai 1946." "C'est qui, Hélène Morgenstern ?" demande Lucie. "C'est une amie de classe" se contente de lui répondre sa mère. Avec le même prénom que ma mère? s'étonne la jeune Lucie, mais elle garde ses pensées pour elle, consciente déjà qu'il y a dans cette famille des questions que l'on ne pose pas. Et cette Hélène Morgenstern, qui est bel et bien sa mère, est porteuse de nombreux et lourds secrets que Lucie, désormais adulte, s'emploie à découvrir malgré la ferme désapprobation et le mutisme maternels.
Dans ce livre, c'est la difficile et longue quête des origines qui est retracé. Sous une forme décousue, tant il est vrai que c'est rarement en une fois que l'on découvre ou comprend sa famille. Ce sont des souvenirs sous forme de flashs, des rendez-vous aux archives, des lettres reçues et envoyées qui ponctuent ce roman. Quelques informations lâchées du bout des lèvres par une mère prisonnière d'un passé qu'elle n'affronte pas ou qu'elle refuse de transmettre à son héritière légitime. C'est donc "Outre-mère" que se fait cette enquête, forcément complexe et longue, ponctuée d'avancées soudaines et de phases de stagnation.
La construction du livre est réussie, par des paragraphes et des chapitres courts, passant rapidement d'un fait à un autre, évitant la lassitude chez le lecteur. En soi ce n'est pas l'histoire en elle-même de cette famille qui est le sujet du livre, mais bien plus les mécanismes qui font que l'on tait, cache, réinvente, et déforme une histoire familiale. L'auteure approche les fantômes et les fantasmagories qui hantent nos arbres généalogiques, souvent bien différents des vérités crues et dures. C'est aussi la question du difficile et complexe héritage des enfants et petits-enfants de tortionnaires et délateurs de la seconde guerre mondiale.

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Outre-Mère est le récit d'une quête, une quête effrénée, obsessionnelle de son histoire dans l'Histoire, de ses origines, de son identité. Lucie narratrice, fille et enquêtrice, questionne et interroge sans relâche, dans le silence de l'enfance d'abord, puis au cours de recherches administratives et d'échanges ensuite jusqu'à la parole délivrée auprès de sa mère, Hélène, au coeur de ces secrets qui pèsent.
Lucie raconte et est racontée. La première partie du roman peine et nous perd un peu à changer ainsi de voix et d'adresse, dans une logique narrative qui m'a échappé et que j'ai trouvée laborieuse. On patauge un peu dans ce dédale d'informations, dans cette généalogie aux ramifications multiples avec en personnage central et d'emblée révélé dans son horreur le grand-père, Charles Morgenstern.
« J'écris avec lourdeur. J'aligne les faits. Je les organise industrieusement. Je me sens incapable de broder, d'allonger la sauce ; incapable de faire appel à mon imagination pour décrire les contextes et les lieux, le physique des personnages. Incapable ou interdite ? de page en page ce récit me paraît plus sec qu'un rapport de police. »
Incapable ou interdite, la question est posée et le lecteur ressent avec l'auteure cet empêchement malgré ce qui l'habite, l'anime et l'obsède. Interdite par une mère, Hélène, tout à la fois emmurée et impériale, mutique et invasive car les blessures vivaces brûlent d'être tues et brillent leurs flammes de vouloir exister et crier une douleur non-dite.
De très beaux passages parlent cette mère ambivalente, défendue dans sa sévérité, dans sa plainte et son emprise, pour ne jamais dire sa peine mais la prôner en étendard afin de s'assurer le premier rôle et l'attache de ses enfants. « Il me semble parfois que ma mère n'est qu'un trou noir de souffrance (…). Mais à l'instar des trous noirs, toute consolation est immédiatement absorbée par sa force de gravité, ce qui alimente le système en énergie. Tout l'art pour moi consiste à me ternir au bord de la zone d'attraction sans y tomber ».
Hélène est centrale dans ce récit et nomme le chapitre de la deuxième partie intitulée « l'oeuvre au noir ». Première phase d'une transformation alchimiste qui changera le plomb en or : l'enrayement de la première partie, « la quête », pour arriver à « la délivrance ». L'écriture de fait s'en ressent et devient plus fluide, plus juste, respire enfin d'être consolée.
