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3,79

sur 2452 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Blanche et Gabriel perdent leurs parents dans un accident de voiture. C'est auprès d'Emilienne, leur grand-mère qu'ils vont grandir et essayer de se construire. Blanche héritera de cette aïeule un amour inconditionnel pour sa terre, son Paradis.

Un roman parfaitement inattendu pour moi et un petit coup de coeur. Les personnages ne laissent pas indifférents. J'ai particulièrement aimé Louis, jeune garçon recueilli par Émilienne. On sent tout au long du roman qu'un drame se joue. Les titres des chapitres, des verbes à l'infinitif, suggèrent aussi une montée des émotions.
Je trouve que Cécile Coulon semble avoir vécu cent vies tant les émotions sont justes.
J'ai très envie de découvrir le reste de son oeuvre et notamment son premier roman le voleur de vie, écrit alors qu' elle n'avait que 16 ans.
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La terre, c'est fort, c'est puissant, c'est dur, âpre, doux, c'est vivant…

Tout comme ce roman qui nous parle de la terre,d'une telle manière qu'il m'a touché une corde sensible avant faire bouger les autres.

La terre, je la connais. La ruralité aussi. La dure vie d'agriculteurs, je l'ai vue avec mes grands-parents, même si pour moi, étant gamine, ça ne me semblait pas si dur que ça.

On est naïf quand on est jeune, on ne voit que le bon côté des choses : un terrain de jeu immense.

Mais on n'a pas vu la somme de travail en amont, de privations, de sueur, qu'il a fallu pour obtenir ce patrimoine, grappillant l'argent petit à petit, s'endettant et ne sachant pas si oui ou non, il y aura une issue favorable.

Anybref, la terre, j'en ai entendu parler toute ma vie par les Anciens et je sais combien on peut s'y attacher, combien elle est remplie d'histoire, d'anecdotes, de sueur.

On la connait par coeur, cette terre, on sait où se trouvent les pièges, les trous, les meilleurs morceaux, les plus ensoleillés, les plus froids, où l'herbe est la plus verte…

Et je sais aussi qu'elle peut déclencher des rages infernales quand d'autres veulent se l'approprier. Sa terre, on y attaché, c'est viscéral.

Les personnages de ce roman, c'étaient comme retrouver des gens de ma famille, surtout la matriarche, Émilienne, qui m'a fait penser à une grande-tante.

Toujours sur le pont avant tout le monde, bossant sans jamais s'arrêter, s'occupant de sa famille, de son ménage, ne ménageant jamais sa peine. Dure au mal, dur à la peine, un roc inébranlable, dure avec ses enfants mais tendre avec ceux des autres.

Moi, ce roman m'a parlé directement au coeur. J'ai fait un bon dans le temps et je me suis retrouvée attablée en terrain connu. le récit, il m'a collé aux basques comme de la terre argileuse après une averse et j'en ai encore sur mes godasses tant il m'a pénétré.

L'histoire est conventionnelle au possible, mais c'est dans la manière de la conter que se trouve tout le sel.

Commençant par la fin qui nous laisse entrevoir une tragédie, le roman revient ensuite sur la jeunesse des protagonistes, Blanche et Gabriel, alternant les points-de-vue de plusieurs personnages, afin de nous offrir une large palette d'émotions brutes, telle une terre en friche que l'on va passer inlassablement afin de la travailler, de l'assouplir, de la réveiller.

Ce roman rural, c'est un mélange de tragédie grecque, de drame contemporain, un huis clos, la rencontre entre deux mondes que tout oppose, la rencontre entre deux jeunes que tout va réunir avant de les opposer, deux personnes qui s'aiment mais dont l'une va exploser, d'une vie de privations, d'une ferme nommée Paradis qui est aussi un enfer…

C'est l'histoire d'une passion qui va tout brûler sur son passage, tout dévaster, oui, comme un ouragan (si vous chantez, c'est voulu). L'histoire de trahisons, de vengeance, de rage, d'amour, de crime, de renoncement de soi, de peines à l'âme, de peines de coeur.

D'ailleurs, on ne s'y trompe pas, chaque chapitre porte le nom d'un verbe tels que grandir, venger, surgir, mordre, vivre, faire mal, protéger, construire… Tout un programme.

Entre une histoire (un roman) et son lecteur, il y a une rencontre ou pas. Avec certains, la rencontre n'a pas eu lieu car nous n'étions pas au même moment au même endroit, mais ici, le rendez-vous fut marquant, m'atteignant en plein coeur.

