Une bête au paradis

Émilienne règne sur le Paradis, ferme isolée dans laquelle elle élève ses petits-enfants, privés de leurs parents suite à un terrible accident de la route. Blanche et Gabriel tentent de survivre grâce à cette grand-mère forte et dévouée et grâce à cette ferme, terre qu'ils aiment tant ! Mais est-ce suffisant ? Cet endroit peut-il être le seul terreau de la résilience ?

Ce roman m'a transportée, il fait partie, sans aucun doute, de mes trois meilleures lectures de l'année !
Le récit est percutant, les descriptions sont précises et nombreuses, l'autrice décrit un monde âpre, son style est saccadé, ce qui permet de mettre en exergue l'intransigeance, l'ingratitude et l'exigence de ce monde, de ce milieu rural.

Le suspense nous tient jusqu'à la dernière page. Les énumérations et nombreux qualificatifs nous portent petit à petit et d'une manière très habile, vers la folie des personnages ! Nous savons que cette histoire va très mal se terminer mais nous ignorons quand, où et pourquoi !

Ce roman est fulgurant et traite de nombreux sujets tels que le deuil, la transmission, le déterminisme social, le droit de désirer de vivre une autre vie . Et la folie ...

Où est le Paradis ? Où est l'enfer ? Et si la frontière n'était que porosité ? Et si cette quête n'était qu'une furieuse détermination à s'en sortir ?

Je ne peux que vous conseiller d'ouvrir ce livre ! Cécile Coulon y met à mal toute idée de manichéisme. Elle sait démontrer que se cache en chacun de nous une part de bestialité.

Reste à chacun de créer sa propre définition de la bête et de son paradis.

« Bienvenue au Paradis » annonce à l'entrée de la propriété un panneau de bois. Sur cette terre agricole règne Émilienne, femme ancrée dans sa terre, maîtresse des bêtes et des hommes qui l'entourent, notamment Louis, le commis venu un jour fuir les coups de son père, accueilli et formé par Émilienne. Il travaille, vit, dort au Paradis mais il n'est pas de la famille et il le sait. Il ne sera jamais le frère de Blanche et Gabriel, les petits-enfants d'Émilienne, déjà, si jeunes, pétris de malheur depuis que leurs parents, Marianne et Étienne, ont péri dans le virage un peu plus loin.
Blanche s'épanouit à l'ombre d'Émilienne, apprenant les gestes, déployant ses forces, s'attachant inexorablement à cette terre. Jeune pousse fragile, Gabriel semble, lui, toujours prêt à ployer à la moindre brise. Ces deux enfants-là se construisent comme ils peuvent, différents certes mais jamais loin de l'autre. Et si Gabriel trouvera peut-être son salut en s'éloignant du Paradis, Blanche, elle, s'accrochera à sa terre, à sa filiation, à tout ce qui l'a forgée.
La seule brèche que la jeune fille ouvre mène à son coeur. Quand elle accepte qu'Alexandre entre dans sa vie, elle se jette à corps perdu, animal passionné dans cet amour. Et c'est avec tout autant de violence qu'elle devra y renoncer.
Coup de coeur pour ce roman puissant qui charrie dans sa langue poétique toute la force des personnages, de ces caractères qui dessinent le Paradis : un lieu de vie et de mort, de drames, de larmes rentrées, de chairs repues, de manques, de désirs tus, d'amour démesuré, de violence retenue, une terre empreinte d'une grande force de vie aussi.
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Sous la plume à la fois poétique et incisive de Cécile Coulon, « Une bête au paradis » commence un peu comme un roman de « terroir » au lyrisme champêtre, pour rapidement se transformer en une histoire d'amour intense et charnelle et finir par peu à peu se muer en un thriller inexorable, une tragédie grecque dont l'apogée est atteinte dans les dernières pages avec une intensité qui m'a impressionnée.
Cécile Coulon signe là un superbe roman, original, atypique, rude, âpre, presque hypnotique. Dans cette ferme qu'exploitent de fortes femmes, le lecteur est plongé dans un univers de non-dits, de liens forts et de tristesse intérieure, un univers de labeurs où on ne fait pas beaucoup de place à la fantaisie et à l'insouciance. Ce Paradis ne ressemble pas vraiment à l'idée qu'on se fait du paradis ! Malgré sa jeunesse, Blanche est un être déterminé et passionné, qui doit faire face à l'adversité. Au côté de sa grand-mère Emilienne qui l'élève, elle doit surmonter le deuil de ses parents, veiller sur son jeune frère fragile et traumatisé, rester debout et gagner à la force des bras le respect de la communauté villageoise. Pourtant, cette jeune femme que le destin a beaucoup malmenée va enfin entrevoir une éclaircie lorsqu'elle rencontre Alexandre, un très beau garçon si tendre, si doux et attentionné, si désirable…
J'ai été très impressionnée par le style, la manière dont l'autrice captive le lecteur qu'elle plonge dans un monde frustre et rude. J'ai beaucoup aimé la manière dont elle lui permet de pénétrer la psychologie de personnages mutiques, sombres, écorchés, parfois violents, complexes et jamais prévisibles. Enfin, la montée en puissance de la tension jusqu'au dénouement témoigne à mes yeux d'un vrai talent d'écriture.
Un gros coup de coeur pour cette rentrée littéraire 2019!