La réussite de ce récit réside selon moi dans l'écriture du secret qui asphyxie les enfants, une filiation, un arbre. La honte et le malheur se transmettent et font leur lit dans le silence ordonné, induit, menaçant, de l'indicible à confier. Lucie fait « le choix de faire la lumière sur les zones d'ombres et d'éventer les secrets » et nous embarque dans cette mission honorable et intelligente. « Je sais que les secrets de famille se nourrissent dans l'ombre de nos inconscients restreignant la part de liberté de ceux qui les subissent ».
Par devers soi, au-delà de nos consciences, outre les mères, toutes les mères (les arrachées, les quittées, les exilées, les adoptives, les substitutives, les endeuillées) se faufile le venin du secret surtout quand il est vil, laid, effroyable et honteux.
Le premier roman de Dominique Costermans réussit à parler le poison infiltré dans nos généalogies quand on tait les douleurs et les crimes.
« Nous étions là, tous les trois figés sur le seuil de sa douleur, nous qui croyions être toute sa vie : nous n'étions qu'en marge de quelque chose de terrible, vains petits palliatifs de sa blessure ».
L'écriture est droite, directe et franche et parle très bien la souffrance d'un insondable quand on est pris dedans sans rien y comprendre, quand on porte un héritage, une culture, une identité que l'on n'a pas le droit d'adopter. Et au sujet de la judéité héritée après laquelle Lucie court, pour se raccrocher et appartenir, alors qu'elle gravite encore autour de sa généalogie qu'elle n'ose révéler, elle organise des rencontres avec les petits-enfants des familles touchées par la shoah :
« Leur destin s'est construit sur une injonction paradoxale tacite : oublie, n'oublie jamais. Oublie car être juif c'est mortel. N'oublie jamais sinon ils sont morts pour rien ».
Ce récit témoigne d'une enquête, d'un questionnement pertinent et courageux et démontre comment un pas de côté offre à éclairer autrement une histoire, la sienne, et à ouvrir d'autres possibles : un avenir soulagé.
Récit, enquête, récit d'une enquête ou roman ? Ou « pré-roman » ? Oeuvre au noir peut-être ? Pour transformer cette nécessaire recherche témoignée et déposée en un roman qui ferait revivre tous ces personnages hauts en couleur, en amour, en drames, qu'on ne fait que survoler dans ce récit alors même qu'ils semblent présenter des personnalités riches et ce même, pour certains, dans l'impassible cruauté. Après les avoir pleurés –« est-cela ma mission : pleurer pour tous ceux qui n'ont pu le faire avant moi ? »- après les avoir libérés, leur prêter une plume déjà existante et une voix pour raconter des vies et des coeurs.
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"Outre-Mère" de Dominique Costermans (176P)
Ed. Luce Wilquin
Bonjour les fous de lectures
Voici une découverte d'une auteure belge.
Il s'agit d'une histoire de secret de famille.
Lucie ne connait presque rien de ses ancêtres.
A ses multiples questions, s'oppose un refus de sa mère d'aborder le sujet.
Pourquoi?
La jeune femme décide alors de faire les recherches par elle-même ( de passer "outre-mère") et découvre avec stupeur que son grand-père a eu un passé bien peu glorieux.
En effet, celui-ci, juif fut enrôlé à titre d'indicateur au sein de l'armée allemande.
A cela s'ajoute une vie sentimentale plus que complexe.
A force de ténacité, de recherche et de questionnement, qui virent à l'obsession, l'histoire familiale se dévoile et livre ses non-dits.
L'arbre généalogique prend forme.
Certaines langues se délient.
Certains comme Lucie veulent connaitre le passé ( les jeunes générations), d'autres sont plus frileux et préfèrent le silence.( les anciens pour qui le passé est trop proche ).
Ce livre est assez étrange, il se présente plus comme un rapport d'enquête, froid et sec comme un rapport de police, que comme un roman.
L'arbre généalogique en fin de volume est d'un grand secours car on a vite fait de perdre pied dans les embranchements tentaculaires qui partent un peu dans tous les sens au début de la narration.
J'ai ressenti peu d'empathie pour Lucie et ses nombreux questionnement( avec des "si", certes l'histoire aurait pu être totalement différent ).
Est-ce du à la façon dont est présentée sa quête de vérité ? Au peu de place donné aux ressentis et sentiments de chacun?
Au style assez froid et sec ?
Je ne sais pas.
Je termine ce roman avec un sentiment mitigé.
L'histoire est certes intéressante mais il manquait un petit " je ne sais quoi" pour la rendre passionnante.
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un premier livre qui ne m'a pas convaincue malheureusement. Peut être le thème trop sensible pour moi.
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