Ces émotions ressenties, elles ne seront pas les mêmes chez tout le monde. Chez moi, ce furent des émotions puissantes, de celles qui vous laissent dévasté et vous font vous endormir avec un sourire, triste mais heureux aussi.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Quel roman ! Tout est parfaitement pesé. Une écriture crue et délicate, rude et poétique qui jamais ne nous perd.
Nous changeons subtilement de registre sans même s'en rendre compte. Avec une grande facilité, l'auteur joue avec nos émotions et balade son archer sur nos nerfs à vif.
Une atmosphère animale qui nous aspire et nous avale tout rond.
Un coup de coeur pour un livre qui mérite des applaudissements et des critiques dithyrambiques.
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Une vraie découverte pour moi,la plume de Cécile Coulon !
Ce roman est fort principalement par les portraits féminins qu'il peint. Blanche et Émilienne m'ont insufflé tellement d'émotions brutes ,que longtemps après la fin du roman j'étais restée accrochée a elles . Ces femmes embrassent leur destin de "gardiennes" du Paradis,la ferme familiale et tout ce qui va avec: l'isolation,le travail ,le manque,la rudesse...
du coté des personnages masculins,on trouve Gabriel,le frère de Blanche, qui est un garçon introverti et solitaire,frustré par la disparition de ses parents. Finalement c'est lui qui arrivera a s'en sortir le mieux.
Et puis il y a Alexandre, pour qui le coeur de Blanche s'affole . Une histoire d'amour naît. Elle se consomme parfois tendrement,parfois brutalement, elle a un coté "violent/passionnel" qui m'a tout de suite fait penser que tout se finira mal...
L'univers de Cécile Coulon est sombre, charnel, brut et tellement intense.
J'ai bien aimé le fait que ce drame familial se déroule dans le monde rural,mais toutefois ,sans trop tomber dans le coté roman du terroir.
"Une bête au paradis" est un huit clos avec une atmosphère lourde et tres tendue.
Une excellente découverte pour ma part!
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J'ai refermé ce livre avec l'impression d'avoir reçu un uppercut en plein estomac. Même si je connaissais la fin suite à la regrettable maladresse d'un journaliste de l'émission « le Masque et la plume » sur France Inter, la lire et la digérer au vu de ce qui s'était passé avant dans le roman m'a laissée pantoise. Ou devrais-je dire K-O.

D'abord, l'ambiance. On a tendance à parler de roman « rural » dès que l'intrigue s'inscrit dans le monde paysan, et pourtant, est-ce vraiment la ferme, ironiquement nommée « le Paradis », qui doit tenir le haut du pavé dans ce roman ? J'ai du mal à le concevoir…
Pour moi, « Une bête au paradis » est avant tout un roman de femmes. Féministe, peut-être même. Blanche, comme Emilienne sont des modèles, des héroïnes qui fléchissent mais ne se rompent jamais. « Elle traversait l'existence, dévolue au domaine et aux âmes qui l'abritaient. Tout commençait par elle, tout finissait par elle », écrit Cécile Coulon au sujet de l'aïeule, Emilienne. Qui a-t-il eu au « Paradis » avant elle ? On ne le sait pas. Qui y aura-t-il après elle ? On ne l'apprend pas davantage. Elle trace du bout des doigts un cercle, une spirale qui s'enroule autour de sa petite-fille, Blanche.

Parlons de Blanche, maintenant. Force de la nature, orpheline brave et magnifique, ayant surmonté la mort trop tôt survenue de ses parents dans le virage en épingle qui mène à la ferme. Une bonne élève qui sait pourtant que quelque soit ses résultats scolaires, son avenir sera de suivre les pas de sa grand-mère.
Et puis Alexandre, le magnifique, son camarade de classe, qui, après avoir quémandé son aide, sera celui qui troublera l'esprit de Blanche, parce qu'il aura envie de réussir ailleurs, malgré leur grand amour, le premier, l'absolu, et malgré le « Paradis » qui leur tend les bras et ses draps.
Et puis encore Louis, le commis, arrivé là presque par hasard, pour échapper à la violence d'un père et trouver une attention maternelle, puis, comme une évidence, l'espoir d'un amour partagé avec la fille de la ferme qui lui permettra de trouver un statut digne de son courage et de ses quelques velléités.

Au final, des personnages terriblement « vrais » et attachants, une ambiance quasiment à huis clos avec tout ce qu'elle a d'étouffant, une histoire qui prend aux tripes, tellement réelle, tellement magnifiée par la plume incisive de l'auteure, qui, à coup de phrases courtes, de verbes douloureux, invite son lecteur en tant que spectateur « en direct live » de sa fiction si réelle.
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Le Paradis, c'est cette ferme avec ses terres autour.
Un lieu que font vivre les femmes de la famille Emard : la grand-mère telle un roc solide, dure à la tâche, qui semble être l'âme de ce lieu et sa petite fille, Blanche, tout aussi forte et viscéralement attachée à cette terre que son aïeule.

Mais quand Blanche rencontre Alexandre et en tombe amoureuse, on sent bien que du domaine ou de la passion l'un des deux devra être sacrifié car Blanche est une et entière et elle ne pourra se partager ni transiger.
On sent à partir de là, la tension monter et le drame se profiler, inexorablement.

Quelle intensité dans l'évocation des personnages, quel réalisme dans l'écriture presque organique de l'auteure qui fait vivre le Paradis, ses habitants et surtout les passions qui les habitent, dans un style lumineux !