Ce roman confirme encore une fois le talent de Cécile Coulon. On retrouve ici tous les ingrédients qui nous permettent une immersion rapide dans ce domaine et avec cette famille un peu spécial où le sens du devoir prime sur tout le reste.

Le personnage de Blanche montre que face à un choix cornélien pour les autres, la décision est déjà prise pour elle. Que ce soit pour l'amour des siens, de sa Terre ou pour un une pièce rapportée (Alexandre), le choix imposé au Paradis est édicté plus qu'il n'est choisit. Une lecture haletante, qui nous fait passer par différents états mais dont la fin n'est pas si surprenante.

Encore une fois, l'autrice réussit à nous transporter dans un temps et une époque autre le temps de la lecture.

Un formidable roman, dévoré, englouti, parfaite illustration de l'univers littéraire de Cécile Coulon qui me fascine. Il faut dire que la romancière n'a pas son pareil pour créer des ambiances enveloppantes qui confinent le lecteur dans un décor hors du temps rappellant celui du conte pour le brouillard temporel dans lequel il est plongé. Roman rural très âpre, Une bête au paradis évoque l'amour viscéral, absolu d'une jeune femme pour ses terres, son Paradis, et aussi pour Alexandre un amour de jeunesse. le Paradis tant chéri est aussi une terre sacrificielle, marquée par la mort et la souffrance mais intrinsèquement liée à sen héroïnes. Avec virtuosité, Coulon érige des personnages féminins puissants, constitués d'abnégation, d'amour mais aussi de brutalité. La grand-mère qui a mené une vie de labeur, forgée par l'effort, est un regard qui perçoit tout, qui comprend tout. Elle voue sa vie aussi à transmettre puisqu'elle partage tout son savoir avec ceux qui prendront la relève et s'occuperont des bêtes du Paradis quand elle ne sera plus. Et que dire de Blanche ? Incroyable héroïne, d'une ambivalence extrême, être frêle et animal habité par la passion, la douceur mais aussi la brutalité. Formidable roman disais-je donc, qui évoque tout à la fois l'amour ( familial, perdu, silencieux, déçu, retrouvé, viscéral), la transmission, la trahison, la douleur sourde et dévorante. Coup de coeur !

Une bête au paradis est un roman que j'ai d'abord vu dans une des vidéos « update lecture » de Mrs. Bookyarmond puis que j'ai vu peu de temps après dans un rayon en me promenant a Cultura. J'avoue que j'étais quelque peu intrigué par ce roman et je n'ai donc pas hésité a me le procurer.

C'est l'histoire d'une lignée de femmes, de la grand-mère Emilienne et de la petite fille Blanche. Où le Paradis est une ferme, nommée par Marianne, fille d'Emilienne et mère de Blanche. La Grand-Mère y élève seule ses petits enfants Blanche et Gabriel suite a la mort de leurs parents dans un accident de voiture. Puis, Emilienne recueil Louis, un jeune garçon de 16 ans battu par son père qui va énormément aider a la ferme en tant que commis. En grandissant, Blanche devient une jeune fille désirable et Louis voit ses sentiments évolué pour elle. Sauf qu'elle en est indifférente et s'éprend pour le jeune Alexandre. Ensemble ils vont vivre leur premier amour, leur première fois … Alexandre qui a d'autres ambitions et qui préfère la vie a la ville, quitte le village après son bac pour poursuivre ses études laissant une Blanche qui sombre. Mais Alexandre revient douze ans plus tard ….

Ce roman est un huis clos sombre où j'ai été très rapidement plongé dans l'histoire de cette famille et de cette ferme qui est loin d'être un Paradis. Mais aussi de cet amour, ce premier amour qui fera naitre un premier amour destructeur. J'ai aimé suivre tous les personnages surtout Emilienne , Louis ainsi que la descente en enfer de Blanche.

Pour résumer, j'ai été totalement captivé par ce roman que j'ai dévorée très rapidement. C'est une tragédie où le deuil, l'amour, la passion, la jalousie, l'ambition, la haine, la trahison, le renoncement, et la vengeance se tissent au fil des pages.
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Encore une fois je découvre bien tardivement un livre que j'ai beaucoup vu passer à sa sortie sur les réseaux sociaux.