Le seul petit bémol viendra sur la fin qui, pour être très « cinématographique », m'a semblé peu réaliste et crédible (enfin, je ne suis pas sûre que cela soit possible dans la « vraie » vie).

Mais pour le reste, j'ai beaucoup apprécié ce Paradis et la plume de Cécile Coulon.
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Dans un huis clos inéluctable, entre le goudron de la route et la fosse à cochons : le Paradis, avec ses champs, son tracteur, ses bêtes, sa grange, sert de décor aux drames.
Des chapitres courts, qui vont à l'essentiel comme les verbes qui les annoncent, pour raconter l'histoire croisée de Blanche et Gabriel marqués par la mort des parents, dans un virage sous la pluie, pas loin de là, à peine à l'horizon.
L'un, fragile, peine à grandir et finit par se réparer, trouver l'amour et vivre ailleurs, sans s'éloigner vraiment.
L'autre est une guerrière, qui ira au bout de ses colères en choisissant le Paradis.
Les personnages mis en scène par Cécile Coulon prennent vie dans une écriture au scalpel qui dit les rêves, les douleurs, les frustrations.
Un récit convaincant et fort.
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Il y a une violence dans Une bête au paradis. Pas une violence de polar, non, une violence d'animal poussé à bout, acculé, et qui défend sa peau, et c'est une grande claque !
Tout commence par un drame ordinaire :deux jeunes parents, une sortie de route, et voici les deux enfants orphelins, élèvés par leur grand-mère au Paradis, la ferme familiale. le Paradis, ses poules, ses cochons, son étang, ses vaches, le Paradis va entrer dans la peau de Blanche, l'aînée des deux enfants, au point d'un drame en gestation. Amour, jalousie, simple cupidité humaine, tout est réuni ici pour un drame et pour un roman que je ne suis pas prête d'oublier !
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Je rattrape un peu mon retard sur les sorties des ces derniers mois…difficile de ne pas avoir vu passer ce livre en 2019.

On est dans un roman d'ambiance semblable à ceux de Franck Bouysse, très rural, basé sur les relations familiales, l'amour de la terre, de la propriété de la transmission mais le tout parsemé de noirceur, d'une ambiance un peu pesante.

Le tour de force de ce livre, c'est qu'il m'a tenu en haleine alors qu'il n'y a quasiment pas d'intrigue !!! Dès le début, on devine assez vite ce qu'il va se passer…mais on ne sais pas « le comment du pourquoi ? » Et même ça …ne vous attendez à rien d'extraordinaire ou de jamais lu…mais c'est tellement bien écrit, mais c'est tellement bien mené par l'autrice que j'ai été captivée par les personnages, par ce lieu, par cette histoire.
BREF … VOUS L'AUREZ COMPRIS J'AI ÉTÉ CAPTIVÉE PAR CE PARADIS…LIMITE ENVOUTÉE PAR CE LIEU ET SURTOUT SES HABITANTS.
Lien : https://lireetcourir.com/202..
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Le talent n'attend pas le nombre des années : cet adage me semble tout à fait approprié pour parler de Cécile Coulon.
J'ai découvert cette auteure avec Trois saisons d'orage, son précédent roman, paru en 2017. J'avais adoré plonger dans son univers à la fois sombre et envoutant, lumineux et mystérieux. J'ai retrouvé cette même ambiance, plus forte et plus poétique encore avec cette bête au Paradis. J'adore l'écriture de Cécile Coulon, tellement fluide, précise et qui fait naître tant d'images, d'odeurs et de sensations. L'histoire de cette ferme au bout du chemin s'écoule à peu à l'écart du monde, avec cette famille née dans la douleur et la perte, viscéralement attachée à la terre. C'est l'histoire de deux femmes de caractère qui savent que la vie est dure et qui avancent avec conviction, protégeant les leurs et la ferme.

Comme dans Trois saisons d'orage, j'ai été emportée dans cet univers qui ne laisse que peu de place à la faiblesse, par cette nature puissante et omniprésente. Elle dépeint également avec beaucoup de justesse et d'empathie ces deux femmes que sont Blanche et sa grand-mère, Emilienne. Des femmes qui veulent se construire un monde d'amour et de bienveillance, qui savent soigner les blessures des hommes qui les entourent, mais qui savent aussi que la vie ne peut se réduire à cela et qui économisent leurs forces pour faire vivre la ferme.

J'aime beaucoup les thèmes développés par l'auteure et j'aime son écriture. J'ai su des les premières lignes que ce récit ne me lâcherai pas. le suspens et la tension qui monte au fil des chapitres. Dans ce livre aussi le lecteur sent que l'orage gronde, la tension est palpable : jusqu'à la dernière page on se demandera de quel côté penchera le dénouement. Je n'en dirai pas plus : juste qu'on n'est pas déçu. le récit tient ses promesses jusqu'à la dernière page. Un roman envoutant et puissant. Qui devrait laisser une marque encore très longtemps, une impression forte encore dans quelques années, comme cela fut le cas pour Trois saisons d'orage.

Lien : http://itzamna-librairie.blo..
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