Je referme ce roman le souffle haletant. Quelle histoire, parfois belle, parfois dramatique ,pleine d'amour et de rage, de sentiments opposés au fil des pages. Il y règne une atmosphère pesante.

Dès les premières pages, j'ai été transportée dans cette France rurale, dure et peu démonstratrice de ses sentiments, qui se crée une carapace, qui se relève quoique la vie lui fasse mais qui cache des blessures profondes au fond d'elle-même qui vous ronge de l'intérieur.
La description du paysage et de la ferme donne l'impression d'y être.
J'ai été happé par l'écriture, les chapitres sont courts comme une sensation d'urgence.

J'ai été émue, touchée. Un très beau roman.

Attention pépite !
J'ai lu hier Une bête au paradis de Cécile Coulon et je me suis délectée.
Dans une ambiance à la Franck Bouysse, l'auteure nous entraîne dans un huis-clos qu'on a du mal à abandonner...
D'une plume vive et extraordinairement maîtrisée, Cécile Coulon nous dépeint, à travers des chapitres courts et efficaces, une histoire de femmes et d'hommes attachants pour certains, détestables pour d'autres.
Un roman noir que je vous conseille vivement.
Et tant pis pour vos PAL !

Lorsque je repense à « une bête au paradis », ce qui me frappe, c'est son imprévisibilité. C'est une sorte de pièce bien composée où le dernier acte est inimaginable. Tout se passe alors d'imprévisible en imprévisible. Lorsqu'on lit ce texte on se plonge dans la férocité des bêtes, dans la rudesse et l'âpreté des hommes et des femmes et dans la fureur des sentiments. On se heurte aux aspérités et à la rugosité des caractères. Blanche aime cette terre du Paradis qui est la sienne jusqu'à la folie, terre faite de limon, d'humus,  d'argile, de glaise et de boue. Chez Cécile Coulon, les surprises, les contraires, les désirs, les sensations et les mots se prêtent un mutuel appui. Cela amène à réfléchir sur la place de l'imprévisible dans nos existences. L'observation est le moyen dont Cécile Coulon a magistralement usé pour capter l'attention. L'écriture est brillante, violente et corrosive. L'auteure creuse jusqu'à la racine du mal. C'est le premier roman que je lis de Cécile Coulon et je l'ai aimé de façon inattendue. J'ai été impressionnée. Un très bon roman.
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« Vous êtes arrivés au Paradis » indique le panneau. Est-ce le Paradis ou plutôt l'enfer depuis qu'Emilienne (la matriarche) élève Blanche 5 ans et son petit frère Gabriel, ses petits-enfants, orphelins de Marianne et Etienne disparus dans un accident de voiture?

Le Paradis, c'est la ferme, les animaux, les tâches journalières, la vie est dure tout comme Emilienne qui peut cependant aussi avoir le coeur tendre. Veuve, elle fait tourner sa ferme grâce à Louis le commis qu'elle a recueilli enfant, battu par son père, un écorché qui essaie de se trouver une place au Paradis.

Le temps passe, Blanche grandit, Alexandre est son ami à l'école, un enfant du village, fils de la femme de ménage de la mairie et d'un employé des chemins de fer. Ils ont une vie médiocre, sans artifice dans une maisonnette étriquée.
Blanche a 16 ans lorsqu'elle s'abandonne à Alexandre qui est devenu son premier amour. Cela se passe le jour de l'abattage du cochon, temps fort à la ferme, sous l'oeil noir de Louis, jaloux, secrètement amoureux de Blanche.

Blanche est convaincue qu'Alexandre est l'amour de sa vie et que comme elle il est attaché aux terres, à leur campagne mais il ne l'entend pas comme elle et part à la ville faire des études de commerce. Il succombera aux sirènes de la ville.

Blanche est dévastée, meurtrie mais c'est une battante, une guerrière comme Emilienne, elle ne s'avoue pas vaincue, elle va se battre pour faire tourner son Paradis, avancer contre vents et marées.
Douze ans plus tard, cet équilibre enfin trouvé risque de basculer….

C'est un roman rural, noir que nous propose Cécile Coulon.

Chaque chapitre porte le nom d'un verbe, d'une action et donne le ton. « Faire mal », « protéger », « construire » … il donne le rythme..
On sent la tension monter au fil de la lecture.

Ce roman nous parle de la terre, de la vie en milieu rural, des racines, de l'attachement à la terre mais aussi d'exode.

Il nous dépeint des personnages extrêmement aboutis psychologiquement, des êtres voulant vivre, aimer mais aussi de comment l'amour peut devenir de la haine, de la vengeance. Passion, liberté, renoncement, fatalité, trahison. La plume est juste, humaine, fluide. C'est captivant, passionnant.

Mais qui est la bête qui trouble ce paradis ? Lisez, vous le saurez.


Gros coup de coeur de cette rentrée littéraire. ♥♥♥♥♥
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